LIB
eorrompus falfoient des prtceptcs d'uoe faine religion?
N'y a-t-it aucune ditference entre l'homme in(piré par
f<m
Dieu,
&
l'homme qt¡Í examine, difcure, raifonoe,
réftéchil traoquillemeot
&
de faog froid?
On ne peut uier ,qu'il n'y
;JÍI
eu
&
qu'il n'y ait parmi
les inconvaiocus des hommes du premier mérite; que
leuts ouvrages ne montcent en cent endroiiS de l'efprit
du jugement, des conooilfan.ces
¡
qu'ils o'aient
m~
me
fervi
fa
reli~ion,
en c:lécriant les
vérit~bles
abus ; qu'ils
n'aient force
no~
théolog:ieos
a
dev_enir plus inllrttits
&
plus
circonfpc~s;
&
qu'il
n'~ie¡;¡t
infh¡iment contribué
a
établir entre les )Jornmes
l'~fpr).t
facré de paix
&
de
w–
ltrance: majs il faut auffi convenir qu'il y
en~
plu(leurs
dout o o pe¡ll den¡ander ayec Swift, , qui auroit
foup~on" né leur exillence, li Ja religipn, ce fujet ioépuifablc
., ne les avoit pou,vu¡ ªboodammer¡t d'efprit
&
el~
fyl–
" logifmes
~
Quel autrc fujet renfermé dans les bo,nes
, de la nature
&
de
l'ar~,
auroit été capable eje leur
, procurer le no
m
d'apteurs profonds,
&
de )es faire
Jire? Si cent plt¡mes de cette force avoient
ét~
em–
ploiées pqur la défenfe <Ju Chrilliauifmo, elles ouroier¡t
, été d'abor4 Jivrées
:i
un oubli
éter~cl
, .
Qt.tijamais
fe feroit avifé de Jire lenrs ouvrages' fi leurs défaurs
~t'en
avoiet)t
.ét~.
comme caohés
t!i
enfeyeils fous Ul)e
,. forte tCÍI)tUr\!
d
1
ir~eljgion
, . 1./impÍété ef)
d1~¡r¡e
gran·
4e
relrource PC?\Ir piet¡
de~ ~~~.
lis ¡rouvcr¡t eLl
e}IJ!
les
ralens ¡¡ue la namre
leu~ retuf~.
La
(¡ngul~rité
des
f~n
rirnens ¡:¡u'ih
~Jfo~eiJt
1
m~rque
moiqs en
er¡~
un eíprit
fupéri~ur
1
fl'J'l)n
>~ioleot
defr¡ de le
parqitr~.
Lem
>~a
niré
rrouv~ra,~-clle
fon compre
ii
~tre
fin¡ples appropa–
teurs .c;le¡ opit¡ions les mi.eux démonrréesf f)e comente–
ront-ils de j'honncur fubajrerne d'eo appuyer
)es
p~pr¡ves,
ou de les
atf~rmlr
par quelques raifons
I)QUY~Ile
sl ~on;les pr,emieres places fonr prif&'s, les fe¡:pndes ne fauroi.en¡
fati1t'aire Icor aml)ition Serr¡!?lables
a
Céíar, jls aimer¡t
mieux
~tre
les prcmiers daos un bm¡rg
1
q¡¡e les fecqn–
des
perfo~I)~S ~
Ror¡Je; ils brigoent l'honneur
d'~u~
chef•
de partí,
el)
r~(fufcltat)t
de vieilles erre!lrs, ou
~n
¡:her–
ch~nt
des chicancs nor¡
vel)e¡
d~l!S
!lne Íf}laginatron que
l'orguell rend vive
&
féconde.
Voy<? /'art.
~NT- OLt~
RANCE
&
}liS
US
CHRIST . (
G)
(
1)
l.,.t~~R
TÉS m : L'EGL¡SE qALLtc.-,sE, (
]11r;[p.)
El–
let eot¡fi f)em dans
1
ol¡fervation
d'~¡r¡
grand nQml¡re de
points de !laqcien [)roir comm11t¡
~
canqoique concer–
n~nt
)a
difciplir¡~
-eccléfialliql!-e que I'Eglife de France
a
eo11fervée dans toute fa pt¡reté, fans fq¡¡ltrir que I'on
acim!r anc!!nc
d~s qquye~!lt~s
· qui fe-- fon¡ introduircs
ii
cet é¡¡ard dans pluljeurs autres églifes.
LI~Üteur ~nqnyme
d'un traité des
lib<rt!s d<
/'
Eg¡;(,
gAIIJtqll<;
done rl efl
par!~
dans
!~ mr~vrts
,;.
Bayle,
eom~
l. p.
~10.
!dit. d<
1737,
fe
~rpmpe,
Jorfqqfil fup·
pofe que l'on l)'a ·
commet¡c~
a
Mrl~r
de nos
f;turtés
que fqus le regne de
C~arle~
V
1,
M .
4e
Marca
~n
foq traité (¡es
jib.rt!de
1'
Egli[< gal–
lieane,
fo¡¡ticnt que les
/i!Jert!s
furenr reclamées des l'an
46r
~"
premicr concile de Tours,
&
en 794,
~ll
con–
die de Francfort.
Mais la premiere fois que l'on
~it
qr.¡,lifi! de
7iber¡!s
te droit
&
la polfeffion qu'a. )'Egl¡¡'e de Fraqce de fe
mainte~ir
!l•ns fes ·
~ncieqs
ufages, fqt
~u
tcrns .de fainr
Loui¡, foqs
1~
miqnriré
¡lu~¡u~l,
au mots d'Avrrl rp8 ,
on publia en fon r¡o¡n u¡¡e
ordonn~nce adretf~e
a
¡nus
fes fqjets
da!!~
Jes
dioci:f~ d~
)'{arbonne, Cl!hors, Rhodi:s,
Agcp; Aries
!le ·
NImes, done le premier artic)e porre,
que les
~lifes
du Languedqc jouironr des
libert!s
&
im–
munit~s
de 11
Eglif< galliean< : lib.rtatibus
&
Í"!msmita·
tibr11 , utantttr,
t¡uibqs
utitur
Ectlefia gallicana
.
Les canonj(les
olt~monraÍil$
prérendent
q~e
l'on ne
pourroit autorjCer nqs
libqt!s,
qu'en les regardaltl com–
rne des privileges
&
des conce!{ions
particuli~;res
des pa–
pes, qui aurqient bien voulu mettre des bornes
~
leur
puilfance, en faveur · de I'Eglife gallicane:
&
co¡nme on
ne trouve nqlle parr un te! privilege accordé
acene
<!glrfc, ces canqnilles
~oncluem'
de la que no¡
/
ib.rt!s
ne
font que de$ chimeres.
D'aurres
pa~
un fXci:s de ?.ele pour la
Fran¡;~,
funt
con(ifler nos
ltbertrr
dans unl' indépendance enuere du
faint ñege
1
ne lailfant au pape qu'uti vain titrc; de l'Egli–
fe, faus flUCune junfdiaion .
Mais les uns
&
les
~utres
s'obufenr également · nos
/;bert!s,
fuiyant les plus illullres pr<!lars de l'Eglife de
F rance, l,.s
<!o~eurs
les
RI!IS
célebr's,
&
les
canor¡i~es
les plus habites, pe con(jllanrl comme on !'a déJa dtt,
que dans l'obfervarion de
pluueur~
ancieus canoas.
LIB
~:s
libt;t!s_
ont cepeod'ao.c
qu~lquefo!s
été appellée>
prtvrlegu
&
rmmunrtls,
fort par bun¡ilué ou pi< refpeét
potu le
f~i111 úe~e.
olÍ Jorfqu'on n'a pas bien pefé
Jt
forc.e des termes; car
ji
efl cenaio qn.e )e terme de
pr;–
:vilege
ell ir;rrpropre, pour exprimer s:e
qu~
J'on
eot~nd
par ¡¡os
Hbtrtls,
Jes priviJcges
c!t~nt
c;le• exccptions
&
des graces paaiculieres accordées ¡:ontre le droit com–
mon, .au lieu q11e nos
Jibert/s
ne confilleut que dans
l'obfervaric;>n
rigoureu(c de .ce.rtains poittts de
l~oc(erl
.Qroit cornmuo
&
caooniq11e.
En
pa.rlant de !)os
/jbert/s ,
on les qualitie quelque-–
fois
d~
fain_t_n.
foit pour exprirner )e refpea que l'on
a pO\lr elles,
&
combieo c)lcs font précieufes a l'EoJi–
fe
d~
.Frauce, foit pour dire qu'iJ n'ell pas perruis 'de
le~· enfr~indre
.fans en_courir
l~s
peines portées par les
J<>r•:
fanlld! '{Uaji
~<.(JÚus
fanlttd!.
hlEglife de france
n'e~
pas
la
feule qui
a't
fes
lib.rrt!s;
il
n'y .eo a guere qui
n'~ir
rctenu quclques refles
de l'ancienne difcípline; mais dans toute l'églife latine
il n'r a poi
m
de nation qui ait confervé amane de
/i:
be
rtiJ que la Franq:,
&
qui les ait fourenues avec plus
.de
ferm.e.té•
Nou~ n'~voQs
point de !oís particulieres qui lixenl
précifé rnent les
Hb.rtés d<
/'
Eglífe
g~llifalu.
Lorfque que)qu'nn a youlu oppo(e.r que pons n'avons
point .de cOn!=effions de nos
J;b<rtls,
.on a quelquefois.
"répondu
p~r pl~if~Qteric,
que le tirre e
O:
an cios de
1:¡
donation de Cqnflantin au pape S:yl v,nre, pour ¡jire que
J'on feroit l¡ier1 embarra(fé de pare
&
d'au~re
de rappor•
rer des titres
~t)
fai¡ de droits auffi anciens; m•is nons
ne manquons poiqt de rieres plus
r~els
pour établir JlOS
libert!s ,
puifque les ané:iens ufages ele l'Egli(e de Fpn–
ce qui
form~nt
.fes
/ibut!s,
font fol)dés fur
l'ancien
Droit canonique
¡
&
a
ce propqs
il
faur opferv{!r que
fans la prerniere qce de r¡os rois , on obfervoir
¡:n
Fran–
ce le co¡je des canons
de
1'
Eglife univccfejle ,
~ompoí.:
des deux premjers cor¡ciles généraux , de cinq conciles
particuliers de
1
1
Eglife grecque,
&
de quelques concilcs
tenus dans les Gaulcs. Ce code ayant l!té pcrdu cjepois
le
viij.
liecle, le pape
~driel)
donna
a
Ch~rlemagnc
¡.,
code des canons de
1'
Eglife romaine, compil-é par De–
nis le Pctir en
f27.
Ce
compilate~r
avoil ajot'lté au co–
de de l'Eglife univcrfelle
;o
canons des ap6tres,
27
du
cor¡ciJe áe Chalcédoine, ceui des conciles de Sardiqoe
&
!le
C~rthagc,
&
les
dé~rétales
des papes, deplii¡
~i
rice
jufqu'a
J\qaf)~fe.
Tl!l é tP,it I'ancien Droit car¡ooique
obferv~
en Fran–
t:e
av~c
quelql)es capitulaires de Chorlemagne , On re–
gardoit comme UQ.e entreprife fur nos
/ifurtls
to ur ce
qlJÍ oy étoit cqntraire;
&
l'on
y
a
eocor~
recours
lorf–
que la cour de Rome
veu~ att~r¡rer
fur les ufages de
l'Eglife de France, conformes
~ c~t
anden droit.
· -l.¡es papes ont
eux-m~me~
recqunu en diverfes occa–
Í!Qns
1~
juOice qu'jl
y
~
de ao¡¡ferver
a
chaque églife
f~s
/;h.r¡!s,
&
fin~ulieremenr
celle de l'Eglife ¡pllica.
pe:
e.~p.
/;ert <Xtra de frigi4iJ
&
•~p,
in
gtmf• extra
de .lelfione.
· Nos rois ont de leur part pablié plufieurs or<lonnan ,
ces, édits
&
déclarations, pour maintenir ces précleu•
fes
t;brrtls.
Les plus
rcmarquable~
de
~es
lois, font la
pragmatique eje faint Louis en
t¡68; la
pragJJl•~iquc
faite foil
S
Charle¡ V
ll.
en
t43
7
¡
le concordar fart on
1
)16;
!'[!di¡ de
1
nr.
conrre les perites dates; J'édit de
Moulins en 1;8o,
&
plu(¡eurs autres plus récens.
·Le parlement a toujour$ été tres.foigneox de ¡nain–
tenir ces memes
/ibrrt!s,
tant par
les
dilf~rens
arréts
qu'il a rendus
<l~ns
les oq:a(ions qui fe font
préf~otées,
que par les remomrances q_u'il a fai¡es
}
ce
~ujet
a
nos
rois, eorr'autre• celles qu'rl 6t au rot J.-ou¡s
XI.
en
1461
qui fom une des principales pieces qui ont été re–
éueillles
d~ns
le traite! des
libut!s d<
/'
Eg/;f~
gal/;ean<,
par pierre Pirqou . .
.
,
.
,.
.
· Quoique le détarl de nos
lrbertu
fm¡ pre_fqu
rntin~,
paree
qu'~lles
s'étencleqt fur-tout notre Drort canont•
que; elles fe rappqrtent r¡éanmqins
ii
deni J)latimes fon·
~m·~~es .
.
l.¡a premierc, que le pape
&
.l~s
.•utres.
\up~rr~urs
ec–
l'léfiafliques n'ont aucun pouvorr c\rrea nr t¡¡drretl fur )e
rem?orel de nos rois, ni fur la jurifdiélion féculiere.
·· La feconde, que la puiifance du pape, par rapport au
fpirituel n'ell polnt abfolue fur la France, mais qu'ellc
en Qomée par les Canons
&
p¡u les CP\]tumcs qui fon1
obforvés dans le royaumc; de forte que ce que le pape
pourroir ordonner au préjudice de ces regles, en nul.
c·e~