LAN
Barbier d'Aucourt (
Jettn)
t!roit d'une famille
pau–
vre, qui ne put lni donner aucun fecours pour fes <!tu–
des; mais Con gt!nie
&
Con application
y
fuppléerent.
11 en connu par fes malheurs, par fa dt!fenfe du nom–
m~
le Bruo, accufé faulfement d'avoir a!laffiné
1:1
da–
me Mazel, donr il éroit dome{}ique,
&
par
les
fmti–
"'"''
de
Cllamhe
f<Jr
les
"'tr.tims á'llrifl•
&
d'E>t–
g_ene,
critique vive , ingénieufe, délicate
&
folide; le
P.
Bouhours renta de la !aire fupprimer,
&
fes démarches
en multiplierenr les
~ditions.
Barbier d' Aucourt fut ami
de
Mn
de Port royal,
&
compofa plufieurs <!crits con–
tre les jéfuites qu'il ha"i!foit.
11
mourut fort pauvre en
1694 ,
daos fa
r?~
année. ,
M
a confolation, ( dit-il
sux dé urés de 1academie, qui vinrenr
le vifirer daos
ñ
derniere maladie,
&
qui lui parurent attendris de le
trouver fi mal logé,) ,. ma copfolarion,
r~péta-t-il,
&
, ma
tres-grande confolation, c'en que je · ne
lailfe
,; poim d'héritiers de
ma
mifere , .
LANGUE,
f.
f. (
tfnato>n. )
corps charnu, mollet,
capable d'une inñniré de mouvemeos,
&
fimé daos
1~
cavité de la bouchc.
L a
la·~gue
y
occu~e
en devant l'inrervalle de toute
1
1
arcade du bord alvéolaire de la machoire
inf~rienre;
&
a
mrrure qu'elle "s'érend en arriere' elle
y
devient
plus épailfe
&
plus large.
On la dillíngue en bafe, en pointe, en face fupt!rieu–
re qu'on nomme
le deffiu ,
en face inférieure qu'on ap–
peUe
deffous,
&
en portions latérales ou bords.
L a b1fe en en
h
partie poflérienre,
&
la plus épsif–
fe ; la poiore en en la patrie antérieure
&
la plus m in–
ce; la face fupérieure en une convéxité piare, div
f~e
par une ligne enfoncée fuperficiellemenr, appellée
ltgne
mldiane
de la
la>~gru;
les bords ou cótés font plus mio–
ces que le rene,
&
un peu arrondis, de
m~me
que
la
poinre; la f.1ce inférieure n'en que depuis la moitié de
la longueur de la
lan.('"
JUfqu'ii
fa pomte.
La
lmrg11e
efl étroi<ement attachée par fa b1fe
a
!'os
hyo"idc, qui l'efl auffi au hryni
&
au pharynx ; elle efl
auachée par-devanr le long de fa face inférteure par un
ligament membraneux, appellé le
frein
ou
tlet;
en6n
elle ell amchée
a
la machoire inférieure ,
aux apo–
phyfes nylo"idcs des os temporaux au rnoyen de fes rnu·
fcles .
La membrane, qui rccouvre la
langue
&
qui en con·
tinue
¡¡
cel le qui revet roure la bouche, en parf<mée le
long de ra face fupérieure de plufieur> éminences que
Pon nomme les
mamclon1
de la
la11gu~,
&
que l'on rt–
garde com nunémeut comme l'extrémiré des uerfs qui
fe d 'lribuenr
it
cene panie; cependanr il y eu a qui pa–
roilfent plm6t glanduleux que nerveux; tels
fonr ceux
q ui fe remarquent
a
1~
bafe de la
langlle'
&
qui font
)es plu< cnnfidérables par leur volmne; ils ont la figu–
re de pcrits chnmpignons,
&
font logés dans les folfet–
res fuperticielles.
M .
Wmslo\v les regarde comme au–
tant de glandes falivaires .
Le< feconds m1melons font beaucoup plus petits peu
convere!,
&
criblés de plufieurs rrous ; ils occupe'nt la
partic fupérieure, antérieure,
&
fur-rour la poinre de la
lang:u;
ce f<mt des efpeces de gaines percées, dan< lef·
quelle
fe trouvenr les houpes nervcufes qui conllituent
l'organc du gout .
Le mamelons de la rroilieme efpeee font formés par
de perirs eónes tres· poinrus' re.n6 panni les autres ma–
melons ; mais on ne le> appen;oit pas daos
13
furlilce
latérale inférieure de la
langue.
_T outes ces divcrfes efpeces de mamelons fonr affer–
m aes plr deux membnnes ; la premiere en cene mem–
brane rri:s-fine, qui tapilfe la bouche enriere; fous cette
membrane
efl
une eoveloppe particuliere
i
la
la»¡¡ue
do;n le rilfu en
pl~s
ferré. Quand on l'enleve, elle
pa~
r~ll t
comme un cnble , p>rce qu'elle en arrachée de la
carconférencc des mamelons ,
&
c'en ce qui 3 fait dire
qu'ellc c!toit réticub.ire;
fans cette membrane, on en
t~ou
ve une autre , o
o
plut6t on rronve uoe efpece de
taflu
fongueu~ ,
formé
par
les racines .des mamelons, par
les nerfs,
&
pu une fubnance qui paroi r médnllaire .
O o voit en plufieurs fujers, for la face fupérieure de
la
lant.'" ,
du c6té de fa bafe, un rrou parriculier, plus
ou moans profond, dom la furface interne e!l roure glan–
duleufe,
&
rempl'• de
petirs
bouroos
femblables aux
mamelons de
la premiere efpece: on '1'appelle
le ''""
•":"'gle,
le trou
c~m"'
de
J1Torga~11i,
qui l'a
k
pre–
m aer découverr .
~
•1th7r •. é1é plus loio ,
&
il
y
a indiqué des con–
d~a~s
qor lua oor par u faliv3ires; eu6n H etner a rrouvé
da
O
·nflemenr deox de ces condoits
do
m
les o rífi ces
.!roiem dan• le f>nds du uou
ccrcu:n
!' no
a
c6ré de
l'autre ; il
en
a donné la figure
daos
fon an:uomie .
LAN
La
""'l'"
en peut-étre la pt.rtie
mufcuhfr~
la plus
fouple,
&
la plus 3ifément mobile du corps humain :
elle doit cene fouplelfe
&
cene mnbilné
a
la
variét~
fingu) aere qui regne dans
la difpnliriun de< libres qui
conniruent fa nruélure; elle la doit euc,>re
JOX
mufcles
~énio-11
ylo·hyoglolfc<S, ainfi qu'i rous ccux qui tiennent
a l'os hyoi"de qui lui fert de bafe. C'•lt
:1
l'aide de rous
ces mufclcs différens qu'clle erl capable
de
fe mouvoir
avec tant d'aifance, de rapidité,
&
(Clon toutes les di–
reélions poffibles. Ces mufcles
re~• >ÍV<ot eux·m~mes
leur force morrice, ou la faculté qu'ih ont d'agir de la
troilicme branche de 13 cinquieme paire des nerfs, qui
fe diflribuc, par fes
ramificarions,
A
toures
les
libres
charnoes de la
langue.
Entrons dan• les autres détails . Les princip>ux de ces
mu(cles font les génio glolfes; ils partent de
la partic
po!lérieore de la fymphifc de la mach.oire inférieurc,
&
marchent en arriere Céparés par une membranc cellulai–
re; quand ils font parvenus
il
!'os hyo"ldc, les ñbres in–
fé ricures de ces mufcles
s'y
attachem, les moyennes
for:ncnt des rayons
en
haut
&
lau!ralcment,
&
les au–
tre<
VOIIt
a
Ja pointe de la
l,mgu•
•
Les mufcles nylo·glolfes fe jCttent
a
fa partie
laté–
r3le fupérie'ure; ils vieonent de l'apophyfe Oylo"ide,
6:
vunt coroyer la
languc.
·
Les hyo-glolfes partent de la bafe de l'os hyoi"de, des
carnes
&
de la fymphife; c'en
:l
cauCe de ces diverfes
origines qu'on les a divifés en uois portions ditféren–
tes; l'exrerne marche intérieurement
3
c6té du Oylo–
glnlfe le long de la
/u,gue,
&
les aurres bandes muf–
culcufes en formen< la parrie moyenne fopérieure .
On fait mention d'une quarrieme paire de mufcles,
qo'on nom:ne
mylo·gloffes;
ils viennent de
la ba(e de
la machoire au-deffi¡s des dents molaircs ; mais on les
reocootre tres-rarem<nt,
&
rouJours 3vec que!que va–
ricfré.
L es mufcles qui meuvent \'os hyo"iJe, doivent étre
cenfés appartenir auffi
3
la
lang>te,
paree qu'elle en l"uit
les mouvemens .
Ourre cela, la
lan~ue
en compo[ée de plufieurs ñ–
bres charnues,
difpn(~e<
en t<>nt fcns, dnnt la totaliré
s'appelle communémenr
muf<le lingual;
nous en par·
lerons tour-iH'heure. •
C'en des mufcles génio-glo!les, nylo·glolfes
&
hyo·
glolfes,
&
de ceux de l'os hyo"ide, que dépcndenr les
mouvemens de la
laiiJ!.«<.
La partie des génio· J(Io!fes,
qui va du menron
a
la bafe de 11
langue'
porte cet
>r·
gane en avanr,
&
le f.lic fnrr ir de la
b~>uche .
Le> fly·
lo-glolfes, en agilfant féparément, portent la
langN<
''ers
les cótés,
&
en haut; lorfqu'ils agilfent enfemble,
ils
la
rirent en arriere,
&
ils s'élcvenr: chacun des hyo–
glolfes, en agi!lam féparément, la tire lur les cOrés,
&
lorfqu'ils agilfent tous les deux, ils la tirent en bas.
Elle devient plus convexe par l'aaion de roures les fi·
bre• des génio-glo!fes ' agilfant en meme rems' fur-rout
lorfque les nylo-glolfes fom en contraélion.
On feot bien
encare que la
la>~gK<
aura différens
mouvemens, fuivant que les différentes 6bres qui com–
porenr le mofcle lingual,
aJ~iront
ou feules, ou avec le
fe: ours des autres mufcles, dont nous venons de par–
ler. Crs ñbres do mufcle lingual onc rourcs forres ae
fimarions dons
la
compofition de
la
langue;
il y en
a
de
lt>nJ~itudinales,
de verticales, de droites, de tranfver·
fes , d'obliques, d'angulaires; ce font en partie les épa•
nnui!lemens des mufclcs génio-glo!fes, hyo-glofies
6:
nylo·gloiTes.
Les 6bres longitudinales racourcilfent la
la•gN<;
les
tranfverfes la rerrécilfent; les aogulaires la tirem en·de–
dans; les obliques de córé; les droites compriment fa
bofe,
&
d'autres fervenr
a
bailfer
Con
dos . C'en par
l'aflion de toutes ces 6bres mufculair<s' qoi en difft!–
rente felon leur direélion, felon qu'elles agilfcnr enfem·
ble ou féparémeor, que la
la,gue
détermine le.s alimens
folides entre les moloires,
&
porte ce qa'on m•nge
&
ce qu'on boit vers le go fier,
a
quoi concourt en
m~me
tems le concert des mufcles propres de
en
or)lme .
Oo découvre en gr"'
la diverfiu!
&
la diretlion des
libres qoi compofent le mufcle lingual, en eoupant la
la"!"'
.longitudinalemeot
&
tranfverlalemen! •_Pres
!'•·
voar fan ITI2Cérer daos du forr vinaigre; m!lls al efl am–
poffible de
dém~lcr
l'enrrelacrmeot fioguher de tourcs
ces libres, Icor eommcneement
&
leur fin . On "
~tl
macérer, ou cuirc une
la
ague de bcrof daos. une
eau
fouveor renouvelléc , pour
eo
Oter toare la gra•lfe : oo
a
bcau la M pooiller adroiremeoc de fon épid rme, de Con
corps récicul:lire
&
papil!aire, o n ne parvient point
:1
dé·
\•oikr la nrutlore parfaire de cet or¡,we daos oocon des
animaol, dont la
lug uc
deflio<'e a broutcr des plantes
feches ,