GRA
1arge do pioceao daos les lointains
&
daos les fonds .
L 'art de l'imitation , daos la Peintore comme daos
la
Gra1mre
exige qo"on ne fe
livre
a
l'exaélitode des
décails qde fort a-propos; c'ell de· la que nalt l'enfel!'–
ble, l'unité,
&
l'ett"et des oovrage_s . Un objet travali–
Jé avec foiu, dout cauces les partJes font rendoes avec
exaélitode
&
recherche, ell capable, ayec
le
pi\Js grand
mérite d'exécotion, de gater
&
de détroire l'ef!et d'one
compoC!tion. Savoir fopprimer avec difcernement en
Peiotore,
&
palfer a·propos foos filence daos l'art d'é–
crire, font les moyens d'arriver
¡,
la perfeétion
a
la–
qoelle' doivent tendre ces différens ans.
C'ell daos le payfage, comme je
l'ai déja indiqué ,
que l'on peut fe permeme une plus grande
_lib~né
daos
les diflcrens cra1•aux des hachures. L e crava1l l1bre, va–
rié, les hachures tremblantes, interrompoes, redoublées
&
confondoes
donneo t
a
ce genre de
gra'IJtlrt
UD
eflet
piquanr, qui pl
1
ait extrCmemcnt au:<
coo~~itfeurs,
aux ar·
rifles
&
fooven t aox amateors, fans qo 1ls en approfon–
dilfen'c trap la raifon. 11 en réfolte qu'on abofe tres·fou–
"eot de ceue fa¡;on de travailler, qui n'exige, pour ainfi
dice, aocone regle,
&
qoi met ainfi fort
a
Ion aife ce–
luí qoi s'y lil•re . L'illofion qu'on fe
fait,
&
le pré–
rexce qu'of!"re
a
l'ignorance
&
a
la pareae le mot de
godt ,
pris daos un fens fon éloigné de celoi qu'il doit
av oir , prodoifent des payíagcs ou les arbres, les fabri–
ques, le ciel
&
les terreins fonr d'un travail
fi brot
&
ft
égratigné, qo'on ne fent aucun plan, aucune forme,
&
aucon elfe t. Si cene maniere qu'on ofe
ap~eller
gra–
ver de
gor~t
&
avec efprit,
continue
a
fe
répan dre ,
elle achevera de corrompre ceue partie de
1'
arr de la
Gravure.
JI efl une liberté que l'eíprit
&
le goOt vé–
ritables peovent infpirer , mais qui a tofiJoors poor bo t
de faire íentir ao ípeétateur oo la forme des objets qu'
on grave, oo
leur ef!ct de clair obfcur, ou
le cara·
élere principal qoi les diningoe. L or[qu'un graveo r n'ell
aifetté dan; fon rravail d'aucun de ces obj<ts,
&
qu"il
1Je met pas fon 3rt
a
les
faire palfer daos
l'efprit de
ceux qoi voye ot fes ouvrages, il en
impofe
inJufie–
m ent ;
&
ce chorlataniíme dont il colore fon peu de
talent , doit etre puni par une jufle évaluatiOtl de
fes
ouvrages.
J e o'entrerai pas daos un plus grand détail de princi·
pes pour la
gravure
a
l'eau·forte. L es príncipes du def–
fein auxqoels on peot recourir au
mot
DEs sEr
N,
&
une grande parrie de ceux de
la
Peint~re
qui fon; di–
firibués dans les
anides
qui
leur
convJeno~nr,
do1vent
fervir de fuppl ément
3
celui· ci .
]e
vais reprendre
le
méchanifine de la
gravure
a
1
'eao·forte .
Les pointes dom on
fe
íert
&
done j'ai donné
le
détail , peovent c?tre de deux Cortes, oo
coopante.~,
?"
émouflées. Celles qu i font coupames font partlculle–
rement dell inées 3 graver au \'eruis dur,
paree
que ce
-vemis
1
refi fleroit trop aux pointes qoi ne coupent pas.
Lorfqo' on grave
íor
le veruis moo, on pcot fe
Í<r–
vir des unes
&
des aotres. L' inconvénient des poiu–
tes COU,P30ieS efl de faire queiqoefois CeS touches du–
res , paree que
la poime qoi va en groffi lfant dcpois
le poim qui la ter mine , ouvre le colvre d' aotant plus
"qu 'elle s' y enfonce davantage; ce qu i produ t des tail–
les crop ooíres, fi elles ne font pas aacompagnées par
d'aotres tailles.
On
doit en général avoir gran1 foin
dan l la
Gravure,
d'éviter
&
daos les tooches
&
dans
tomes Io n es de travaux, une certaine maigreor
&
fé–
cherelfe , qae la tine!Te des outils dont on fe fert doit
occafillnner . ]e erais que
les planches qui n'on t qo'
une méd iocre éteodoe' peovent etre gravées avec efprit
&
a
l'aide des pointes coopantes ; qu'en général on doit
méler les pointes des deox efpcces,
&
que le jolle em–
ploi qu'on en fera répandra beaucoup de gofi t íor les oo·
vrages aoxquels on les aura employées . L 'échope ell
une pointe coopan te qoi, comme Je l'ai dir, a une e–
fpcce de bifeao
[ur
un des c6tés de fon el trémité ,
comme vous le verrez a la
Planche l . de la gravure
en taille-dottce.
Il en réfol tc que vous poove"Z. regar–
der l'échope comme une plome :\ écrrre, done
1'
ova–
le
ABe D
feroit l'ouverture,
&
la partie proche le
e
fero it le bout qoi. écrit . La maniere de
tenir
l'é–
chope cfl aoffi
a.
peu- pri:s femblable
a
celle done on
tient la plome •
a
la reíerve qo' au
Iieu que la
tail–
le, ou l' oo venore de la plume , ell
tOUrné~
vers
le
creux de la maio ,
&
que !'ovale ou la face de l'écho-
1'e efl d'ordinaire tooruée vers le pooce, comme la
fi–
gure
le montre: ce n'efl pas que l'on ne la puilfe rour–
"tler
&
manier d'un autre fens ; mais la premiere ma·
nicre peot mériter la préférence, paree qu'elle efi peut–
etre la plus commodc,
&
r;¡u'on a bien plus de force
GRA
pour appuyer. C'ell en s'elfayan t
&
en
s'exer~ant,
que
J'oo concevra facilemeut le moyen
d~
faire avec l'écho–
pe de> llaits gros
&
profonds .
La
figure
ABe D
repréfente la face ou !'ovale de
l'échope: or
fi
l'on ¡.oovoit enfoncer le bour de ce e
ootil daos. le cuiv re JUfqo'il
la
ligne
D B
,
qoi ell le
point ou !'ovale efl
le plus large, on feroit un trait dont
la
largeur ícroit égale
a
la loogueur de
D B,
&
qui
daos le milieo feroit creox ou profond de la longueur
de
O
e.
Si vous n'enfoncez pas vorre échope daos le
cuivre jofqo'aux points que j'ai déligoés , vous pourre?.
faire un
trait, te! que le repréíente la figure marquée
par
les lettres
b,
o ,
d,
e.
Vous voyn par ses deux exemples, qu'en appuyant
fott peu, le trait fera moins profond,
&
coníéquem–
ment plus large, comme font les traits marqués daos
la
figure
aox !cures
r
1J
s
,
ou vous VOfC"Z. qu' il f•ot
commencer legerement par r, qu'il fau t appoyer de plus
en plus jofqu'a
n,
en fin qo'ayant rendu la main plus le–
gere jofqu'a
J,
VOUS fere'l.
UO
trait pareii
a
r
n
J.
!1
faot remarquer que poor que h fi gure foit plus intel–
ligible, on a dcffiné l'échope beaucoup plus grolfe qu'
elle ne doit etre en ef!et.
Lorfque l'on veut rendre le commencement
&
la fin
des hachures plus déliés ,
il
faot avec une pointe re–
"preodre l'extrémité de ces hachores , en appoyam un
pcu
a
l'enJroit ou l'on reprend '
&
en fotl levaot dou–
cement la main jufqo'a J'endroit ou la hachare doit fe
perdre. Vous remarquere"Z. qu'en toornant
la planche
fuivant le fens dans leqoel on veo e travailler, on ren–
dra cette mancruvre plus tacile. Ces r6rnarqoes fur l'é–
chope fora eatiffement tirées de l'ouvrage que J'ai cité.
J'ai fait l'épreuve des pratiques qo'elles comiennent;
&
je penfe, ainfi que Bolfe, qu'on peuc·en acquérant l'u–
fage de ceue efpece de pointe, en
tirer un trh ·graod
partí pour la variéré des tra!ts; puiíqu'en fe fervant de
cet outil
p~r
le cóté tranchant , on fera des traits
d'oo~
finelle extreme ,
&
que
le moindre mouvem<rrt des
doigts donnera
a
ces
traits une largeur plus
00
moins
grande: mais
je prévieodrai en méme tems qo"il fau t
de l'adrelfe
de I'auentioo,
&
beaocoop d'hob'tode pour
y habituer ;otieremeot la main: aulfi y a·t-il peu d'ar–
rilles qui s'en fervent oniquemerrr. La maniere de gou–
verner l'échope fervira aifément pour le maniement de la
pointe; ain fi
je n'infi flerai point lá·delfus. Ji faot avoir
l'auenr ion de
tenir en général les pointes
&
les écho–
pes le
plus a-plomb qo'il efl pollible.
&
de les palfer
fouveor íor la pierre
a
aiguifer' pour que leurs inégali–
tés ne aoifent pas a la propreté du travail . 11 cll en–
ca re néceiTaire de nettoyer votre vemis,
&
de. n'y laif–
fer aucune rnalpropreté: vous vous fervircz pour cela
ou des barbes d'one plome, ou d'un linge tres· fin, ou
d'une petite broae douce qui fera faite expri:s.
11 ell
tems de palfer aox préparatifs nécelfaires , a·
vant de livrer la planche
a
l'eau-forte.
]e
foppofe done
qo'on a tracé fur cette planche, en Ótanr le vernis a•ec
les pointes
&
les échopes , too e ce qoi peut contribuer
a
rendre plus exaaemen t le delfein
00
le tablcau qu'on
a entrepris de gravcr: la planche étaot dans cet érat,
il
fo ot commeocer par un examen qoi
teridra
a
con–
nofrre
fi
le vernis nc fo
trouve pas égratigné daos des
endroits ou il ne doir pas l'étre, foit par l'effet do ha·
fard, foit paree qu'on a fait qoelqoes faux traits. Lorf–
que vous aure"Z. remarqué ces petits défauts, vous pré–
parere"Z. un mélange propre
ii
les coovrir. Ce mélange
fe fait en mettanr do noir de fomée en poodre daos
du vernis de Veni(é ( c'efl celoi don t oo
fe fert pour
vernir les
tableaa-x ) ; vous employere"Z.
ce mélange ,
aprcs loi avoir dooné alfe?. de corps poor qo'il coo–
l're
les
traits que vous voolez faire dil"paroítre, avec
des pinceaux
a
laver
00 •
peindre en mignatore.
11
e(l
une nutre mixtion nécellaire pour en endoire le derrie–
rc de la planche , qoi fans cela feroit expnfé lsns né–
celfité
a
1'
effet corrofif de
1'
eau· force .
En
1·oici
la
compoli tion.
Prenn une écoelle de terre plombée, mcttez·y une
ponion d'huile d'olive, pofe?. ladire écuelle fur le feu.
L oríqoe l'hoile fera bien chaode, J<ttez-y do
loif de
chsndclle: le moyen de (avoir li le mélaoge efi te! qu'
il
doit erre. ell d'en lailfer tomber quelques gouttes
fur un corps froid , te! qu'une planche de cuivre
par
exe mple; fi ces go01tes
fe figent de maniere qu\i!es
foicnt médiocremeot ferm<S , le mélange ell Jolle ·
(¡
elles font trap fermcs
&
calfarues, vous remettrez' de
J'huilc;
fi
ao
contrai~e ~lles
foru
trap molles
&
qu'
elles relleot. prefque lrqu1des , vous 3JOtltere-?. one petite
dofe de grajlfe. Lorfque la miHion ícra au degré coa-
ve·