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JU

G

Comme nnus ne fornmcs que trop

etpof~s ~

ctder

sux in6uences de )a paffioj\ <J,Uand

il

s'agir de nO< inté–

r~ts,

on trouva bon. lor(que plulieurs famill•s fe furenr

jointes eofemble daos un memc licu, d'établir des

iJ~.J!ei'

&

de les

rev~tir

du pouyoir de venger ceut qui ,au–

roient

é(é

olfcnfés, de forre que tous les autres me'"'

bres de ta communauté. furcnt privés de la liberté qu'ils

teooient d

es maios de la nature. Enfi.1itc on

rach~ ~

remédi.cr

3 ce que

l'imri~ue

OU

l'amidé, l'amour

Oll

la

ha

ine, pouoroient caufer de f•ures daos l'efr.rir des

j"·~ "

qu'on avoit nommés. On

ñt

a

ce fujet des lois, qui

réglerent la nuniere d'avoir fatisfaaion des in jure•

1

&

b

fudsfaction que

clj~qu~

iojure reqnéroir.

!...es

jr:ger

furent par ce moyen foumis aux lois; on lia leurs mJins

:t¡>res leur avoir bandé les yeut pour les em?écher de

favorifcr pcrfonne; c'efl pourqnoi , felon le ilyle de la

jurifpru~enge,

i)s cjoivent

dire droi1,

&

non p>s

fair<

droit .

lis ne font pas les arbitres , mais les illterpretes

&

les déf•nfcnrs des lois . Qo'ils prennent dnnc garde. cl9

1'uppi~L)ter )~

loi, fous prétllne d'y fuppléer; les juge–

mens arbt\ralres coupent les nerf> au¡ lois ,

&

ne lcnr

bitf~nt

qua la parole

1

pour m'e<primer avec

1~

chan–

cehcr Bacon .

S i c'Í:U ·une iniquité de youloir rétr<!cir les lín¡ites de

fon

voir.n,

quclle iniqnité fcroit·ae

~e

trdnfponer defpo–

riquctpgm la polfetf¡nn

&

la propril!té des don¡lines en

des ll)afns étrangeres!

1:)

ne fentcnce iníufle, ·émanéc

'f–

bitqjrel)l!:nt, efl 'un

~ttemai

aontre la loi, plus fqrt que

Hlós lés

f~its

des particuliors qni la violent;

é'~fl

corrom–

pre les propres fqurces de la juflice

c'¡:tl le crime des

fao~

t\lohnoyeurs qul a<taque le prince

&

le pepplb .

P~rfonne

q'igqore en qnoi coryfillent les :iotres d•voiJS

i:I.S

j 11ge1,

~

je fu¡s <jifpenfé

d'~n¡rer d~ns e~

d,éíail. Je

t emarljuerai fcl)let!Jcnt que le

j;:ge

ayam ra¡l?Qrt ilvec le

ruuverdin ou 1c

gouverncmeot,

avec les

Rlaideurs,

avec

les avoc:tts, :¡vec les

fubah~foec;;

de la

ju'aice~;

ce fom

>lmant d'e(peces de devoirs <lifférens qu'jl d<iit rcmplir.

' Qu~llt

Mu

partiés il p¡!Ut les bl'elfer,

Oll

par pes arrcts

in¡utles

&

wécipir¡'s , ou

par

de loqgs délais. Dans fes

états ol1 re&ne la véilalité des charges pe jngicatu:e_,

le

devoir des

J11,f!;tJ

efl de rencfre promp:ement la ¡uflJcc;

leur

m~tier

cll de la ciifférer, dit la [lruyere.

Un

il'g<

prév~nn

d'inc)iqation en faveur d'une partic,

devroir la portcr

~

un accommndemem pluté¡t que d'cn–

trcpr~ndte

de la jugclr ,

]'~i

in dans 'bin;;ene Lacrce que

C~olqn

fe ñ¡ rccufer dans une af!'.¡fre, ne volllaut opincr

ni centre

J:i

loi, ni

décid~r

contre l'arpitié.

··

Qu~ 1~

juge

fur-tom reprime la violedce,

&

s'oppofc

l

ta· fraud e qu'il découvre; elle fui¡ di:s qu'nn la voir.

S'il

cr~im

que Jliniqt¡itá puflíe prévalnir; s'jl la

foup~onnc

appqy~e

du crédit, ou · d¿guiféé par

J~s

détours de la

chicane, c'ell

a

lul de q:¡ntrebalancer

~es

Cortes de m>l–

verfªdqqs,

&

d'agtr de Con pour

micu~

fai rc triompher

t'innocence ,

·

En dcux · mqts, ,, le deyoir d'un

ju.~t

efl de ne pninr

,

perdrc de vúe qu'il elt homme , qu'il

il

ne luí

ett

pas

.,

permis d'excédcr fa commiffion, que non-fcult:mcnt

,

1~

puitrance luí efl donu¡'e, mais eucore la confiance

.,

publique; qu'il doit

lOU~ours

faire une auenrion

fé–

''

rieure

1

nOn

P?:S

a

Cp qu'JI VS!ut, mais

a

Ce!

que 13. lo!

1

., la jqfiice

&

la rcligion lt¡i commandent ,. C'ell C.::i–

ceron' qui Rarle ainfi dans C..Jo

oraitOn pour Clurnuns,

&

j'e ne pouvois

pas

f.qpi>fi¡ncr¡m fi beau palfage.

(D .

J.)

u

G E,

f.

m, (

1-ftjl. da

l(rallitei . )

gouvcrnem du

peuple Juif avim

{1~tapliCfen¡ent

des

rois; en efTet on

d0011a Je

ro

m de

iu.,I({I

a

CCUX quÍ gou

VCrJLC(Cill

ICS

lfr•elites, dcpuis M om, iuclufivcmcnt ¡ufqu'a

~aül

ex–

clufi vcment. · lis

fon~

appellés en hébrcu

foph,llm

au

plurier,

& ·

[Qpb;.J

au lingulicr . Tertulien n'a point ex–

primé la

f0r~c

dtt

m orfophetim,

lorfque citant le "livre

des

}uga,

il

l

1

app~lle

le !ivre des cenfeurs; Icor dignité

ne répondoit polni

!i

cclle de, ccnfeurs

romains , mais

co'incidnit piP.fét

~

yec les fuffetes de Canhage, ou les

- archomes

perpé~uel¡

d\Athencs .

Les

H ébrellX nlqpt pas été ks feul s peuples qui aycnt

clonné le ti¡re de

fuffettei

ou de

jugc¡

a

lcurs fouverains;

les Ty tien

&

l¡:s

Cari~agin">Í~

rn agirem de m6nie. Dé

plus ks 4oJhs nlaccordereot dans le

iv. licclc

~

kurs

chefs que le

m~me

nom

¡

&

Athanaric qui

commen~a

de les gquvcrncr 'vo,·s l'an

~69 ,

ne voulut point pron–

clre 1:1 qu:Ji ité ' de ro.i, mais

c~lle

de

juge,

paree qu'au rap–

port

de

Thétniflii!S, il ri¡¡ardoit le nom de rni

c~mme

un titre d'antorité

&

de EutÓ:IllCC,

&

cel ui de

jt~ge ,

en

m-

me une.

aiinqn~p

de

faú(f~

!X

de jullice.

·' '

Grotms compare le ·gou\'cn¡emcnt des H ébrcux fous

les

jrtges

a.

Cl!lui

'qu~Oil

yoyoit

dans les Gnulcs

~· ~ans

la Germamo avant que l¡:s RQmains l'eulfent chanl\.é .

Leur ch>rge n'étoit point héréditaire, elle étoit a vie

JUG

5'

&

leur fuccetiion ne

fut

ni toQjours fui vie, ni fans in–

tcrruption ; il

y

eut des anarchies

&

de 1

on~s

inten•allcs

d~

fervirqde, duranr leíquels les Hébreux n'avoient ni

Jlfg<J,

pi gquverneurs íuprémes. Quelquefo's cep ndant

ils nomm<:r.eot un chef pour les tirer de l'opretlion; c'efl

~iní¡

qu

1

ils choi:irem Jepl¡th!!

~vec

un pouvoir limité. pour

les .conduire daos

la

gucrre concre le

i\mmunites;

C'l.r

)10 t¡S

ne voyons pas que Jephthé ni Barac ayent exerc6

~ur

autoriré au del

a

du Jourdain.

J.,.~

pdtffance de leurs

jt¡ges

en genéral , ne s'étcndoir

que Cur

l~s

affaires de la guerre, les tcairés de paix

&

,les

prnc~s

civlls ; tnutes les autres grandes :1ftaircs étoient

du piflri¡ du

í~nh.édrin;

les

j uga

t¡'étoient done

a

pro–

premenr parler que les chefs de la république.

·

lis n'avoient pas le pouvoir de faire de nouvelles loix ,

d'impofer

de nouve:mx rríburs.

lis étoient proteacurs

des loix établies, défenfcurs de la

reli~ion,

&

vcngcuro

de

l'idola~rie;

d'ailleurs fans éclat, fans pompe , lana

garc\es , fans fu ite, fans équipo1$CS , :\ moins que leurs ri–

chcCfes períonne)lcs ne les mi(Jcnt en état de [e douner

un .tr:tin conforme

3

leut

ran~.

Le re\•enu de leur charge m: conri íloit qu•en

prérens

qu'on leur fai{Oit; car ils

J1'3\'0Íent

auctJn émolumenr

réglé ,

&

ne lcvoknt riet¡ íur k peuple .

f\

préient nous réqpitulerons

fan~

peine les points daus

lcfquel

le•;uge;

<jes lfrac;f¡es différoient des rois. 1".

lis n'é<,ient pait¡t

)¡érédit~ires; ~Q.

ils n'avoient droit

de vic

&

de mort

qQ~

íeloq les lnis,

&

<Jé?endemmen'

d~s

Jois; 3Q, ils n'entreprenoicnt point

)$

guerr¡!

a

ICU(

gré, mais feq lemem quand le pcuple los appd loit a lcur

rl!ce;

49.

ils

IJ(!

lev

icnt

point d,imp6ts;

f

0

.

ils

ne fe

fuac~doicqt

poinr immédhten¡ent . Q uand un

.i'fl.<

éto,'t

morr .

il

étciit libre 3 la mtion de lui dor¡ner un fuacer–

feur fu r le d¡amp' ou

d'attendre;

c'etl pourquoi on

a

vu

f:....,uv~ryr

plnficurs ;1nnées

d'ínter-ju~n,

G

JC

puis

t

ar–

ler ainfl; 6Q.

i! ~

ne portoiem puiqt les

marquei

d~ fou~

veraiqeté, ni Cceprre, ni

diadtme;

7°. c:nfjn ils n'avoicnt

point d'antoritJ pour créer de nouve

pes

loili , mais fcu–

lement pour fairc

obf~rvcr

acllcs de l\4<>iTe

&

de lcurs

?rédécefrcurs. Ce n'etl done qu'imprnpren1e1Lt qt;o

le

jugo

fc>m appellés

roi~

daos deu x cndroits eje la Bibic,

f9avoir ,

]11¡;a

ch. ix.

&

fh x v;,j,

Q aam

a

)a durée dU gouVernCmt nt de&

it(~CI,

depu;S

la 'mort de Jníué jufqu'lll regne de Saül , c'ctl ul1 fujcc

de chronologie fur Jeque)

l~s

fa <·ons ne fom point d'l.:–

cord,

4

qv'tl importe peu do difan

~r

i¡;¡i: (

Q.

J.)

·

}UGE~,

{ivre dn, ('Thlol.)4i''fc

canoniqljc de

l'anciet~

teOamenr, ain(i nommé

paree

qu,!l cqntit;m

l'hiCl:oire

du

gouvernemen¡

de~

ittgft¡

ou chcr's principaux qui rég;tcnt

la répuOJiqne des HéQrenx,

3.

cometer environ

~rente

ans dep,is la mort <le Jofoté i<!fqu'il

l'~lévation

de Saül

íur le

~r6ne ,

c'e(J·a-dire ilefpace de pltl& de ¡rois cens ans.

· 'Ce livre que

l'j':~life

¡ecQnt!Olt pour

~utpcntique

&

canoniqne, efl attríb¡Jé par quelqnes-l\nS

a

Pbin~s,

por

d'autres 3 Efdras ou a

E·Léc~ias,

&

par d'amrcs a Sn–

muel o'4

~

tous

l~s ÍfiJT~J

qui auroicnt écrit chacon l'hi–

floíre de lcur tcms

l'f

de

Icor iu,licaturc , Le P. C.::al met

pt!nfe que c'cll

J~ouvrage

d'un

feul

au~eur

qui vivoit

~pLeS

le 'tems

desjuga .

!..,1

prc4V~

qtj'il en apporte eil

qu'o4

chap. xv. vii¡.

x.

&

dans les fu iyans, l'autcur fa it

.

Hll

pr~cis

de toqt

1e livre,

&

qo'il en donne une idée

g~néral~.

L'opininn q4i l'a¡t¡il>oe a Samuel paroit f'ort

r.robable¡

¡

0 .

l'auteur v'voir en un tCII\S ou le> jébuféens

étoient encare

maitrcs

de

J

érufitlem,

comme

il paroit

par le

cht~p.

¡.

v.

2¡.

~ p~r conft!qu~nt ~ van t

David;

2°.

il paralt que loríque ce livre fut écrit , la république

aes Héo¡éux étoit gouvernée par d« rois, puifque l'au–

¡eur remarque en ·plus d'411 endroit '[ous \es

jr¡ga ,

qu'a-

lors il n'y avoit point de rois en !frac!.

.

· On

ne lailfe pas que de former comre ce fenttment

quelques' difficulrés cnnlidé¡abks, par

ex~mple

i.l ell dit

~at~s

les

J ugci,

cht~.f'·

x_'lljij.

v.

30

&

31.

rpu

/~¡

en(an1

de Dan (tablircnt j onaeh"n.

&

Io

fil~ p.rhre~

dam

¡,.

tribu de Dan jufqu'

art

jour

d~

l eJ1r captiv ité,

&

'jite

(';dt¿le

d~

Micha demutro che

t. eux,

tandts t¡fle la maífon

du Sei!{""" f ut

a

Silo

. L e tnheruacle· ou la maifou de

D~eu

ue

flÚ

a

Silo qQe jnl"qu'au cotnmencerneut de Sa–

mucl,

car

alors on

la

t1r3 Ct: Silo. pour la

poner

au

camp

p_u

elle (ú t. prife par les Phil j,Jius

i

&

depu_is 'ce tCf1\S el–

le fut 1envnyée

a

Caria.1h··(ori m. Quant

á

la

capriviré

de lo,

¡r~bu.

de D an,

il

temblc qu'ou ne

p~LJI gu~r

l'cn–

tcndre qÜe de célle ·q

\\Í arriv

a !o_us Thcglapt

{'~al:;lfar,

rni d' Affirie, 'plutieurs'tiecl.es apres Samuel :

&

par con–

l"équent

n'~

pu

'écrire

ce l

ivre ~

a

moifl~

qu'on

nc re–

conuoilrc qlle ce

paffa~e

y

a

~¡¿

ajoOté

d~

pu.is

luí; ce

qui n'ofi pas incroyable, puifqu'on a dlaur¡e

pre

LJvcs

&

d'autrcs c>cmplcs de

remlll~blcs

additions iaires au tcne

des livrcs 1acrés . Calm<t,

D illiow. de la Bibl< .

.

JUGE