d'tm arbre daos la partie feptentricma1e de ce r<>ysume,
p~rce
qu'tl a•cn pa• atfez robunc pour y prendre tour
fon accroilfcmcnt;
&
comme on en réduit
a
le tenir en
pali!fade
:i
des expolitíon• qui lui convict)nent on ne le
eonoolr que fous h forme d'un arbriffeau. 11 'pouffe des
tígcs alfez droites,
~ro
<fes
&
fermcs . !ion écorce en
brune
&
unie
f~r
le vieux bois , mai• elle en d'un verd
jaunitre fur les
nouv~lles
branehes. Ses feuilles fonr gran·
<les, oblongues, umes, douces
&
fl!:nne¡
au
toucher,
d'un verd tendre des plus brillans. Ses llenrs paroiffent
au commencement de Mai; elles font blanches, fans
odcur,
&
difpoft!es en longues grappes.
Le~
fru its quien
vienncnt font ronges,
ehartiUS
1
&
reffemblent
i
une
<!C ..
rife; ce qui a f>it donncr
a
l'arbre le nom de
laNrier~
eerife:
ils
font doux, affe'l. agréables au goOt; on peut
les manger
fa.nsinconvénient. Cet :trbre s'accommode
de tous les
terreins, pourvO qu'il
y
ait de la profondeur
de la fraicheur
&
de l'ombre. 11
fe plalt lur-tout parmi
les autres arbres. ll <!roir tres-prornptemem, il
lui faut
peu de culture,
&
il fe multiplie aifément de femence,
de branches cou<!hées, de bo!lture.,
&
par les rejettons
qui €roiffent au pié des vieux arbres, On feme les no–
yau,x' du fruit en automne, les braoches couchées fe fom
au pdntems,
&
les boutures au moís de J uillen par ce
dernier moycn on pcut avoir an
b t)Ut
de quatre ans des
plans de 8
a
9
piés de haut. Cct arbre réutftra dttlicile–
ment
a·
la tranfplant•tion '
(j
les plants fom agés de plus
de denx ou trois ans . L'automne en le tems le plus
propra
i
cette opération. Suivam lec auteurs anglots qu(
om éc:rit fur la c;ulture des atbres, le
laur-i•r-arife [e
greffe fur le cerificr,
&
il
forme un bel arbre
¡
cepen·
dant par quantité d'épreuvcs que j'ai vd !aire
'i
ce fnjet,
~eue
greffe ne réuiTir que pcndant
dcu~
ou trois années
&
fouvcnt des la feconde la greffe meurt
av~c
le fujet:
Ce
la
~.-ier
n•en pas affez robu fic pour ré li ner au froid
daus des places irolécs;
il
feroit fotl\•ent expofé dans ce
«••
a
erre mut,lé par les gelées dos hivers rigourem;'
&
m~me
a
ctre delféché ju(qu'au pié. ll en vrai que fes
ncines donnont de nouveauJ< reicttons, mais cela ne dé–
dommage pas fuffifamment. Le meillcur
p~ni
qu'on en
puilfe tirer pour l'agrément, c'efl de le placer dans des
bofquets d'arbres toujours verds, ou il fe fera dininguer
par la brillante vc:rdure de fon feuillage. On peut auffi
en formar de hautes paliffades eonrre des murs
a
l'ex–
pofi tion dtt nord, il y fera moins fujet
a
ctre endomma–
gé par la gelée que s
1
il
.étoit plaoé au midi. La
feuill~
de ce
laurier
en de quelque ufage
a
la _cuifine pour
d.onner au Iait
&
a
la crems: un go6t d'amandes ame–
res. Mais la liqueur tirée de ces memes feuilles par la
dinillation, peut produire des elfets tres-pernicieux. On
connolt deux vartétés
&
deux efpeces différemes de cet
arbre; l'nne des variétés a les feuilles panachées de jau–
no;
&
l'autre de blanc. Toutes les deux n'ont pas gran–
de beauté . Les autres efpeces de ce
laurur
Cont
le
Jau·
,~hr·t'erifo
de la Louifiawv
Oll
laH.rier•amtJud~
1
cet arbre
efl: encare
fi
rare
en France, qu'on ne peut entrer dans
un détail airconnancié
a
fon fujet. 11 y a Iieu de croire
<¡u'il pourra venir en plein air dans ce élimat, poifqu'il
a déja pa!fé plufieurs hivers en p!eine terre dans le• jar–
d ins de M. le duc d'
.'\y~n
a
Saint-Gcrmain en laye. Sa
feuill" a be::.ucoup de rctTemblance ave€ celle du
lauri<r–
fraiJc ,
néanmoins elle a l'odeur
&
le godt de l'amande
:tmere. La feoonde eipece en le
laurier-ctrifc de ·Portu·
,gal,
ou
l'azanrro d,:J I'ortugai.I;
c'efl l'uq des plus jolis
arbrilfeaqx toujours verd¡.
11
s'éleve bien moins que le
lauritr-ccrifc
ordinairc; fa feuille en au
m
moins grande'
mais elle en d'un ve•d enc:ore plus brillant :
!:1
queue
deo feuilles
&
l'écorce des jeunes rejettons font d'une
cou1eur
rouge~tre
fort vive. L'arbrifTeau fe couvre au
mois do Juin de grotTes grappe; de
tleur~
dont la blan.
«:heur
&
la douce odeur frappent
&
failiuent de loin;
&
en automne, les fruits ne forlt pas un moindre
agr~ment
lors de
leur rnaruritá. L'
azarero
en plus délicat que
l'efpece communc; illui faut un bon terrein, qui nc foit
ui trop fec, ni trbp humide,
&
la meilleure expolition
pour réliner en pleine terre
i
· nos hiven ordinalres. On
pcut le mult'plier par les memes moyons '
&
auffi faci–
lement que le
lauri<r·cerife
commun, fur lequel on peut
auffi le grcffer. Cct
arbriffe:~.u
fe garnit au pié de beau–
coup de branches qui s'étendent
&
s'inclinént, enforte
qu'il
f~ut
le foigner pour lui f•i.·e prendre une rige
&
lui
former une
t~u:;
encare en viendra-t-on difficilemcnt 3
!>out, s'il a été élev é de boutures ou
d~
branches cou–
chécs; ce n'e!l qu'cn le faifant venir de femeuce, qu'on
pcut l'avoir dans fa perfeaion . L'
azarero
en encare ra·
re en
F
rance.
Le
laurier-rofe,
arbriifeau toujours verd, d'un grand
agrément,
&
¡ui en fort oonnu . Si on lo biffe croltr.e
Tome X.
LAU
fans le conduire, il poulfe quanrité de tiges de pié qui
ne _forment qu'un btuffi>n.
11
fe garnit de beaucoup de·
feu tlles longues, étroites
&
poinrues , elles
fom fans'"
dcnrelures, fort unies en-de!fus, mais
rel~vées
eu-ddfous.
d'une feule ner.vüre; elles conícrvcnt toojours la
1nC:me
verdure, qui efl terne
&
fonc<'e. L'arbriifcau donne aux
mots de juillet
&
d' Aot'it une grande quantité de ileurs
raffemblées par bouquets
a
l'extrémité des l¡ranches qui
font d'une belle
a~parence.
L orfqu'elleo ·font palféd.
il
lcur fuccede de longue6 liliqucs qui renfermenc des
fe–
menees ¡\arnies d'aígrcttes, mais ce n'en que dans
les
année5 chaudes
&
bien favorables <¡ue cet arbri·lfeau don–
o~
de la graine dans ce climac.
11
faut foígner ce
lau–
ru;
daus fa ¡euneffe pour lui
fai~e
prendre u
u~
tigc droite;
&
ti ne faut pas motos d'atteurton por la fune pour lui
former une
t~te
par rapport
a
l'irrégulariré qu'il con–
troae naturellement. On connoit 3 préfenr fcpt efpeces
différentes de cet arbriifau;
commc elles ne font pas
également robufles, il fera plus cmtvenable de les traiter
féparémeor,
&
d'en faire deux clalfes. La premiere com–
ptendra ceux qui exigenc
moins de précaution pour paf–
fer les hivers; tels font le
lauritr-ro.fetJrdinaire
a
fiutr-J
rougu,
celuí
J
fieurJ hlanc
he1, & celuidont le¡
jJ.t11rs fonl
méf/u de
roHgt
&
de b}anc;
íl
faut
i
CeS
arbrilfeaux
)es;
mCmes
mén:~gernens
que pour
les ·g:renadiers,
c'en-a–
dire, qu'il faut les ferrer peqdant l'hiver,
&
que la plus
mauvaife place de l'orangerie leur fuffit: il en vraí qu'on
en a vll dans le climat de París qui ont pafié plulienrs
hivers de fnite en plein air; mais les planrs q)l'on avoit
ainli cxpofés en out été quelquefoi•
fi
endommagés
&
(j
fati~ués.
qu'ils perdoient ooaucoup de leur agrémcnt.
L'ufage en de le& tenir
0\l
dans des pots
Oll
dans de•
cai!fes,
&
e'en le meilleur partí. R ieu de plu
aifé que
de multiplier ce
laur.ier ,
foit par les rejetrons qu'il pro·
duit au pié, foit en femaot fes graincs , foit en couchant
des jeunes branches, ou eu
gr~ftant
fes cfpeccs les unes
fur les autre
s. Tous ces moye)ls font bons,
li
ce u•en
que celui de
fcrr.erfera le plus dífficile
&
le plus long .
Le commen
cementd'A vril e!l le tom<propre pour faire ·
les branchcs couchées; il
fera iJrefquc égal de ne
les
faire qu'au mois de Juillet, etles feront des racine• fnf–
fifaotes pour
~!re
tranfplantées au printems fuivant.
11
faut
i
ces arbriffeaux bcaucoup d'eau pendam l'été, fans
quoi ils feroient peu de progres,
&
ne produiroient pa•
beaucoup de fleurs. Si l'on veut meme en tirer !OUt le
partí poffible, c'efl de les óter des caifles,
&
de les met–
tre on pleine terre pendant tourc la belle faifon jufqu'au
20
d'Oaobre qu'il faudra les remettre dans lcur
prem~cr
état; on leur donne par ce moyen de la vigueur, de !:1.
durée, de la hauteur,
&
infinimcnt ·plus de beauté. Les
lauriers·rofe
de la feconde claffe font
infiniment p_lus
dólicats que
c~ux
dont on vient de parlcr, ti
leur taut
une
ferre chaude pour paffer l'hiver
&
des foins !ous
différens: ceux-ei font le
lauricr-rof~
J.
fieurJ
rou.guztret
fimplcs
&
odurt:ntu'
/e
m~me
a
fleurJ
do"bleJ,
celui
a
fleurs douhles mélle< d• rouge
&
d• blawc,
&
un amre
a
granda
fie~rJ- ~•uges.
Ces arbrilfeaux viennenc. de la
Nouvelle Efpagne, d'oii ils om palié aux colomes an–
gloifes d'A mérique,
&
de-la en Europe.
Le~
deux va–
riétés
a
lleurs doubles
font de la plus grande be•uté;
elles donnent pendant tout l'ét6 de gros bouquets d!!!
llcurs trcs-doubles dom la vive couleur, 1'élé¡pnce
&
la bonne odeur
r~ndem
ces arbriffeaux
tr~s·précicux
.
Mais
il
faut des précautions pour les faire ll_eut ir; car
ti
on les laiífe en plein air
p~ndant
l'été, quotq ue dans I_a
meillcure expofition, ils ne donneront pomt de fl enrs_; rl
faut abfolumem les mettre fous des chaffis,
&
les
tra~ter
durant cecre faifon comme les plantes
les plus délicates
des pays chauds. Ces arbrilfcaux, dans les pays d'ou
o!'
les a tirés
croifient narurellement fur les bords des n–
vieres
&
1~
long <les córes madtimes ; on ne fauroit done
trop
recommande~
de les faire arrofer
fnuvet~r.
U
u rene
on peut les q¡ultiplier oonltliC les
efp~ces
qut font plus
robunes.
,Le
laurhr-th•,
arbriifeau toujours verd, !'un des
p.usjolis que l'on puiffe employcr
pon~ l'agr~mer!t d~n
s ~<.•ja•dins ' il prend de
lui-m~me
une oge droae ,
,¡
fe gnrntt
de
bea~coup
de rameaux, la verdure de ron feuilla¡;e ne
change point;
&
quoiqu'un peu brune, elle phlt
&UX
yeux par Con brillant; fes llcurs blancnhres
&
fans odcur
vitnnent en ombelles au bout des branches; el les font
d~un
ordre aífcz commun, mais ce
iaurier
en donnc
u~e
grande quantité, elles font de longue dude;
elle~
par01f·
let'tt
des
que la faifo n s'adoucit
il
1:1
fin de l'hl\•cr •,
&
l'arbriifean en prodult encare quelques-unes
pe11~aut
1•.u–
tomne. Les frnits .qui fuccedent
font de pcures bates
d'un noir bleu!t1 e &
luifant, qui rcnfc1 m;:nt chacnne
une' femence prefque ronde . Cot arbrilicau n'eil nulle-
K~
ment