LIB
LTB~J,
f.
m. (
Hi/1.
nat. Bot.)
arbre de5 Tndes oríen–
utes qm rclfemble beaucoup
a
un pal mier;
i1
e
role
lur
le. bord des rivieres: les pauvrcs gens en rirent de quoi
faJre une efpece de pain femblable
a
t>elui que fournit
le fagou. La fubnanee qui fournit ce paiM en une moelle
blanche, femblal>le
ii
eelle du fureau; elle eR cnviron–
née. de
!'~coree
&
da bois de J'arbrc, qui font durs
quo1quc: tres-menus . On fand le tronc pour en tircr cet–
te mocile: on la bar av<!c un pilon de bois datfs une
cuve
0\1
dans
t¡n mortier: on la met enfu.ite dans
un
linge que l'on r;em au-delfus d'unc cu ve: on verfe de
l'eao par-delrus, en
obfen·an~
de remuer pour que
1:<
par•
tie
h
plus déliée de cetce fubRaAcc fe
liltre avec t'eau
au travers du
lin~¡:;
cctte cau, aprcs •voir Céjourné dans
Ja e
u
>ve,
y dépole une fécule
épailf~
done on faic u!)
pain <;l'a(fez bor¡ goth. On ea fait encor!!, comme avee
Je fagoa,
UllC
efpcce de
dragé~s
fJches, propres
a
~tre
tranfportées; on
pr~tend
que, mangées avea du lait d'a–
mauqes, elies font Ut) remede
lp~cifique
comrc les
qiar~
.-hées.
L
1
fl
B 1,
r.
m.
(c.,.,.,~,~.)
forre
de
lfn que l'on
cultive
a
Mindanao, plus pour en tirer J'huile que po11r
c:n
e1npleycr
Pécorce.
·
L!BELLATIQUES,
f.
m. pi.
(7'hlulog.)
Dans la
perfécurion de O eciu', il y cut de.:- chr¿tiens qui, pour
n:c!rre point o.l>ti¡;és ·de renier. la fGi
&
"de
f~crri tler
aur
od•eux
en publlc, íelon les éd1ts de:
l'emper~ur,
alloiont
trouyur les magillrats ,
rcmon<;rJfenc
:1
La
foi en
particu–
Jier,
&
obtcnoient d'ellX, par grace OU
3.
force!
d'at'gent,
des ccrti6cats par let"quels on lcur donnoit
aac
de leur
obéil!'ance
aux
ordres de l'emperenr,
&
on défendc:lit
á~
les inquiéter davantage íilr le faic de la relir,ion.
c..,s
ce~ats
fe nomm .>ieut en latín
libelli,
libelles,
d'ou l'ou 6t les noms de
libellathr"u.
Les Genturioteurs prétendent e<peodant que l'on ap–
pelloit
libcllatiqt~a
ceux qui donnoienc de l'argcnt au
x
maginrati pour n'érre poinc inquiétés fur la religion,
&
n\~tre
poi
m
obligés de renooccr at¡ Chrinianifme.
Les
libdlatit¡ua ,
f<1lon
M.
Tillcmonr, éroient ceu..–
qui, fachaue qu'il éroir défendu de facrifier, on :\lloient
trol,Jver
les magifirats, ou
y
anvoyoient fculcment,
&
leur tt!moignoient qu'ils
t!roicnr
chn:ticns,
qu
1
il
ne leur
éroit pas permis de facri6er ni d'approcher des
autcl~
du
diable; qu'ils les prioienc
d~
recevuir d 1eux de l'arg6tlt,
&
de les cxerr¡prer
de
faire ee qui l!!ur étoit dcfend11.
lis recevoient enCuite du magHlrat ou lui donnoient un
billet qui portoit qu'ils
ovoion~
rcnnncá a
J,
C.
&
qu'ils
avoient facri6of aUJc
idoles, qooiqu'ils n'en eutfent rien
fait,
&
ces billers fe liCoient publtquemenr.
·
Ce crime, quoique caché. ne Jailfoir
p~s
que
d'~rre
tres-grave . Auffi l'églife d' Afrique ne recevoit
3
la co:n–
mt~nion
ccux qui
y
écoient
ro:-nb6" , qu
1
apres
une longne
péuitence: la rigueur des Catisfaélions qu'elle exigeolt,
engagea les
libdlatit¡Hes
~
s'adreífcr aux confclfeurs
&
aux mnrtyrs qui éroiem en pri(on ou qui alloient
3
la
mort, pour obtenir par lene inrerceffion la relaxacion des:
peines canoniqucs qui leUI' retloienr
a
fubir, ce qui s'a.p–
pelloit
<Üma>~d~r
la paix.
L'abus qu'on tic de ces dons
de la paix cauCa un Cchifme dmns 1'6glifo de Carthage du
tcms de
S.
Cyprien, ce faim doéleur s'óranc éjcvé 1vec
aucant de force que d'6loquence concre cetre faoiHté
a
rt:meccre de telles
prévarication~,
comme
on le
pene
voir
dons flOS épitres
31.
p.
&
68,
&
dans Con li vrc
d~
lapfis
.
L'anzieme canon du conoile de N ieéc regJrde en portie
les
libellatiruo.
J.IBELLE,
[.
;n.
lipellus,
(
'Jrsrifprud.)
fignifie qif–
férentes chofi'S.
Lihe/le
<fe divorce,
1/h~llus
•·rpudji,
e(t l'aéte par
1~"
que!
UJ'I
rp~ri
notifie
.il
fa femme qu'il entend la r¡!pu–
liier.
Voyc;,;
DJVORCE,
~EPI,JDjAT¡ON
&
SÉPA~I\TJON.
Lihcll, d'uw
~..-ploit
ou
á'u~~~ d~»Jande
en ce quj ex–
plique l'oP.jec de l'ajouroement; quelqoefois oe
libe//,
dl
un aéte Céparé qui eft en
t~te
de l'e:rploit
¡
qoelquefofs
le
lihellc
de l'exploft ell fnféré dans l'explolt meme, ce–
l:t
dépcnd du flyle de J1huiffier
&
d~
f!uCage du pays,
cor au fond cela•revient au
me!
me.
Lilulle
tliffamaeoirt~
efi un livre, écrit ou chanfon
1
[oí~
imprimé on maoufcrit, fait
&
répandu daos .le puT
blic expres pour :\rraquer J't¡onueur
&
la répurauon de
quelqu'un .
11
efl égalemeut défendu,
oc
(bus les m8mes p
eines,de
compoCor, écrire, imprimer
&
de répand<e des
lió.eJ–Ies
diffamatoir~.r.
L 'injure réCulrant de ces
fort~
de
libdln
en b.eauooup
plm grave ijUe les injures verbales,
[oit
paree qu'elle en
ordinairemem plus méditée, foir paree qu'elle fe perpé–
tU(: bien dav;unage;
Qpe
¡elle
injur~
qui anaquc: l'ltonQeur
7•m~
IX.
LIB
etl plus
fentible
!i
un homme de bien que que1o¡ues' eJo:–
ces commis
en
fa perfonne.
La pei
ne dece crime dépend dos cir.:oflauces
fi
de
la qualiré
d.esperfonnes. Quand la diffa.nation
ett
-ac•
eompag.R6e de ealomnie, Pa•Hear
eR
pani
d~
-peíae
af-
flié!ive,
qu<lqu~fo1s
mlm¡: de more
•
Voy~>:.
l•édit de jaovier 1
r6
r,
artid~
I;J; lf'é-dit de
M<><llitls,
artide
77;
&
<:elui de
r
)7<
,
artt<l<
ro.
Voy.
1'
are
id~
fuiVJ1nt.
(
/1)
. LrliELLE, (
Gortver>l. politi'{.'
éerít fatyriqué, -1nju-–
tiCltX
concre
1<¡.
probité, 1:.honneur
~
la répucatioo• de
quelqu
1
un.
La
compo!icfon
&
la publicarion ·ae p1reíls
tfcrits
tnéritent t'o:>probre des
fa~es;
mais
laiff.snt aux
/,b,/ln
toute Jeur f!étri«ure
er¡
mople,
iJ
s'aglt
icl de
les confidérer
en
;>olitiquc.
I,.es
libe/lo
font
ínconnus dans les érnr; déCp:Oriques
de
1
'Orien~,
ou
1
'ai>arremenr d'tlh c6ré,
&
l'1gno rance
d~
l'autre, óe dt>nnent
ffi
le taleRt ni
1~
VOl<>llté·
d:e>n
faire-: B'ailleurs,
~o
m
me
il 1r'y
a
point d'imprimeÍ:ies
il
n'y
a point ¡x¡r conféquent
de
pul>liearion de
li'bcllo{
mais auf!i
H
n'y a ni liberté, n i propriété, ni arrs,
m
íhienc~s
<
l'é<at das
p~uples
de
C!es crfOes
contrées n•eft
pas au-decf::rs de eelu! des
b~res,
&
leur cendition'
dl
pire. En général, rout pay• ou il n'ert
J><lS
permi~
d,:
penfer
&
d'é.:rire fes penCées, doic
nécelfal¡em~nt
tom–
ber dans la Clupidiré, la fuperrlilion
&
la barbaril'.
-
l,es
/Jhd/o
fe trouvent Cévcrement punís dans le gou–
vet·ndzncnt ariftocratique , paree que
le&
ma~iChstc
s'y
voyenr de petirs fouverain s qui ne font
pas
álfez g"raríd·s
pour m<!prifer les injures.
Vuilii
pourquoi les dc!acm.tlro
1
qui foymoient une ariftocratie',
d~cernerent
une puniiiotl
capital
e
conrre les aureurs
de
libe//
u.
Dlfn.:.:la démoeratíe,
iJ
ne oonvient pas de Cév!r "on–
tre les
lih~ll•r ,
por les raifons qui les punilfent 'admióel–
l~menr
dans les gouveroemens al>fotus
&
ariflocr.lfqucs.
Dans les monarch!cs écl<tiréos
les
libeller
fo .lt nwins
rcg~rdl<ls
comme un crime que· comme un ob1er de p<">–
Jice . Les Ahglois abandonnent, fes
lib~llfr
:i kur dclli–
uée,
&
le~
regardcor comme un inconvénicnt d'uo .r;ou–
vernemonr libre qu'!l n'cfl plS d•ns· Ja nature des chofes
h1Jznain~s
d'évir€.r. lls
croient
qn'il
t:'lut
l~i(fcr
:11ler, non
la Jic<lnce effrénée de la faryre, mais la liberté des Jif–
couro
&
des écrits, comme des ¡:;•gcs de l:t liberté ci"t"ii"C
&
pcrlitique d'nn état, patee qu'il en moins
d~ngereu~
que quelqoes gens d"honncur foient mal-3-propos diffa•
més, que
(1
J'an n'ofoit 6clairer fon pays
ÍtJr
la con–
duire des gens poiífans
~~~
autoricé. Le pou voir
n
de
fl
grandes rcffi:>tJrcc; pour jetrtsr l'effroi
&
la Ccrvimde dan<
Jes ames,
il
a tant de penre
a
s'accroitre iOJUf!emcnt,
qu'on doit beaucoup plus craindre l'adulation qul le fuir
1
que
h
hardielfe d<:,.démaCquer
C~s
allnres. Quand les gou–
verneurs d'un écat ne donnent
aucun
(ujct r6cl
a
la ecn–
fure de Jeur cooduice, ils n'ont ricn
ii
redourer de la C'a–
lomnle
&
du meofonge. Libres de rour reproche, ilo
marchent avcc confiance,
&
n'Jppré h.:ndetu point de ren–
dre compre
d~
Jeur
~1miniflr~tiou :
les traiu de la fatyrC"
parlcm tür leurs
t~tes
&
comben<
3
Jcurs piés. Les hon–
nc':res gens embraficnt le part!
d~
la vertu,
&
puniiThnt
la oolomnie par le mépris.
L,es
libe/les
font encare moins
redOt\tablcs, par rAp–
port auK opinions fpéculatives. La vérité a un aCoen–
dant
fi
viétorieux [ur l'crrcur! elle n'a qu
1
:i
11:
n1ontrcr
pour
s':utirer
l'eílime
&
l,.admirarion . Nous
la voyons
tous le' jours briCer les chaine• de la fraude
&
da
l~y_-.
rannic, o u percer au-tra vcrs
~es n!la~es
de la
~upctftlt~Oit&
de J'ignorance. Que nc
p•odu~rou-elle
pomt
~~
1
on
ouvroic toutes les
b~rrfeiCS
qu'on Oppo!e
a
fes pas!
oó
auroit tort de
oonclurc
de l'abus d'unc chofe
a
la
néceffité de fa denruélion. L es peuples ont tbnffi:(t de
grands maux do leurs rois
&
de leurs
maginr~ts;
fam.ilpour certe raifon abolir la royauté
&
les mag1flraturcs?
Tout bien etl d'ordinaire acc01r.pagné de quelque inoon–
vénient,
&
n'en peut
~<re
féparé:
11
s'agíc de conlidé–
rer qui doit ·J'cmponer,
&
dé!orm.mer uorrc cho1x en f'l·
veur du plus ¡{rand avantage.
. .
Enfin
difem ces m emes pohuques, tootes les mé–
thodes e;,ployées juft¡u':i ce jaur, pour prévenir oo pro–
fcrire les
liúcl/eJ
daos les
gouvernemens monarcl11ques.,
om
~ré
fans fucd:s; fait avant, foic fur-tour depuis que
l'ln\Primerie etl oépondue dans taotc I'Europe.
L~
Ji–
b.-1/e.s
adieux
&
jutlement défcndus, ne font, par la pu•
nitian de kurs auteurs, que plus recherchés
&
plus mul–
ripliés. Sous l'empire de Nclron un nommé Fabricius
V
éjenV:> ayaot éré convaincu de qll:lnriré de
lib<lla
con•
n·e les
1\!rn~reurs
&
le clergé de Rome, fur bmni d'Ira–
lie,
&
fes écrics fatyriques cond'\mnés
a
u feu.: on
le~
:e–
chercha
dit Tacirc:., on les lut avec la dermere
a~1dtt6
taot qu'h y eut du péril
a
le faire; mai$
des
qu'd
fu~
.t\
a a
2.
per!HIS