Table of Contents Table of Contents
Previous Page  83 / 806 Next Page
Information
Show Menu
Previous Page 83 / 806 Next Page
Page Background

HEB

quí ne s'el! plus slltrt!e, paree qu'elle s'efi confervte

dans le fanaoaire, ou elle a tlé hors des a!leimes de

la multitud., qui, Co mme le dí, l'Ecriture, s'habítooit

facHement aux díaleéres

&

aux uCages des natíon; é,ran–

¡¡eres qu'elle fréquemoit. Le génic de la laegue

h.!bra,–

'1"~

en

!cllement le méme dans tous les écríts des pro–

phe,cs, quoíque eompoIés en des agcs fort difians

1<'5

cm

des autres , que

Ji

le camaere particu!ier de eh.que

écrivain ne fe faifoi! eonnoltre daLls chaque lívre, un

pen(croit que touS ces ollvrag(:s u'ont élé que

d'un

[en!

,cms

&

d'une (eule plume;

T!t

fere ,!uil

plltaT<

poilct

omneJ illos

/¡brOJ

(oJem

tempore effi

c-ol1fcriptos.

(V ()–

ye'¿

1"

note

enfiere".)

La cOl,Ihua'on , J'appareil dcs

m o,s, la Cynta,., le caraélere de la hngue en6n C011l

Ji

Ccmblables

&

li mOnOlones par-tour, qn'un eCpri, in–

quic!

&

foup~onneux

en pourrni, ,irer

dc~

conCéquen–

ces aulli contraires

a

I'anriquité

&

¡\

I'intégri!é

d~

ces

)jvrcs précieux, que ootre

ohlcrvation

leur el1

~u

con–

n aire favomble. L'ímrnluabililé de leur l1yle

&

de leur dí–

aíon dom eclle de M oyCe a tolljours ¿,é le modele, s'en

eom

lluníqu~

aux fJi!6

& •

Ja mémoire de¡ fairs;

&

c'¿–

taie le Cenl moycn de les tranCOle!tre jl1Cqu'¡' nous, Olal–

gré L'inconrl:ance

&

le5

~garemens

d'unc

nation capricieu–

le

&

vula~e .

T ous les

"'v;es

de I'antiquilé quí ont, aulli–

bien que le faeerdoee hébrol1, e00ll1l les "".ntages des

langucs

Juortes, n'Ollt .poil1t

manqué de fe fervir de

me–

me, dans leors anllales , d'une Janguc partieuliere

&

fa–

créc: c'érojr un

ur:.tge

génér31,

que

13

reHgion,

dlac–

eord

eo

cela avee

h

politiql1c, . voit établi ehez tOllS

ks ancíens peuples. L e génie de l'anriql1iré eoneourt

dun"

.vee

la fOrluoe des laagues .

a

jufii6er nos rétlr–

xíon,.

II

Il'efi pOillt d'ailleurs clHlicile de j\lger que la

langue de

MoyCe

.VO;t d1\ fe corr.ompre parroi

[cm

pen–

pie; nO\lS avous v11 ci-devallt rombien

íI

avoit néglrgé

fes livres , Con éeritore

&

Ca loi. La

m~me

eondui,e

lui 6! aulli négliger Con langage; I'oub'; de I'un élOi,

une 'uite nécelraire de I'autre. Pour nous p";ndre les

Hébreu x pendam les

di~

liecles preCque eontiol1s de leurs

de{\lrdres

&

de leur idolanie, nous pouvons Cans do",e

DOuS repréfcnter les fiue!>res al1jourd'hui répandus dans

I'Inde

a

ce les li vres de Z or<)áOre qu',ls conCe,vom en–

core fans

les

pom'oir Iire

&

Cans les entendre; ils n'y

c onlloilfen! que do blane

&

du noir:

&.

relle

a

dil

~tre

pend:mt I'¡dolar';e d'ICrac l la po(¡tion du eOI?mun des

luirs vis-ir-v is des livres de lem lé¡;islateur . SI Icur con–

dui,e prélCn!e oous faít eonno1tre

~

quel point ils les eon–

lidel'ent

&

les reCpearnt aojourd'hu;. leor condui!e pri–

lnitivc

doit

n nllS

montrer ql1cl

a

été

pOtlr ce rcligieuI

dép{\t I'e,ees de

km

indifiúence. Jamaís ¡¡",es

n'o~,

eouru de plm r,r(.nd, ri[(jues de le pe dre

&

de devenIr

inintel ligibles ;

&

iI

n'en el1 pOlnt cependant Cur 9uI la

Providcnee alt plus vcillé: e'cn Caos doute un mlfacle

qu'un cxemplaire en ai! "té trouvé par' le Caint roi Jo–

fias,

qu~

s'el1 fervit ponr rctircr

penda.nt

un telns

le

peu–

pie de fes deCordres: mais

Ii

un l\ chab, une Jé1.abcl,'

ou une Athalíe les eut trouvés, qui dome que ces

Ir–

vres préeieux o'culleO! eu ehcz les Hébreux mame le

Con qu'ollt eu chez les Romains le< livres de Numa,

que le ha?ard

,e<rouva,.~

que la polili.que bríila, pour

ne poiO! changer la relrglOlI, e'el1-il-dlfe la Cuperfi,"on

é!ablie?

Ce

fUI

vraílremblablcmeot par le Ceul canal des Cavans,

des prctres,

&

particulieremeDl des voyans ou prophe–

tes qui Ce Cuceéderent les uns aux amres . que la langue

&

les ouvrages de M oyCe

Ce

lo llt eunfcrvés; ceux -ci

feuls en out fait leur é!ude, ils y puiCoient la loi

&

la

fcienee'

&

felon qu'ils étoien! bien Oll

lllal

ímemionnés,

ils ég.;oient les pcuples, ou. les

retiroje~lt

de leurs éga–

remens . Le langage dll lég,Oateur devlllt pour eux un

langage Caeré, qui Ceul eut le privilégc d'ctre cmployé

dans les al1n:¡les , dans les hymnes,

&

Cor-tout dans les

li"res prophéliques, qui apres avoir é,é ínterpretés au

peuple ou I

ús

en langue vulgaire, étaient enCuíte dé–

po[és

~u

Canaua!re, ponr étre un monument

inaltéra~le

,'is-ii-vis des nallons futures que ces dlverCes prophélles

devoient

un

jour intérelTcr,

• Plur;mum etiam lid perfeélionem

lingure hebr:;e3!

facit

tj/.Jdem

(onJl:anlia

j"

omnibus libris

'tJturis

Teflamemi . Mi–

raws f<tpiffime fui 'fllod tanttl {ir

lingure hebr<E<E

cOlJvenitn–

tia in omnibus libris

'l/llt,..i,

Teftatntnti, cum ¡ciamus I1bros

Utos a di"U,rfis viris

qtl;

{

.t.pe

pro,rium

fl"jlum expreJTeruns.'

diverfis ftmporibllJ,

C7"

4i-r:,rfis

in ¡oeis .eJ[e

conf,r/~/os.

,Serl–

Jatu,.. l¡6eT a

dlverfis 'fUTir

,,~

eadem

t" ~Jtate

habllanlIbul,

"tú,Jebim!1S fere majorem dilferentiam in ¡Uo libro, vd reJpt–

[lu fI'Yli,

1I~1

copulationis . litterf'rUl,!

' _.

'Utl ;efpeélu a!iarurn

,ire

um{lanuaru11I,

quam In t011l

lJsbltu .

~

,rum

ji

libe,.

jil

fcriplIH, verbi

(:lIufa,

a Teutonio

er

FriJio, 'Vel

{i

inttr&edat

HEB

On nom

dem~ndcra

dlns o\1el ,ems la languc de M oy–

fe a cerré d'étre en uCage parmi les

Hébl el1~ ;

c'en ce

qu'íl n'en pas facile de délerminer ;

ce

,,'en pas en un

(eul tetns, mais en plulicnrs, qu'unc

13n~ue ~':l'tcre

&.

fe corrompt. Nons poul'ons

eon~eéturer

eependanr , que

ce fut en grande partie Cous

les

Juges , '" dans ces einq

ou !ix !iedes oü

la

nation juive n'cut ríen de tixe dans

(on gouvernement

&

dans

[:1

rcl igioll,

&

qu'elk

fui~'oit

en tóm fes délires

&

fes eaprices. N ous tisons notre

conjcaure

a

ces tems, paree que Cous

le~

rois nous re–

marquons dans les noms pr"pres un géll 'e

&

une lO\lr–

nure toUte différente des inciens noms [onores , cmpha–

tiques,

&

preCque lOus eomrofés ; il s n'olll pln ce e{l–

r.aere "nlique,

&

cetle liml'liei!é des Lloms propres

de

'ous le< ages nntérieurs , Quo;que notre remarque foir

délie.te

, on en doÍl fen,;r la j un elfe, paree que elle?

les anciens les Iloms propr"s n':lyam p.:inr été hérédi–

laires, onr d11 IOlljOur. appartenir

~nx

d,alcélcs vulgoi–

res,

&

que la langue

Cacr~e

011 hiOorique n'.

pu

les

chall~er

en traduiCallt les fans. N ous ponvons done

de

leur 'dillimilitude ehe1- les H ébrel1x en tirer eelle eon–

eJonon, que le génie de Icor langue av?i,

ehang~

&

changeoit

d'~ge

en age, par la

fréq,u~ntollon

des .al\·er–

fes natinns dollt ils

"'ni

tnllJours e 'e ou les alllés

0 11

les eCclaI·es. C'efi de

m~mc

par le earaaere de la plt1-

part de le",s noms propres, dans les derniers !ied es qui

ont précédé JeCus-Chrifi, one I'on

jn~e

aulli que les

H ébrel1x

Ce

Com enCilite familiariCés

a\

ee le groe, p.ree

Que \cms nOlTIs dans les

lr,1nchablcl

&

dan

s

I'hilloricn

JoCephe, fOn! Couvent tirés de

~ettc

I:!ngne.

11.

efi vrai

que ceS deux ollvrages Cont éerrts en grec; marsoquand

ils

le

[eraient en hébreu, leurs auteurs Il'€n

anr~,ent

pO

("h1naer les 1l0ms

&

daos

l'un on l'autre tcUC, lis nn\lS

rer"i~ient

de

mc!~e

ii

jllger

des liaiC<lIls

.qll'avoient

cbn–

!r~aé

les Hébreux avec les eonquérans de I'Afie.

Mais oue\le a é!é la lang;ne d'ICrael apd,s eelle de

fon légífl alcur,

&

avant le

Ch'lld~cn

d'Efdr<ls

&

de D a–

n'el? c'. fi ce qu'il el1 ímpoffit>le de fixer;

ce Re

p0\\r–

roit

~tre

au rene qu'uuc d',l. ae particuliere de eelle

~e

Moyíe corrompue par

des

diab~:tes

érran,geres . L es

dl~

tribl1$

en avoicnt une qui en ditféroit

déJ3,

co m111e

on

le ,"oit por le Pentatcuquc ramaritain, qui n'dl

~lus

le

pur héhreu de la Bible;

&.

nouS

f~a"ons

p" Ef9ras,

olle les Juifs preCque c" llfondus avee les peuples

~OI(jns,

avojent adopté lems diffé rens idiol11cs ,

&

p~rIOle!'t

1($

uns la Jangue d'A7,ot,

&

d'au"cs eelle de lVloab, d

Am–

mon,

&~,

Cela felll peut nous fuffi re avee ce

qu~

,!ous

avons dit cl-delfus, pour entrevoir toutes les

v~na"ons

&

les révolutíons de la

'''''p;ue hlbraiqu.

vulga"e pen–

dant dix lieG.les ,

&

juCqu'all Icms

mi

nous trouvons les

J

uírs 10ul-

a-

fuit fam iliariCés

&

ha"iltl~S

au ehaldéc,:,:

des-Iors il ne pOllvoit y avoir que bien du tem, qu'lls

avoient perdu l'uCage de la langue de \ellrs aneé"c;:

ear par les elforts qll'ils tirem du rems

,d'E[~ras p~~lf

ré!ablir leur eulte

&

leurs uCages il efi a erotre

qu

,ls

foulrent aulli tenté de J;.':tablir Íeur'langage, s'il n'ell, été

[ufpendu que par le COllrt eCp,ee de lem captivilé: S'ils

om done fur ce ehanJ!:ement des Iraditiolls eontrarr«

a

nos obrervadons nlettons-Ies au nombre de t3nt d':tu·

tres anecdotes

Ca~s

dale

&

C3ns "poque , qu'ils ont in–

venté

&

dont ils veulent bien [e íatisfaire.

La 'Iangue de Babylone ¿el'enue .eelle de JI!dée , fut

3uffi filjctte

a

de Cernblables révolutlons ; les JUlfs la pa,–

lerent joCqu'a leur deroiere denruéli<1t> par les Roma.'ns,

mais ce fUl en

l'~lrérant

de généralion, en génératlon,

par un híCarre

m~lange

de ('yrien, d'arabe

&

de grce.

D iCperCé, enCuire panni Jes nations, ils n'ont plus eu d'.u–

tre langue vulgaírc que celle des différcns pellples chez

IcCquel~

ils Ce [Ont hahitués ; aujonrd'hni ils parlent fran–

~ois

en France,

&

.lIemand au-delii du Rhin. La lan–

gue de MoyCe eO leur !aogue Cavante; ils l'apprcnnent

eomme nous apprenons le gree

&

le

lalÍn,

-moins pour

la parler que pour s'infiruire

de

Icor loi : beaueollp de

]uifs

m~me

nc la

C~avent

point ; mois iJs ne maoqueot

pos d'en a?prendre par cmur les p.lrages qui lelft fer–

veOl de prieres journalieres , parce que, felon leurs

pr~-

'-

jugés,

ínter Jcripl(Jru ¿;jfirentia

mille

ann~ru.m!

iJ.uant¿

in

mullÍí

libris veJeris Tefla menti refpeélu

f~rlptl()ms

tnte.rctffit , ehe,,!

quantA effit

díffiren~ia li.ngll~! ~i

r,,,!am

fcripll~"am

,intel.

Jig;r, vix

al,er~m

tn/elhgeret:

Im~.

erlt

la nta

.

dljfef'tntl,!,.

'Ir

vix ul/ns ta s lmguas , oh d1fferenllam tempons

e:r

IOel Ifa

dijerepantes, regldis Gramrnatiu

(7

Synla-xtoJ (omprthendere

P(JiPI.

Verl4fD in vtter;

Teflamento tanta eft

(onflar:ria,

tan–

ta convenien:ia. in ,oplllationt litterarll111

,

C1'

cOl1JlrHéliont 'lJO–

eum, uf

fere

quis puta,.,

POJfiI

omnu

iU.s

libr~s

forlem tem–

pare,

ii!dt,lJ

in

/QCÚ,

a tll'7Jerfis 14men

atUhoriblls

tffi

(~1S.

¡<r¡ptOI.

Lell[den.

Phi/olo/I/t hebr.." diJ!ir¡",ia

q.

\