HE:B
familiariCés.
115
ont fouvenrhl de droile
i
gauche cequ' il
falloil lire de gauche
¡¡
droice,
&
por-la ils one renverfé
les mot.
&
prefque tOUJours les fyllabes. C' ea ainli quc
de
caebenoeb,
vétemclls , l' inverle
thom:uath
a donné
t" "i,a;
que
//lag,
avaler, a donné
gil/a,
gueule¡
b.",,~,
vin
"'tmm, 'Tarapb,
prendre, s' en chaogé en
raphta,
d'od
raptRs
chc?les Larins,
&
atlraptr
che? les
F"rao~ois.
D e
gtber ,
le
!?faier"
&
de
gtbtrtth,
la maltrerte, nos
peres one faic
berger
&
btrgertte.
N ocr/; adJeltif
blane
vieut de
/"ban
&
feba»
,qui lignifient la
m~me
chofe daQs
le phénicien; mais
/eban
a donsé
J.e/an,
&
par eoncraltion
Man.
De/aban
les Latios om
faita/bon,
d'ou
albllJ&a/–
vanttI
;
&
par le
chan~ement
du
b
en
p,
forl
COl1lIj1~0
cl¡e?
les anciens ,00 a di
~uffi
a/phan,
d'ou
l'aJ¡hos
des Grecs.
Avec une multitude d' expremous Cemblal¡lcs,
tOllt~S
ana–
Iyfées
&
décompoCées, un diéHoonaire
rai[oun~
ppurroit
offrir eocore ledéoouemeot d' une iofioité gejeux de mors,
&
meme d' ufal\es ancieos
&.
modernes, fOQdé>'Cur cetre
ancienue laogue,
&
dom nous oe connoilrons plus le (el
&
la valeur, quoiqu' ils Ce foienr IranCmls jufqu'
a
nous.
Si,
iI
l'exemple des aljciens, notre cérémouial exige une
triple Calutatiao; Ii ces anciens plus fuperlHrieux que nous
jeuoienr trois cris Cur la lombe des mons , en leur diCam
uo Iriple adieu; s' ils appelloieo·r trois fois H éca¡e aux dé–
clins de la lune; s' ils faiCoientdcs facritices expiaíoires,Lur
trois aurels,
a
la fio d¡;; grands périodcs;
&
s' ils
avo~nr
eofinunemultitude
d'~utres
\lrages de ce gcnre , e'enql)e
l'
eIpremonde.lapa;x
&
du¡;,/ut
'lu' on invoqu?ir ou que
l' 00 Ce CouhaltQlr dans ces circonnances , é¡OIr prefque
le méme mot que celui qui délignoir le nombre ·
troÍI
daJls les langues ppénicieones
&
canpaginoiCes; le nceud
de ces urages énYll mariques
Ce
irouve
d~ns
ces
deu~
mots
feha/om
&
[cha/os.
Par ulle allulion du méme gence, oous
difons aum,
tOta ce
'luí re/u;t
n'
eft pas or: or
lignifiere–
luire;
&
ce proverbe avai, beaucoup plus de
Ce)
¡:he~
les
orientau!, qui [e plaifoieor
infinimen~
dans
c~s f(m~s
de
jeux de mors.
Si notre jeune([e
nommefabo;
le
volr¡b;/e bll¿.7,m
de
Virgile, on eo voir la raiCon dans la Ilible, olj
fabav
1]–
guifie
10Ilr»er.
Si nos Vanniers appellenr
ojier
le bois fle–
xible qu'ils
emploi~m,
c'en
qu'ofor;
fignifie
t;al1t,
&
ce
<]/1;
f<re
;,
.'ier.
Si
le~
nour,rices en diCam
a
leUfs
enfan~,
paJ e ehoPlne,
les hablrllenr a frapper dans la m.m;
~apre.s
les marchés fails li le peuple prononce le meme mor, fa"
la méme aétion
&
va au cabarer. c' di q·ue
chopen
lignifie
la
p"" me de
/,.
ma;n
,&
que che? les Phéoiciens
Ol~
difoir
fr"pper
U1J
tra;té,
pour dire
faire
1m
trajeé.
Ceci nous ap–
prenq qúe le nom vulgaire d¡: la meCure de vin qui Ce boir
paCllli le peuple apres un accor.d ne viem que.dte l' aétion
<¡uí l' a précédée. Telles CerOlenr
le~
cQllnOllfances qUe
l'
érude de la langue phénicienne offriroir rallt6t
~
la
Gram~
maire
&
taotllr :iI'HiIlQire.Ces exerqples pris eotremille
de I'uo &de
I'au~re
geme,eugagerom peur-crre un 10ue
_<¡uelques fa"nns
ii
la ¡¡rer defonobCeurilé; elleell la premie–
re des langlJes Cavanles ,
&
d' ailleurs elle n' ellalllreque cel–
le de laBible, dontilq'
~l!
Boin·rde pag!!qlji n' olfrequelquc;s
l'hénomeues de·celte eCpece. C'ea ce q\li
no~
a engagé
iI
propoCer uo ouvrage qui c otribueroir infinimenr
~
dé–
velopper le génie de la
tallglle hébrai'ltle
&
des peuples
qui l' oilt p,:r1é$'
&
qui qOUS feroir connolrre la fingulie–
re propriété qu elle a
d~
pouvóir fe déguifa en cellC fa–
.<¡ans par des inverfioos peu cornmunes dans nos
l~ngues
euro~éennes,
n¡ais qui prQvieuneut
d~ns
celles
~e
l' .ll,lie ,
de l' abCence des voyelles ,
&
de la fayon d' écmc de gau–
chea droire, qUln'a poine été narurelle a touS les pellples.
V _
11
uotls rene
a
parler plllS particulicrel11ent dugénie
de
l~
/nngtte hébra!'lue
~
de Con caraltere. C' ea une lan–
gue pauvre de mocs
&
Clche de fe'ls; Ca Clche([e a éré
I~
[uile de- Ca pauvrelé , parce qu'
iI
a fallu n6ce{fairement
c harger une meme expreffiQn de diverCes valeues, pour
fuppl':er
ii
la diCecce
de~
motS
&
des
fign~.
Elle eC! a-la–
fois tees- úmple
~
rres- cqmpoCée; lr¡:s-limple, parca
qu' elle oe fair qu'uo cercleétroit au<our d' on pelir nom–
bre de mots;
&
rr~s-co.mporée ,
parce que les figures,
}~s
rné,aphores les comparaiColls , les alluCions y 10m
t[~S
multipliées
' &
qu'
iI
y a peu d' expremon qlí l' on o' aic
beCoin de
q~lelque·
ré flexion, pour juger s' il faur la preo–
dH~
au Cens naturel ou au Cens figuré. Cene langue eU ex –
preffive
&
éoergiqne daos les hymnes
&
les autres ouvra–
ges ou le Ca!ur
&
l' imaginarion parleur
&
dominenr. Mais
il en en
decetre éoergi~ com~ede
1:
exprqffion d' uq érran–
ger qui parle une langue
':ll\1
~'C
IUI ea
p~s
encore aa:e?/a–
milierepour qu' elle Ce prc;re
~
toures Ces Idées; ce qUl I 0-
blige pour fe faire entendre
1
a
des efforrs de génie qui
lnett;nr dans fa bouche une force qui n' ea I'as.
n~turelle
a
ceu! qui la parlent d' habitude.
.
11·n'
y
a poinr de langue pauvre
&
méme .Cauvage, qUl
lle
foit viye ,
touchan,~e , ~
plus [ouvent Cublime, qu' un.e
HE:B
7I
1angue riche qui fournit
ii
roures les idées
&
a
toures les
útu.tions. Ceue derniere
ii
la vériré a I'avanrage de la ner–
reré, de la june([e,
&
de la pcécilion; mais elle el! ordi–
nairemem privée de ce ncrf furnarmel
&
de ce t<:u dont les
langl}e pauvres
&
do nr les langues primilives oor éré ani–
mées . Une lans ue tclle que la
fran~oiCe ,
par exemple, qui
fuir les qgures
&
les allulions , qui ne Couffre cien que de
namrcl, qui ne rrouve de beauré que daos le fimple, n'en
que
le
langage de l'homme réduil
a
la raiCon . La
/a"~"e
hébra!'1u,
~u
comraire ell la vraie langne de la POélie, lIe
la prophétie
,&
de la révélalion; un feu célene I'anime
&
la teanCporte : quelle ardeur dans Ces canriques! quelles Cu–
blimes Images dans les vilions d' ICaYe! que de palhétique
&
de
~ouchanr
dans les larmes de Jérémie! on y rrouve
des beautés
~
des modeles en tour genre. Rien de plus ca–
pable que ce
,angag~
pou r éle\"er une
am~
poétique;
&
nOlls oe craignons pOil)r d'a!furer que la Bible , en un grand
nombre d'cndroirs Cupérieure aux Homere
&
au~
Virgil\! ,
peur inCpirer encare plus qu'eux cegénierare
&
particulier
qui convienr
a
ceux qui Ce livreut
a
la PoéCie. On y trou–
ve moins
a
la vériré, de ce que nous appellons
ml/hode,
&
de cene liaiCon d'idées olí re pla;t le negme de l' oeci–
d~m: m~is
en faut-i1 pour [enrir?
11
en fon tjngulicr ,
&
cependant forr vrai, que rour ee qui compoCe les agré–
mens
&
les ornemens du laI¡gage,
&
rour ce qui a formé
I'é!oqueoce, n'e(l du qu'a la pat¡vreté ejes langues primi–
rive!; I'art n'a fai, que copier l'allcienne nature,
I\I;
n'aja–
mais [urya([é ce qu'elle a produir dallS les terns les
plu~
arides. D e-la fout venues routes ces figures de R hérori" -
que, ces Oeurs,
&
ces brillanres allégories ou l' imagina–
lioo déploie toute Cafécondité. M ais
iI
en
el!
Couvel\t au–
jourd; hui <le ·tout!;S ces Qcaurés cOl1lme des Oeurs rranC–
portées d'un climar dans un aurre; nous ne les
~OUtOIlS
plus comme autrerols , Parce qu'epes fonr déplacées daos
nos langues qui n'en onr pas un befoin réel,
&
qu'elles ne
COIl! plus pour nou dans le vqi; nous eo rentOnS le jeu,
&
nO\lS en voyoos I'arrifice que les anciens ne voyoieor
paso Pour nous, e'en le
l~ngage
de Part; ponr eux, c'é–
toir celui de la uature.
L a
vlvacir~
du génie orienral a forr cO!1!rib'ué aum
a
dopner cer éclat
poéciqu~
-" tqutes les parties de la Bi–
ble qui
~n
ont éré curceplibles , comme les hymnes
&
les prophéries . D ans ces ouvrages, \es penrées tr,om–
phem toujo\]rs de la nériliré de la langue ,
&
elles pot
mis
a
contributioo le ciel , la lerre
&
roure la natljre ,
pqur peindre les iMes ou ce langage
C~ r~fufoic.
Mais
il n'el) en pas de meme du Iil1lple récl¡anf
&
du lIyle
des
~nnales.
L es faits, la clané,
&
la précifio n lléceC–
Caire o nr gené ·I'imaginatioq Caos I'échauffer; aum la di–
ltioo en-elle
·roujour~
Ceche, ·aride, COllciCe,
&
cepen–
danr pleine de répérilÍons monorongs; le Ceul ornemeot
dOllr 1I parolr qu'on a cherch6
a
I'embellir , Com des
confonoances recherahées des paronomaCtes, des méra–
theCes ,
&
des allufior¡s daos les mpts qui préCenrenr les
faits avec
UD
appareil qui ne
no.usparohroit aujourd' hui
qu'affeébrioll, s'it falloit juger des anciens (elon norre
Eayon de
p.en[cr,
&
de
J.~ur
lIyle par le notre.
Cai'n va-t-i1 errer dans 1)1 terre d.e
Nod,
apres le ¡neur–
.ue
.d'
Abel, I'auteur p0ur exprimer
fTlgá¡f,
prQnd le dé–
rivé dc
nadad , 'llagar;,
pour faire allufiQn alj llom de
la conrrée olí
iI
va.
- Abraham pan-i1 pour aller
a
Gerare, ville d'Abime–
lecb; comme le llom de ceue ville Conne avec les dé–
ri,vés de
gur
&
de
ger ,
voyaget
&
voyagenr, l' Ecri–
rure s'en Cerr par préférence
a
rout autre terme, paroe
que
peregrina"tJ efl in Ge(ara
prélente par un dQllble
afpeél
peregrinatTls
-JI
in pcregrinatione.
N abal refufe-r-il
a
D avid la fllQfinance, on voir
a
la
fuite que
che~
N abal étoit la folie, que l'Ecrirure ex–
prime alors par
",ba/nh.
Ces fortes d'alluCions fi fréquentes dans la Bible riell–
nenr
a
ce gOUt que I'on y remarque
~uffi
de donner
roÚjours I'é¡ymologie des noms propres: chacuoe
~e
ces
étyqlOlogies prerente de
m~q:¡e
ul1 leu
?c
mots qUI (on –
-lIoir Cans
aOUle
agréablement allx arCIlles d¡:s anc¡clls
peuples ; elles ne fom poim roujours
",~~lierel11e\)r
ti–
rées;
&
iI
a paru allx Savans qu'elles étOlcnr plus Cou–
veO! drs
appro~imatioos ~
d.esalluuon , que des
~Iy
mologles vraimellr graml]1atlcales.. On
Ir~uv.e
me,me
dans
la
Bible plulieurs allufiol1s dlfférentes a I
occ~hoq
d'un meme nom prQpre. N ous nous born.erons a
UII
exemple déj. connu . L e 110m de Moyre , eo hébreu
M ofehlh,
que le vulgl\ire
I
~terpre.tereein! des
~altx,
!le,
fignlfie Roinr
ii
la
leure
retIré,
111
~nco.reI~()\OS
r;tlre
du ea1tx
mais
reti,.ont,
ou
ce/u!
t¡1e1
rtttrt.
1
ce–
pelldam
I~
filie 'de Pharaon lui a doooé ce Ilom en le
C~uvanr
du N i!
e'ell qu'elle ne
C~avoir
pas I'·hébreq
correélemenr ; Q'u qu'elle s'en Cervie d'une dialeae dif-
-
, -"
férellte ,