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LIB

La

libtralitl

a divers noms, felon

la diverlfté des

l

ob¡ers envers leCquels on doit l'exercer; car

li

)'o¡1 efi

libéral pour des chafes qni [ont d'une

tr~s-grande

utilj-

J

té publique, certe

ver

tu

¡:Cl une noble

rnagniñccn~e,

,...,......,l.<i.. ,

dit

~ril~ore,

a

quoi en

oppof~e

d'ul)

e('¡.

té la profu!ion des ambitier¡;,

&

de l'ao¡tre

h

vilainie

des ames balfes, Si l'on efl

libéral cnvers les malheu–

reu

~,

c'efl une compalfioo

pr~tique;

&

quand on a(f¡Cle

les panvres, c'¡:tl l'auml'>ne. La

liblralitl

exercée envers

les étrangers, s'appelle

hofpitalitl,

fur·tout

(j

on les

re~oit

dans fa maifon. En tout

o~=ela

la jufle mefure d.e la

b~néticence,

dép~nd

<le ce ql)i coqtribne le plus aux <li–

verfcs par>ies <le la grar1de fin; fayoir aux fecou rs

ré~

ciproque

s, a

u corpmerce

~m

re les di vcrs érats;

a

u bien

des focic!

t.és

particulieres, autant qu'on

p~ut

le procurer

fans prtjudice

d~s

fociétes fupérieures.

11

ne fant pas confondrc la

liblrqlité

avec la prodrga–

Jit~,

qqoiqu'elles paroi(feqt ªvoir enfemble nn grand rap–

port; l'nn!! eft ur¡e vertq •

&

l'autre ¡¡.n ex

e~•

vicieux .

La prodigalité contifle

a

rép~ndre

fan$ choix, fans difcer–

nem«!Jt, fans

~g~rd

a

wures les circonthnccs; cet hom–

m~ prodigo~"

'!ll'Oll appelle d'ordinaire

g/n!r<UX

>

trOU–

vera bienrót qu'il a facriñé en vaines dépcl)íes,

a

des

fots, des fripoos, des flarenrs,

&

meC!Je ¡¡des tnalheureux

vo¡ontaires, tous les

tnoyen~

d':l(ijltcr

:l

Jl~venir

d'hQJl•

tl~tes

gens. S'il efi beau de donner, que!

[qin

ne doit-on

pU prendrl' de

Íl}

gonferver en fitUatjqn de f:rire tOUic

ü

Yie des

a~es 4~,/i~ór<>litli

·•

·

M;tis je ne tie!Js point compre

a

Cr~crus

de fes

/ihl–

ralitl.,.

immenfe$, e¡nployécs meme

C!¡t

chofcs IJonoetes

paree qr1'il er¡ avoit acquis le moye!J

p~r

des voies cri–

mincJII'S. [,.es largecres efli111ables font cclles qni vien–

nent de la purc¡é

d~s

mc:eurs,

&

qui font

~~~.

fuites

&

les

compagne~

d'une vie vertueufe.

·

·

La

lil¡lralief

Qien appliquée, eH abfolument nécecraire

:aux· princes po11r

l'a~•ancerl)ent

du bqc¡heur public. ,. A

"

le prenáre ex:¡éJ¡:mem, dit Momagnc, un roi en tant

qve roi, n'a ríen proprement fien; iJ

(~

doit foi-rne–

"

~e

a

autrqi.

l,J!'

prin«e ayar¡t

a

d0011er

1

QU

pour rnlco1:

" drre

a

pay~r

•.

&

retldre 3 tam c:!e gens felon qu'ils

" ont d\!(ft:rVI, ti en doit erre loyal diípenf.'lteur. Mais ti

,

la

/iblralitl

d'un

prir;~.ce

en fans diCcrérion

&

fans

, mafure, je I'airT)e m ieux avare·. ViJ:ilmodérée Járgeifc:

¡:Cl un moyen fojble

:!

~ui acqu~rir

l>ienvcillance, car

, elfe rcbutj: plu$ de g<;ns qu'elle n'er¡

pra~iq~Je;

4

ti

, elle efi emplpyé}! .l;lt)s ,reípeél: de mérire, fait vergor

, gne

~

qui la res;crit,

&

fe re«oit fans grace. Les foj.ets

"

a~

un prince exceffif en don, fe rondent

e~ceffirs

en

, demandes; ils fe taillent non

a

la ·raifon, rnais

a

J'c•

'' Xet))ple. Qui

¡\

f~ penf~e .

a

prendre, Óe l'a plus

¡}

e~

,

¡¡u'il a

prii}~

.,.

·

·

·

Enfin, comme

le~

rp.is

ont p9rtil"n!ierement refervé

1~

liblralitl

dans leuf .charge, ¡:e n'ell pas :r(fe-¡, que leurs

bienfaits roulent fur Ja. récompeníc de 1¡¡ ver¡n, i! faut

qu'en metT)e t<!tnS Leur djípenfation ne hierre poip¡ l'é–

quité ,

~atisbap;ane

officier chéri

¡1'

Artaxerxe, voulam

proñter de fes bontés, Jui demanda pour grarification une

ehol~

qui n'étoit pas juHe. Ce; prince comprit qqe la de–

¡nange pouvoit

s'év:~lner

¡¡

~rente

rr¡ple dariques; il fe

les fit apporter,

&

les Jui ponna en dífant: ,. Satisbar–

" ·zane, preoH.

cert~

fomme; en vqus Ja dnnnant je ne

,

feral pas plus pauvrc, au !ieu que {j je faifais ce que

, vqus

m~

demªnde1., je ferois plus injufle ,.

J'qi

quolgl!~fois

penfé ¡:Jue la

liln!r.<litl

étoit une de

ces qualités

1

dgnt

)es germcs íe manifeHent des la plus

tendie enfance. Ll' perfat) Sadi rapporre d:¡ns fon roíaire

do pi\IS

liblral

&

du plus généreu x des princes

indi~os

qu'on augura· dans tont le pays qu'il íerait tel un jour,

lorfqu'on vir qu'i) ne vouloit pas teter fa mere, qu'el–

le n'allairat en meme tems un autre enfarit de fa fecon-

c!c mamelle.

(D.

'J:)

·

·

· · ·

·

L t

BE R AL

1

TE',

(

Ll'llr«t.)

vertn períoonitiée fiu

les ms!dailles romaines,

&

·repréfentée d'ardinairc en da–

me romaina, -retue d'une Jongue robe. On ne manqua

pas de la faire paroitre fur les

médaillq~

des empereurs ,

tamOt répaqdaqr la come d'a!:¡oqdance, tantót la tenaot

rl'une maio,

&

monrrant de J'autre

QOC

tablette

m~rq.llée

de plutieuri nombres, pour dé{jgqer fous ce voile la

quanrité d'argem, de grain ou de vin, que

l'emp~reur

donnoit

31!

p~uple.

Daos d'autres mé<lailles, J'aél:ion du

prince qui falt ces forres de large(fes, ell nuemenr r'<pré–

feotée. Ce font lil les

.méd~ille~

qu'on appelle

lib<~ali­

SaJ

par eicellencl!

¡

mars cet empereur quelquefois lrbé–

ral par craint<:, par politique

01!

par otlenrarion, n'avoit-il

pas tout pris

&

tout ufurpé

lui-m~me?

(D.

J.)

L 1B E'R A T 1O N, f. f. (

]urifptqd.)

efl la

déchar~

ge d'une denc, d'une pourfuite, d'ut¡e fervitude, ou de

guelqa'autre charge ou droit.

(A)

.

LIB

373

L l.B E RATO R,

e

L i·

tlr.tt,

)

Jun>tor

fe

trouvc qnel–

ll~~fors

appellé de

e

o , >.n

-1

nH

:es Pocre<. On le don–

nort too¡jonrs

a

,e dicu, lurfqu'on l'avoir invoqué dans

quel.que danger. dour on croyoit ctre forti · par fa pro–

teélron.

(D. '}.)

L

1BE R I

ES .,

f.

f,

pi.

Lib<ria,

e

Littlr<Jt.)

f\;te de5

Romains, q:1i romboir le

r6

des calendes d' Avril, c'ell–

.~-dire

le 17 de Mars. C'éroir le jour aoque! les eníans

quittolem )a rob¡: ¡le l'c¡¡fance,

&

prenoicm ceiJe qu'or;¡

3·ppel)Qit

tqga

/ibera

• la

LO~e

ljbre.

V~ye<. Qer)}fpt~r,

pa–

ral,

ad

Ro/ini

at+IÍif~tÍt.

lib.

V

chaf.

·32-.

(D.

J.)

L 1

BE~

TE' ,

f.

f. {

MJJrdlr.)

!,.a

tib;,rtl-r6>id¡:

d~n§

le pouvoir qu 'un

~¡re

Í!ltell!gent a de

f~ire

ce qu'il YCl\t

conforrnétl)Cnf

a

f.~- .propre

dérern'!ination. On ne fauroir

d_ire .que dar¡s ttn felJS fort impropre, que

cen~

fac[Jité

alt helJ d.u¡s les

¡ugen)en~

que nous pOJIOn>. fur les vé–

r~t~s, p~r

rappon

:l

cel~es

qoi fom

l!vid!llH~s;

elles en–

trarnent notre coofcr¡rement,

1!(.

oe nous

laitf~m

aucune

fi6erté.

Tout ccq\li d(!pen<J eje r¡ous,

c'~ll

<l'y appttquer

notre efprit ou de l'en ¡!loigner. Mais

de~

que l'éyidea–

¡:e diminue, )a

libertl

rentre dabs [es droi1s, qni

v~rieot

&..

r~

rj:;:lent

(u¡

les degrés de c;:l•rté o.t! .d'.oQfcuriré-:

les biens

&

les

rq~ux ~n

for¡r les princip:wx ob¡ers. Elle

ne s'é!ll<Jd pas ¡¡ourtanr fur ks norions

gén~ral,es_du

bien

{1:·

¡in mal. !,.a

natur~

no¡ts a

f~irs

de maniere, que nous

oe faurions

1190~

porter que vers lj: bien,

&,

qu'¡¡vojr

!10rreur du mal en.-;lfagé en ¡;ér,éral; mais di:s qu'll s'agtt

du qétaiJ , notrg

Jib~rll

3 un va(le c:}l:lQ)p,

&

.pe~lt

nou:S

dét9rmiuer de bie11 .des cótés difiérl!OS, ft1iva nt les cir–

J.'OnHances

&

les mtltlfs. On fe fert

d'.!llJ

g;

andt n

ombro

ele preQves, pour

n¡.'>r¡~er

que

b

librrJI

etl

1.me

préró–

gariye réelle de l'l¡c¡mme; rnais

elle~

Q.c

fo!J~- p~s tour~s

égalernen~

fortes.

M.

Tu¡re¡in en rappqr¡e

dot¡~e:

en

voici la lifle.

¡

0 ,

Notre propre fcntiQlcnt <J"i oous four–

t)i~

la

coovi~ion

<le la

libertl.

2°.

S:¡ns

/ib<rtl,

les hom·

mes feroier¡t de

pt¡r~ ~·!tornares,

qul folvroient

l'impul~

!ion dos

caufe~

.•

comme

un~

montre s'atTujon it aur mou–

vemens dont 11)lor)oger l'a rendne fufceptible .• 3°. Lrs

id~os

de vertu

&

de ·vic.e,

d~

louang.e

4

de pl!l,me qui

nous font oaturell es·, ne li'(tJilieroiem rico. 4°.

V

Q

bi~n­

fair ne feroi¡ pas pln.s

diJ~n~

de reconnqilhnce que le

t'eu qui nous échatllfe.

s-

0 •

Tont devii'O,t néce!hire ou

impqtljble. Ce qui

;¡¡'~Jt

pas

arriv~

ne }'O.n¡;roit arriver .

Ait)fi tous les

pr~je!<·

lont inutiles; .tomes les

r~gles

de

la prudence fo¡tt fat1cres, puifqne daos !Qtltes chafes la

fin

&

les moyens font égaleme!lt nécelfairemcl)t déter –

minés. 6°. D'ou vienneot les remords de la confcience,

&

qu'ai-je

a

ITJC

rcprpcher

(j

j'ai fait ce que je

ll

pou–

VOÍS évirer

pe

faite~

7°. Qu'eH-ce qu'un poerc,. un hi–

florieu, pn COIJ'l,tJéranr, un

f~ge

législatcur? Ce íon¡

des gens qui ne-ppuvoient agir

aQtrem~nt

qu'ils

ont

f~ir.

8°. Pourquoi .punir

les erimincls,

&

récompen(cr les

gen~

de bien? L.e¡ plus grands fcélérats font ¡:les vidimes

innqcentes qÚ'on immole, s'rln'y a poim de

libertl.

9°.

1\.

qui attril>uer la caufe du

péclté,

qu'a Drcy

f

Que dc–

vient la R,eligion ¡!Vec rous

fe~

devoir<?

w'?.

A qui Dieu

doonc-t-il des lojs, fait il des promecres

/k

des menaces,

prépare-t-íl des peines

&

des récompenfes? :\ de purs ma–

chines lncapables de ¡:h'Jix? r 1°. S'il n'y a poim de

li–

bcrtl,

d'ou en avons-nous l'idée? JI

efl

¿tr~ngc

que

des

C~ufes

nécetf.1ires OOliS

~yent

CQlldllit

a

douter de

leur prqpr¡:

q~cellit~.

u

0 •

Enfit? les

fa~~lifles

ne .tauroient

fe formalifcr de quoj

qu~

ce fort qu'qn

leqr ¡lu,

&

de

ce qu'on Jeur fait.

·

·

Pour ¡raitc;r

!'~

fqjet avec préciHon, il

faut donner

une idée

¡le~

priqcjpaux

fyfl~mes

qurlc coocernent. Le

premier fyOeme íqr la

libus!,

efl celqi de

1~

fatal iré.

C:eux qui I':Ídmettent, n'attribtlel1t p.s qos

a~ions

a

.nos

idées,

dan~ Jefqu~Jie>

feuleS réfide Ja.perÍnaltQO, .

!lla!S

a

une caufe Jllechaqique, laqqelle enrrarne avea for la dé–

terminatian de la volonté; de maniere que nous n 'agif–

íons pas

paree que nous le voulon<, rnais que nous

VOtllOQS: paree q o

e

llollS agitfnns ·. C'efi la la

V

raic di–

flinél:iot¡ entre la

/ihrrd

&

la fatalné. C'cfl préclíément

cclle que les li¡oi"ciens reconqoilloieqt

aurr~fois,

&

que

les Mabomótans

adm~ttcnt ~:ncore

de nos JOurs. L es

qro.ici~os

peofoicrtt donG qqe tour arrive par t¡ne aveu–

gle fat:¡lité; que les événemens fe ftJcccdcnt les uos aux

aurres, fans que rien puUie changer l'érroite d¡alne qu'ils

formenr entr'eux; en fin q<te l'homme n'e(l point libre .

l,a

libertl,

difoient-ils, efl une chimere

g'aur~nt

¡>los

flateufc, qtte l'amnur-propre •'y préte ¡out en;ier. Elle

canfiOe en un poinr

affe~

délicat, en <;e qq'oq fe rend

rémoignage

i

foi-mc!me de fes

aél:ioq~,

qu'on ignore

les motifs qui les om fai\ faire: il arri

v"

de,1

~,

que

m~connoiifant

ce~

motifs.

&

ne pouyao¡ racreq1bler les crr–

contlánces qui l'ant déterminé

a

aglr d'une certa'ne ma–

niere ," chaque homme fe félicite de fes aªior¡s,

&

fe les

;mribue:

Le