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LIB

L

111 E

11.

T

t.

ll

E

rr

N sE a, (

.~1or./,.)

Ces termes,

libertl

P•"f•r,

ODt dcu<

r~ns; 1'~11 génér~l,

l'au–

lre

bornt. Daos le premi<r ils

fi~:nifient

cene ¡;tnércu–

fe force d' efprir qui lie

notre perfoalion uniqucment

i

la vérité. Daos le fecond, il• npnmem le fcul clfer

.qu'ot¡ peut arrendre., felon les efprits

furt<,

d'on e¡amen

libre

&

euél,

je vcux dire, l'!nc"nviélion. Autanr que

}'un

e(l

louablo

&

n¡érite

d'~rre

applaudi, autlnt l'atare

en l¡lamable.

&

méritc

d'~tre

combauu.

~..

v¿ritablc

li/Je(l! Je pmfor

tient l'efprit en garde contre le<

pré·

jugés

&

la prédpitarion. Guidée por cette fa¡;e Miner–

ve, eUe ne donne

au1

dogrnes. qu'on luí propofe, qútun

tle~:n~

d'sdhélion

proportionn~

¡

leur degr.! de cerritude.

Elle croit fermement ceur qui fonr tvldens; elle range

"'eux qqi ne le foot pas panni les probabilités;

il

en cll

fur

lefquels elle tient fa croyancc en équilibre; mli•

11

le mervcilleux s1y joint, elle en devienr 1110ins cr6dule;

~le

commeuce

i

dooter

1

&

fe

m~fie

des charmos de

l'illufion. En un mor elle nc ft:

reod au mervcilleur

qu'aprc•

s

1

~rre

bien

pr~mtmia

comre le pcnch1nr trop ra–

pidc qui OOI)S

y

cnrr:a!ne. Elle

C311j1rr~

ror-tour

IOUIGS

frs

forces contre les prajugés que l'éducotion de uotre

cnfance nous f3it prendrc fur la religinl), paree que

ce

fonr ceu; donr nous nous ddf.1ifons le plm difficilemant;

il

en rdle toUJOUrs quelqqe trace, (uuvenr

rn~mc

aprl!s

nous en ltre

~loigoés;

laifl!s

d'~rre

lfvrés

il

nous·m~ptes, un afCendanr plus fort que nous, nous tourmeum

&

nous

y

fait revenir. Nous

ch:~.nvP.!Oos

<le mndc, de

l~ngage;

il

ell

mille chofss fur lefqucllc• infeofiblemoar

nous nous accoutumoos

3

penfer

:;Jútrcmeof

que

d~ns

l't:n·

fonce; nmre raifon (e porte volonriers

~

prcndre ces tlOU–

velles formes; mois le¡ idée• qu'ellc s

1

etl faircs tur la re–

liJ,Iioa, font d'une

efp~ce

refpeéhble pour elle; raremenr

ote-t·elle les examiner;

&

l'impreilion que ces

pra¡u~éo

o m faite fur l'homme

encare

enfant, ne périr commu–

nément qu,avec luí. On ne doit pns s'en c!tonnor; Pull–

poriance de la ma!Íere JOÍnte

a

J'exemple de nos porens

que nous voyons en

~tre

récllemenr perfu.td6s, funr

de

r'ai(ons plus quo fuf!ifantes pour les gr>ver dans flotre

ca:ur, de maniere qu'il folt diffieile de les en effker.

Les premiers tuits que leurs moins impriment dans nos

•mes, en lailrenr toujours des imprcffions profondes

&

durables¡ telle en notre fupertlltion. que nous croyc.ns

lmnorer Pieu par les entuves ou nous mettons nntre

uiCon; nous craignous de tJOU$ délllolquer

3

nous-mc–

me<,

&

de nous furprendre daos l'orreur, commc

ri

la

Vérité avoit

a

redouter de paroitre

3U

1\rand JOUr,

]e

Cuis bien

~loigné

d'en conclure qo'li faillc pour cela

décider 3u tribunal de la 6cre roifon, les quellions qui

ne Cour que du relrort

de

la foi. Dieu n'a point aban–

¡lonné

a

nos difcullions des myficrcs qui' !oumis

~

'"

fpéculation, paroirroient des abfurdirés. Ddn• l'ordro de

la

révélotion, il 3 pofé des barrieres inlurmomables

i

tous nos effi>rts; il a marqut un pnint ou

l'~•ideoce

ce!Tc

<le luire pour nou<;

&

ce point ell le rerme de la raifon;

mais la ou elle finit, ici commeuce lo foi

1

qur

a

droir

d'exiger

d~

Ilefprir un ¡¡orf.lit offonrimeur Cur des cho(cs

qu•it ne comprend P:lS; m:lis ceue

foutnilfion

de

l'avcm~le

raifon

a

la foi,

n'ébr~nle

pas pour cef.t '"' fond:mcns,

'h

r.e

renverfe pas les

limites de la connoilfance. Eh

quoi? Si elle n'avoir pas

lieu

en mariere de religion, cer–

te

railon que qqelque•·uns d6crieur

11

for<,

nous o'•u–

rions aucun droit de rourner en ridicule les opinions avec

les cérémoo!es extravagantes qu'on remarque dans roo–

te<

les

religions, excepté

la

••érltable. Q,ui ne V<>lt

<.¡oe c'cn-li ouvrir un

vafl~

champ

3U ranotiúne

k

plus outré,

&

aux

fuperllitions

lqs plus

iofeorées?

Avec de pareils

principes,

i1 n'y a ritn qu,on

oecroie,

&

les opinions les plus monnreufcs, la home de l'hu–

rnan•t{, fonr odoptées.

La

reli~ion

qui en ell

l'hon–

neur,

&

qui nous diOíogue- le plus des brute<, o'en-elle

pas fouvent l• chofe en qu:->i les hommes rroilrenr

1,,

moins raifonoJbles? J:o.jous fumt11es fairs d une

érr:tn~~

maniere; nous ne f1nrions nous renir dms un p(Jc mi–

licu . Sr l'on o'en foperlhieu1, on en

impi~.

11

fcmble

qu'on ne puilfc étre doc'le

par

raifon,

&

6<lele

en

ph'·

lofophe . Je lailfe id 3 décider laquelle de< deux ell la

plus

d~raifonn:lble

&

lll

plu< injurienfe

a

la religion' ou

de

la tuper_n rion ou de

l'•m?iét~.

Qnoi qu'il

en

foit, les

bornes po!i!es entre !'une

&

l'aurre

ont

cu

n¡ains

a

f<>utfiir de la hlrdielre

de

l'efprir,

qu~

de la corroprion

du creur. L:1 fnperllition e!l devenue impie,

&

l~imp;é­

t<!

e'lé~~~mc

elt de••enue fuperflirieufe; ooi, d;ws. rouces

les rehgrons de la terr.,,

la

li~en!

Je

P••f•r

quí infolte

aox

bons crorons, comme

a

des :>me< fuibles

i

des

c:Cpr

ts

fuperflir'eux.

i

des _11<!nles fen•ile<

eft

queiquefois

lm

cr~dule_

&

plus

_fu~>Cr(Jrñeofe

qu'on

o~

le penfe. Que\

ufa¡;e de It!ÍO!I

pw~-JC

2ppcn:evoir

cans

des bpmrnes

LIB

qui croicnt par

3utorit~

qu'il ne Lut p.l< croire

l

l'aur

riré? Quel< f.>nt

\1

plílparr de

<:es

cnf•n> qui

J(,

11;l.lri•

1icnt de n,:.voir point de rel -gion) A

res

cutcn:irc p

IF

le:, •ls Cont le<

le~tls

Coges,

le<

t:O•Jls

ph•loth~h"'

d'l\"''

de

co

nom; ils porTedent

cut

(i:uls

l'~rr d'~1a~niner

la

vériré ¡ ils tont fcnls capable< de rcn•r Icor r:tilon d1ns

un équilibre parfair, qui nc t:.uroit

~trc

détruit que pJr

le poids

des

preuvaL Tous les 3Utr« hnmme;, e(prir<

poretleux, cm

un

lervils

&

llchcs, umpent fous le JOU;

de l'autorirc!,

&

fe

laiiT<nt

~ntr:~iner

f•ns rélillence,

par

les opinions

re~ues .

M ais combicn n'en voyons-nous

pa<

daos leur fociété qui

re

lai!Tent fubjuguer

plr

un entant

plu~

habilc. Qu'il fe trouvc parmi eux un

d~

ces g<!·

nics heureux, dont l'efprir vif

&

ori~io•l

C"it

c~p3blc

de

donner le ron¡ qne cer elprit d'ailleurs

cfcl~iré

fe pr(–

cipire dans J

1

inconviélion, paree qu'il aura été

t.

dupe

d'on creur corrompo: ron imaginarion fuere' vigourcu–

fc,

&

dominante, exercera fur leurs fentimens un p.

•tt–

voir d'auunr plus

dcf~otique,

qu'un

t<crer

pcnch~11t

;\

la

{;b.,·tl

pr~tera

,\

tes r>ifons viélorienfc< une

f

>reo

nouvclle. Elle fera p>ffcr fon enthouli•Cme dans le ¡cu ·

ncs

imaginarions, le< ftéchira, les plicrA

i

fon gré, les

fubju~uera,

Jcs

h:nvsrfeu.

Le

trait~

de la

lib<rtl

J,

penf•r,

de Collin', palrc

parmi les inconvaincus, pour le chef d'muvre de

b

raí–

Ion J¡umainc ;

&

les ¡cunes inaonvoincus fe cache111 dcr–

riere ce redourable vulume, comme li c'éroit

l'é~rdc

de

Minerva.

O

u

y

obufc

do

ce que rréfenre

de hon

ce

mor,

i;berll

¿,

p~11(cr,

pour

la rédoirc

a

l'irreligion;

co:n mo li toure recherche libre cie la

vérit~,

dc••<>it n<!,

oelf•ircmetlt

y

abourir. C'cll fuppoCcr

ce

qu'il

•'a~i()i:Jir

de prouvcr,

r~voir

(i

s'éloi~ncr

des npiniol}>

¡;~o~r"lc·

menr

rc~ues,

en un cnnélcrc diflin8•f d'mtc ra•ron

al:

(ervie

:l

13

fouk évidence.

La

par<tlc

&

le refpect aveu–

~le

pour l'autorlt<!, ne lonr

pas

les Ceulc< entra

ves

de

l'efprit humalo.

Lo

corrupr;on du creur, la vainc gloire

l'ambirion de s'ériger en chef de parti. n'cxorccnr que

trop fouvcnt un pouvoir tyrannique fur notre 1me, qu'd–

les déroumaot avcc violance de l'amour pur de la

v~ríré.

11

eCl vrai que les incnnvaiucus en impofent

&

doh•ent

en impofer par 13 ti(Je des grands bommes, parmi les

anciens, qui Colon eux

(e

fonr dillingué, par la

libtttl

de

P'»f<r,

Socrare, Piaron, Epicore, Ciceron, Virgile,

H<lroae, Pérrone, Corncille

Tadr~.

Quels noms pour

celui qui porte quelque refpea aux talen.s

&

~

la ver tu!

mlis cctre logique eil-elle bien •lronie avec le dclr•i11

de noos poner

a

penfer

libr~menr!

J>our monrrcr qttc

ces illurlres 3nciens

nnr

pcnfé llbremenr, circe quclqu.s

palfages de leur< écr!ts, ou ils s'élcHnt au-delfus des

opi~ions

vulga;rcs' des dieux de lcur pays' n'ell-cc

r••

fo?pofer qne '"

,,,,_.,¡

,¡,

P•-<f'r

en l'aponagc del incrt–

dules,

&

p1r confé>.¡ucrH

fupp~fcr

ce qu'il

'J¡;iilo r

d:

pronvcr.

N

ous oc di

ron~

pas que poor

f(,

pcrllra~~r

que

ces grands bommcs de

1'

dntiqn'td ont été

cntl.

"m.:nt

1

<bres dans lctlrs rccherches, il f•uJro·r

~voir

pt'né:ré

le~

fccre!S mouvemens de lcur Cn!Or, d mt it

ell

impofJi–

hh: que leurs ouvragcs uous dooncnt une

conuohhnce

fufli(anre; que li les incrédules fonr

capabk~

de

Cette

fi•rce incompréhenfible de p<!n6trJtion, ;•.

ro~t

ron h3-

biles; rnaj.; que s'ils ne le foot

plC,

iJ

efi cnufl

JIU

qut–

p3r un lophifme trcs-groffier qui fuppofc éviJcmm-nr

e•

qui

el!

en quetlion, ifs vculent nou• eng&ger

i

refpeékr

commc d'ercellens modeles, des lltges

pr~rendus,

done

l'rmérieur leur en inconnu, comme

aa

refk

de<

hnm–

mcs. Cene

mani<rc de raifonner feroit

lo

proc~s

a

tuus

les honnt<ts gen• qui ont écrit pour ou cnnue quel·lue

fyll.:me

quo

ce foir,

&

acco(croit d'hypocrilie

~

l'ari,,

a

Rome,

i

Connaminople' dlnS tOU< lt< lieux de

1~

!erre,

&

dans ruus l<s tcms, ceu:r qui ont r•it

&

qoi iimt honneuc

aux nnions.

Mau

ce qui noos

N

che,

c•en

qu.,un

:~.urcor

'"' le conrcme r-•s de noqs d 'nucr pour mod<:cs

dr

la

h6~·rl

(i<

f'••ftr,

quelques-uns des plu1 iame

1

ti¡;cs du

Pagmifme

¡

mais qu'il éule encare

a

nC~s

ycux

d.:s l!cri–

v,ins ;nfpirés,

&

qu'il s'.meg111e pro!l·,·cr qo'll• ont p<:o–

ft:

lfbrement, p3rce

qu'iT5

unt

rej!!U~

la

rC:i.~i,n

umi–

twlte. Les frophetcs, d.t·il, fo

fom

déeh~io~J

con–

tre

les racri6ces do peuple d'lii-ltel; dnnc les

prnph<t~

onr été des !"'trons de

{,.

libertl

Je

p~>~f<r ~

S

un-il

pollible qae celui qni fe

m~le

d'écrire,

fllt

d'une in:.–

aéFté ou d'une i¡¡nnr2ncc

1lra

•1inin~ute po~r

c•Q'

~

tour de

bon

que

ceo;

f2iou hommes cuffent •oulu

•U–

roorr.cr

le peu¡>le d'lfrad

d<~

culte

¡,~'"

·

oc;

"'c•!-il

pas bci

ucoop plus oifonnab!e d'iutcr¡>rótc

-r l<D"

ti

·•ti–

men< p:u Icor conduite,

&

d'exptiqoe: l'

irréf.ul:

r·u!

de

c¡nelqocs expreffion,,

oo

par

la

véhémeoec •

u

hu;:•~<

orienul qoi ue 1'alrt-rvit

pas

toOJOar>

i

l'euá· •JJ!c

<!<J

idtcs,

ou

par

un violeur mO"lnmmt

de

l'ind>gnlti n

c¡o'iofpi.roil

4

4es bomme

wn;¡

1';

~•

q;:c

L;;,

•11¡..

:l

CCit-