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\'

GRA

1'argent

&

1~

ccivre; elle fe trouve plus aifément que

l'autre. D 'ailleurs la compoGtion en doit etre détaillée

ailleors; ainfi je ne la donnerai ooint.

Je

remarquerai ici, pour ne poirÍt l'oublier, qu'on peut

fe fcrvir pour faire mordrc les planches gravées nu ver–

uis mou, de l'eau-fone dom j'ai donné la compoG–

tion,

&

qui cfl faite avec le l'inaigre, le fe! ammo–

niac,

&

le verdet ; elle ménage davnntage le vernis,

&

on la gouverne plus aifément: mais l'eau-forte de dé·

pan ne pcut fe.rvir pour les planches veroics au vernis

dur; elle fait éclater ce vernis,

&

détruit ainfi en un

m oment l'ouvrage de pluGeurs jOurs

&

quelqucfois de

plufieurs mois.

Venons au vcrnis mou

&

3

1' eau·forre de départ.

11

faut prendre de la cire molle, rooge oo verte,

qui devienne

flexible en l'échaofiant un peo, comme

celle don(

fe

fervent les fculpteurs pour modelcr. Vous

en formerez en le paitriffant

&

1'

étendant un rebord

autour de votre planche. Ce rebord n'a pas befoio d' c–

tre plus haut que cinq ou fiK ligncs an plus; mais

il

fsut

qu'il foil tellement appliqué

a

la planche de coivre, q u'

elle puitfe par fon moyen, contenir l'eau done on doit

Ja couvrir

a

h

haute

nr de

deoK ou

trois

lignes. La

planche ainli préparée,

vo.us

la placerez horifontalement

Jur une tabte qoi [oit

de ni

veau, comme on le voir

:l

la

fig.

f.

de

la l. Plancbe de la gravt<re en taille–

douce.

Alors vous preodrez l'eau-forte dont J'ai parlé,

vous

y

melere'l. moitié d'eau commone'

&

vou s la ver–

fere'l. fur la planche; t·ous obferverez. fnn effet qui fe

rend fenfible par le bouillonnement qui efl ex cité par–

tout ou elle croufe le cuivre: le rel1 e de

l'opération

fe rapporte 3 celle que J'ai .décrite poor l'eau-forte

a

eouler, e' en. 3-dirc, que lorfque vous jogn que les

Jointains

&

les traits qoi doivent étre foib1es, foot affez

mO'rdus, vous verfez 1' eao·forte, vous lavez bien

la

planche avec de l'eau commun e , vous la laiCfez fecher,

vous couvre'l. ce que t•ous ¡ugez qoi doit ctre couvert

avec le vernis de peintre

&

k noir de fumée , aprcs

quoi vous y reme11e1.

l'eao -forte,

&c.

VoilA les m anieres connues de gravera l'eau-forte;

e' en SUX Srtines

ii

les éprouver IOUtes,

&

for·rOOI

a

ne jamais opérer fans fairc des obforvations: c'efl ain!i

qu'ils poorront découvrir des pratiqoes ou plus com·

modes, oo plus fu res, ou plus convenables

a

leor gé–

ni'e

&

a

leor goút.

11

y a, je crois, une infinité de re–

cherches

a

faire fur Colle partie, don! j'efpere dooner

un jour les détails' lorfqoe je m'en ferai aauré par des

expérknces

réitéré~s.

]e me con tente ao¡ourd'hui d'offrir

aox artifles la machine dout j'ai donné le détail, com–

me un moyen ftlr d'éviter les inconvéniens que l'eau·

forre a poor ceux qui s'en approchent. La conforvation

des hommes doit toOJoors

~tre

l'ob¡et principal de ceox

qui dans )es ans cherchent 3 étendre leors découvertes.

Je vais maimenant emprunter de t'ouvrage que J'ai

c ité au commencemem de cet article, la plus grande

partie de ce qui regarde la

gravure

au borin.

De

la gra<'tJre

at<

burin.

Le D etTein ell rOiiJOOrs la

baf'e

fur laquelle

011

doit appuyer totrt<S les opérations

(le

la

GravtJre;

011

ne peut done trop recol)'lmander

aux Graveurs, foit

a

l'eao-forre foit au burin, de s'e·

xerc~r

contiouellemenr 3 deffiner; ils doivent fur·toot

s'appliqoet 3 deffiner long-terns des tétes, de< piés,

&

des mains d'apd: s nature'

&

peur etre aom foo venr

d'aprcs les detfeins des artifie• qui

0111

bien deffiné ces

enrémités. Aogu!lin Carrache

&

V illamene !ont des

exemples

a

fui vre pour cette partie du Deffein, daos la–

que! le ils

0111

parfaitcmenr réuffi .

U n

graveor q01 aura

les ouvrages de ces

nrtifl.es

fou s les yeux.

&

qui fera

de eontinuelles étud

e , fe t

rouvera en état de corri–

¡¡er les deffeios peu correas d'aprcs lefquels il efl quel–

quefois obligé de graver;

&

peot-erre meme d'ajoliter

quelqoefois

3

des tableaux d'ailleurs fort e(limables, uoe

cué!itude dans

les détails, que les peintres habites fe

croyent mal-a·propos en droit de négliger.

]e

oe pré·

tens pas pour cela inlinuer aux

Grav~urs

d< fe donner

une liberté q;;i feroit con<lamnable . L e graveor efl pour

]es peiarres dont il

imite les tableaux, ce que le tradu–

éleur

e~

poor les auteurs donr il

interprete

les oo•·ra–

¡;es , ils doivent

1'

un

&

1' autre coo ferver le caraé!e·

re de !'original,

&

fe dépouiller de cdoi qu'ils

t_>!H;

ils

doivent étrc des protée<: on ne lit une traduébnn,

&

]'un ne confulte pour l'ord inaire ooe

grau"re,

que poor

connoitre les

a~leurs

originau x.

,

.

11

efl néceaarre que les Graveurs fachent 1 Archue–

élure

&

la Perfp«'live, par les raifons que j'ai données

ci-deffos; en effet il arrive quelquefois qu'un deffein ne

faic

qu'ir¡~iqqer

d'one maniere indéciíe les différens or-

'Tome

(?Jl.

GRA

77I

nemeos

de

1' Archireélure, ou

les effets de la Perfpe–

élive. Si le graveor ignore les regles qoi doh•ent dé–

terminer les

otfets,

&

les proportions qui a(foJettiffent

les oroemeas

&

les marbres de I'Architeé!ure, il •Joíl–

lera

a

la négligence

&

aox défao ts du D efTcin, ou cum–

mema des errenrs effentielles, faute de pou voir tire ce

qu'un peintre aura indiqué.

Le cuivre rouge efl auffi celoi qu'on choifit poor gra·

ver au burin; il

faut qu'il ait les

m~

mes qua lité> pour

~tre

propre

a

C<IIC

forte de

gravure

que pour Cervir

a

la

grt,.ure

a

i'eao-forte; il faut aoffi qu'il foit préparé

de méme ,

&

fur·tout qu' il foit parfaitcmcnt propre,

un1,

&

lirre.

L es ootils qu'on nomme

bt~rinJ,

fe font de l'acier

le plus por

&

le meilleur; celui d' A lltmagne a 1uCqu'

ici la réputation d'étre préférable

á

ront aotre. L 'acier,

pour étre bon , doit avoir un grain

fi

o

&

de eouleur

de cendre.

11

efl ea entiel que l'ouvrier qui fnrce

les

burins connoi!I'e birn

l'art de tremper l'acier. La for–

me du borin efl tepréCenrée

a

la

Planche l . de la Gra-·

""'"

etr

taill.

·dor.ct

.

On y

a

repcéf'eme les eCpeces

principa les des

burins

, tels que le

burin qoarré

lenre ,

A,

&

le burin

lofange lettre

B

.

On approc he oo on

s'éloigne plus

00

moins de ces

deo~

form es, !uivant

le plan de tra•·ail qu'on s'etl formé: on les fart aum

plus coum ou plus

longs, fuivant fon gout oo la fa–

cilité qo'on

y

trouve, ou le gen re d'o<>vrage qu'on gra–

t•e. Le borin le plus commorle en général

&

d'un plus

fréquent ofage, efl celui qui n'etl ni trop long ni trop

conrt, dont la forme efl entre le lofange

&

le qoarré,

qoi ell

alfe~

délié par

le bout, mais enCone que cene

tinetfe ne vienne pas de trop loin pour qu'il conl'erve

do corps

&

de la force; car

il

caCfe ou plie s'il e!l dé–

lié dans too te fa longueur, ou aigoifé

trop également .

11

faot obfervér que le gravenr doit gvoir le plus grand

foin que fon burin foit toíljours parfaitement

ai~uifé,

&

qo'il n'ait jamais la pointe émoo!Tée, s'il veut que

fa

gravure

foil nene

&

que fon oovrage

foit propre .

rai dit que le

burins étoient ordinairemeo t ou lo–

fanges ou qoarré;;

les premiers font propres

a

,faire un

trait profond 3 proportion de leur largeur: le borro quar–

ré fait un trait large q u'on approfondit qoelqucfois avec

le borin lofange.

Le bario a quatre cótés; il o'efl néceaaire d'aiguifer

que les deux dont la

réunion forme la pointe de l'ou·

til.

f/oye~ 1~

figure mart¡Tié

e:

e!le vous indique

a

b

&

be.

Ce font les dcux cótés qu'il faut aiguifer: apres

quoi, en applatiffant le boot par un plan incliné, on for·.

me la poiote

b

qui efl deflinée

i\

pénétrer le cuiV'Ie

&

3 oovrir la route du burill. C'e!l for une pierre

a

l'huile

bien choifie que fe fait l'opération d'aiguifer 1e burin de

la maniere quien mnrq uée

fig.

D, PI

J.

On y appliqoe

comme vous le pouvez voir, un des córés du buriu daos

toote fa

longueur: on tient ce c(lté ferme

&

bien

a

pla¡ fur la pierre qui efl humeélée d'hoile, en nppuyant

le fecond

&

le troifieme doigt' qoi

(ervent

a

conte–

oir te burin poor qo'il ne fe Cépare point de la pierre:

oo glitle alors le bario le long de la pierre,

&

ou le

ratnene autont de fois qo'il en néceiTaire pour que

le

cóté foir bien

&

bien également aiguilé; on en fait au–

tant pour l'aotre cóté,

1ufqu'~

ce que l'ar¿te co mmu–

ne

a

ces deox có.é' foit bi"n vive

&

bien afli lée: eo–

fuite on travaille

a

former la face, comme vous te vo–

yez auffi repréfenté

fig.

r .

de la méme P lanche .

Jt faot

de l'adrtffe

&

de l'habitude poor par venir

a

aiguifer un

borin , de maniere que ces trois faces

foient parfaite–

ment liffes

&

platcs; ce qui en nécetlafre cependatH

a

la pcrfeélion de l'omil.

]e

n'ai point parlé de la monture du burin, elle eft

ligurée,

&

cela fuffit; elle fe fait du bnis le plus ct>m–

mun; oo la tient plus loogue ou plus counc en raifon

de la facilité qo'on y trouve; mais vous obferverez feu –

lemen t daos

In

fig.

F

de la meme Planche,

que

!'?o

des cótés du manche efl applati; ce qoi en néceflarre

pou r pouvoir mettre !e borin

a

plat for

la

planche,

&

poor que par ce moyeu la pointe do burin qui s'en·

gageroit trop daos

le coivre en Jevant le manche do

burin, ne cafTe pas

ti

foovent.

Examine¿ la

fig. G,

poor

y

apprendre la.

fa~on

de

tenir le burin: vous remarquerez daos cene figure, que

le bout du manche qui efl 3 moitié arrondi , doit

~tre

appuyé dans le creuK de votre main; en(orte que ce

(oit 1' os do bras qui tui donne une impulfioo dir<éte.

Vous obferverez aoffi, par la maniere doot k s doigts

foot arrangés, qu'il ne doit s' en

trnuver aocan entre

le bnrin

&

la planche, lorfqu'on applique le burin for

]e cuivre pour travailler: cela el\ nécetTaire par la

me-

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