LIV
i"..e
p.lnce
tH
í:
ire des foh d'argeru plus pefans.
&.
on
o~·cn
[:tilll
!u.s que
vin~t
d.1os une
livrc:
d~.trgcnc, c~..!:l.~
.-dirc q••' olors vingr tols pefoil:m une
livre
de douze
onccs,
&
.:e fol 1e cHv:foic comme le n6tre eu douze
d:::n-...:r
.
Dcpui. •..:1ur1cmagne Jllfqu'.i Philippe
l.
les fols oot
été d'arreot,
&
les vingt pefoient prcfque tOIIJOurs une
lt vu
de donzc onccs ou approeham; de íorte qu' alor&
le
fol
d'.u~enc
pefoit
34)
grains. Ain(j pcndant enviran
deu1 (jedes, les monnoies de France renc:rcnc fur te pie!!
oú
Char lema.gnc: les 3\'0Ít mi fes; petit
ii
petic nos rois
daos leo" bctoins taotOt chaogcrent les foh d'alliage,
&
ram6t en diminuerent le poid<: n6anmoins on
o~
Joilia
pas de fe fcrvir
mu¡our~
du tcrme de
livre
pour expri–
rner une fomme de vingt fols, quoiqu'ils ne pefafreot
plus :\ bcaucoup pres une
livre
d'ar¡;cnc, ou qu'ils fuí–
íent ehargé< d'alliogc.
En
un mot, par
un
changemeot
qui ell prcl(j\le la honcc des goovernemeos de !'Euro–
pe, ce fol qui étoit amrcfois ce qu'eCI :1-pcu-pres un écu
d'argent, n·.,a plus t:n France qu'une legere piece de
t!Uivrc, avee un
dotrz.icme
d'argent;
&
la.
/ivre,
qoi efi
le
lignc rcprélentatif de dou'Z.e onces d'argent, n'c:a plus
qu~
le
fi~nc
repréfcntatif de vingt de nos fols de cui–
vre. Le dcoier qui étoit la cent viogt- 'JUatrieme partie
d'une
livr~
d':>rgent, n'o::C\ plus que le ticrs de ceuc vile
anonnoie qu'on appcllc un
lúzrd.
Le
m~rc
d'argent, qui
f nus Philipp- Au.¡uac valoit cinqnanrc fols, vaut au–
jourd'hui prch de cinquante livrcs. La
m<!
me chofe ea
arrivéc au prix dt1 marc d'or.
Si done une
ville
de France devoit
a
une a1ltrc
D,O
li••ru
de rente, c'cn-a ·dire
1440
once; d'argem du rems
de Ch1rlcrnagne, elle s'acquitreroir prclfentemenc de
f11
d~rte
( fuppofé que cetre m•niere de s'acquitter ne fit
pas un proces)
en
pay:~.nt
ce que nons :>ppcllons u11
Kroi
hrt
ou nn
le:¡
d•
j1x
li'l.•r'u,
qui pefe une once d'ar–
gcnr.
La
livre •mmlrairc
des Anglois
&
des Holl3ndols,
3
mo•ns
v:~.rié.
'Une
livre
C\erling d' Anglererre vnut
:1.2
Ji ura
de F r3occ;
&
une
livr~
de gros chez
les Hol–
landois vaur cnviron
t2
livru
de
Fr:~.nce.
Ain(j les Hol–
hndoh fe font moins c!cartés que les Franc;ois de la loi
pri•nidve;
&
les Anglois cncore moim.
M.
de Voltaire
a
bien
ralfoo d'obfervcr que toutes
les fois que
l'Hittoire ooús parle de monnoic fous le
nom
de.
lr'iJr~s,
llOllS
devons examincr ce qntt vnloir la
livr~
au tcms
&
daos le pays doot o o parle,
&
la com–
parer
a
la
valeur de la nótre.
Nous devOiiS svoir la mc:ne attcntion en lifant l'hi–
fioirc grecqne
&
romaine ,
&
ne pas copier nos auteurs
qui, pour ex primer en monnoie de France les talcos, les
mines, les fe
Clerces,fe fervem tOUJOurs de l'év3luation
que
quelqn~s
favo.nsonr faite avanr la d!ort de
M .
Col–
berr. ,
I.Vhis
le m:uc de huit once< qui vsl oit alors
1,6
livrn
&
10
fols, vaur au¡ourd'hui
49
/;vru
10
!bis,
ce qui fait nnc <lHlérence de pres da double; cette
cifférc;occ, qui a
étc!
quelquefois beaucoup plus gran–
de, pourrn :wgmenter ou c!trc réduite .
11
faur
fon~er
,. !
ces variJtions,
fans
quoi on auroit une ldéc trh–
., fuuffc des torce; des anciens états, de leor commer–
ce.
de
la paie de lcurs rroupes,
&
de toute leur éco-
.,nomie,.(D.'J.)
·
l.,aVRE ROMAI>I E ,
/ibn¡, (Potds
éj
Jlfej'Nre.)
poids
d'ut3ge che-z.
les Romains.
t:S
parties étoient ('once, qni en faifoit la dou-z.ieme
panic; le
[<xt.m$,
qui peroit <lcox onccs, éroit la fixie–
lne partic de
la/z¡·re;
le
'{•t.rdrmu
en pefoit trois,
&
en ótolt le .:;
uo.rt;k
t•·i<HI
en pefoit q u:ure
1
&
en étoit
le tiers; le
'l"incttnx
en pefoit cinq ; le
fanu
fix,
~
faí–
í'oit une derni- hvrc; le
foptrtnx
en pcfoic fcpt,
le
bu
l'mit; le
d(}~,.-/i-J'II.I
neuf, le
Je.xta11r
dix, le
áen11.r
onz.e;
entin /'.u pcfoit
duuze
onces
ou une
litt•rc.
Ou
ne diC¡mte point fl:lr le feos de rous ces mots la–
tins; mais ce dom on n'e!l point afi'uré, c'e!l ele la
va–
l eur de la
livr< 'Bm,úne.
LeS
uns
y
ont compré ceot
den ers ou cent rirachn1es , d"autres
quatre-vingt-feh
..
e,
&
d'autres cono
quacre-viog~--quatre .
Voi13 les trois chefs
:.lllxq~t:l
on peur rapporter
les
principales é\•aloations que
nos
1J
vaus ont faites de la
lit.·r~
romaine
.
Budé, daos tbn traité de cctte
/i-;:ore
roma11u;
(d.:
"'.ff'
) ,
eP.
le prcmicr qui a cru qu'elle peroit cent drachmes.
et ha!>ile hommc ne lllanqu:l p:1s de Ara'les autorité<
pour appuyer Con femiment;
&
commc les den;c;rs qu'il
pef.1
le
rrouverent
In
plilpart du poads d'un gros,
il
con–
clul qu.. la¡;,.,..,. qu'il chcrchoit étoit é;-:ale
a
douzc en–
ces
&
d-emie de la
lit
re
de P:1rls;
m.~is
Con bypothefe
n'a
point eú de pr0
tCS,
paree qu'elle s'ca trOil ée ton–
d e
fi.lrde oblen':ltions ou peu eJo:aéles, ou manifcne–
lDent
contraires
il
la
vérit~.
y.,.,.
1.\'.
LIV
499
Agríeo
l:t renvcrfa certe opinio n de fond en eomble
.eo prou\::
J.otqn'au líe-u de cen[ dra hmes il u'cn fallur:
compter que
96
a
la
!t1Jrf!,
ce qo'il
~tablir
¡>3r
une fu ule
d'aurorirés précifes, oupres detquelles cellcs que Dudé
avoit produ ites ne pu,cnt fe C>utcnir. Tour
le
monde
fentit que la commodité d'employer un nombre enticr
peu éloigné du nombre vrJi, 3voir fait négliger
au
écd:
vams allégués par ce C:waor, une exaélitude qui
ne
leuc
avoit pas paru nécclfairc.
Apres
la
chilre du
1\
fleme de Bodé, le-; deu• aurres
onc
ré~né
fitcccffivement daos l'empire littéraíre. Pen–
dant pres d'un (jec(e, prefque tour lc: monde a Cuppofé
la
livre rom"'""
du poids de
96
drachmcs; en
fin
on s'dl
perfuadé qu'il n'y avuit que
84
deniers daos ceuc
ltvre,
&
e'en l'hyporhcfe la plus commune aujonrd'hoi.
La
premiere prcuve qu'on en d nnne, c'en que Pline
&
Scribonius Larg u
onc affuré que la
livre
rom;ri,~
étoir compofée de
84
deniers . Celfe
a
dit auffi qu'il
y
:IYoit
7
deniers
:1
!'once,
&
l'on npprend de Galieu que
la mi;me chofe avoit été avancée par d 'anciens medc–
cins, dont il avoir
"ll
les ouvngcs. La fecon de prcu•·e
ell qu'on s'e(l affuré de ec que le conge, mefurc d'un
demi-pié cubique, pouvoit contenir d'eau. Ce vaiffc:lU
qui contenoit
3.
ce qu'Oil croit I O
/ivre.l
OU 12.0
OOCCS
rorpaiocs d'eau ou de vio, ne cornient que
roS
ou
109
onces de la
liv,.e
de París: ainfi l'onee de Pnns
et~
bien
plus forte que ce!le de Rome n'a pu
~trc,
&
cela Cera
vrai
fi
vous ne
cornptez.
a
lo.
li<t·r~ ronrain~
que
8..¡.
de–
nicrs; mais vou• fcre-z. obligé ..!e fuppo fe r <Out
le con–
traire, fi vous donnez
96
dcuicrs
a
cette
livre,
&
8
de–
niers
:i
chacune de Ces
r
2
once~;
car les
d~nicrs
qu'on
doit cmployer ici,
&
qui om éré frappés au tcms de la
république, pefenc chacun
74
ou
7)
gr:1ins, c'cn-3-dirc
d.:ux ou tro1s grains de pln> que nous o'en compraos
pour un gros.
M.
Eirenfchmid qui publia en
t
¡o8
un traité des poids
&
des meru rcs des
ancicn~,
ca
pem-étrc cclui qu¡ a m is
ces
preuves
dan\ un
p1U1i
gr~nd
jo ur; car aprC' avoir dé–
terminé la valeur de !'once romaine
:1
423
graiu. de Pa–
rís, conformé ment
ii
l'expéricnce faite
ii
R o me par
_lVI.
Auzoot pour connoltrc le poids d'.:au que cowcnolt le
conge,
il
a monrré qu'o::n conlcquence il .<"roit
abrot~menc n.!cefraire de ne comprer que
7
dcmer~
coofula!–
res P\'Ur une. once, puifq ac chacun de c_e
d en}ers étoit
du po1ds de
7+
ii
7~
grains;
&
comnte
1!
aurcnt éré
un
peu dur de comredirc c.: grand nombri! d'\lncicns qui
om clcrit qu'il
y
avoit
8
drachme ou
8
deniers
3
l'o ce ,
il a remarqué que depuis N clr.m jufqu'ii
eptimc Se–
vere, le denier affoibli d'un huitic:me ne pefa plus que
63
grains qui, multipl iés par
8,
en donnenr
)20 ;
d e
!o rce qu'alor on
a
pu
&
ml: rnc on a del dire, comme
on a fait,
qu'il
y avoir
96
dcnicrs
i
la
livr~
romarnr: .
Une
aune
obfervation
no n m oins
inl pOrc.lnre
du
m~·
m e
i.\Uteur,
c'efl
qu~eocore
que
rons
les anciens aient
fuppoCé que
1.1
drachme atti'(ue
&
le dcnier romain éroic_llt
du 1-némc poids, il
y
:a
néaomoins lOllJOIHS
eu
une:
dtf–
ft;rence a!fez conlidérable entre ces
deo~
monnoies , puT–
que la drachme anique avoit un peu plus de
83
gr:1ins.
Cependant
J\11.
de la Barre, qui préfenre lui-meme ccrrc
hypothcCe·dans toutc la force qn'etle peut avoir, l.\ cnm–
b.·u f:tv:unmeot duns les
m.!moire.t Jes ln/(;ripliu»J ..
&
fou–
tient que la
livu
romn'n'
étoit compofée de
96
demcrs,
&
fon once de
8
deniers.
1
o.
Paree que le coogc, qui rempli d'eau comient
cu–
v iron
t09
onces
de In
liv,~~
de París, ne
cootcnoi t
C'O
poi~s
ron1a.ins que 100 onces
de
vin, ce
qui
montre
que !'once rornaioe étoit plus fone que la u6rre. Or il
y
a
8
gros
i
notre once,
&
le gros ell de trois grains
plus foible que n'étoit le denief romain.
2°.
Paree qne divers auteurs, qui vivoient :tvaoc qu'on
ctlc affoibli
a
R omc les deniers d'un huitlcm" , oot
.,¡-_
foré en tf'Tmcs expres qu'il
y
en avoir
96
á
lo.
lhse ,
&
qu'ils n'en ont dit que ce que tout
le
rnondc en di–
foit de:
leur tems.
3°.
Paree qu'il
y
en
a
d'autres qui
ont 6 ·alué le ra–
lent
~o /i'ltr~s
..
3prCs
3\'0Íc
c omplré
le
po.dsdes deniers
nvcc celui des dtachmes,
&
qur leur .;, :>luation fe rrouve
vraie en donn•m
96
deniers
3
la
/i't••
~
.
ll
faut pourt:lllt convemr qoe les aotorités qu•on rap–
portc pour donner
g4
denicrs
a
la
¡¡,.,,..
r om,:••
c
au lieu
de
96,
fonr
lr~>-fort<"s
Plinc d it
poflt'vc·n~nr
que la
li"\\r~
avoit
4
deniers; m1is on pcut
répoudrc
a\•t:e
1\J.
de la Bure , qu'tl parloit
di! ce qu'on en déli–
vroit
a
l:t
tnonnoie poor une
li1.Jr~;
c-ar
les oúi..::ers
des monnoies n'étoient
pas
tenus de donner une
!h
"~
pefant de deoiers pour unc:
¡;,.r~
de mJtierc::
il
S:
ce
fol–
loit un hoitieme, dont
f~ns
doute uoe p:uüe
tOllrnof, 30
protit
de
l'état,
&
l'autfe au profir des monno)'eUr'
De
R
re
:z.
plus ,