LIT
pendant cherché corntn e
a
l'envi
a
accré.:l iter leur$
OU ·
vragcs, en les meuant fo us
les noms refpe&ables des
évangelifies , des apOrres , ou des premiers peres de
l'E~hfe.
1
•
Ainfi la
liturt,i•
de faint Jacques , l'une des plus
anciennes, ne faurott é:tre de cet
apótre~
pnifque les
ter~
mes confacrés daos le culte
9
l'ordre des prieres
&
les
cérémonies qu'elle regle, ne ' co nviennent abfo lumc::nt
point aux tems apoOoliques ,
&
n'ont
~té
introd\:lites dans
l'Ealife que tres-long-tems apres.
2.
0 •
La
liturgi•
de
S .
'Pierre , co mpilation de
e
elle des Grecs
&
de
e
elle
des Latins, porte avec elle des preuves qu'elle ne fu t
jamais compofée par cet apOtre.
3°.
La meffe des E–
thiopicns , appellée la
lieurgie
de íaint M au hieu , efi vi–
liblement fu ppoíée, puifque l'auteur
y
parle des évan–
gélirtes ,
il
veut qu'on les invoque;
&
l'attribuer 3 faint
Matthieu, c'efi luí
pr~ter
un m anque de modeflie peu
alrorti
3
íon cara&ere. D'ailleurs les prieres pour les papes
pour le¡ rois, pour les patriarches, · pour les
archev~quc~,
ce qui y efl d it des conciles de Nicée , C onfiaotinople, E–
phefe,
C$c.
font autant de preuves qu'elle n' a de fain t Mat–
thieu que le nom . On peut dire la
m eme
ch0fe de cel–
les f<ms les noms de faiur Marc, de faint Barnabé, de
faint Clément, de faint D enis l'aréopagitc,
&c.
L' Eglife latine a fa
/iturgie,
qui a e::u fon commen –
cement, fes progrCs, fes augmentations,
&
qui
n~dl
poim parvenue a fa perfe&ion, fans fubir bien des chan–
gemens, fuivant la o écef!ité des teflOls
&
la prudence des
pontifes.
L'Eglifc grecque a quatre
liturgie.t
,
celle de faint
Jacques, de (aint Marc, de
íaint
Je~n-Chryfofiome
&
de f.tiu r Ba!Hc, mais les deux dernieres font celles don
t
elle fait le plus généralement ufage; celle de faint j ac–
ques ne fe lifan t qu'a jéru(alem
&
a
Antioche,
&
celle
de fai nr Marc dans le d iflri-'l
d'
Alexandrie .
JI
efl étonnam que L eo Allatius, le cardinal Bellar–
m in,
&
aprCs lui le cardinal Bona, ayent pU affurer que
les
liturgies
de fai nt Mar
e
&
de faint J acques
foien t
réellcmem de c es apOrres , que celle de Caint J acques
dl
l'originc de tou tes tes
liturgies ,
&. qu'elle a
é té
chan–
gée
&
augm emée daos la fu ite, cornme
il
arrivc;
a
tous
les livres eccléliafliques.
Penfer de la Corte, c'efi
fe refufer aux regles d'une
faine critique,
&
ne faire n ulle attendon
a
d'anciennes au–
torités , qui ne
doiv~nt
Jaitfer aocun doute fur
13
que–
fi lan: ainfi Théod. Balfamon, ce patriarche
~rec
d' An–
tioche, q ue l'empereur
1
faac L ange fur li bren
leurrer
en fe fervam de luí pour procurer a D oft thée le patriar–
chat de Conllan tioople, d o nt
i1
l'avoit Raué en fecret;
ce Batrmnon, dis-Je, req nis par len res de d ire fon fen–
t imenr ,
fi
les
litxrgies
qu'on
avoit fon o;
les no rns de
faim
M
are
&
de f>int J acqoes , éroient véritablem ent
d 'eux , répondit : ,
Q lte
ni t'Ecriture-fainte , ni aucuo
. , concite n':tvoit attribué
~
f'lint Marc la
liturgie
qui
porto it fon no m ; qu'il
o'~
avoit que le 32.. cano n
d~
concile de Trullo qui attribu it
ii
faint j acques la
/i–
¡n
turgie
qui étoit fous fon no m,
m:~.is
que le
ijr
cano n
,
des apótres , le
f 9
cano n du concile de L aod1cée darts
le déoombrement qu'ils ont fait des Iiv res de 1' Ecri;-
ture-fainre compofés par les apOrres,
&
doot on de–
, , vo it fe rervir
dan~ I ' E~life,
ne faifoient auClH)C m en·
tion des
litrn:gies
de famt J 3cques
&
de faint Marc, .
L es An11éniens, les C o ptcs , les Erhiopiens oru
auffi
leurs divcrfes
lit1frgies ,
tcrites dans leurs
langues, ou
traduiles de l'arabe .
L es cbrétiens de Syrie comprent pln< de quarante
li–
:tMr$'eJ
fyriaques, fous divers no m s d•apOtres, d'évan–
géhfles , ou de prem iers percs de l'Eglife; les Maroni–
tes Ont fait impri mer
a
R o me, en
1
f 92 ,
un Mi!Te! qui
contienr d ou'Z.e
liturgieJ
ditférentes.
L es N efioriens o nt atliTi
leu r
/iturg ie
en Jang ue fyri:J.–
q ue, de laquel!e
re
fervent aujourd'hui les cbrétiens des
Jndcs, q u'on appell e
á•
(aint Thomas;
il
cfi é to nnant
que ceux qul o nt attribUé ce ch rin ianifnle indit:n, oll
plurót ce nelt orianifme
a
faint
Th01TI3S }'apOrre, ne lui
ayent pas nuribué aoffi la
litJtrgi~.
M ais
l:l
vérité eft
~ue
famt Thomas n'établit ni la
/;turgie,
ni la ieligion
fur
la
cóte
de
C oromandel1 o n
fait
aujrJurd~hui
que ce
fue nn marchand de Sy rie, nommé
Marc-TbomaJ,
q ui
s'~toit
habitué daos cene:: orovince au vj . fiecle
t
y
porta
fa re
ti~
io n nenorienne;
&.
lorfque dans les dcrnters tems
n ous
allamcs
trafiqucr
avec
ces ancjens chrédens, nous:
trouvames qu'ils n'y coonoi!To ienr ni la tr:tnfubOantiatlon,
n i
le culte des irpages , ni le purgatoire, . ni les fept fa–
cremens.
On voit daos le cabinet d'un curieux eo Holl:tnde un
tn~mufcrir
fur une efpece de peau de poiffon' qui en un
~ncieq
Milfel d'lslande, daus
!lO
~argCJt]
dont
il
n'y a
LIT
que le$
tetinin~irons
qni íi.1ient latines , on
y
lit les: nonis
de fai ur O laüs
&
H c::rmogaré , c'ell une
litur,ti~
tres-in–
fn nne , l'o ffice des
exorcifl~s
en contiene pr(:s de
trois
~uarts,
rant la philofoph1e
a vo it de part 3 ces
fortes
d 'ouvrages.
L es Pro terlans ont
2uffi
leurs
liturgies en
Jang uc
vut–
gaire; il< les prétendent for t épurées
&
plus conformes
que routes les aucres 3 la fitnplicité
tvang~lique ,
mais
il
nc faut
que
les
lire pour
y
rrouver l'efprit
de
partí
parmi beaucou p de bonoes chnfes
&
des pratiqnes rres–
édifiantes; d'::1illeurs les dog m es favoris de leurs réfor–
t
ateu rs, la prédeOination, l"éle8ion,
ta
g race, l'éter–
uité des peines, la fatisfaclion,
&c.
répandeot plus o u
m oios dahs leurs
litnrg ies
une cerrainc obfcu rtté, quet–
que chofe de dur dans les expreflio us , de forcé dans les
al lo
Cio ns aux paffages de
1'
Ecricure·[ainte ;
ce
qui,
fans
éclairer la
foi , ditn ioue to ujours jufques
3.
un cerrain.¡
point ceue o nfl:ion religieufe., qui no urrí t
&
fourieot la
piété .
.
En fi n quelques·unes de leurs
liturgin
particulieres pe–
chent par les fondemens
q
ll'elles prennenr pour lec;;
cé–
ré monies les plus
refpeétables; co mme, par e-xem ple ,
quelques
liturgies
fondent le
bapr~me
fur la bénédiél:ion
des enfans p::tr le Seigneur J efus; aél:ion du Sauveur qui
n'a nul rapport avec l'infl iturio n de ce fa cremen t.
Choque
é~life,
ou plutót choque état proreO>m , ata
liturrrie
paruculierc . D aos plu lleurs
pays
tes m agifirats
civ ils
0 11[
mis la
main
a
l'encen roir,
&
ont fait
&
ré–
digé par é cri[ les
liturgies;
fe co ntentant de confultc:r
pou r la torm e les eccléftafliques; peur-étre n'ell-ce pas
un li grand m al .
L~
meilleure
liturgie
proteft:ante
efl:
l'anghcane, au–
trement celle d e la haute
~glife
d' AQgleterre, la dévo–
tio n du peuple y efi excite!e par les petires
liranies ,
&
les d ivers paífages de l'Ecriture-fainte qu'il répete
fr~quemment .
11
efl dans le chriflianifme une fe
él:
e
con Gdérable ,
dont o n peut d ire que le príncipe fondarnenr-•1 efl de ne
point avoir d e
litrtrgie ,
&
d,au endre dans leurs 2ífem–
blées religieufes ce que l'efprit leur o rdo nne de d ire ,
&
l'efprit
ell
raretnent
mu~t
pour ceux qui o nt la fureur
de parler.
Les
liturgie.s
ont une intime relacio n avec les Jiv res
fym boliqucs, eotant qu'ils font reg les de foi
&
d e culte;
m ais
ils
tro nvcront leor place
a
l'article
S.YM80LE.
Efi-ce
ii
la foudroyante mufique des chantres de J o –
fué autour de
J
érico.
a
la
do
u
ce harmo nie de la harpe
de D avid ,
a
la bruyante Oll faAueufe m utique des chao–
tres du temple de Saloma n , o u au pic::ux chant do cah–
tique que j efus-Chrifi
&
fes apótres enro nnerent apri:s
la premiere intlitution de la paqne chrétienne, que no us–
fommes redevables de nos cbceurs, des hymnes, pfeau–
mes
&
candque.s
fpiriruel s,
qui , dans
[OUte
les com–
munións czhrédennes, fo nt
&
o nt rnnj o urs fuit une par–
tie confid!!rable du culte public
régl~
par nos
/jturgies ;
c'ctl fa ns doute ce qui m é rueroit de de\'eoir t'obje.t
des
recherches de nos commentateu rs ,
autgnt
&
plus q ue ce
ras de futil ités dont leurs favans
&
inutiles o u vrag,es [out
rempl is .
A
u refle , la mufique, O)l plurOt le chant
ii
é té chez
tous les
p~uples
le lao¡¡age _de la dc!vot ion .
P aci.r opsu docuit,
j nffitt¡u e
jil11ntihus
om11~r
I nter facra tubas , non inttr bella fonare.
C alph. eclog.
C 'c(l:
encore :iujourd'hui en ch'lntant que les Sauva–
ges
de
1'
Amérique hono rent leurs divinités. T o utes les
ft: res , les Inyíh:res des dicu x de
t'andquité pa"ienne fe
c élébrnient au m ilieu d e-s
acclatnations pub liq ues
,~
d u
pieux frédonnemem de; pn!tres
&
des bruyantes cl¡an–
fo ns des dé vots. C hanfo ns d om
le fu¡et
&
les paro le•
faifoien t :tvec
les
rices
&
les
diverfes
cé rén1onies
de leurs
f~crifices
ro utes
leu rs
liut.rgie.s;
3 Pexaéte obferv3don
defquelles ils é toient, co m me on le
f~t,
trcs-fq upuleu–
femenr arrachés.
J ean-G!tfp(}rd Soicer, favant grec, fait une remarque
qur mérite qu'on y faífe attenrio n dans fo n tréfor de la
langue g recque au m o t
>-IÍ'TIIf)'Or ,
qui
m nnuJ alit¡uod
publintm qbiit ,
m inijler
p:!blic:u, fed pe
e tdiarieer_
rift.,r –
patu1'
de
bello;
en elret , ce m ot daos
l foc rntes
1tgn16e
un
hlraut
á'armeJ ,
&
fans doute que
,..1-r•n·'i&
étoit o u
fil
commiffion,
o u la
harang11~
qu'il pro no n<;oir daos les
déclarations de g uerre ; dans cette fuppofition
route na.–
turelle,
il
faut convenir qoe les
liturgiu
ont a
(fez.
bien
foutenu lcur primitive de0in3don. puifq u'elles onr caufé
je
ne f'!is cp¡nbien de guerr('s fnnglaq tes , d'aotant plus
cruel•