GRA
que les trois rétlexions fuivantes fuffifent peor prouver
fa propolition.
·S~voir:
1°.
Que la
gravitl
demande la préfence du corps
qui ·pefe ou attire: c'efi ainfi que les- fattllites de Ju–
piter, par exemple, pefent fur cette planere, quelque
pare qu'elle fe rrouve.
2°.
Que la dillance au corps attirant étant fuppofée
la méme, la vlterre avec laquelle les
~orps
fe meuvcnt
par la force de la
gravitt!,
dépend de la quantité de
matiere qui fe trouve dans le corps qui attire,
&
que
lo
virerTe ne change poior, quelle que puirTe
~tre
la marTe
du corps pefanr .
3°.
Que fi
la
gravieé
ne dépcod d'aucune
loi can–
nue de mouvement,
ii
faur que ce foit quelqu'impullioa
venanr d'un corps étranger, de forre que la
grat•itt!
étant
continuelle , elle demande aum une impulflon conri–
uuelle.
Or s'il
y
a
quelque mariere qui pourTe conrinuclle–
ment les carps, il
faut que cette matiere foic fluide
&
aUez fubtile pour péoérrer la íubOaoce de tous les carps:
mais commeot un corps qui ell aífez fubril pour pé–
nécrer la fubfiaoce des corps les plus durs,
&
aírez ra–
rétié pour ne pas s'appofer fenfiblemene au mouvement
des corps, pcot·il pou!rer des corps confidérables les
uns vers les nutres avec rant de force? Comment cette
force aogmente·t-elle íuivanc la proportion de la malfe
du corps vers leqoel l'aurre corps efi pou!ré? D'ou vient
que wus les corps, en fuppofant la méme difiance
&
le
m~me
corps vers lequel ils rendene, íe meuvent avec
la
m~me
v1telf.:? En fin un fluid e qui n'agic que íur la
furface, íoit des corps memes, íoit de
leurs particules
incérieures, peut-il communiquer aox corps uoe quaa–
tité de mouvement, qui fui ve exaél:emenr la proporrioo
de la qu11nticé de mariere renfermée daos les corps?
M. Cotes, en donnaat un plan
de
la phoofophie de
Newton, vn encare plos loin,
&
alTO
re que la
gra–
viet!
doit etre mife au rang des qualicés premieres de
toas les corps,
&
réputée auffi eífentielle a la mntiere
que l'óteodue, la mobilité,
&
l'impénérrabilité.
Pref.
,¿
New. princip.
Sur quoi
voy.
Jo
drtides
A
1'
T R A·
CTIO><
&
GRA\TITATION.
Mais N <wtoo, pour nous faire entendre qu'il ne re–
garde poinc In
gra••ité
comme eífentielle aux corps, nous
donnc ían opinion fur
la cauíe,
&
il prend le parci de
la propofer par forme de quefiion, comme o'érant point
encare coorcnt de tour ce qu'on en
a
découverc par
le~
e~
périences .
Nous ajoüterons ici cette quefiion dans les proprel'
termes done il s'efi fervi.
Aprcs avoir prouvé qu'il
y
a daos la nacure un mi–
Jieu beaucoup plus fubtil que l'air; que par les vibra–
tions de ce milieu, la lurniere commun ique de la cha–
leur aux corps, fubic
elle-m~me
des acces de facile ré•
flc~ion
&
de facile tranímifli-on;
&
que
les ditférences
denlirés des couchcs de ce milieu produifent la réfra–
él:ion aufli·bien que la réftexiou de la lumiere (
voye'>::
M
1L 1E
u'
eH
A[.
E
u
R,
R
E'F
RAe
T 1
o
N,
&c.) '
il faic la quefiion íuivante.
, Ce milicu n'efi-il pas beaucoup plus raréfié d&ns.
, ies corps den fes du Soleil, des étoiles, des planeces,
&
des cometes, que daos les eípaces célelles qui fonr
, voides,
&
qui fe trauvent ene
re
ces corps?
&
ce mi–
, Jien, en pdfant de· la
ii
des dilhlnces confidérables,
ne
fe
candenfe-t-il pas cominuellement de plus en
plus,
&
oe dcvient·il pas ainG
la caure de la
gra–
"
vitt!
que ces grands corps exercenr ks uus íur les
, a
u
tres,
&
de ce.lle de leurs parties, puifyue chaque
, corps s'dlorce de s'éloigner des pnrcics les plus den–
"
(es
du milieu vers fes parcies les plus rr.réfié , ?
, Car fi
l'on fuppofe que ce milieu
d!
plus raréfié
dans
le corps du foleil que daos fa furf:tce,
&
plus
, a
la furfacc qu' a une dillan
ce rres-petite
<k:
Cette
mot¡¡e furface,
&
plus
3
cette
diílar.ceque dans !'or–
be d: Sacurne: je ne vais pas , die M. N cwton, pour–
, quoi l'accroiíremenr de denficé ne feroit pas continué·
, daos coure la diCtan ce qa'il
y
a du foleil
a
Sacurne,
, &
au·dela.
, Ec quand
m~me
cet accroiírement de deufité
f~·
,
roit
e~cdlivemenc
lenr ou foible
a
une grande dt–
'' llauce, cependanc
fi
la force ékllli.¡ue de ce milicu
etT exceflivemem grande, elle peut·etre foffifante pour
, po_u.ller les corps depuis les parties les plus denfes du
, mrlteu, ¡ufqu'a l'excrémité de fes parues les plus ra·
,
réliée>, avec toute cene force que nous appellons
,
gr12viei.
,, La force élafiique de ce milicu efi
escem~ement·
, grande, comme oo eu peut ¡uger par la vtteífe
de
Tomr f/II.
GRA
76I
,
fes vibrations: cnr d'un cócé ks fans fe répandent
Ctl V
ÍrOll
a
180 lOiÍeS dans Une ÍeCOUde de
(tffiS ;
de
,
l'aurre la lumiere viene du foleil ¡ufqu'a nous daos
l'efpace de fept ou huir minutes,
&
cette difiance elt
, enviran de
33000000
licues;
&
pour que
les vibra-
r:ons ou
impullious de ce milieu puilfeot produire
,
i•s
fecouífes altcrn'ac:1•es de facile traufmiffion
&
de
,
facile ré6exion,
il
faut qu'elles íe faífent
plu~
prom–
" ptemenc que cellcs de la lumierc,
&
par conféquent
enviran
7DC>O«J
foisl plus ••itc que celles du fon; de
,
force que la venu élafiique de ce milieu, coutes cho–
" fes d' ailleurs égales, doic etre plus de
700000
X
, 700000,
e' cfi
~-dire
plus de
490000000000
fuis plus
, grande que n'efl la vertu élaOique de l'air: car les
1'\–
,
teífes des pulfions des milieux élaOiques, coutes cha-
fes d'ailleurs égales, fonr en raiíon fous-doublée de la
direél:e des élatlicités de ces milieux .
,. Comme la verru magnérique efi plus confidérable
, daos les perites picrres d'aimant 9ue dans les gran–
" des
a
proponion de leur volume,
&
que l'attraél:ion
éleéhique agic plus vivemenc fur
les petits corps que .
íur les grands: de mt!me la petiteífe des rayons de
" lamiere peut courribuer infinimeat a la force de
!'a–
" gene, ou de la puiiTance qui leur fa ir lubir
les ré-
fraél:ions. Er fi on íuppoíe que l'éther ( comme l'air
, que uous reíprrons) comienne des panicules qui s'ef–
" forcent de s'éloigner les unes des aurres,
&
que ces
, panicules foient iolinimene plus perites que celles de
,. l'air, ou méme que celles de la lurnicre, leur petiteiTe
" exceffi
ve
peut contribuer
a
la gran¡leur de la force pat
, bquelle elles s'éloignent les unes des aurres, rendre
,
le milieu iofiuimenc plus rare
&
plus élafiique que
" !'air ,
&
par coníéquent infinimene moins propre
a
rélifier aux mouvemcns des projeél:iles,
&
infioiment
, plus propre
a
caufer la pefameur des corps par l'ef–
" fort que font fes parcicules pour s' écendre,.
Optic,
p. 3>).é!/c.f/oy.
LuMtERE, ELASTreiTE',&c.
Voila un précis d'es idées générales que Newron pa–
rolt a1•oir eues lur la caufe de la
gravité:
cependant
fi
on examine d'nutres endroics de les ouvrages, on rfi
renté de croire que ceue explicarion générale qu'il don–
ne daos íon
Opei'l"•
,
6toir detlinée principalement
a
ralfarer quelques ptrfoones <Jue l'attraél: ion avoit revol–
tées. Car
ce
philofophc, en a••oüaot que la pefanccur
pourroit étre produite par 1' impuloon, ajoílce qo'clle
pourroit aoffi écre produice par que!qu'aotre caufe: il
faic mouvoir les p!snetes dans un grand vuide, oo do–
moins daas uu efpace qui contiene cres-peu de maciere;
il
remarque
que
l'impulíion d'un fluide efi proponion–
nelle
¡;
la quantité de íorface des corps qu'il rrappe, au
!Jeu que la
gravité
ell comme la quantité de mariere,
&
viene d'une caufe qui pénetre pour aioli dire les corps;
ainli
il n'écoic pas, ce me lemble, fott éloigné de re–
garder la
gravité
comme un premier principe,
&
com–
me une loi primordiale de la nacure. En un mot too–
te ceue explication ell
bien·
foible, pour ne rien dire de
plus, bien vague,
&
bien peu conforme
a
la maniere
ordina're de philafophor de fon illuOre auteur;
&
nous
ne
pouvons croire qu'il l'ait propoCée bien íérieufemcnr.
D'ail leurs Newton paruc donner fon approbacion
a
la
préface que
M.
Coces
a
mife
ii
la tete de la fcconde
édition de fes
Principu,
&
d~>ns
!aquel le cec anreur
íolttienc, comme nous l'avons die, que la
gravité
ell
eOentielle
a
la matiere.
f/oyr>:. awc
orticla
A
T T
!<
A–
¡;: T 1
o
N
&
G
R Av 1 T A T 1
o
N
les réflexions que nous
avons fa ices fur cetce derniere opinion .
La parcie de la Méchanique qui traite du mouvement
des corps en
tan e qt1'il réíulte de la
grnvit<,
,'appelle
qoelque~oi~
[faeit¡ll<. V oye?, S
T
A
T
t
QuE •
.
On drfirngue
la gravité
eo
abfúlll<
&
rdatrv<.
La
gravité abfolur
efi cclle par
laquelle un corps
deícend librement fans éprouver aucune rélillance .
f/oy.
R
E's
1sT .~
N e E .
Les lois de la
.grttvit(
nbíolue fe trouvent aux
arti–
•lu r\
e
a
E'L E'R A
T
1
o"
&
DEs
e
E N
TE.
La
gravitl relfl&ive
ell celle par laquelle
~JO
carps
delccnd apres avoir con fumé une . partie de Ion potds
a
íurmonter quelqu'obCtacle ou rélrltance.
f/oy•z
RE–
SISTANCE.
Telle ell
la
graviti
par
lnqoclle un corps defcend
le long d'un plnn incliné, ou une portie de fa force elt
employée
a
rurmanter la réiHtaoce ou le fruttemcnt du
• plan. Telle el! encere la
J!.raviei
par laqueile un corps
defcend daos u
u
6uide.
Voy.
F
Ro
T TE M E N T,
&
pour
les
lois de
la
gravitl
relative, confulte'b
les
artJcler
P
LA
N 1 N eL 1 N
E',
DEs
e
ENrE,
F
L u 1o
1!,
RE–
SISTANC E,
é!fc.
Ddddd
Cen·