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68
HEB
{on c6té
i
¡'allt!,er On
a
I'~nrichir ,
ainfi 'lIJe
1,,-
langue
¡uabe, eomme on le voit partieuliercmctlt daos le livre
..de
Job . Pour trouver dans I'hinoire quelques traces
de
eelle filiaríon de
13
laNglJt
hlbrf1li{ftC,
&
des rt! voluriolls
~u'a
Cubi le eh.IMell primítif eheo les différens pcnples,
11
faut remarquer dans
l'Eeritur~
qn' Abranam ne
re
tert
point d'íoterprcte ehe7. les C:IUanécns ni chez les Egy–
ptien¡, parce qu'alors Icurs dialeétes dilf¿roicll! peu Cans
a oute du chaldéeo de ce porriarehe. EHefer
&
]acob
<¡\ú
habiterent chez. les mémcs pcuplcs,
6c
quí
fir~ot
~hacun
uo voyage en Chaldée, n'avoient poiot non plus
oublié Icor I. ngue origi..aire, poifqu'ils COllverfereot :m
premier abord avee les paneurs dc ccrte cootrée
&
avee
toute la famille d' Abraham; mais ]aeob oéanmoins s',,–
toít déja familiarifé avec la I.ngue de Canaan, puiCqu'cn
fe
féparant de L abao, il cut Coio de donoer un oom
n'uoc aut•• dial,éte au monl1ment auquel L obao don–
na un uom ehaldéeu. 11 Yavoit alors ceDt qualre-vingt
¡UlS
q\!' Abraham avoit ql1itt¿ fa terre natale. A inli la
¡lialcae
hlbr,lI<!u,
avoir déja pu fe former . Ce [col
~nmple
pell[ oous faire juger de la diRcrenee que le
Jems cominua de metl.e dans le langage de
e~
pe\1ple
nai/Iilnt . Dans oc
m~me
imervalle, les bogues ean.–
fié.noe &. égyptienne faifoiem aufli des prol(res ehacune
de leur e6té ;
& il
fallm que Joleph en Egypte fe fer–
vit d'imerprete pour parler
:1
fes fr.eres .
Ces diff(!rences 0'001 cependam jamais été a/fez
gr.ao,
des pour rcndre toutes. ces langu(.s méconnoi/fables en–
rre elles, quoiqne le chaldéen d' Abrabam ait d'Ü Couf–
frir de grands changemons daos l'imerv.lle de plus de
quatorze cems
¡lOS
qui s'on .écoulé dcpuis ce patriarche
juCqu'a Daniel.
1\
dilféroit moills alQrs de la hngue de
Moyfi!, que I'italien,
k
fran'~ois
/le
I'elpagnol ne diffe–
rem entre eUi, quoiqu'il¡ foient
moiD~
éloigné$ .des fie–
eles de la latinité qui les a tO\lS formés. Sur quoi DOUS
devons
obrerv~r
qu'iI ne faut jamais daos l'Ecriturc
pr~ndre
le non de
Itlngue
.a
la rigueur; lorfqu'cn par–
l;l11t des Chaldéens, des Cal1anéens, de' Egyptieos, des
Arnalécites, des Ammonites,
&,.
elle oons dit quel–
guefois que t¡:1 ou te! peuple parloit un laogage iocon–
Ilu, cela De peut fi¡¡ni/jer qu'une dialeae ditf\!reme,
qu'un autre accent,
&
qu'une autre prono\lciatidn;
&
il
faut avouer que tous ces
d i ver~
modes 001 dl1 '&re
el–
,rémement variés, puifqu'on rencontre en plufieurs eo–
droits de l'Ecriture des preuvos que ·Ies Hébreux fe: Com
fervis d'interpretes vis-a-vis de tol1S ces peuples, quoi–
que le food de leur langue FOt le mEme, comme nous
en pOUVOt1S juger par les livrcs
&.
\es ve'(liges qui en
font re(lés, 011 toutes ces tangues -s'cxpliq.uent les unp$
par le. autrcs. 11 nous manque [ao,s dOllte, pOllr appré–
der leurs difft!rcn ces , les orcilles des
peupl~
qUl les
9Dt parlé. 11 falloit étre Athc:'nien pour reconnoltr. au
langa,sc que Demollhellc eStoir étranger dans ,Amenes;
&
il t¡lUdroit de
m~me
etre Hébreu 0\1 Chaldéen, pour
faifir toutes los différences de prononciation qui dive";"
fioienr
{j
confidérablelllcnt lOmes ces aneíennes diale–
Bes, quoiqu'illhes d'uoe meme fource. Au relle,
nou~
De dev","s point Etre étonnés de remarquer dans tQlltes
ces
cOntr~cs
de l'Afie le langage
<;1'
~br3ham;
il étoit
foni d'l1l1 pays
&.
d'un peuple qui dans
pr~fque
tous les
tems a 6rendu rur elles Ca puilTanee
&
Ion
empir~,
tan–
tÓ r par les armes
&
touJours par les fcienees. L'Eu,
phrate a [ucceflivemet été le /iége des
Cbaldé~os,
des
A/fyriens, des Babyloniens
&
des Perfes;
&
ces énorll}es
puiffances n'ayant jamais "r/fé de dooner I¡: ton
A
cette
partie oecidentale de l'Afie, iI a bien faUu que la
lan~ue
dominante mt celle du peuple dominant . C'en alDa
qu'on a vú en Europe
&
en dilférens tems le grcc
&
le ¡atio devenir des langues géoérales:
&.
cet empirc des
laogues, qui e(l la fuirc de l'empÍle des natioos, en ell
en mEme tems le mooulllcnt le plus connant
&
le plus
durable.
Cclle de tontes ces dialeétes chaldéennes avee laquel–
le
la \angue d' Abraham
&
de ]acob a contraété cepen–
dant le plus d'affioité, a été fans contredit la dialeac
caoanéenne 0\1 phénicienne _ L es colonies. de ces peu–
pIes commerl¡:,1ns che?'
le~
n«tions riveraines
d~
la Mé–
ditereanée
&
de l'Oc63n, om lai/fe! par-tout une mul–
titudc de veniges qni nous
prouv~nt
que la languc d' A–
jJraham s'étoit intimemeot incorporée avec celle de Phé–
nide, pour former la langue de Moyfe, qUI?" l'Ecritu–
re poor ceue ..iCon rans doute appelle quelquefois
la I"n–
i'"
d~
Canaan.
L es auteurs qui om trairé de I'une,
om erl1 aulli devoir traiter de
I'~utre;
&
e' en
Ji.
leur
exemple, que pour ne point I.i/fer incomplet ce qui cc¡n–
cerne la
langut
hlbrait¡1te,
nous parJcrotls de la langue
de Phénicie
&
de res révolutions che? les
diff~rens
peu–
pl~s
oq 4!lIe a
~t~
i!Qrtée,
~pres
que
nou~ aqroo~
Cuivi
HEB
ch~z
-les Hébreut: les révoluri 'ns de la
1~\l9:ue
de
M
,re.
L a IBngue des ¡fraéIUe5 Ce trouvnnt fix'!e par
k'S
ou–
vrages de Moyre, n'a plus été (u,lelte
:1
aucune
v~ri,,tion, c"mme on le
VO;t
par les
OUVr3'~es
des prol'hcte$
gui lui ont [uccédé d'áge en 1ge
jurqu'~
la captivité de
Babylone . On pourroit donc re¡¡arder les dix fiec1 <lile
renferme cet efp. ce de tems comme la meCure certame
de la durée de la
I""gu~
hlhra,'i.'u ,
Apres ce long re–
gne, elle fut, d,t-oo,
oubli~~
des Hébrcux, qui daos
les Cc,ixante-dix aos de leur captivité, s'habitucrem
te)–
lement
ii
la dialeae chald"éenne qui fe parloit alors
a
Babylone, qu'a leur retour eo ]udée ils n'curtnt plUi
d'autre langue vulgaire. Un oubli
3Um
prompt nous
parolr cepcndam
-fi
extraordinaire, qu'iI
y
a licu
d'~tre
étonné qu'oo aít jurqu'ici
r~tl
Cans méfiance ce que
les traditions juda"iques nnus ont trantinis pour nous reo–
dre raifon de
la
Tévolution 'jui s'en fa ite autrefois danJ
la lallgue de IClus peres . Q UOIqu'il foit fort certain qu'au
tems d'Efdras
&
de Daoiel les Hébreux ne parloiellt
~
o'écri voicnt plus qu'en Cbaldéen, d'ull autre cOté il e(l
fi pcu vraiffemblablc que tout uu peuple ait oubli"
Gl
langlle en foiKante-dix ans, qu'une tradition auffi [urpe–
ae du cótt du \"r;¡i que du cOté de la nature, auroit
da faire
Coup~otlner
qu'ils I'avoieot dé)a ollbliéc
&
ué–
glig-éc long-tetns avant cette époque. Si notre
f~utimeu,
en flonveau,
iI
n'en
~(I pel1t ·~tre
pas moins rai[onnable .
&
1l00lS
pouvons le fortilier de .quelques oprcrvations _
N ous remarq,'erons done que certe captivité n'C1Dmcna
point tous les Hébrellx, qu'iI en re(la beaucollp en Ju–
dée
&
que de tous ccUt qui fureot cnle\'és, il en re_o
viD! plufieun qui vl!curent encore
afIe~
de
rClm~
pour
voir le f<!cood temple qui fut long
a
conllruire,
{X
pour
plenrer CUf les ruines du premier . N ous ajoilteroDs que
.eue captivité
a
laquelle on donne roixjlnte-di¡¡ aos,
p.rc~qu'clle
commen~a
pour quel ques-ulls au pr.emicr
fié~e
<,le JéruC.lem eo 606 avam JeCus-C/lrill ,
&
qu'clle
finit en
n6,
ne dura néanmoins pour
I~
plus graod
noml>re que dnquante- trois ans,
a
comprer de
r86,
époque de la rujoe totale du temple, aprl:s le troilieme
&
deroier
fi~ge .
Or dans un intervalle auffi coort, ulle
Dation enriCfe n'a p-d oul>lier Ca
~aogue,
ni s'hsbirucr ..
\lDC
langne .!erangere, a-moins qu'elle n'y fdt déJa di–
Cpofée par Ull ufage plus anden
&
par un ollbli 3ntt!–
rieur de fa langue naturelle _D'ailleors la doréc que I'on
accorde communément
a
la
1''''1('u
blbra;1,te,
en une
duréc exceffive, rur-rout pour une I:mgue orieot:lle, qui
plus que tOl1tes les autres [ont fufceptibles d'altération.
11 n'etl faut point ehercher d'autre ptC\lve que dans ee
Chaldéen
m~rne
auquel Ol! dit que les
J
oifs fe Cont ha–
birués dans leur captivi!ci . 11 différoit
d~s·lors
do ehal–
déeo d'Abraham;
ji
s'étoit perfetlionoé
&
enriehi par
des finales plus Conores,
&
par des etpreflions emprun–
tées non - feulement des Perres , des Medes ,
&.
au–
tres nations voifines, mnis aofli des narions les plus
éloignécs, témoip le
""0"11>
fHmphpnúah,
du
ii;.
chap_
&-Dsniel,
y.
r . 10. Ir.
mot grec qui des le tems de
, Cyrus • voit déja pénétrt!
a
l3abylone . Les Héhreux
eux-mémes ne s'y ['Jrent pa5 pltltót familiariCés, qn'íls
continuereot
a
le corrompre de leu.. e/l¡té . Le chaldéen
d'Ookelos n'en plus le chaldéen d'ECdras;
&
celui des
Paraphranes, qUi ont continué fes commentaire., en dif.
fere infiniment. S'il falloit dODC jugor
d6s
r~voIUlion$
qu'a dl1 .lfuyer le premier langage des
J
uifs, par eel.
les 011 celui qui pafTe pour avoir
Itt
lenr Ceeond •
été exporé, • pelOe pourrions-nous donner quatre
'011
cinq /iecles d' intégrité
&
do daréc
3
la bngue de
M oyCe
11 e(l vra¡ que la Bi!!le
it
la main on e/farera de nous
prouver par les ouvrages des prophetes de tooS le.> ll(es
an~érieur¡
a
,la
~aptivit~,
que I'ho!breu de MoyCe
n'~
POlOt ce/fé d
~trc
vulga're
JuCqu'~
eet évenement. Mais
par le ml!rne raiConnelJlent nc tentera-t-on pas 311fli de
nous prollvcr que
k
latin a toQ-jOl!rS été
vul~aire.
en
oous momrant fOUS le$ o\lvragl's qUl ont éré fucceffive–
ment écrits en cene langlle, depuis une longlle fuite de
{jeeles?
JI
faudroit
~tre
Cans cloute bien
pr~
veou, ou,
pour
mieu~
dire. bien aveugle, pour hararder uo tel pa.
radOIC. Une laogue peut
~tre
celle des Cavans, fans
etre. celle du peuple;
&.
ce
n'e(l que 10rCqu'elle n'ap.
partrept plus
a
ce dernier, qu'clle arrive
i
I'immutabi.
lité, ce earaacre c/fentiel des langues mortes, 011 Irs
langu':5
viv~ntes
nc peuvent Jamais parvenir. L2 véri–
table JOduéhon que
nou~
devons done
tir~r
de eerte lon–
g\le 4Jceeflion d'ouvrages tous éerits dans la dialeae de
~oy[e,
c'e(l qu'apres lui elle a tité la dialeae particu–
lIere des prophetes,
&
que de vulgaire qu'ellc avoit tité
dans los
prerr.i~rs
tems, elle o'a plus
éte
qU'1lt10 lao.
gue Civat\tll.
4
peut-~rre
meme qu'uoe
lan~ue Cacr~e
qui