KER
riture
&
y
dépofcr fes ceufs,
y
fait naitre une coque
0\1
une veffie qui fe remplit de fue,
&
qui en 111'Jrilfaut de–
vicnt rouge
cotn me
nous la voyons.
De-H vient que quand on foit fécher le
Rcrmh ,
il en
fort une fi grande quamité de petits vors & de mouche–
rons prefque imperceptibles, que toute fa
fubfiance
in–
térieurc femb!e
s'~tre
convertle en ces petits
infeéles.
C'cct: pour cette raifon qu'on le
notntr.e
auffi
'Vermillon,
ou paree qu'il fait 1a teinture du beau
rou~c
vermeil.
P ur remédicr
a
cet accidcnt, quelques-uns font rremper
peodant un peu
ge ten1s
le
~erm~J dnn~
du vin:1igre,
ava\Jt de le faire fécher .
Qn tire le fur ou la pul pe du
kerm<s
en le pilant dans
un m order,
&
le paffant 3-travers un ramis, on en
fait
du fyrop en
y
ajoutant une. quantité fuffifame de {hcre .
On fait ouffi quelquefois fécher la pulpe
f~par~e
de fon
écorce, & on luí donne
le no m de
pafl.l
d,
k<rmh
.
Le
kermh
efi d'un grand uf.•ge dans lo Medecine :
il
efi eardioque , defficatif, aflrin¡(ent.
11
fortitie l'efiomac
&
en1pl!che Pavortemenr. C'etl
3\'ec tui
que t'o n fait la
fameufe confeélion oppellée
a/l,rmh. Voyn
e
o"
F 1!:–
CT 1 O N.
11
efl néanmoins d'nn plus grand ufage
dan~
lo Tein–
tnre;
&
ponr cet etfet o n le prépare de la maniere fui–
vante. Le grain étant mdr, on l'é cend íur un
lim~e,
&
1'on
:1
foin de le tourner deux
o u
troi10
fois p::sr
jour,
undis qu'il c:ll encore humide, ponr empéchc:r qu'it ne
s'écha.uffe
1
jufqu'3. ce qu'on :tpperc;oivc p:trm i Tes grains
une poudre rouge; on fépare cel!e·ci c11
1~
palfnnt 3-tra–
Tcrs des tamis ,
&
l'on cominue d'écendre
lc10
gr:.tin1i
&
de les tnmifer jufq'il ce qn'il ne fe ramalfe plus de eet–
te pouffiere fur leurs furface< .
L orfqu'on commence
3.
s':tppercevoir que les gr:1ins
de
lurmh
retnucnt, on les a.rrofe avec du fort vin:Jir,re
&
on les frotte entre les mams. Quand o n négiÍ!¡e cer–
te précaut.ion,
it
fort de chacun une petitc manc he
1
qui
apres
aYotr volé autour
pendant
deuy ou trois jours
change de couleur
&
meurt
a
la fin.
'
L e grain
~tant
emierernent vuide de
¡;,
pul pe ou pour–
lierc, o u le lave dnns du vio,
&
on 1•expofc au foleil
·
<1pres quoi
0 11
le met dans des petits raes avcc la
poudr~
qu'il a donnée.
Suivant les expériences que M .
le
C.
de M arfilli a
faites. i\ Montpellier, la graine de
l , r,.;s ,
de
m~me
que
la notx de galle, mélée avec du vitriol
fhit de l'encre
a.vec de t'huilc de
tartre ,
on de Peau de
1
chaux
fa cou
~
lenr , qui rellemble :\ celle de la brique
fe
cha~ae
en un
beau cramoili . D ans la décoé.lio n de to:uncfol
~lle
con–
fervc la
co~lem
qui luí efl naturelle :
il
n'a
pa~
été pof–
fible d'en. t!rer . un
fe! tixe elfentiel, mais elle a dqnné
dans la dtfitlla:tOn un . fe! volatil, qui, tu fentim ent de
M . de Marfillt, aurott un bien meilleur etrer en M edc–
cine pris dans quelque liquide, qu'e11veloppé dans de<
conferves
&
des coofcélions qui ne fi:mt qu'embarratfer
Con
aélion.
K
E
lt
M
É
S
de
Polog•~<,
(
ln(dlolo~i,.)
outrement dlt
g~·ain~
d't!carl?tc
de
~olognc: n~lis
ce n'en
point
une graine,
e efi un
v~rnable
mfcéh:
qm s'attache
:l:
la racinc du
kna,vcl;
VO)'t'Z.
KNA\VEL .
Dc· l3. viene
que Breynhss le nntnralille, qni en a par–
Jé
avec le
plus
de.!
connoiffancc,
le nomme
coccu.r radi–
crnn
.
1t
a été connu jufqn'ici fous- te nom de
grni~u
d'lcar!atc
d~
r:ologoe,
coccus t.in8orius
polu."':>iou,
paree
que e ert pnnc1palement daos ce royaume qu'on prcnoir
foin de le romalfer.
La
l~oloone
n'efi pourtaot pas le feul des pnys du nord
o~
cct tn[e le nailfe , _&
peut- ~tre
exifle-r-il dam des pays
trcs-tetnpérés; .
mn1s
11
po urroa Ctre
~Cfe1.
commun
en
quelqucs. endr01,t.s,
~
y
étre inconnu, paree qn'il fe ca–
c~e
fi
,bten, 9u
11
n
y
a ,que les hnfards qui pu;lfenr le
f:urC
deCOUVCif,
méme
3 CCUX
qui te chcrchcnt;
d':llltSflt
plus que ce tr'efl que dans des rerrtins fnblonneux
&
arides
qu'on le trouve fur le kn:n vcl.
D ivcrs amcurs prétendent que te
meme
infeét
, o u
uu fcmblable, croit auffi fur les
ncines
de pluftcnrs au–
tr.c~
p!nntes'
e~mme
rur ce!le de la pilofelle, de l'her–
nnllre,, de .la pnnprcnelte
&
de
la pariétaire; cependanr
on na pomt encare trouvé cet infeae en France
du–
moin M . de Reaumur, qui le range dans la claa'e des
progallinfcéles, !'a fait chercher f:ms Cueces.
<;.¿uoi qu'il en foit, co mmc cet infcél:e n'cn veut qu'aux
r:tctnes du
knawel , on le diClingue elfemicHcmcnr du
l:er~
mis
de Langucdoc, qui ne viem que fur les tige
&
les
branche~
de l'veufe.
<;:'efi en juiÍ1 qu'on délaehe le.
k<rm!s d:
Polo,~""•
des
racmes de la plante; ehaque gram efl alors
a
peu prcs
fphériquc,
&
d'une coukur de pourpre viokt . Le< uns
a e font pos plus gros que des grains de millet on de pa-
'I'om< I X .
KER
97
vot,
&
les autres font auffi r,ros que des -grains de poi–
vre; chacu n efi logé en partie dan< une efpece de coupe
o u de calice, comme un gland
l'dl
dans le ficn; plus
de la moitié de la furface cxtérieure du petit infeéle, eCl
recouverte par le calice. L e dehors de cette enveloppe
etl rabotcnx,
&
d'un hrun no ir
1
mais
fQn intéricur e!l:
poli.
11
y
a telle plome de knawcl, fu r laquel!e on ne
troove qo,un o u deux de ces grains o u infeétes ,
&
Otl
en trouve plus de quarante fur d'autres.
A la fin de J uin, il
!o rt
un ver de chacun des
plu~
petirs ¡¡rains , de ceux qui ne font· pas plus g ros que
des grams de pavor; entre ces vers, les uns
f-e
couvrent
de duvct, tandis
qu,il
n'en paroic point fur d'amres
i
mais
tous
qument une
dépouillc pour
fe
transformcr
en
une
nymphe
1
quf, apr6s
C:rre
rcllét! quelques
JOlHS
im–
mobile, devieur une mouchc
a
corps rouge, ayarn de
u~
ailes blanches, bordées de rouge; voili\ les
lurmes
m~
le•.
L es ín[eéles, qui égnlent en grolfeur des grains de
poivre, ne fubilfent point uue (emblable métamorphofe;
aucun d
1
CUX
ne
fC
tran forme en mouchc ; ces g ros grains ,
o u ces g ros lnfcdes ,
p,.·u
rlpport aux aucres, font
1~
kermes
femelles, fur lefquelle; les perites mouehes mor–
cher;.t, montent
&
;oignent leur derriere au leur, vraiC–
femblablement pour en fécondcr les ceufs. On a d'au–
tont plus lieu de
te
le perfnader, que les gros infeéles,
nprCs avoir paffé quelque tems
1vec
les pctites mo uches,
fe couvrent bicntót de duvcr,
&
font des ceufs au bout
de quelques jonrs; au lieu qne
CCll X
qni o'ont point cu
de
co mmerce
avuc
les petitcs mouches, rd lcm preíque
nuds; ou s'ils prennen t un peu de duvt:t ,
il
na
p::srvien–
nent point
3
po ndre. L es pctits, peu de jours apri:s Ctre
nc!s, fe fixent fur quclquc nouvelle racine de l<nawel,
s'y nourrilfent
&
y
croiflent .
T elle efl en peu de mots l'hifloire dn
kermis
d<
P o–
logw~,
depuis
Je rems oU
i!
paroit fous
Ja
forme d'une
bonle, lo¡:é en partle dans un calioe Jllfqu'au tems ou
le petit, forti de l'reuf, fouge
a
fon tour il pulluler.
M . Frifch efl le premier quí a parlé de la
tronstorma–
tion
du
prop;allinfcéle, des racines de k!lawel en mou–
che ; mais M . Breynius a reélifié cett< 1dée trop géné–
role ,
&
a donné l'hinoire ptécife de ce< inreae fingu–
lier, dans une ditrert3tion latine, joime 3 l'appcndix des
aaes des curieux de la nature , année
1733;
&
cette
dilferration
en
ornée
de
figures qui paroiffent f.titcs avec
foin . N ous y ren voyons les !eéleurs.
On ignore
fi
le
R<rm"-s d<
P ologn<
a, comme In co–
chenil:e du
Me~ique,
la propriété de fe confetver , atJ
lieu que nous fommes sürs de
1a
confor v:uion d<:!
la co–
chenille dn M éxique, pendant pJus d'uu riecle. L es in–
fcétcs, mangeurs de cadnvres d'infeéles , ne veulent point
de celni-ci; peut-Ctre n)en
fcroit-i1 pas de méme dn
JcrmJJ
d~
P oloK;u.
O u Petnployoil autrcfois pour tein–
drc en ronge
~
c'6roit pour !linfi dire
la co.chcnille du
N ord; on
y
en fai1oit des rc!coltes; tnais ces recoltcs.
moins
~bondantes,
plus difficiles que celle,; de 13 véri–
table cochenille,
&
qui donnl!nt une drogue nloins bon–
ne pour
la
teinture , ont été
tdlemen~
ah:lndonnéos, que
bicn-tót nous n'cn connnltrons plus l'uf.1ge que par les
écrics des f.1vans .
C'efi du-tnoins ce- qui
en
arriv é
a
bien d•aurrcs ma–
tiéres
animales,
qui fervoiem amrcfui
3
1a
tdmure do
pourpre, comme anffi aux infeél:es de la racine de pim–
prenelle, du lentifque, de la pariétairo, du plnotain
&
de la pilofelle, dnnt on ue ¡:urle plus . L o feul
~um<s
du Languedoc fe recueille encare, paree qu'on l'a nn–
ciennement imroduit
d~tlS
deux prép.1r:uions de méde–
cine, qui, quoiquc
trCs~m édiocres
en vertu, fubti llent
toujours d'apres les vieux
préjugé~.
Nous ne manquons
pas en Pharmacie d'exemples pareils ; toutes
les
pr~pa
rations gnléniqucs font de ce nombre.
(D.
'J. )
K
E R M
s 's, (
Mat. mcd.
&
Pharmaci< .
) coque do
kermes,
&
plus oomnmnément
gr:~.inc
de
l.:~rmh .
On prépare en Langucdoc un fue ou firop. de
hr–
-;.n;s,
de In maniere fuivame :
on
m
~le trois pa.nics de
fuere :1vec une partic de coques de
Jerm.Jsécrafée ; on
garde ce
m~lange
pendant un JOUr daos un
lieu frais;
Je
fuere s'unit
pendant ce:
tetns au
fue
de
lurmi s,
&
forme avec ce fue une Hqueur, qui, é tant paff'ée
&
C[–
prilnée, a
la
contiflance
de
lirop . C ette compofitioa
efl
en•·oy~e
en grande qu•ntité i\ Paris
&
daus le pays
éttangers.
On nous opporte auffi du
m~me
pay.s les coques de
lurmh
nouvelles
&
bien mares
1
dont on prépnre qucl–
quefois une coofervc, fue ou tirop de
lurmes ,
de la m:t–
niere fui
vante :
pilez.
dei
gmines de
lurmes
dans un mor–
der de marbrc,
garde1.~
les dans
llll
ti
eu frais pendam.
fept i\ huit heures, pour que le fue fe dépure pas une
légcre fermentatioo; e¡
prime~
&
g,arde~
encore le fue
N
pcnd:m'