Table of Contents Table of Contents
Previous Page  269 / 792 Next Page
Information
Show Menu
Previous Page 269 / 792 Next Page
Page Background

"LA U

fumigations , qu'on emploie q uelqucfoi

dans ks defeco–

tes

&

les relachemens de matricc ,

&

dans la

n

~rilité

des femmes .

Les baies de

lauri.r

font plm employées que les feuii–

Jes; on s'en fert inté rieuren1ent

&

cxté rieuretnent; elles

font regardées comme flomnchiques , vuln éraires , ré–

folutivcs, excirant les urines

&

les regles ; elles palfent

fur-tour pour utiles dans les concrétions bilicuícs du foie :

on peut les ordonncr dans ce cas en infufion ou en íub–

flance

ii

la doíe de trois ou quatre. Appliquées extérieu–

rement elles réíolvent

&

fortifient

puilf.~mment,

&

ap–

paifent les douleurs .

On peut

s'appuyer des connoilfances que l'analyfe

chymique nous en fournit, pour établir la réalité de la

ph'lpart de ces venus. En effet, les haies de

lnuri.r

con–

tiennenr une quantité confidérable d'une huile gralfe de

la

nature des huiles par C!preiiion (

voyez

H u rLE),

&

\lne aurre huile éthérée

&

aromatique, qu'on peur fé–

parer de ces baies par une feule

&

m~me

opérarion; fa–

voir, la diflillmion avec l'eau; car l'huile gralfe ou beur–

re de baie de

lnurier

.en en féparée p1r la décoélion,

&

v ient nager fous la forme d'une grailfe verdntre,

&

en–

fu ite fe figer fur la furface de l'eau employée dans la

difliNation .

G"ell cette .dorn iere hnile ou beurre qui conllitne la

partie médicamenteufe vraimeor fpéciale de ces baies ;

elle ell réíolutivQ, adouci(fante, difcuffiv e , vulnéraire .

Les baies de

laurier

épuiíées des deux huiles dont

uous venons de parler, en fournilfent oocore une troi–

íieme fi oo les pile

&

qu'on les merte

ii

la prelfe ' celle–

ci ell principalement fouroie par la fetnence ou amende

contenue dans le noyau de la baie; elle ell moins dou–

ce que les huiles ordinaires tirées par expreí!ioo des fe–

menees C::mulfives, paree qu'elle ell charg ée c!'un peu de

beurre ou d'huile elTenrielle: on l'emploie, mais tri:s-ra–

r ement, daos les linimeos, les onguens

&

les emp13tres.

On recommande ces deux dernieres huiles centre la

galle; mais elles ne fournilfent par

elles· m~mes

qu'un

:fecours fort impuilfant centre cette maladie. Si on les

mclc avee dn foufre, qui ell daos ce cas le vérirable

Cpécifique, elles pourrc:mt ttre miles, comme correélif

de l'odeur defagréable.

Les fcuilles, les baies de

laurler,

&

les trois diffé–

rentes huiles dont nous venons de parler, entrent daos

un grand nombre de préparations officinales , tant cxté–

rieures qu'iotérieures. Les baies donncnt 1eur notn

a

un

'éleéluaire flomachique , hyllérique

&

cmmcnagogue, qui

ell forr peu employé dans

la pratique ordinaire de la

Mcdecine.

Outre les huilcs de baies de

laurier

dout nous avons

parlé ci-delfus, on en prépare encorc une quatrieme en

les fa[íant infufer

&

bouillir dans de l' huile d'olive : on

cmploie celle-ci aux-memcs ufages que l'huile par déco –

élion

&

1 'huile por ex preiiion ; elle ell parfaitement ana–

l egue 2 la matierc qui réfulreroit du mélange de ces

deux dernieres .

On ccnnolt alre1. l'empioi qu'on fait dans nos cui

G–

nes des feuilles de

laurier.

L a confommation en ell af–

í n

confidéroble

ii

París pour que certains payfans rrou–

-vcnt mnycu de gagner leur vie en apportanr de plus de

j'O

li~ues

i:le gr<'líles branches de

laurier

avcc lours fcuil–

Jcs, qu'ils y vienneur vendre . On le< fait entrcr fnr-tout

commQ al!aifonnement daos les fauces que l'on fait

a

<¡errains poiíians. Plu fteurs medecins ont prétendu qu'el–

les Ótoient nuiftbJes

a

l'eflorn~c ;

d'autreS

Ont

ero

3U

<;ontraire qu'elles le fnrtifioient

&

qu'elles aidoicnt

la

digellion . L'npinion des premiers paroit pouvoir rirer

<¡uelque appui de l'analogie du

laurier-frnnc

avec

le

Jaurier·rof~ ,

quí a été de rous les tems reconnu

pou~

lJO

poifon ,

&

de la découverre qu'on a faite

d~puis

<¡uel ques annécs en Angletcrrc . des qualités dangereu–

fes d'uq aurrc arbre de la meme

el

alfe; favoir , le

lau–

rier -c"crifc.

Vqyez

L AURIER·ROSE

&

LAUR!ER ·CE'

Jl.ISE . C cpcndant cetre indoélion ne fuffit point alfure–

lllent pour rendre l' ufage des feuilles de

la.urier

fufpeéL

{b)

-

L A RtER·ROSE,

(Mede(ine. )

le

laurier-rofe

dnit

-étre regardé comme un 11oifnn non-feulcmcnr pour les

hom1nes , mais

cncore

pour toute forte d'animau x qui

en mangenr, Celan

le fentimept de G alieo,

&

contre

celui de ·D iofcori'de

&

de Pline , qui diícnt que les fruits

&

les feuilles de

la11ria-ra[e.

fÓnt un poifo n p.0ur la plíl.–

J'art des quadmpedes ,

mai~

que les hommes penvent en

ufer ÍQtérieurement conrre les morl"tues des fGrpens ,

&c.

Les remedes contre ce poifon font ceux qu'o n pre–

ferir centre tous les poifo ns corrc>Gfs en général; favoir,

le huiles par expreiiion, le lait, le beurre , la décnélion

des

fr~ts

d9 ux, des

racin~s

&

des graines 1)U<;ilogineu-

f~s

1

~ c.

T ome {X.

. LA U

~es

rcuilles de

lauria-rof c

écra[ées

&

appliquécs et–

téneuremmt, fo nt bonnes , felon Galien , contre ta mor–

fu re des

b~tes

venimeu Ces .

Ges

m~mes

fcuilles fonr employécs d1ns la poudre

flernutato~re

de la pharmacopée de París .

Extrait de la

fuite . de la mat. med. de

Geoffrov .

L AURtER, (

Littlr.

&

My thoí. )

cet arbre

nommé

.

daph>J~

(u.,. )

par les G recs , efl de tons les

~rbrcs

ce–

lur_ qur fut le plus en honneur che1.

les anciens . li s re–

u~¡eru

pour prodige un

la11ricr

frappé de la foudre.

A

d–

mrs dans

lems cérémonies religieufes, il entroir dans

l~ur~

rnylleres,

&

fes feUJIIes étoient regardées comme

un. mllrument de

divina~

ton. Si jettées au feu elles ren–

doJent

be~ucoup

de

bn~>t,

.c'étoir. un bon préf1ge ;

11

au contrarre elles ne péul lo1enr pomt du tour

c'étoit un

figne fu nene . Vouloir-on avoir des fonues ' fur la vé–

rité defquels oo pOr compter, il falloir ,;etrre des feuil–

les de cet arbre fous le

chevet

de fon lit . Vouloir-on

donr;er des proreaeurs

ii

fa

m~ifon,

il falloit plautcr des

la11rurs

au-devaot de fon log¡s. L es L aboureurs

inté–

reffés

a

dérruire ces forres de mouches fi redourées des

bceufs peudant l' été, qu'elles les jettent quelquefors dans

une eípece de fureur, ne co nnoilfoient point de rneillems

remedes que les feuilles de

lnuricr .

Dans cambien <de

graves maladies fon fue préparé, ou l'huile tiréc de fes

baies, palfoient-ils pour des contre-poifons falutaires? On

mettoit des branches de cet. arbre

~

la porte des mala–

des; on en couronnoit les llarues d'Efculape . T ant de

vertus qu'on attriboe au

lauricr,

le firent cnvifager

C'.Hn–

me un arbre divin,

&

comme l'arbre du bon gén ie.

Mais per[onne n'ignorc qu'il

~toit p~nicul ierement

confacré

a

Apollon,

&

que

c'~ll

pour cela qu'on en

ornoir fes temples , fes aurels

&

le trépié de la pyrhie .

L'amour de ce dieu pour la nymphe Daphné , efl la

raifon qu'en olonnenr les Mythologines ; cependaor la

véritable efl la croyancc ou l'on "éroit qu'rl communi–

quoit l'efprit de prophétie

&

l'enthoufiafm e pnétique •

De-la vint qu•on couronnoit les

Poeres

de

ln11rier,

am(i

que ceux qui remporro;enr

les prix aux jenx py thiques .

On prétend que fur la coupole du rombeau de V¡rgile ,

qui ell pri:s de Pon7.'lOles , il ell né des

lauriers

qui

femblent couronner l'édifi ce,

&

que ceux qu'on a con–

pés fonr revenus, comme fi

la nature

m~me

eú t vou lu

célébrer la gloire de ce grand poi::"te .

Les faiíceaux des premiers magi flrats de Rome , des

diaareurs

&

des confuls , étoienr entourC::s de

lauricrs ,

lorfqu'ils s'cn étoienr rendus dignes par lenrs ox pl oits .

Plutarque parlanr de l'cnrrevue de Lucu!lus

&

de Pom–

pée, nnus apprend qu'on portoi

t dev

am ron;

les deux

des faiíceaux furmontés de

/a,

.ri.rs

,

en confidération

de leurs viéloires .

·

V1rgile fait remonter jufqu'au ftede de fon hú os la

coU.tume d'cn ceindrc le front des

vainque'Jrs:

il efi du

moins certain que les Ro rnains l'adoptérent de honne

hel'lre; mais c'étoit dans les trio:n phes qu'ils en faifoient

le p! us noble ufagc. L a le< généran• le porroienr n.-.n–

feulement amour de la tCrc, mais cncore dans la main,

comme le proh•ent les

m~dailles .

On décoroir

m~ me

de

lauritr

ceux qtli éroicnr morts en triom phant : ce fu r

aiofi qu'Annibal en u

fa

a

l'égard de M arcellus .

Parmi les Grecs , ceux qui venoient de confulrer !'o –

rado d'Apollon, fe couronnoient de

lauricr

s"ils avoicnt

re, u du dieu une réponíe favorable; c'ell po urquni dans

Sophodc , Cl)ldipe "oyant Orelle revenir de D el phes

la

tere cdnte

de

lauriers ,

conJeéture qu.•il

rapportc une

bonne nouvelle . A in fi che• les R omains totlS les

mclf.~gers qui en érnient porteurs, ornoienr de

la"riers

la poin–

te de lcurs J<lvelines. La mort de M ithridar" fu t annon–

c6e de cctte maniere

a

Pomp~ .

On entouroit fcrn bla–

bletnent de

laurier

les lettres

&

les tablettes qui rcnfcr–

rn,cient le récit des bons

fucc~s ~

oa

fai íoi1 la méme

chofe pour les vailfcaux viélorieux . Cer ornement

Ce

metroit

a

la poupe' paree que c'éroit la que réfidoicnt

les dieu¡,; nnelaires du vailfeau ,

&

que c'éroit

a

ces dicux

que les matelots mer;¡acés du naufrage adreffoiem lcms

v~ux

&

lenrs. prieres . j'ajoilte encore que le

lnurier

é toit

Utl

fignc de paix

&

d'amitié , car au

mt!icu

de la

mél ée l'ennemi le tendoit

a

l'on ennemi , pou r marquer

qu'il fe rendoit

it

lui.

E nfin k'o;dulatioo pnur les empereurs intvoduifi't l'ufa–

ge de plantcr des branchcs de

laurier

aux portes de leurs

qemenres: voila d'ou vieru que Pline appelle

.:e~

arbre ,

le portier des C éf'!rs,

le

~cul ornem~nt

&_le_

119e1e

gar–

dien de leurs pal:us ,

gratl./fima

dtJm1bus

tanttnx ,

tptte

[ ola

&

domoJ ex or:nae ,

&

ante

limiua CdJ{nrum

excu–

bat .

Voye1., fi vous eres curieu x de plus grands dér?ils,

la D ilfer:arion de M adrilio dell'A lloro , •

fuoJ

••art·

¡,ji

pre./f•

gli

/;l,"ti~hi .

K~~

M~