GRA
~Hache
la planche par le cóté contraire fur un ais, de
maniere qu'elle y loit retenue par quelques pointes ou
clous; alors on commence a frotter le cóté apparent
avec un morceau de gri:<, en arrofaot la planche avec
de l'eou cornmune: on la polit ninti le plus également
qu'il
dt
poffible, en parTant le gres fortement dans tous
les feos,
&
en continuant de moniller le cuivre
&
le
gres, ¡ufqu'
a
ce que ceue premie
re
opération ait fait
difparoitre les marques des coups de ntarteau qu'on a
imprimés fur la planche en la forgeant.
Lorfque ces marques ont difparu, ainli que les pail·
les, les gerfurcs,
&
les autres inégalités qui pourroient
s'y rencontrer; on fubflitue nu gres
la
pierre-ponce bien
choifle; on s'en fert
en
frottant le cuivre comr11e on
a dé¡ a fsit en tous fcns,
&
en l'arrofant d'eau com–
mune: l'on elface ainfi les raies que le grain trop iué–
gal du gres a lairlees fur la planche; apres quoi l'on
fe fert pour donner un poli plus fin, d'une pierre-pon–
ce :\ aiguifer, qui pour l'ordinaire et\ de couleur d' ar–
lloife, quoiqu'il s'en trouve quelquefois de couleur d'o–
live
&
de rouge . Enfin le charbon
&
le bruniffoir a–
chevem de faire difparoitre de deiTus la planche les
plus petites int!galités.
Voici comme
il
faut s'y prendre pour préparer le
e
harban qu'on doir cmployer. Vous
choir.rC'l. des char–
bons de bois de faule qui foient affe'L gros
&
pleins ,
qui n'ayent poin t de fonte ni de gerfu rc,
&
tels que
ceux dont communément les Orfc1 re fe fervenr poor
fouder. Vous ratiiTere'L l'écorco de ces charbons, vous
les rangerez enfemble daos le feu, vous les
~ouvrirez
enfuite d'autres charbons allumés
&
de quantité de cen·
dre roulje; deforte qu
1
ils poiiTent demel,Hcr fans com–
munication avec l'air, pendant enviran une heure
&
dc–
mie,
&
que le fe u les ayanr entierement pénétrés, il
n'y refic aucune vapour. Lorfqoe vous jugerez qn•ils
foronr en cer état, vous les ploogerez daos l'eau
&
les
Jaifferez refroidir .
Vous frotterez la planche qui
a
déja été unie par le
gres, la pierre-ponce, la pierle
i
aiguifer, avec un
charhon préparé, comme je viens de le dire, en arro–
fant d'eau commune
&
le cuivrc
&
le charbon, ¡ofqu'a
ce que vous ayez fait difparoltre ainli les marques que
peuvent avoir laiiTées les pierres ditférentes dom ¡ 'ai in–
diqué l'ofage.
11
faut remarquer que quelquefois
i1
ar–
rive qu'un charbon gli(fe Cirr le cuivre lans le mordre,
&
par conféqoent fans le polir; il faut alors en choitir
un autre qui toit plus propre
a
cette opération,
&
la
répéter avec patience
¡of~u·a
ce que le cuivre foit e–
xempr des moiodres raie
&
des plus petires inégalités
apparcmes. La derniere préparation qu'il peut rccevoir,
ou de la main dt l'ouvrier en cnivre, ou de celle de
l'artifle, c'efl d'ctre bruni. On fe Jert pour cela d'un
inlhument qu'on nomme
brtmif{oir.
Cet inl\ rument efl
d'acier: l'endroir par ou l'on
~·en
fert pour donncr le
lurlre
a
une planche. efl extrememenr poi; il
a
a-peu–
pre< la forme d'un cceur, comme on peut le voir dans
la
Planche premiar
ayaor ra pport
a
l'art dtl
Grave~r
en cuivre, kllre
A .
Son épailfeur tfl de quelqoes
lt–
gu«; il Ji! termine en pointe,
&
l'ufage qu'on en fait
aprcs avoir
r~pando
qoelques gounes d'huile for le cui–
vre , efl de le paffer diagonalement fur
tout~
la plan:
che, en appuyant un peu fortemenr la matn; ce qut
s'appclle
brunir.
C'etl ainli qu'on parvicnt
ii
donner a
la planche de coivre un poli pareil
a
celui d.'une glnce
de miroir,
&
qu'on fnit difparoitre les plus petites iné–
gaHtés.
Lorfqu'on
a
mi~
en ufage ces dilférem moyens ,
Ci
l'on veut etre ai'sttré que l'on
a
réofti' il fau r livre r la
planche
3
un imprimeur en raille-dooce, qui apri!S l'a–
voir frottée de noir
&
effu yée , comme on a coilmme
de faire, lorfque la planche efl gravée, la fcra parTer
fous la prelli: avec une feuille de papier blanc. Les
inégalttés les moins fenfibles, s'il en rcfle quelques·u–
ncs,
s'imprimeront for le papier,
&
vous ,Cern en
ét~t
d'ótcr
~
la planche les moindres défauts qu elle pourro1t
avoir.
Je crois qu'aprcs avoir inf\roit de la
fn~on
d' appré:
ter le coivre,
i\
faut commencer par les
opératt~ns
qo!
fervent
a
gro
ver :\ l'eau-forte; apres qooi ¡'en vtendrat
a
la maniere de graver au burin.
Poor par venir
a
faire ulage ·de
l'eau-f~>rte.
il
c.n
né–
ceiLtire d< couvtir la planche d 'un vernts;
&
votct les
diíh!ronte' manietes de compofer les vernis _dont on cou–
vre le< planches , comme Je le dirai enfotte.
11
,(!
de deux efpeces de vernis: on nomme
1'
un
'l'erniJ
drtr,
&
!'nutre
wrniJ mou.
Le
premier par le–
T•m•
f711.
GRA
que! je comrnencerai efl d'un qfage plus ancico. Voici
fa compotition.
Prencz cinq onces de poix greque, ou, 3 Con dé–
faut, de la pois graffe, aotrement poix de Boorl(ogne ·
cinq onces de rétine de
Tyr
oo colophone;
á
Jl>it
de!~
faut, de la réfine commune: faites fondre ce - mélange
enfemble for un feu médiocre, daos un por de terre
neuf, bien plombé, verniOé,
&
bien net. Ces
deo~
in–
grédiens étant fondos
&
bien mélé• enfemble, mettez–
y quatre onces de bonne huile de noix , oo d'hoile de
lin; melez bien le tour fur le
feo
durant une bonoe de–
mi-heure; puis laiffez cuire ce mélange jufqo'a ce qu'
en ayant mis refroidir,
&
le touchanr avec le doigt il
file comme un lirop hien gluant: alors retire·¿ le
v~r
nis de dcfftts le feo;
&
lorfqu'il fera nn peo refroldi
paffe?.-le a-travers d'un linge neuf, dans quelqoe
vnf~
de fayeoce ou de rerre bren plombé; vous le ferrerez en–
fu ite dans une booteille de ••erre épais, oo daos qoel–
qo'autre vare qui ne s'imbibe pas'
&
que
1'
011
puilfe
bien boucher: le vernis fe gardera alors vingt ans,
&
n'cn fers que meilleor.
Voil3 la compofition du vernis dur t"; qoe Boffe le
donne,
&
tel qu'il s'en fervoit fans doote. Voici celui
don t fe fervoit Callot,
&
qo'on appelle volgairemenr
vernif de Florence
.
Prene'L un quarteron d'buile graffe hien claire
&
1:1i–
te avec de bonne huile de lin' pareill<
a
celle donr
les Peintres fe fcrvent: faite>-la chaulfer dans un poc–
lon de terre verni(fé
&
neof: enfoitc mette'L-y un quar–
teron de maflic en !armes pulvérifé; remuez bien le
tour, jofqu'a ce qu'il Coit foodu entieremet>t. Pa(fe-¿ alors
toute la mafle a-rravers un linge fin
&
propre, daos
une bouteille qoi ait un cou a1Te'L large; bouche'L-la e–
xaélement poor que le vernis fe cooferve rnieux.
]e
crois qn'apres avoir donnr! la compofition do ver–
nis dor, il ell a-propos de dire la maoiere d'appliquer
ce vernis dur fur
lo
planche de cui,•re.
La planche ayon t été forgée, palie
&
luflrée com–
me Je l'ai dir ci-deffu<,
i1
faut encare prendre !Oin d'ó–
ter de fa furface la moindre impreffion gralle qui poor–
roir
s'y
rencontrer; pour cela vous la frouercz avec u–
ne mie de pain, un linge fec, ou bien avoc un peu de
blanc d'Eipagne mis en poudre ,
&
un morceao de
peau; vous aurez foin fur-tour de ne pas paffer les doigti
&
la main fur le poli du cuivre, lorfque- vous ferez au
moment d'appliquer le vernis. Pour l'appliqoer fur la
planche, vous l'expoferez fur un réchsod dans Jeque(
il y ait un feo médiocre; lorfque le cuiv re fera un peu
échaufré, vous le rerirerez;
&
trempant alors dans le
vafe ou vous confervez votre vernis, une petite pi u–
me, un petit
b~ton,
ou une paille, vvus poferez du
vernis fur la planche en affe'L d'endroits, poor que vous
puifliez enfuite l'étendre par-tour
&
l'en couvrir; au re-
1\e il taut remarquer que la
fa~ou
aocienne donr Bof–
fe fait mention pour étendre ce vernis,
a
u moyen de
1•
paume de la main' efr fu jet
a
incon vénienr' foit
a
cauCe de la tranlpirarion de la main, foit paree qo'il
e(\
dif!icile de l'étendre avec une grande égaliré. Je croi
•done qu'il vaor mieux (
&
)'en parle par expérience )
fe fervir de tampons faits avec de petits morceaux de
tatfetas neufs, daos lefquels on renferrne un marceau
de cotan qui foit ncuf auffi. Lorfqu'ou s'el\
m~ni
de
quelqnes tampons proportionnés
a
la grandeor de la
planche qu'on vcor vernir, on frappe doucemem fur
les endroits de la planche ou l'on a mis du
''erni>;
on
l'<tend ainli par-totll avec égalitr!;
&
l'on doit fur-tout
prendre garde qu'il
n'y
en ait une trop grande épaif–
feor, porce qn'il feroit plus dit!icile de le faire coire ,
&
de graver enfuite. Ce vernis, qui efl fort tranfpa–
rcnt, pourroit aifément mettre daos l'erreur ceux qoi
s'eo ferviroient fans le connoitre: il ne faur done pas
s'atteodre
á
voir facilement ti le vernis a la jufle épaif–
feuF qui lui convietll; mais ¡'avertis que lorfqo'il fem–
blera. qu'il n'y en a point do tour, pour ain
ti
dire,
il
y en au<a encare alfez . Je
me
fuis ferv i avec fucccs
d'un moyen pour \'unir parfairement : le voici . j'ai
coopé des morceaox de pnpier blaoc fin
&
lilfe , :\-peu–
prcs de la grondeur de la planche;
&
les palfanr nvec
la paume de la maio legeremen t fur la planche oti J'a–
vois étondu le vernis
a
1'
aide des rampon< dont ¡'ai
parlé, ¡e fuis parveno ainti
a
rendre ma couche de ver–
nis égalc ,
<'1<
auffi
pen
épaiffe qu'on peut le deiirer.
Ceue opératinn faite, il faot dooner a
u
verni< par le
moyen du 1'eu le degré de cooliflance, qui lui fair don–
ncr te r.orn de
vtrniJ d'or;
mais auparavnot
il
faor le
noirCif, pour qu'il foit plus facilc d'appercevoir les
D
tl
d d d
2
tra;tS