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·L I B

que, l'inlelligence efl c::omme !'ame de

1¡~.

/ibertl,

&

le

rene en efl comme le corps

&

la b•fe.

l..,1

Cubfianee li–

bre

Ce

décermine par

elle·m~me,

&

cela fuivant le mo–

tif du bien

:pper~lt

por l'encendemen1 qui !'incline fans

la

n.!ceffiler. Si

ii

ces crols conditions, vous a1ourez l'in–

différeoce d'équilibra, vous aurez une dé6nhion de la

libertl,

telle qu'etle fe trouve daos les homme1 pcndant

cene vie morcellc,

&

telle qu'e!le a éré déñnie nécef–

faire par l'Eglif!' pour mc!rirer

&

dtfmérirer dam l'érat

da la nature cotrompue . Cette

lib~rtl

n'e:.:clut pa• feu–

lement !a eontrainte ( jamais elle ne fut admifc par les

fatali!tcs memes) ni la néce!Iité phyfique,

:~bfolue,

fa–

tale (ni les calvini(les, ni les janfénílles ne l'ootjamais

rocol)nue) mais encore la néceffi té morale, foit qu'elle

foil abfolue, foil qu'elle foit relarive. La

libere!

carho–

li9~1e

efl dégagée ele toure néaeffité, fuívant aette déñ–

rntton :.

ad

merr11dum

f.:/

tlem~r~náum

in jlatu

Hatttr.:e

lttpf~. f'~11

rtu¡rtiritNr in

hominr libsrtas a

tuc~Jfient~,

f~d

[4tfi<tt liberta/ "

cotJélion~,

Cette propotition ayant

~té

cond=tmnée comme hérét;que,

&

C!Cia dans le fen•

qe Janfenius; on ne [oufcrit 3 1:} décifion de 1' Eglife

qu•3utant qu'on

reconno~t

une

libertl

exempt<! de cene

oéC!eiJité

1

laquelle Janfcnlu¡ l'aiTcrvilfoit. Or cerre

né·

ceffité n'ell que morale; done pour

~trc

cath•>liqlle,

!1

f•ut admerrre une·

liborJI

Ubre de la néceffité morale,

&

par courl;!queot une

líbtrtl

d'indifférenC!e ou d'équili–

bre.

Ce

qu'il ne faut pa• enrendre co ce rcns, que la

volomé ne panche ¡amals pi os d'un c6ré que de l'aurrc,

cet équ;¡(brc cfl rldicule

&

démootl por l'exp.!riooce;

mais plut6t en ce feos que la volonu! domine fes pen–

C!hctts.

Elle ne les domine pourtant

P"'

tellemenr qlle

oolls foyons t<>djours leo maitro¡ de nos volirions d1re,

élern~nt,

Le p•>uvoir de !'ame fur fes inclinatlons efi

fouvent qne puilfance qui ne pcut

~tre

cxerc6e qne d'une

maniere indireéte

l

~-peu

pres comme Bdlarmin vouloit

que

l~s

papes cuífcm drolt rur le rcmporel des rois,

A

la

vérité,

le•

adions exrcrues qui ne (\upalfenr poim nos

(orces, dépendent ab(olumenr de norre valonté; mals

nos ,•olitions

nc

dépendent de la volonré qac par cer–

tains détours adroits, qui nuus donnent moy<·n de fu–

fp~ndre

nos réfolut!ans ou de les

ahan¡~er.

Nous rom–

mes

les mairrcs c:hn nous, non pas com•ne Diou l'ell

daos

le

monde, mais comD]e un prlucc¡

(agQ

l'eCl daos

fes états, ou comme un bar¡ pcrl! de famlllc l'ctt dans

tbn domefiique.

LIIIERl'É

NATU&~LLJ;:,

(

Drojt

nalur~l.)

<\roit que

la

narure donne

a

tOliS les hommes de

di!j:>of~r

de leurs

pcrfonnos

&

de leurs

bi~üs,

de la maniere qu'ils Jugent

la

plus convenable

a

leqr baoheur, fuus

la rellrlétion

qa'ils le

f~ffent

daos les termes de la

loi na!urelle,

&

qu'il•

o'e~ abu[~nt

pas au préjudice des autrcs h

>mmes.

Les lois naturelles fon¡ done la

regle

&

la merare de

cene

liúcrtl;

car quaique le• ljammes dao1s 1

1

o$ta< pmni–

tif de nature, Coienr daos

l'índ~pendance

le•

l\IJS

a

l'é–

~ard

<les aurres , ils

f<,m

¡ous lot¡s la dépeodancc des loJS

n1turel

lcs, d'aprcs

le(..¡u~lles

il> doovent dírigcr

l~urs

a–

e.om. Le p

retnier état que l'homme acquiert par la narure,

&

qu'on dlimc

11!

plus précieux

d

~ tous

les b!ens qu'1l

puilfe polféJen, e[l

l'ét3~ ~e

ltb<rtl;

11.ne

pcut 01 fe chau–

gcr contre un autre.,

01

te \'endre,

111

re

perdre;

c~r

na·

turcllement tous les hommes naiífenr libres, c'cll-a-dirc,

qu'ils ne font pas taumis a la puillance d'un maltrc.

&

f:IUe per(imne n'a fur eux un droit de proprié ré,

· En 1·crtu de

ccr

éta¡, tous

les homme¡

tÍCll11Cnt

de

b

natllre m eme, le pouvoir

de f

airc ce que bon leur

fernble,

&

de di[pofer

a

lc;u~

g.ré

de leurs aéJians

&

Jcurs bicns

pourvu qu'ils n a

g11f

cnt pas contrQ les lws

du

gouvern~rnent

auquel ils fe fom foumis .

Chez les Romains un homme perdoir

f~

libeY.ti

! natu–

relle

lorfqu'í.l étoit pris par l'cnnomi dans

une g

uerre

ou

vc~te,

ou que pour le punir de

quel..¡~e

crime,

0~1

le

rédu iCoit a

la condition d'e(cbve. lVlars les Chréueus

o.nt abo.Ji

J~

fervitnde en paix

,&

en gucrre,

jufq'!es-1~,

qnc le; p

ri(ouniors qu'ils tonr

~

la

gucrr~

f1tr les

mfid~lcs

font ccn[és des .hommes libres; de

mauier~

que ce–

luí' quí tueroir un de ces priCanniers, forait rcgardé

&

p.uni cornrn\l lWtllicide.

De

plus, toutes les

puiífanoc~

chréticnnes

o.nt

jug.é

qtl'llliC

f~rVÍ\lHÍC

qui dOOOQroit

3U

mattrc Un

d

rOI~ d

e

VIC

&

de mort

(ilf

Ces efelaves, étoit incompatible

~

VQC

la

perrcGlion

a

!aquello la roligion chréticnne appelle les

hommes. Mais camment les pulrianccs chrétiennes n'onh

elles pas jugé qne cette m4!1'e religion,• indépcndamment

dll qroit nanw;l, rcc!amort

cm~tre

1

efclavage des .ne–

gros?

e'

e(!

qu'elles en ont

b~(oon pou~

leurs colol}'cs,

leQr~ pl~nta¡ion~, ~

lcqrs

mm~;s

,

41fe•

[a(ra

fnm~s

·

LIB

LJJU!:RTt

CIVILE, (

Droit des natiom.)

c'efl

la

Iiba–

I/

narurelle déponillée de cene partie qui failoit l'iodé–

pendan~e

des particnliers

&

la commuoauté des biens

pour vivre [ous des lo1s qui leur procurent la s11reté

&

la propriété. Cecre

libertl áv;t,

con rifle en

m~mc

tcm•

'

no pouvoir

~tre

f<>reé de faire une chofe que la loi

n'ordonne pas,

&

l'on ne fe tronve daos cet

état,

que

pacce qu'on e[J:

~ouverné

par des

loi~

civiles; ainli plus

=

!t)j¡ font bonnes, plus la

liberJI

efi hcureufe.

11

n'y a point de mots, comme

le

dir

M.

de Moo–

tt;Cq.,.ieu, qui aic

fr~ppé

les erpríts de tant de

m:~nieres

drfféreuce•, que cclui de

/íb•-•1.

Les un; l'ont pris pour

la facillté de dépofer celui

:i

quo ils avoienr donné utt

pouvoir tyrannique; les autres pour la facilité d'élirc ce–

lui

3.

qui tls dev,Jient obéir; tels ont prís ce mot poor

le droit d't3tre armé,

&.

de pouvoir excrcer

1:l

vioteucc;

&

tels autres pour le privilege

de

n'étre gouverué> que

par un

hoaTtme

de

le•1r

uation, ou par lenrs proptes lots.

PIQficurs om

arra~hé

ce nom

a

une foome de gouver-–

nement,

&

en ont ex

el

u le¡

~m tres

. C eux qui avoicnt

goO.{é du gouvernemcnt répub

'icJ.in

, 1'ont mifc d3ns ce

gouvernemenr, randis que ceu

x qui

avoicnt joui du gou•

vernement monar<!hique, l'ont placé dans la mouarchie.

Entin, chacun a appellé

lib<rtl,

le

gouvernemenr qui

~toit

conforme

a

fcc;

coutumci

&

a

fes

iuclinations:

mals la

lib~rtl

e(!

le drolt de faire tout ce que les loi•

f'CfiTJ<ttcnt;

&

fT

un ciroycn pouvoit faire ce qu'clks dé–

fendcnc,

il

n'auroit

~1

us de

liberte!,

paree que les

aunes.

auroient tous de

m~n¡c

ce pon vo1r .

11

efl vrai que cene

lih~rtl

ne

f"tt trouvc que d:ms les gouvernemens modé–

rés, e'c0-3.-dire dans Jc¡ gouvcrnetncns dont la

conni–

rurion

e(!

telle, que perfonoe n'ell contuint de faire les

chofos auxquellcs la loi nc

l'oblige pas,

&

:\

ne

point

f•ire eelles que la loi lui permcr .

.

La

libertt!

civ il<

e(! done

fond~e

fur les me111eures

lols p.,

!Ji

bies;

&

dans un érnr qui les auroit en partage,

un hnmmc

QUÍ

on fcroit fon proccs fclon

les

lois,

&

qui devroit érre pettdn le lendemain, f<roit plus libre

qu'nn bacha ne l'c(l en Turquie . Par conféquenr, il n'y

a polnr de

libertl

dans les érats otl la puiífancc lé¡¡isla–

tivc;

&

la

puiflance exécutrice fant daus la

m

eme

m~in-

11

u'y en a ¡>oinr

li

plus forre rairon daos ceux ou la

puilfance de juger

~(! r4ut1i~ ~

la légbl•tric•

&

a

l'cxé–

Cl\trice.

LIBiik TÉ POLI"{IQUE, (

Dr~ít

politiruc.)

la

libutl

politi911~

d'un

état

clt

formée par des Iuis hmaame!ua–

les qui y <!lablllfc·nt la dHiribution de la

puotf~nco

lég\Sia–

t(ve de la puilfancc ex6cutrice des chufes qUI dépcndcnt

du droit des gens,

&

d~

la.

~uiChnce <~écnrricc

de cel.–

les qui dépendef\! du drou crv1l, de

mamcrc

que ces

1r011

pouvo;rs (ont lié< les un• p11r

les autres.

. .

La

l¡b,rtl

po/tt i-rru

du ciroyen,

el!

cette tranq'!'lhté

d'efprit qui procede de l'<>ph1ion

qu~

cltacun

a

de la sil–

rdé;

&

pour qn'on

air

ce[tt:

sUr~..·u;,

il

f~u\t

qth!

le ¡;ou ...

v~rnement

foit

tel,

qu•un

cicoycn

ne puitlc

?~S.

cramdre

un citoyett. De bonnes lois civ oles

&

palítiqu« all.urent

corte

lib.rtl;

elle triontphe e¡1core, lorrque

l~s

1." "

cri–

minclles tircnt cbaque peine de la· nature

parucuher~

du

crimc.

11 y a daos

1~ ~or¡de

une nation.

~ui

a

pou~

obJct.dl–

reét de

[a

con[\rruuon la

ltbcrtl pultttqt¡e;

&

h

les pnn·

cipcs Cur iefquels elle la

fond~

Con{ folides,

11

faut en

rccqnnoltre les aV2ntages. C'elt

a

c;e fujet' que JC

me

Couviens d'avqir Olti dire

a

un beau gél¡oe

ci'

Af!gle.tcrre

1

qul!

Corncille

avoit

11'\ieux

peine

la haute;-ur des

lcn~.a~ens

qu'infplre la

libortt! politi'{H<,

qu'aucun de !curs ¡>->e res,

dans ce difcaurs que

tl~tlt

V

iriate

i

Scnonus.

A./fr<JnchiffOJtl

1~ '1'<>;~•,

&

laijfu11I

¡;zirc

«U

"''íhrn

La liberté

n'~fl

rien

quaw~

tout _le

~ondcJ

'-:/!

l1bc~

..

Mail

il cfl bcau

e(~

J'c'trc,

&

~otr

tOJit

i'H!_II'fl~r.r

S.oupirer

jo~1 1~

joug,

&

gtfmtr

,¡'!"'

f.r

J<rl.

[1

<.fl

b<att

d'ltaler

utU

prJrogatt71~

.

dux yeux

dtt

Rhów~:< <fc/,¡v~,

&

á"

Ro.nu

&nptt'IJ#,

E1

áe

'Vt~ir

env ier

at~X

pcrlplu

aúatt

u_J

C!<

refpeéf

'1'"

le

f ort gardt- pov•r 16' v•rtus.

Scrtorius, aét.

1V.

[e,

vj.

Je ne

pr~tend•

point dtcidcr que les Anglois jouif·

[ent aétuel!cment de la prérogadvo dont je parle¡ il me

fuffit de dire avec

1'4.

de Momefquicn, qu:elle dl éra–

l;llie par Jcurs lois;

&

c¡u'apr~s

tour, cene

ltber•l

polttt–

'1"'

eur~me

ne <\oit poillt mortitier ceux qu1 n'·en.

<?DI

qu'nne

modér~e.

paree que l'e¡ces

mcme

dQ- la raiion

n'e(l pas toiljours delirable,

&

que les ho"'mes en

g~néral s'accommorlenr prefque

tnlljo~s

mroul des mt-.

licqs que

d~s cxtr~miti!s

• (

D. ]

·)