162.
LAU
faire mouvoir l'arbre : elle fe doir mcltre peu-3-peu .
Quand on a agité cette premicre matiere l'efpace d'un
quart d'hcure, il faut la \aiffer repofcr pendant une heu–
rc au-moins, aprcs quoi on fai t jouer la pompe de fas:on
que \'eau cou\e
tr~s-doucemeot
daos le tooncau
ii
laver.
Pend:mt qu'on tournc \a manive\\e, ce qui peut fe faire
par
1~
moyen d'un long tuyau, merte"t a!T"e-t. d'eau pour
<¡u'e\1<1' rcgorge du tonoeau
&
entra1ne avec ella toures
les cendres \egeres dans la cuve,
&
il ne refiera prefque
que la matiere méta\\iquc que
!a
pefanteur y aura fait
précipiter;
i\
fant la relirer
&
la mettre
¡¡
part pour erre
:~chevée
d'erre lavée
a
la main' fuivant le procédé de
la prcmicre opération. Lai!fez
apr~s
cela repofer la ma–
tiere qui eíl daos la
cuvc
jufqu'a ce que l'eau Coit clai–
rc, aprcs quoi ouvre"L un des bouchons qui cíl
a
la cu–
ve
a
la hauteur de la mariere que vous jugez erre de–
daos , que l'on pcut meftJrer,
&
phlrl\t le bouchon fu–
périeur que J'inférieur, paree que VOUS eteS
tOÚJOUrS
:1
tems d'ouvrir ce\ui de ddfous;
&
a
u conrraire
fi
vous
ouvrez trop bas vous laifferez échapper la mariere. Con–
tinue·¿ l'opération fur le reíle des cendres jufqu't\ ce qu"
elles ayenr toutes éré
lavées de cette maniere; mette"t
enfuire certe terre lavée daos
1'1,
grande czuve ou vous
avcz deja placé le reíle de la tcrre provenant des creu–
fets, pour le tout etre pa!fé
&
broyé avec la vif argenc.
Pour ce qui eíl des matieres métalliques qui font re–
fiées
a
chaque lotion au fond du tonneau'
&
que l'on
•cheve de laver
a
la main, on en fait l'alfemblage' com–
me
il eíl dit ci-devant, pour la matiere provenant des
creu[ets; par cene lotion, on retire non feulement les
trois quarts de la matiere contenue dans les terres ou cen–
dr~s ,
mais eucore \e reílc fe trouve beaucoup mieux pré–
paré pour érre moulu; car lorfque la matiere eíl falée
cela luí donne un gras qui la fa1t glilfer fur le
mercu~
re,
&
ne fauroit s'amalgamer avec luí, c'efi inutilement
qu'on fait cettc trituration fans cene condition .
Q_uatrieme proc/di .
Apres ces
trois proczédés de
pi–
ltr, hrúler
&
laver ,
il faut broyer les cendres lavées
dans le moulin
a
mercure,
&
obferver que le mercure
foit bien propre
&
pur; il en faut rnettre alfez pour que
(0UtC la furfa e de
13
baffine en foit
COUVCrt~,
&
a
pro–
pOrtÍOn de la pefanteur des croifées; apres cela on char–
ge les moulins de cendres
a
broyer' on en met enviran
quinze livres mouillécs' ce qui revient
a
dix livres de
feches fur trente livres de vif araent,
&
l'on broye ce–
Ja trcs-leotemenr. pendant douze heures,
(j
c'eíl une
la–
V Itre
en or;
&
rix heures.. feu1ctnent,
(j
c'ell une
lav1Jr
6
<i'argenr; enCuite on laiae repofer un peu
13
matiere, car
fi
on la fortoit rout de fuite, on courroit rifque que des
perites parties de mereure ne forti!fent avec, ce qui fe–
reir une perte non feuk mem fur la quamité du merco–
re, mais encare paree que ce mercure
ea
tonjours en..
richi: apres que la mariere a été repofée,
O
tez le bou–
chon dn_ moulin, afin_ '!u'<;lle Corte
&
fe je[te dans la
cuve qm eíl placée v1s-a-v¡s
&
un pcu deaous, autour
de laquelle on range la quantité de moulins dont on
veur fe fervir pour l'opération :
fi
l'on a beaucoup de
cendres
a
paffer,
i\
faut prendre beaucoup de moulios
llfin d'accélérer l'opération qui eíl tres-ennuyeufe.
u~
p::a:ticulie: qui a une.
lavurr
un peu tOrre, ne fauroit
m 1eux fa1re pour fes mtéréts que de laver fes cendres
daas la ri1achine nouvellement é'tablie
a
París Cur le quai
d'Or~ay ;
elle remplit toures les conditions que I'on peut
de1i rer, tanr pour la promptitude avec laquelle elle rra–
vaille, ayant quarante-huit moulins qui vont jour
&
nuit
&
marchent rom-ii-!a-fois par un fcul moreur, que pou:
la perfeél ion avec laquelle elle opere, la conílruélion de
ces tnoulins étant beauCOtlp plus parfaite a tOUS égards
que ceux que l'on a eus jufqu'a préfent; ils ramallent
mieur l
a matiere,
&
iJ
eíl démootré qu'elle rapporte plus
opérant
dr.nscette machine que,
ti
on la faifoit dans le;
ancieus rnoulins; ceur qui en ont la direél1on, font des
gen; de confia¡¡ce tres-entcndus,
&
la
fituation des lieu•
darme une grande commodité qu'on trouve
rarement
cha foi.
Plulieurs perfoones íoot dans l'ufage de repa!fer une
feconde fois cccre terre qu'ils appellenr
regr<tJ,
fur~to-ut
li
c'efl une
lavur.
un peu conOdérable: mais
fi
l'on a
pris toutes les précautions indiquées dans les
trois pre–
m iers procédés,
c'~fl
en purc perte;
&
pour ne pas rif–
<¡~er
les
frai~
d'noe feconde opération, on doit
[aire
/'
tf–
f -''
de "'
reg-.u
en fondaot au rnoins trois onces daos
'!n cret¡Íet avcc le flux noir ,
&
la litharge de plomb que
J_on aura elfayé auparavant
po~r
favoir ce qu
1
elle•con–
tlent de fin; on couprlle eofmte le culot de plomb pro–
Yeau de ceue fonre ,
&
I'on fait
(j
ces
re~rets
contien–
nent encare de la matiere; il faut auffi
ex~incr.foigneu
femer¡t s'il
n'y
~ poi¡•~
de mercure dedans: pour cet
ef-
LAU
fet, faites féchcr
a
/'air
&
bien parfaiteínent 'uhe Cl!rtai•
ne qnantité de
regretJ ,
obfervez
li
vou' ne voye1. point
de mereure ; pefez-les exaélemenr lorfqu'ils fonr bien íecs;
cxpofez-les
apr~s
cela
a
l111
feu doux ' pour évaporer le
mercure; voyez enCuite fi
vos cendres onr fait un dé–
chet conüdérable, par-1:1 vous jugere!. du mercure qui
eíl reílé ,
&
s'il y en a beaucoup, n'héfitez pas de les
rapa lfer, ne fút-ce que pour reprendre le mercure qui efl
dodans , paree qu'il eíl chargé de rr.atieres; rhais prencz
bien VOS précautions
a
cette f!'COnde opération, pour qul
il
ne pa!fe point de mercure avec vos cendres, ou le
moins poffiblc, \orfque vous levez les moulins.
T oures les cendres étant palfées, on leve les mou–
lins, c'etl:-3-dire on retire tout le mercure, on le lave,
on le fait fécher, on le palfe au travers d'uoe peau de
chamois , dans une mijchine faite expres, ce qui rcílc
dans la peau e!\ la matiere qui étoit contenue daos vos
oendres; cependant il ne faut point
r~
défaire de ce mer–
curc, il convicnt
m~me
a
ceux qui om de fortes
lavH–
t·n
d'avoir lenr mereure
a
eux' au lic:u qu'ordinairement
ce font les lavcurs qui le fournilfent,
&
il
ne íe peut
pas faire autrement qu'il ne reílc toujours chargé d'un
peu d'or ou d'argent, ce qui cíl d'autant de perte pour
celui
ii
qui apparticnt la
lavure.
.
Ci~tquiem<
procldl.
Les boules qui font reílées dans
la peau de chamois contenant encore du mercure,
il
faur
le faire évaporer ou diíliller; pour cet etfet on mer ces
bou\e~
de mariere dans des cornues de vcrre; il
ferolr
cependant mieux d'en avoir de fer,
&
faitcs expres; e]–
les Joivent étre de deux pieces qui s'ouvrent enviran
a
rnoitié de lcur hauteur' qui eíl a-peu-pres de huir pou–
ces, la partie fupérieure qui forme une efpece de cha–
pireau, porte un tuyau au col dans le c6
1
té qu'on ada–
pte ou fait entrer :lans une cornue de verre qui fert de
récipieot; on a foin de bien \utter la jointure de cette
cornue de f<r, foit dans l'eodroit ou elle eíl brifée, foit
au col ou elle eíl jointe avec celle de verre, par ce mo–
yen on évire les accidens qui font affez fréqueAs, lorf–
qu'ou fe fert des comues ou matras de verre fujets a (e
caaer' ce qui caufe des lpertes confidérables,
&
expofe
les perfonoes qui Ont la Conduite de l'opératÍOn :\ rece–
VOÍr des éclats du verre
&
étre bleffés: on économife–
roit auffi; car la dépenfe de
fa
coroue de fer une fois
faite, c'cfl pour toujours, au lieu qu'il faut ca!fer celle
de verre
a
chaque opération . On commence par faire
un feu tres-léger; cette opération doit fe faire íur un
bain de Cable dans une capfu le de fer, le feu s'y ménage
be3ucoup mieux
&
augmente infenfiblement; il convien¡
auffi que la cornue de verre, qui íert de récipienr, con–
tienne moirié de fa capacité d'eau.
Apres que la diílillation eíl faite, on lai!fe refroidir
les cornues, on calfe celle qui conrient la matiere mé–
tallique, qui étoit dans les cendres de
lavurt,
fi
elle efl
de verre;
&
(j
elle cíl de fer
on la délutte avec foin
&
propreté, on enleve le deii'us par deux anfes qu'elle
doit avoir,
&
on retire la matiere qui eíl au fond. On
fond tout cela enfernble avec .du borax
&
du falpétre ra–
finé, on lai(fe la matiere en fu!ion pendant un quart–
d'heure, on la ren!Ue fouvent avec une baguette de bois,
pour
h
bien méter, cnfuire on la. jette dans une lingo–
tiere préparée
ií
cet etfet; qnelques-uns font dans I' uíage
de lailfer
la
premiere fo¡Jte en culot au fond de crcufct,
ce qui ell enca re mieux : on affine cette matiere,
fi
l'on
cfl
a
portée de le faire'
&
l'on fait le départ des deux
fins; il vaut beaucoup m ieux que les ouvriers qui fout
des ouvrages fins
&
délicats vendent le produit de leurs
lavureJ
a
un affineur
i
car il ell a!fez ordinaire que cct
or contienne de l'émeri ou grain d'émail formé par la
fome des métaux vitrifiables qui fe font rrouvés parmi
l'or ou l'argeot, ce qui caufe beaucoup de dommage
i
leurs ouvra¡¡;es,
&
les empéche fouvent de' rendre leur
or doux
&
malléable .
D~fcription
du
norttuau
moulin chimiqru, ou "'ou–
lin
a
Iavure. N ous avons vu par le mémoire précé–
dent l'ohjet que fe propofe le nouveau moulin chimi–
que; il nous reíle
a
donner la defcription du méchaniCme
qui le compofe.
La force motrice, fu ivant le modele ea petit, eíl re–
préfenté par une manivelle au !ieu d'une roue,
a
laquelle
on donne, dans fon exécution en grand, plus ou moins
de diametre, fuivant la force du couraut d'eau, qui doit
llli
commuoiquer
le mouvcment.
L'axe de cctrc roue porte vers fon ·milieu une roue
pl:;ne, dentée • fa circonférence d'un nombre qpelcoo–
quc;, laqucllc engrcne par fa partie inféricure daos une
lantcroe auffi d'un nombre quelconque, ménagée (ur un
cylindro parallde
3
l'axe de la premiere roue: ce cylin.
dre eíl deíliné
a
faire
lever un nombre des marrcaux
que\-