LAN
feche¡ , eft garnie de fibres forres, beaucoup plus gran–
des
&
besucoup plus évidentes que dam I'bomme,
La
la~tgz'"
hu maine ainli que celle des aufmaux, ell •
parfcmée de quantité de glandes dans fa partie lupérieu–
re
&
pollérieure, outre celles qu'on nomme
[uú/ir¡gua–
luL
q~•
[out les principales
&
qu'il fufl}t
d'indiq¡¡~r
ici.
es
vailfeau¡ fanguins de la
langtu,
font
(¡¡~
arteres
&
fes vcincs; les aneres luí font foun¡fes par la
e~rotide
externe,
&
fes veiues vorn fe
décharg~r
da1¡s les
Jl1~U
!aires enernes : on les appelle
veines
&
artpr~s
fublin
gua/e~,
ou
arteres
&
veines ranines.
Les
vein~
font
a
có¡é du frein,
&
les arteres
il
c6té des veine<. On ou–
vre q¡1elquefois ces veines raoiues
d~r¡s
1'
efqlliuancie;
mais il faut preudrc gardc alors de ne pas plonger la lan–
cctte trop profondement, de peur d'ouyrir les ¡¡neres,
dont l'hémnrrhagie feroit diflicile
a
réprimer .
L a
{o~ngue
re<;:oit de chaque
c~té
des nerfs
tr~s-eqn
lidérables, qui vieonem de la cinquieme
&
de la neu–
vieme pairc du cerveau,
& ·
qui Ce dillribuent dans les
membraues
&
dans le corps de la
lan{{ue .
La
petite por–
tion du nerf fympllatfque n¡oyen, o u
i:l~
la huitieme pai–
re, praduit auffi ur¡ nerf partil=ulier
a
~h~que
el'¡té de la
lan.f.rte.
Td e(l
c:rt
!nflrument
merveilleu~ ,
fans lequel les
hommes feroient privés du plaifir
&
de l'avamage de 1:¡
fociété . 11 "forn¡e les différences des fons ea'eutiels pnu r
la parole;
ji
elt le principal organe du goi\t ;
il
ell abfo–
lument
néceff~!re
a
la ma(licatíon. Tantót la
langue
par
ta
pointe q11i el!- de la plus
gr~ode
agilité, donqe les ali–
mens
i
broycr aux dents; qntót elle va les chercher
pour cet effet entre les dents
&
les ¡oues
¡
quelquefois
d'un feul tour, :¡vec cette aqrea'e qui n'appar<ient qu'
~
b
namre, elle les i'renq fur Con dos po\lr les yoiturer
en diligencc: au fond du pal:¡is.
Elle n'ell pas moins utile
a
1'1 qéglutition des liquides
que des folides, gntin elle 1\:rt tellement
a
I'aét;on de
cracher, que cette aétion ne peut s'exécuter fans Con mi–
nillere, foit par le ramas qu'dle fait de la féroljté qui
s'c!t féparée des ·glan<les de la boucne, foit par la difpQ–
Ihion dans laqllelle elle met la falive qu'elle a ramalfée,
ou la matiere piUlitcllfc rejctt6e par les poumons.
1~
fais que
M.
de Juffieu étant en Portu:;al en
r717,
y
vit uno pauyre tille alors
ag~e
de
1
j'
ans, née fans
lanpt~,
&
qui s'acquittoit, di¡-il, palfablement de ton–
tes les fonétions <lont nous ve11ons de parler. Elle a voit
daos la llouche
4
la place de la
langue,
une perite ém•–
nence en fornte de mamelon, qui s'élevoir d'environ
trois ou quatre ligues de hauteur du m il jeu ¡je l.a bonche,
JI
en a fait lo récit da!js lc;s
JV{Im . de l'acad. des Scien·
ea, ann.
1718.
Le fieqr Rolaod, chirurgien
ii
Saumur, avoit déja dé·
crit en
1630
une obfervatioQ femblable dans un petit trai–
té
intitulé
Agluffo(lqmo~rapM~ ,
ou
{ief<riNion
d'mu
boze–
ehe
fam
lflwg¡¡e,
laquelle
p~rloit,
&
fai fa!{
le~
autres fou,
étions de oet organe. La feule différeace qui fe trouvc
entre les deu'( fújecs, c(l que celui dont parle Roland,
é10it un
gar~on
de huir
i\
neuf ans, qui par des ulceres
furvenus dans la peti!c vérole avoic perdu la langue, au
lieu
qu~
!a tille v11e par
M,.
de J ufficu, étoit née fans
en avotr,
. Cepoltdant, malgré ces d;ux
_obferv~tio~s fingulitlf~,
JO
penfe que les
perfoun~s
a qm
il
ne refle que la bate
de la
lang¡¡e
nc peuvent qu'ébaucher quelques-uns de
c. s
fons
~
pour lefquols. l'a8ion des lcvres,
&
l'í\ppl ica–
tion du tond de la
/,mgue
au
palai~
font feulement né"
celfaire~;
mais tes foqs quf ne fe forrncnt que par la poin–
te de la
la11gue,
p~r
Con recourbemeqt, ou par d'autres
mouvemcns compofé s; ces [orces de fons, dis·je, me
paroilfent impoffibles, quand la
lang1«
e!~ ·mutil~e,
au
poill[
d'~lre
réduite
a
un petit mqignon.
U
11e
l.mg11~
dou!>Ie n'ell pas
l\11
moindre obllacle
a
la
parole . L es Tranfa8ions philofophiqlles, Février
&
Mar> 1748., rapponent le cas d'un
gar~on
né avec deux
languc¡ ,
Sa
n1er~
ne
voulut
jamais permettrc qu'on
tui
retuncha t ni l'une
!JÍ
I'outre; la nature fue plus avifée
que cette mere, ou
(j
I'on veut [econda fes v11es. La
langru
fupér!cure fe delfécha,
&
fe rédui!it
a
la grof–
fcu r d'\lU pois , tand1s qurr 1'-autre fe. fortLiia, s'•ggrandit,
&
vint par ce '!'oyen
a
exc!i~;ute~
toutes !es fonétians.
L es
~phémer~des
des curlwx de la nature en citant
l<mg-te.rps auparavant, favc;>ir· en
1684 ,
le cas
d.'~c~ne
fil –
Ie a1maqle qm vim au monde
av~c
deux
l<mgtta,
reD)ar–
querent qull la namre
l'auroit•plu~
favorifée e(\ ne lui en
dono~nt
qu'une, qu'en
rnulripliatu
Ct!t
organe,
puifq~\el·
1~ pr~va
cette tille de la parole , dont le beaq fex c peut
urer t31lt d'u[:¡ges pour ron bonh<ur
&
pour le nó tre .
Théophil~
Protofpatarius,
m~decin
grec du xj fi<;l;\e,
efi le
pr~¡niq
qui a rcgardé la
la"g"..~
comme ·mq(cu-
LAN
!aire;
Jacque~
Berengarias a e •nn•l le premier les glan–
de< fubl tl!luales
&
Leurs con iuits;
M.alpi~hi
a le prenrier
développé to¡¡te la ¡ex mre de la
Jan;:,
u~;
Bellini a enco–
re perfeéj:i >nné ce dévéloppemtnc; R uifch s'ell attaché
a
dévo'Jor la fabrique des rnJmelons
&
des houp"s ner–
veufes; les
/.mgt~es
qn'il
lf
injeété~s
, laitrenc palfer la
matiere céracée p1r l'enrémité des poils arténels. Walt–
her a décrit les glal¡des d·m c la
lrm•tte
ell parlemée,
&
qui filtrent
le~
fucs de(lioés
a
l'humeéler contiouelle–
ment; en fin Trew a
repr~fenté
fes cbnduits faliv:;ires •
&
fes
vairr~aux
fanguins, On doit eocore cnofulter fur
cet organe le célebre M.orgagni, Santorioi,
&
les tabl!!S
d'Eul}ache
&
de Cowper.
La
langtt~
de plu(jeurs animaux a eucore occupé les
regards de
qiv~rs
ar¡atomilles,
&
meme ils UOUS en Ollt
donné q¡¡elquef0is la defcription, comme s'ils l'avoienr
tirée de la
{angtt<
llnmaine.
M~is
nous connoilfons af–
fe7. imparfaitement celle des léopards, des lions, des
t͕
gres
&
aucres
b~tes
féroces, qui out la tunique externe
du
d~ffus
de la
la>tglf~
hérilfée de petices pointes dnres,
¡ournées en dedans, différentes de cells:s de la
langue
des
poit1b ns, donr les poigtes
Con~
feulement
~angées
le long
des bords du palais.
·
11 y a une efpece de baleine qui a ll¡
langue
&
le pa–
lais
(j
~pre
par 11n pqil court
&
dnr, que c'ell une for·
ce de déerntoir, La
langue
du renard · marin ell toute
converte de pe¡ites pieces olfeufes de la grnfTeur d'une
tete d'épin¡¡le; e!les f.>nt d'une dureté ¡pcroyable, d'une
couleur argentine, d\me figure
qua~rée,
&
poior
du-cou~
piquant~s
.
P~rfonne
jufqu'ici u'a développé la llruéture .de la
lan–
gzu
du camé iéon; or¡ fait feulement qu'elle ell tres·lon–
gne; qq'il peut l'allonger, la racczourcir
en
un it1!lant,
&
qu'il !a aarde au-dehors c;omme s'il la crachoit ,
A I'égard des
oifea~t,
il n'y a prefque qne la
langu~
du pic-verd qu'on ait décrit exa.:lement. !!:nfin
il
refie
bie!j <les découvertes
a
faire fur cet organe des animaux
de tQUte e{\>ec<;; mais comme les n¡aladies
&
le~
acd–
dens de la
langzu
hu maine nous ir¡térelfcnt
enc;or~
davan–
¡age, nous leur referyons un article
a
pan ..
( D .. ] . )
LANGUE, (
Slmioti'{M. )
, N e
vou~
ret1re1. J•n¡ais,
, co,nfeille fort fagement aaglivi' d'aupres d'un mala–
" de fans avoir attentivement examiné la
/¡¡ngt<e;
elle
,', indique plus f11rement
&
plus clairemenc qne tons les
, autres
!i~nes,
I'état du fang. Les autres ti,gnes trom–
"
Bent fou vent, mais
ceux~ci
ne font JamaJs , ou que
tres-rarcment fautifs;
&
a
moins que la couleur, la
faveur
&
au tres accidens de la
langzu
ne foient dan$
leur é1at naturel, gardez-vous, poarfuit-il, d'alfurer
la
gu~r\fQn d~
votre
m~lade,
fans qqoi vous courre?;
, rifque de ouire
a
votr~;
réputation·, .
¡¡ra.x;.
m~dic.
li(l,
l.
cap.
xiii.
w
3·
Quoiqu'il faille raba\tre
d~
ces éloges
eq¡l-¡ou(iafliques, on doi\
~vi
ter
t'qcc~ oppQÍ~
qans le–
que! ell comhé Santorius, qu; regarqc l'art de
JU.!í~'
par
la
langu~, d'inuti[~,
de nul
&
puremem árbitraire. 11 ell:
tres-cercain qu'oll peut tirer des ditférens états
&.
qua–
lité~
de la
langue
beauc011p de luq¡ieres pour le diagno–
[lic
&;
le progno(l'c des maladies a•l{nes, mals ces ligue'
ne
fm~t
pas
P.ln> certains que les
~utre~
qu'on tire du
pouls, des orines,
&c.
i\infi on
auroit
cort
de s'y ar–
récer nniquetl\ent. On doit, lorfqn'<m veut atteindre au
plus hJut poim de cenin1d.e médicinale, c;'eft·a·d\re une
grande probabilité , raffc:1nnler , combiner
&
confulter
to.u~.
les dirlcrens lignes, encore ne fom-ils
pa~
nécef–
fairemem iofaillibles, mais
il
fe vécificnt
~~
plu,s ordi–
nairement.
C'ell da,os la
couleu~
principalement
&
dans le mou–
vement de la
long~~< qu~
l'on obferve d.e l'a lcéraiÍon daos
[es lll.aladies
'li¡~ucs.
t
0 ,
La couleur pcur varier de bien
des
fa~ons;
la
langue
peut devenir blanche, paJe, Jau–
ne, noire, livide, Q'un, rouge vif,
&c.
ou Hcurie,
coru–
¡ne
l'~ppelle
Hippocra¡c . C omme ces couleurs pour.
roicpt dépendre de que\que boiiTon ou alimem précé.
\lent
1
ii
faut avoir anemiolt lorfque l'on foupc;onne pa–
rei.i\e cauCe, de faire laver
b
bouchc au
mala.de;
&
quand
OU
<;U
mine la
/angue,
QU doit la faire fortir
3UI3nt
qu'
il ell poffible , afin d'e11 voir jufqu·a la racine;. it cfl mé–
me des occafions o
u
il faut regarder p.;¡r-delfous, car,
quelquefois, remarque Hippocrate,
lib., ll.
de
morb.
la
·
langu~
ell noire d'\,ns ceue pa,rtic·,
&
\es veincs qui y
fo(\t
[e
tnméfient
15¡
noircilfent.
1<>.
L a tumeur planche de la.
fangtt(
pr.ovient d'une
croilte plus ou moins épaitre, qui
[e
forme fur la fU(•
face; on pcut s'en a{furer p:1r
1a
viie
&
le caa- :.
cetce
croll,te ell q 1clquefois jaune
&
noire . L es mndernes
on~
regardé cct ét(\t de la
lan¡rue,
qu'ils om
app~llée
<har–
glc,
cotnme un des princ1paux fignes de pourriture d,an¡
les prernierc;s voies,
&
comme une iodicauon
afTur~
d<:.
•
purger \