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GRA

de obfervalion ell, qu'il faur évirer que ces railles dont

vous vous fave'l.,

&

qui vonr fe rerminer au contour

des memJ>res nuds, ou des autres corps qui f:

tou–

chent, tombenr

á

angl<s droirs fur ces conrou rs; mais

il fau t que ces hacbures fe perdent avec eux d'une ma–

niere inftnfible

&

douce. En général, les hachures des

draperies doivenr former des traits ondoyans,

&

évirer

d'erre roides

&

genées ; elles doivenr

s'

unir par

les

moyens doot j 'ai parlé, de maniere que daos

1'

ou vrn–

ge les Objets fe détacheot priocipalement par l'effet des

ombres

&

des jours .

Les clairs

&

les demi-reintes exigen! dans la

Gra1Ju·

rr,

ainíi que dans le DeOein, une propreté de travail

eXlr~ me :

on aura done foio de varier les pointes ,

&

de fe fervir dans cene occafioo de celles qui font plus

fi nes. Les ombres qui demandent

á

etre folides,

&

qui

repréfentcnt

1'

etfet de la privarían de la lumiere, ad–

meHent un travail fer rne,

& ,

pour ain fi dire, plus rem–

pli d'accidens

&

d'inégalités; mais les demi-teiotes

&

les reBets qui participeot de la lumiere, doiveot erre e–

:x~cutés

avec uoe attention d' autant plus grande, que

lorfque les obj ets foot clairs, on doit mieu x en diflin–

guer les formes

&

les détails . Sur les grandes lumie·

res les travaux ne penvent erre on trap ménagés, ou

faits avec trop de legereté,

&

avec cette propreté qui

llane l'ceil • Les railles doiv ent erre écartées

les unes

des autres;

&

fi

l'oo

ª

deOeio de terminer l'ouvrage

a

la

poinre, c'ell alors que le

travail de cet outil doit

tendre

a

imirer la neUeté du burin . Pour les planches

qu'on deaine

a

ótre rewuc)lées au burin, il faut y re–

ferver le travnil dont je vieas de parler; paree qu' on

ea plus ma1tre de donner avcc le burio ce degré juae

de

nettet~

qui doir faire valoir l'ouvrage. L es Iinges

&

les éroffcs fines doivent fe préparer a une

feule

taille

propre ; il faut laiffer au burin

a

les

terrniner par des

fecondes tailles Iegeres

&

mifes a-propos . Puifqu'il e!l:

que{liou de cette propreté qu'on doit chercher, fans la

pouffer trop loio, je vais me permettre quelques refle–

xions qui vicnnent a-propos.

11

en doit étre de I'art de la

Grmmr•,

comme de

tous les aurrcs Atts . L es principes généraux que

les

réBexions ont

é t~blis

,

~mbralfent

un art en général :

ces príncipes fe renraignent enfuite ,

&

fe

foílrnettent

a

des exceptions

&

a

des modifi carions qu' exigent les

différens genres de produél:ions de

1'

arr qui les

a

ado–

ptés: il fer

ir

done ioJuile de vouloir que daos la

Gra–

'lmr•

tous les ouvrages fo!feat fo6m is indifpenfablemeot

aux príncipes que je vieus de dooner . Parcourons le–

gerement les clalfes principales des ouvrages de cara–

él:eres différens, au)quels la

Gravure

s'employc . Son

ufage le plt1s commun

&

le plus relatif

a

la Peinture

y

e!l de mttltiplier les idées de compolition des tableau><

des bons artiflcs,

&

les cffets du clair- obfcur de ces

compo6tions.

11

y a des

tableaus de ditférens genres;

par conféquent

il

doit y avoir diff'< rens geures de

Gra–

vurc

pour les imirer. L 'biaoire

ea

l'objet principal de

la Pdnture; on peut exiger , pou r qu' elle foit traitée

parfaitemen t par un peiotre, que toutcs les parties de

fon art y concoureot; que

le beau fini foit uní

:\ la

graodeur d<i fairc ,

a

la perfeéHon de 1' etfet,

&

a

la

juflelfe de l'expreffion : un tableau de cene efpece, s'íl

~

en

n,

pour erre gravé parfaitement' doit erre rendu

dans

1

'ellampe par toures

les parties de

la

Gra1Jr<r•

.

Le burin le plus fier , le plus propre , le plus varié,

le plu

favan t , fera

a

peine fuffifant pour imiter parfui–

ternenr le tableau door Je parle. Le travnil

de

1'

eau–

forre donneroit trap au hafard,

&

je

crois qu'elle nui–

roit

a

la beaoté de l'exécurion . Si un

tablcnu moins

parfait offroit une cornpofition pleioe de feo, d'expref–

lion.

&

en meme tems un fa ire molns terminé,

&

un

accord rnoios exaél: , je crois que le graveur qui e rn–

ployeroit l'eau-forte pour rendre le feu de

1'

expreffioo

qoi domine daos l'ouvrage,

&

qui retouchan t au burin

aJoO teroit

a

fon ouvrage le degré d'harmonie que con–

tic nt fon original , rernpliroit les vOes de la

Gravtlrt.

Enfin

un

tablean doot

le m

élite confifleroit plus dans

le benn faire

&

dans l

'h.ar

rnouie, que daos l'expreffion

&

la force , doit rece

voir

en

Gravure

lo plu

grande

parrie de

la

véritt de foo

imitarían , d' un botín bien

conduit,

&

donr le beau rravail répoudra au précteux

m<chanifme du pinceau

&

3

la fonte de< couleurs .

Le portra;t ell uo fecood genre de.

G;a1Jurr,

d'uo

uf.1ge ouffi grand

&

peut-etre plus mulrrplté eocore que

le prernier. Ce genre de

Gravure

doit fuivre 3-peu–

pri-s les

m~mes

regles que Je vieos d'établir. Le s ta–

bleaox d'apres lefquels on grave les portraits, doiv cot

iofpirer au graveur habilo le méchnnifme, dont il doit

GRA

767

(e

fervir ' a-moins que par une applicatioo diff'érenre des

moyens qu'il employe, il ne les proporrioone en qud–

qoe Corte

á

l'état, au fexe ,

il

l'áge

&

:l

la figure des

perfoonages dont il traofmet la relfernblaoce . L a jeu–

nellc

&

les graces du fexe demanden! une propreté de

travnil

&

une douceur daos l'arraogement des

tailles

qui lied moiqs

a

la vieil lelfe ou au caraél:ere au!lere

d'u~

guerrier. Cette réfiexion m'n fouveot frappé, lorfqu'ad–

mirant les précieux ouvrages des Drevcrs

&

des Ede–

links, j'ai v6. un

m~giflr~t

ágé , ou un goerrier , doot

la

repréfentatron m offrort quelque chofe d' etférnioé

que j'ai cru étre

l'eff<t

d'une trap grand oniforrtlité

d~

tr~vail

,

&

de ce qu'on appelle

un trop beat< burin

.

Au refle je ne prérends pas que cene

réfiexion foit

prife

á

la rigueur,

&

Je In foilmets a ceux des ani!l:es

qui auront affe'l. exercoó leur art

&

alTe'l. reflécbi , pour

la modifier comme elle doit l'étre.

Le pay fage , fous le no

m

duque! je cornprendrai ,

pour oe pas étre trop long, tous les autres genres pnrticu–

liers, peut fe

livr<r

a

plus de· liberté,

&

par confé–

quent l'eau-forre y peu t

~tre

employée avec fucces ,

mais toitjours avec un rapport julle au caraélere du ta·

blcau qu'oo grave, ou

á

la nature des ob¡ets qu'on

repréfente .

]e

n'ai en vúe daos tour ce que ¡e dis ici,

que les ouvrages de

Grav~<re

auxquels on cherche

a

dooner un

julle degré de perfeél:ioo; car pour les

gra·

vttru

qui font l'oo vrage des Peintrcs, il feroit inJoae

de leur

ti

ser aucune regle, ce font des déla!femens pour

eux;

& 13

pointe en s'égaraot méme entre leurs mains,

porte roujours l'empreinte do génie des anilles qui la

fom obéir

a

Icor caprice. Je palfe auffi

fou¡

filence

les

gra1Jt<reJ

multipliées des amateurs; ce foot des amu–

femens qui

ferveot

ii

les

inflruire: il en efl peu qui

puilfent afpirer a un degré de perfet'tioo ' pour lequel

u

o travail affidu, conflant

&

fu ivi peodant un graod

nombre d'années ,

ell

a

pdoe fuffifant.

Je rev ieos aux préceptes de Barre, dont

je

donne

l'extrait raifon né, lndépendamment des hachares fim–

ples, de celles qui

fe croifent , feit

e

o formaot de¡

quacrés, foit en for manr des lofanges ,

il

y a encore

une forre de travail dont on fe fen daos ditféreo tes oc–

cafioos. Ce trnvail fe fai r en forrnaot des poinr• fépa–

rés les

UDS

des nutres

1

&

Cé.S

J'OÍO tS peuvenr etre

011

totalemeot roods, ou ronds par un cóté,

&

un pe u

a–

Ioogés par l'autre; ils pcuvent etre longs, droits , ou

tremblotés. L 'ufage e!l de fe fervir

de

poiots rond<

i

I'eau forre,

&

on les employe pour donoer aut chairs

un carsélere délicar qui falle na1 rre une idée des po–

res

&

du tiffu de la peau. Ce travail, ainó que cem:

donr j'ai dé¡

a

parlé,

ea

fubordooné au gout

&

aux ré–

!lexioos du groveur. L'ufage exceffif des points, reod

le travail mou

&

peu brillaot ; celui des railles feul es

poor repréCenter des chairs,

e!l

trap auflere ; uo mé-

12oge JUdicieux de ces deux efpeces de uavaux

don·

o

era

a

la

gravtlre

a

l'eau-forte un degré

d'agrém~ot

su·

que! elle peut rendre .

JI

ea oéceffaire d'arraoger avec beaucoop de foio les

points qu'on place avec la poiote; les petits hafards de

l'eau·forte les dérnogeroot alfe'l. . L'ufage ell d'en faire

des rangs daos le feos doot on auroit fait des railles ,

daos l'endroit o

u

on les employe. Ceux du fecood raog

fe placenr de maniere qu'ils fe trouven.t au-deffous ou au–

de!Tus de l'intervslle qui ell entre chacun des premiets;

ils fervent auffi de contiouatioo aux bachures, eo ap–

prochao t des clairs daos lefquels ils

fe perdent, en les

di';llinuant

a

mefure que l'oo approche des grandes lu–

mleres.

]e

reviens encare, avec Borre, aux tailles, comme

au principal objet du travail de la

Gravure.

Un etfet

de la dégradation qu'éprouvent les ohjets daos l'éloi–

goement, ea que les détails de ces objets

s'apper~oi­

venr

moios: c'e(t cette raifon qoi a diélé le précepre

de ferrer les tailles

Y

en

m

eme tems qu'on les rend plus

fines daos les plaos éloignés. Par cene méme raifoo

on détaillera moios ,

3 1

'aide

des

hachures

&

des traits

qtti forment les cOntilurs, les diff'<'rens objets dont on

gra vera la r.epréfeotation lorfqu'il feront ceofés éloigoés

de l'reil.

On

obfervera cette dégradotion par plan,

&

ce foin donnera beaocoop d'effet aux planches: on chao–

gera done de pointe

3

mefure que les objets approche–

ront de

l'horifon; on ferrera les tailles; on détaillera

moins les petites panies,

&

l'on gravera

les grandes

d'uoe fa

~Jan

un peu ind-écife , mais

large, eo ombrant

par malfes, comme on le peut voir daos les ellampe¡

de Gerard Au<lrno, entre nutres daos l'eflampe de Pyr–

thus fauvé, qu'il a gravée d'aprcs le Pouffin,

&

dan¡

laquelh: il

a

rendu d'une maniere excellente la toccho

large