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GRA

traits qu'on forme avec les

inflrumens qui

fervent

3

graver.

Pour noircir le vernis, vous vous fcrvirez de plu·

fieurs bouts de bougic ¡aune que vous atfemblerez, afin

qu'étant allumés, il en réfulte une fumée gratle

&

é–

paitfe. Cela fait, vous anachcrez au bord

de

vocre plan·

che un, dcux, crois ou quatre étaux, fuivant

la gran·

deur de la planche

&

11

difficulté de

la manicr. Ces

étau~

qui pour plus de commodité peuvent avoir des

manches de fer propres

a

lts tenir' vous donneront

la t3cilité d'expofer le cóté

de

la planche que vous a·

ve¿ vernie

~

la fumée des bougies, comme vous ver·

rez

fig.

1.

de

la

PJa,<he

qui. a rapport

a

la

gravur_e

fur wivrt.

Vous aurez anentton de promcner con11·

nuellement ou la plan che ou les bougies, pour que

la

flamme ne fa(Je pas trop d'impreffion fur quelque en–

droit de la planche; ce qui pburroit brOler

le vernis.

11

fau t auffi ne pas trop approcher le vernis de la me–

che, ou méme de

1~

Camme. L'ufage indiqucra le ¡u·

fie

milieu qu'il faut obferver. Le point oii il

faut ar–

rivcr, efl de rendre la planche d'un noir égal

&

exempt

de tranfparence, fans que le vernis foit brOlé dans au–

cun endroit .

Venons au moyen de fécher, de cuire,

&

dareir le

vernis

a

l'aide du fe u.

1

l faut allnmer une quantité de

charbon proportionnée

a

la

grand~ur

de la planche ;

vous furmetez avec ces charbons, dans

Utl

endroit qui

foit fur-cout

3

l'abri de la pooffierc , un brafier dont

l'étcndoe excede de qoelque chofe la planche en toos

feos; \'Ous aurez encare .at tention de mettre fort peu

de charbons dans le milicu, paree que la chaleur fe con–

centrera ane7. '

&

qu' il faut plus

de

tems pour cuire

les bords de la planche: lorfque ces préraJtions feront

prifes' vous expoferez votre planche fur ce bratier '

a

l'aide de deox petits chenets faits expres , oo de deux

étaux, avec lefquels vous la tiendrez fufpendue

~

qoel–

ques pouces du feu . Oo doit comprendre que le cóté

de la planche fur lequel efl appliqué le vernis , n'eft pas

ce luí qui doit étre tourné vers le brafier, il fe trouvera

de1Tus;

&

pour éviter qu'il n'y combe d'atomes de pouf–

fiere, ce qui efl trc>-cffenciel, vous érendrez un linge

qui vous garamira de ces petits accidens. Lorfqu'apres

l'efpace de queique1 minutes, vous verrez votre plan–

che jetter de la fumée , VOUS VOUS

tiendrez prct

a

la

retirer ;

&

pour ne pas rifquer de le faire trop

rard ,

ce qui pourroit arriver fi

l'on attendoit qu'elle ne ren–

dir plus de fumée do

tour, vous éprouvercz en too·

chant le , erni> avec un petit bacon, s'il réliflc ou s'il

cede

a

u pe tic frottement que vous luí ferez éprouver;

s'il s'attache au t:lcon,

&

s'il qui11e le cuivre,

i1

n'efl

pas eocore durci; s'il fait rélillance,

&

s'il ne s'attache

point au b!itoo, vous le retirerez;

&

fi par hafard vous

ave1. cardé un peu trop long-tcms ,

&

que vous crai–

gnic'l. qu 'il ne foit un peo trop cuit, vous arroferez le

derriere de la planche avec de l'eau fraiche; paree que

la chaleur que le cuivre retient affez long-tems aprcs

avoir été féparé du feo , donn"roit ao vernis un trop

grand degré de cuifTon;

il

feroit alors difficile

~

travail–

ler,

&

s'écailkroic.

Je vais

~-préfent

parler du vernis mou; aprcs quo!

je donnerai les moyens de

tranfmettre un deffeiu fur

le vernis,

&

en fu ice de le grava.

Voici dilfércntes compolitions du vernis mou .

CompofitioiJ

d11

verniJ mou {uivant Bo./fe

.

Prenez

une once

&

dem ie de cire viergc bien blanche

&

nettc,

une once de matlic en !armes pur

&

net, une demi-once

de

fpalt calciné ; broyez bien le maflic

&

le fpalt ;

faites fondre au teu votre cire dans un pot de terre bien

plombé

&

verni par-dedans; quand elle Cera entierement

foqdue

&

bien chaude, vous

la

faupoudrerez de ce maflic

peu-ii-peu, afio qu'il fonde

&

qu'il fe mele. Vous re–

muere'l. le cout avec un petit b:lton. En fui te vous fau·

poudrere'l. ce mélange avec le fpalt, comme vous ave7..

fait la circ avec le maflic, en remuant encore le rout

fur

le fcu

jufqu'3 ce que le fpalt foit bien fondu

&

melé avec le refle, c'efl-a-dire environ la moitié d'un

dem i-quart-d'heure ; puis vous l'óterez du feu

&

le Jaif–

fere•¿ refroidir. Ayant enCuite mis de l'eau elaire daos

un plat, vous y vcrfere7. le l'ernis ,

&

vous le pétrirez

avec vos mains dans ceue ea u;

voui

en formerrz ainfi

de perites boules, que vous cnveloppcrez dans du taf–

feras pour fcrvir comme JC

le dirai.

Je p•tfe fous filence les dif!érentes combinaifons qu'on

peut fJire des ingrédiens avcc

lefqutls cecee Corte de

vcrnis peut li: compofer ; vous en trouverel plufieurs

décrites daos le

lrvre de BoJfe, de l'éditioo de t74í·

Voici feulement une

fa~on

de le compofer qui me paroit

GRA

une des meilleures, apres avoir éprou1•é toutes les nu–

tres.

Faites fondre daos un vafe neuf de terre vernie deux:

onces de cire vierge, demi-once de poix noire,

&

demJ–

oncc de pdix de Bourgognc.

ll

faut y a1oürer pell·a-peu

deux onces de i'palt, que l'on aura rédcrt en poudre

tres-fine. LaiOe'Z. cuire le eout 1ufqu'a ce qu'en ayant

fait tomber une goutte fu( une affietc, ceu

e

gouue étant

bien refroidie 'puitfe fe rompre en la pliam rroi> ou qua–

tre fois entre les doigts : alors le vernis efl ann cuic,

il faut le rctirer do feu, le laitfer refroidir un peu, p11is

le verfer daos de l'eau tiede, afin de pouvoir le manrer

f~cilcment,

&

en faire de perites boules que l'on en·

veloppera dans du caffetas neuf pour s'en fervir.

Il

y a quelques obfervations

a

faire' qui fer viront dans

les différens procédés qu'on employera pour la compo–

lition du vernis .

r

0 •

ll

faut prendre garde que le feu ne foit pas trop

violent, de crainte que les

ingrédiens dont on fe fert

ne brOlen t .

2°.

Pendan! qu' on employe le fpalt,

&

méme a–

pres l'avoir employé, il fam remuer le mélange con–

tinuellement avcc une fpatule ou un pctit morccau de

bois.

3Q·

L'eau dans laquelle on verfera la compofition

doit ttre ii-peu-pres du mcme de¡;ré de chaleur que les

drogues qu'on y ver fe.

40.

ll

faut faire enforte que le vernis foic plus dur,

pour s'en fervir eu été , que pour l'employer en hy–

ver. On · parviendra

a

le

rendre plus ferme , en lui

donnant un plus grand degré de cuilTon, ou en met·

tant une plus forre dofe de fpalt, ou un peu de poix–

rélioe.

La maniere d'appliquer ce vcrnis

fur

la planche ,

differe un pcu. de

la m3niere d'appliquer le vernis dur.

J'ai dit

a

la

fin

de

la préparotion que ¡e viens de

donner, que lorfque le vrrnis efl atJe·'· cuit, il faut le

retirer du fe u, le laiffer refroidir un peu, puis le vcr–

fer dans de l'eau tiede, afin de pouvoir le manier facile–

ment

&

en faire de perites boules que l'on enveloppe·

ra dans du taffetas neuf pour s'en fervir. Vous tiendrez

au moyen d'un érau vorre

pl~nche

li1r u11 réc.haud, dans

Jeque! il

y

aura un feu médrocre ; vou > lur donnerez

une chaleur modérée;

&

paiTant alors

le morceau de

tnffetas daos

lequel efl

renferméc la boule de vernis

que vous avez pétric fur la planche en drver< fens ,

la

chaleur fera fondre doucemcnt le vernis, qui fe faifant

JOUr au-travers du taffeta ,

Ce

répandra legerement fur

la furface do cuivre. Lorfque vous eroirtz qu'il y en

a fuffifarnment , vous vous fervire'l. d'un

tampon fait

avec du coton enfermé dans du taffctas ;

&

frappant

doucement daos

toure l'étendue de la planche , vous

porterez par ce moyen le vernis dans

les endroits oii

il

n'y en aura pas ,

&

vous ótcrez ce qo'il y en a de

trop dans les

endroit~

ou il Cera trop abonJant. ll f3ot

avoir une grande attention qu'il n'y a;t pas

trop de

vernis fur les planches,

&

qu'il y foit égalemem répan·

du; le travail de ln pointe en devient plus fin

&

plus

fac ile .

Puur cela, vous retirerez 3-propos vorre planche de

deffus le feu (tandi> que voos vous

fcrvire'Z. du ram–

pon),

&

l'y remettrez s'il efl núcffaire; paree <JUC

fi

le

vernis deviene trop chaud, il brOle

&

fe calcine dans

les endroits oii

il

efl atteint d'une chaleur trap vive :

li,

au contraire,

il

efl trop pe

u

chaud , le tampon que

vous appuyez

legeremeot l'enleve,

&

lai(Je des parties

de la planche

a

décou ver

t.

Lorfqoe cette opération efl faite, vous remettez un

inflant votre planche fur le réchaud;

&

lorfque le vernis

a pris une chaleur égalc qui le rend

luitant par-tour,

vous vous fervez , ainli que pour le vernis dur, des

morceaox de bougie ¡aune ,

ii

la fumée defquels vous

noirciffez vocre planche avec

les attentions qoe

J'

ai

prefcrites; npri:s quoi vous lailfez bien refroidir la plan –

che dans un endroit qui foit 3 l'abri de la pouffiere,

pour vous en fervir comme Je vais le dire.

Voici done la planche qu'on defline

a

la

gravurt,

forgée, polie, yernie, foit

a

u vernis dur,

Coi

e au vernis

mou,

&

noircie; en force qu'elle ne femblc plus un mor–

cea u de cuivre mais une furface noire

&

unie

fur Ja–

quellc il s'agit 'de

crac~r

l.e deffcin qu'on veuc 'graver.

La

fa~on

la plus ordroarre de tranfmettre fur le vernis

les crairs do delfein qu'on doit graver , cfl de frotter

ce deffein pnr-derriere avec de la l3ngnine mife en poo–

drc tres-fine, ou de la mine de plomb . Lorfqu'on a

ainfi rougi ou noirci l'cnvers du deiTein, de moniere

cependant qo'1l n'y ait pas trop de cette poudre done

on