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200

LAN

purgcr; ils ont cru que l'eOamac

&

le> inteOius étoient

reéouvens d'unc cradte fcmblable. Ceue idée n'eO pas

tout·i-fait raos fon<iement, elle erl vraie jufqu'.l. un cer–

taio point; mais elle dl tro¡> généraliféo, car dans pref–

que tomes les maiadics

inllaQltn~toires,

daos les fievres

fimplcs,

ard~ntcs,

&c.

on o.bferve toujours la

ltiltgue

enduite d'une crodte blanohe

O)l

J!Unitre, fons que pour

cela les premieres voies foient infeaées-,

&

qu'on foit

obligé de purger. Dans les indigetlions, dans de petites

incommoditts

paffa~eres,

!a

la11gtu

fe eharge; elle indi–

que offez fnrement

d~

concert avec les amres fignes, le

muuvais

état

de l'eAomac; mais eneore dans cec; circon–

llances H n'etl pas toujours néceffaire de purger, un pcu

de diete d1ffipe fouvent tous ces fymptomes; j'ai m€me

fouvent obfervé daos les maladies aiguj;s, la cro\lte de

la

langNe

diminuer

&

difparoltre peu-a-peu pendant des

ex crétions enriques, autres que les fe!les, par l'expeélo–

ration, par excmple; j'ai vu des

~as

o

u

les purgatifs dan–

nés fans cette f

autfe in

dication,

au~mentoient

&

faif

oktJt

rembr•Jnir

cette

croU.ce;

enfin

il

arnve ordinairement

da.ns

les

convalefcence~

que

cette croOte fubfifle pendant

quel–

ques 1ours

1

ne

s'effa~ant

qu'infenfiblemenr; on agiroit

trC.-mal pour le maladc,

fi

!'ltl

pré¡endoit l'emporter par

les purgoiifs.

,

Si

la

langue

efl enduite d'une humeur femblable

a

,

d~

la falive blanche vors la ligne qui fépore

la

partie

, gauche de la droite, c'efl un figne que la fievre di–

" minue. Si cette humear ert épaiffe , on peut efpérer

,

la remilfion le méme j¡;¡ur,

ti

non le leodemain. L e

" troifiome jour, la croute qu'on obferve fur l'enré–

"

mi~é

de la

langtte

indique

la r

n~me

chofe, mais moins

1J

fúremcot ,. Hippocrace,

t.O.Jc.

pretn. cap. vij. n°.

2

Le véritable feos de ce patf

age m

e parolt

~tre

celui-ci:

lorfque la CCOUte qui enduifoft tOUte Ja

fangue

s•dt re–

fireih~e

a

la ligne du milieu ou

3

l'extrémité' c'ert une

marque que la maladie v¡¡ ceffer ,

·

' 1.

0

La

lanxtu

eft couvcrre d'nne croüce

jaun~tre.,

bi–

lieufe,

&

imprime

au~

alimens un godt amer dans la jau–

niffe, les fievres bilieufes

&

ardeotes, dans quelques af–

feélions de poitrine; íi la

langue

ert

jallOC ou bilieufe,

remarque HíppocrJCe, dans fes

coa'{ttl!l

au commence–

ment des pleurélies, la eriCe fe fait au feptiemc jour.

3".

La noirceur de la

langue

ert un fymprome af!cz

ordinairc

aux fievrcs

putridcs.,

&

íi.1r-couc

aux malignes

petlilenticlles; la

lm>gue

daos celles-ci naire

&

feche, ou

brulée

adufla,

ell un tres-mauvais íigoe; il n'cfl cepen–

dant pas toujours mortel . Quelquefois il

indique une

crif

e pour

lt:

quator1.iemc

JOUr,

Hippocrace,

pr.r:not.

coac.

c.cp

.

vi¡, n°.

1.

Mais, cependaot, a¡oure Hippocrate daos

k m

eme awcle'

la./a'lglle

noir< e(l tres-dangereofe:

&

plus bas H dit, daos qaelques-uns la ooirceur de la

Jan·

gHe

préfage une mort prochairie.

n°.

· 4°. La

p~leur,

la rougeur

&

la lividité de la

ftrngue

dépendem de la léuon qni efi daos

Con

tilfu meme

&

non de quelque humear arretée

a

fa furface; GeS cara–

élereS de Ja

langtu

fom d'aut:mt plus mauvais, qu'ils

s'éloignent de

l'~tat

oaturel . La pileur ell

tres-perni–

cieufe, lur-tout fi elle tire fur le verd, que quelques au–

teurs mal intlruits ont traduit par jaune.

~

0

Si la

lan–

gue,

dir toujaurs Hippocrare, qui a été an commence–

mem

feche,

en

gardant

fa

coulellr nacurelle, deviem eu–

fuite rudc

&

Ji

vide,

&

qu'elle fe fende, c'ell un figne

m ortel.

coac. pr.ruo;.. cap. v ij.

Si

dans une pleuréfie

íJ

íe forme des le commencement une bulle livide fur la

J~ng«t,

femblable

a

du fer teint daos

l'huile, la mala–

dJe

~e

réfout difficilemenr, la eriCe ne fe fair que le qua–

tonJeme ¡our,

&

ils cracbent beaucoup de fang. Hi–

pocrate,

thid. cap. xvj. n°.

6.

On a obfervé que la trop &ranéle rougeur de la

la>~

gut

en q_uelquefois un mauva!S

íigne dans l'angine itl–

fiamm3tOJre

&

la

péripneumonie; cette molignité oug–

menre

&

fe confirme par d'autres fignes. Hippocrate a

yu cet état de la

lmtglle

!i

·vi de mort ªu' cinquieme

¡our, _daos une femme attaquée d'angine, (

tpidtm. lib.

lll:

}etl_.

1)~

&

au nenvieme jour daos le 61s de Bilis

(

thtd.

lth.

TJtJ.

tert.

19. ) . Cette rougeur

éfi

fouvem ac–

compagoét d' une aus:menrat¡nn conlidérable daos le vo–

Jome de la

la~gl~<;

pluíieurs malades qui avoient ce fym–

ptorne font morrs; ceuc cñHnre de la

langue

accompa–

gnée de f1 noiréeur ert regardée comme un figne mor–

tel. T el fut le cas d'unc ¡eune fcmme dont Hippocra–

te donne l'hilloire

(•pid. li6.

17.

uxt.

'n .),

qui mon–

rut _q_uatre ¡ours apri:s 3\·oir pris un remede violcnt pour

fe tauc

avoner .

2°. Le mouvcmcnt de

la

/a;~g•c

rn vitié d3nS les con–

vul~oos,

uemblemens

~

paralyfic., íoconciocnce de ceue

pa~ue:

toas ce>J. fymptomes furvcn>ns d>ns les maladies

:ligues, !ont d'un mau nlis •ugure ; la convq)fion de

1~

LAN

la~{'"

annonce l'aliénation d'cfprit (

coae. pr.-... cap.

1t.

n°:

14. ). Lorfquc le tremblemcnr fuecede

a

Jo

fech~-

• relfe de la

langu<,

i1

e!l certainernenr mortel . .O o l'ob–

ferve fréquemmeut daos

les pleuréfies qui doivent fe

termincr par la mort: l:;lippocrate femble donter s'il n'in–

dique pas lui-meme une nlién.u ion d'cfprit

e

ihid. cap.

vi¡. n9.

í·).

Dans quelques uns ce tremblement

ell

fui–

vi de quelques felles

liquides. Lorfqu'il fe rencontre

avcc uee

rou~eur

aux environs des narines fans

ligues

e

critiques) du c6té du poumon'

il

e!l mauvais; il on–

nonce pour lors des

pur~arions

abondanrcs

&

pernicicu–

fes (

n°.

s.),

Les paralylies de la

''"'(.U<

qui furvien–

nenr dans les m•ladies a•gucs, font futvies d'euinélion

de voix:

voyn

VOJX. En6n les mouvemens de la

lan–

gtu

peuvent <!tre génés lorfqu'elle ert feche, rude,

apr~.

a

(pera,

lorfqu'elle efl ulcérée, pleine de crevaífes .

La

féchcreffe de la

la'~~~"

efl regardée comme un nes-mau–

vais figne, fur·tout :lans l'efquinaucie; H ippocrate r3p–

porre qu'une femme attoquée de cette .maladie qui avoit

la

langue

feche, mourut le feprieme' jaur (

tpid. lib.

Ill.

~La (oif ell une fuire ordmaire de cette

f~chereffe,

&

11

ert bon qu'on l'obferve tolljours; car

fi

la

langut

étoit

feche f.1ns qu'il y edt foif,

ct

feroit un íigne a(Jdré t;\'un

délire .préfom on tres-prochain; la rudoffe, J'&preré de

In

langue,

n'efl qll'uo degré plus fort de fécfl&rene. Hip–

p<>cr>te furnomme

phrlnlti¡ues

les

la~•guti

qui [om fe–

ches

&

rudes, faifanr

voir

par.!a que cet état de lo

lan–

{"" en ordinaire dans la phrénéfie (

prorrhtt. lib.

l.

}ea.

1.

n°.

3·).

11

faut prendre garde de ne pas con–

fondre la féohereffe ocaafionnée par bienfuit itnmédiat

de Pair, d11ns ceux: qui dorment la bouchc ouverte, avec

eelle qui efl vraimeor morb;6quc;

&

d'ailleurs pour en

déduire un prognotlic f:lcheux, il faut que les

au~res

fi–

gnes confpirent, car fans cela les malades avec une'"""

gtte

feche

&

ridée, échappent des maladies les plus dan–

gercufes, comme il ert arrivé

~

la filie de Lariffa (

tpid.

lib.

l .

(ea.

7·). La Jangue

qui efl ulcér

ée, remplic de

crevaffes, efl un fymptome

tri:s-ficheu.x

,

&

trcs-ordi–

naire dans les fievres malign

es. Profper Al

pin af!ure avoir

vu fréquemment des malades guérir parfaitement mal-

• gré ce figne pernicieux. Rafis veut cependant que les

m1lades qui ont une fievre violente,

&

la

langu<

ch~r~ée

de ces pullules, meurent au commcnccment du ¡our

fuivanr. La

lan;¡ue

ramollie fans raifon

&

avec dégo6r

apres une diarrhée,

&

avec une fueur froide, pré'jugo

de< vomiffemens noirs, pour lors la lalfitude ell d'on

mauvais augure. Hippoarote.

coac.

f!~11ot.

eap. vij.

11°.

~-

Si la

langue

examinée paroft frmde au toucher, c'e(l

un Ggne irrévocablc de mort trCs-prochnioe,

il

n'y a ;¡a–

cune obfervation du conrraire. Riyiere en rappo¡:re une

qui lui a été commoniquée par Paquet, qut confirme

ce que nous avan.;óns .

Ba~livi

alfure avoir éprouvé

quelquefois

lui·m~rne

la réah té de ce prognoflic.

Tels font les

fi~nes

qu'on peut tirer des dltférens états

de la

langru;

nous n'avons fait pour la pldpart que le•

exrroire tidelemenr des écrits immortels du divin Hip–

pocrate: cet articlc n'efl prcfque qu'uue expofition al¡ré–

gée

&

hiflorique de ce qu'il nous apprend U-delfus.

~ous

nous tor:nmes bien gardés d'y.

me!er

au~une

ex–

phcauon théonque,

tOUJOUrs

au-lJ)oms mcer1ame ; ou

peur' íi l'oo en curieux d'un peu plus de détail' con–

fulrer un traité particulier fait

er

profe/Jo

fur cette ma–

tiere par un nommé

P rothus CafulanuJ,

dans lequel on

rrouvera quclques bonnes chofes,

m~lées

&

enfouics fous

un ras d'inutilités

&

de verb1ages.

Are. dt M. Mlnuret.

L A N

G

U E, (

Gramm.)

apres avoir cenfuré la dé–

finition du mot

langt«,

donnée par Fureriere, Frain dn

Tremblay, (

7"raitl da

langues,

ch. ij.)

dit que ce qu'

, on appelle

langue,

ell une faite ou un amas de cer–

a

rains fons aniculés propres

a

s'uoir enfcmble' donl fe

,

fcrt un peuple ponr fignifier les chafes,

&

pour fe

, communiquer fes penfées ; mais qui funr indifférens

,, par eu"·m2mes

a

íignifier une chofe ou une peafée

, pl6t6t qu'une au1re , . Malgré la longue explicotion

qu'il donne enCuite des diverfes parties qui cntrent dans

cette définition, plut6t que de la définiuon meme

&:

de

l'eofemble, on peut

dire que cec

écriv3in

n'a pas mieox

reuffi que Furetiere

a

JIOUS

donner une notion précifc

&

complette de ce que c'e!l qo'une

/a,g;,c . S•

délinition

n'a ni

bri~

veté,

ni clareé, ni vérilé.

E'lc peche contre la briél'eté, en ce qu'elle s'arucbe

:i

Qévelopper daos un trap grand dérail l'effence des fa ns

articulés, qui ne doit

pas

érrc eovifagée

fi

explicitement

daos une dé6nition dont les rons ne peuvent pas

~rre

J'objet immédiat .

Elle pecbe cootré la clart,;, en ce qo'elle laiffe dans

l'efprir for

)4

narore de ce qu'on appollc

f¡mgut,

nnq

incer-