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GRA
.ce fyfleme nc portam fur rico,
&
n'ayant fait aucune
fortune, nous u'en
f~rons
point de memion ici.
MI.
le
Sage , de Geru:ve, a préfenté depuis peu
a
l'académie
<les Sciences un écrit qui comient un fyflcme iogénieux
Jilr ctttc matiere ; mais ce fyfleme n' efl p1s cncore
publié,
&
nous auendrons qu'il le foit pour en faire
memion , afin d: ne point trop furchargcr cet article.
Nous reo• oyons done fur cela au
mot
PE
S A
N–
rE U R.
Avant que de paffer
a
l'explication Newtonienne de
l a
gravitl,
nous ferons une remarque qui ne fera pas
inu<ile. Quand on dit que les corps pefans ou graves
tendent vers le centre de la terrc, on n'emcnd pas ce–
Ja rigoureufemem; car il faudroit en ce cas qu< la ter–
re fO t fphérique ,
&
que les corps pefans fuffent pouf–
fés perpendicolaiccment
a
cene furface. Or il efl prou–
vé que la terre n'efl pas fphériq ue,
&
il n'et1 pas bien
.démontré que la direélion de la pefanreur foit perpen–
.diculaire
a
la furface de la terre; fur quoi
voytZ l'ar·
tic/e F
1
G U R E D
E
LA
TE R R
l! ,
&
la
J
/l. partí
e
.de mes
rc¡herches fur le [j{leme du monde
,
París ,
I
756.
liv. 1/
l .
JI
faut d'ailleurs diflingner deux fortes de
gravité
;
la
graútl
prim itive, non altérée par la force ceutrifu–
ge qui vient de la rotation de la terre
&
des corps qu'
elle entralne :
&
la
gravité
altérée par cette force ; cet–
te
derniere
gravitJ
efl la feule que nous femons ;
&
quand memc la premiere auroit fa direélion au centre
de la terre, la fe conde par une conféquence néceiJaire
ne l'auroit pas . Mais il efl aifé de s'afsOrer que la
gra–
viti
primitive elle· m
eme
n' a pas fa direélion au cen–
tre de la terre
¡
car
6
cela étoit, le rapport des axes
feroit
3.
tr~s-peu·pres
de
f77
a
n8,
te! que
M.
Huy –
ghens l'a trouv é daos cette .hypothHe . Or les obferva–
rions do nnent le rapport des axes de la terre beaucoup
plus grand.
1/oytz l'art.
F
1
G U
R
t!
DE LA T!! R R E •
.Aína il paroit que la
gravité
n'efl pas une force con–
f1 ammen t dirigée vers le centre de la terre,
&
c'efl dé·
j3
une preuve indireéle en fa veur du
fyfl~me
de Ncw–
¡on, qui veut que la pefanteur foit caufée par l'aura–
élion que toutes les parties de la terre exercent fur les
corps pefans; atrraélion dont l'effet doit etre dirigt dif–
féremme nt, fuivant le lieu de la furfacc terreilre ou
)e corps auiré efl placé .
1/oytz
A T T R A
e
T 1o N .
Voici maintenant les pre¡¡ves du fyfleme Newtonien.
PreuveJ de la gra1•itl univerf<lle.
Tout le
mo~~e
convien t que tour
mouvem~m
etl narurellcment reébh–
gne; de forte que les corps, qui d&n> .Icor m ou vement
décrivent des lignes courbcs , y do1vem dtre forcés
par quelque puiffance qui agit fur eux continuellemenr .
n·ou il s'enfuit que les planetes faifant Jeurs révo–
lutions daos des orbites curvilignes, il y
a
qudque
puil~
fan ce dont l'aélion coutinuelle
&
contlante les empe–
che de ft déplacer de leur o rbite,
&
de décrire des li–
gnes droites.
D'ailleurs les Mathémaricieus prouvent que tous les
corps qui dans lcurs mouvemens décrivent quelque li–
gne coucbe fur un plan,
&
qui par des rayons tirés
vers un certain poiot, décrivent autour de ce poim des
¡¡.ires proportionnelles au tems, font pouffés par quelque
puilfance qui tend vers co
m
eme point ;
voyez
F
o R–
e
E
e
E
N
T R AL
E .
11
cfl démontré auffi par les ob–
fervat ions que les planetes premieres tournant auto ur da
foleil,
&
les planetes fecondaires appellées
fatellitu
,
tournan t autour des premieres, décrivcnt des aires
pw·
portionnelles
a
u tems ;
voyez
Lo 1
D
E
K
E
p
LE R .
Par confi!quent la puilfance qui les retient daos Jeur or–
bite , a fa direélion vers les centres do foleil
&
des
planetes. E ,,fin
i1
efl prouvé que
a
plutieurs corps dé–
crivenr au toor d'an m eme point des ccrcles concentri–
qucs,
&
que les quarrés de leurs tems périodiques foien t
commc les cabes d:s ditlances do centre comrnon les
forccs centripetes des corps qui fe meuvent feront' ré–
c ;proquement comme les quarrés des diflances .
Voyez
F
oRe
E
e
E
NT R AL E. O r !OUS les Aflronomcs
CO•l–
v;ennent que cette analogie a lieu par rapport
a
toutes
les pi2Qetes: d'ou il s'enfuit que les forces cemripetes
de wutes les planetes, font réciproquemeot comm<: les
quatró des dillances ou elles fotH des ceotres de leurs
orbite< .
1/oy<>:. l'rmicle
PLAN
E
TE,
&
l'arti<le
L
Q
1
D•
KEPLE R.
De tout ce qu'on vient de dire, il s'eofuit que les
planetes font
retent,~es
daos leurs orbires par une puif–
fance qui agit continuellement fur elles: que ceue puif–
faocc a fa direaion vers ie centre de
ces
orbites : que
l'eflicacité de cette puilfance augmente
a
met'ure qo'el-
1&
apprpche
du
~entre,
4
qu'ell~
dimioue
il
mefarc qu'
GRA
elle s'en éloigne ; qu'elle augmente en mEme propor·
tion que diminue le quarré de la diflance ,
&
qu'elle
diminue comme le quarré de la di(lance augmente.
Or en comparan! cette force centripetc des plauetes
avee la force de
gravitl
des corps fllr la terre, on trou·
veta qu'elles font parfaitcmen t femblables.
Pour rend¡e ceue vérité íenable, nous ciaminerons
ce
qui fe pa(fe daos le mouvernenr de la L une, c.¡ui
efl la planete
b
plus voióne de la terre.
Les elpaccs reaili¡;nes , décrits daos un tems donné
pnr un corps qui tombe
&
qoi efl poulfé par quelque
puiffance' fon t proportionnels
a
ces puilJances •
a
com–
pter deuuis le commencement de la chi\te . Par cunfé–
quent
l~
force centripete de la Lune daos Con orbite,
Cera
a
la force de la
gravitE
fur la furface de la ter–
re, comme l'efpacc, que la Lune parcourroit en tom–
bnnt penaant quelque tems par fa force centripete du
cóté de la terre, fuppofé qu'elle n'etit aucon mouve–
ment circulaire. efl
a
l'efpace que parcourul daos le
méme tems quelqu'autre corps en tombant par
la
gra–
'llité
fur la terre.
Oo fai t par eKpérí¡nee que les corps pefa ns parcou–
rent ici-bas r) piés par feconde,
voy<z
DEs
e
E
N
TE.
O r l'efpacc que la force centripete de la Lune lui fe –
roit parcou rir en Jigne droite daos une feconde , efl
fenfiblemell! égal
au
finus verfe de l'arc que la L une
décrit daos une feconde . Et puifqu'on connolt le rayon
d~
l'orpite de la Lune
&
le tems de fa révolution, o n
conno1tra par conféquent ce finos verfe.
Fai!ant done le calcul, on trouve que ce
Íl nm
ver·
fe efl
a
1
f
piés, c'efl·a·dire que la force centripete de
la Lune daos fon orbite, efl
a
la force de la
grat~iei
fur la forface de la terre; comme le quarré do demi–
diametre de la terre efl
ao
quarré du dem i·diametre de
l'orbite. On peut voir
ce
calcgl tout au long daos le
lll. ltvre deJ príncipes de Newton
,
fj
danJ plufiwrJ
autreJ OltVragtJ auxqru/1 nous renVOJOns.
C'efl pourquoi la force centripete de la Lune cfl la
m eme que la force de la
gravité.
c'efl-3 -dirt proc.ede
du m•me príncipe; autremeot
a
ces deuX forces étOICilt
différentes, les corps pouffés pnr les deux forero con·
jointement , tomberoient vers la ter re avec une
vitcr–
f~
douple de celle qui nnitroit de la feule force de la
grt~vité.
11
efl done évident que la force centripete par la–
quelle la Luoe efl retenue dans Con orbite, n'efl aune
chofe que la force de la
gravitl
qui ;'étend JUfque·la.
Par conféquent la Lune pe
fe
vcrs la terre; done ré–
ciproquement celle·ci pefe vers la Lune : ce qui efl cou·
firmé d'ailleurs por les phénomeu es des marées.
1/oy.
FLUX
&
REFLUX
&
GRAVITAT IOtl .
On peut appliquer le m(me raifonuemcnt aux au tres
planetes. En effet, comme les revolution s des plane–
tes a
u
tour do Soleil ,
&
celles des fatellites de
]
upiter
&
E!
e Saturne autour de ces plaoetes, íont des phéno–
menes de la mcme efpece que la révolution de la Lu–
ne autou r de la tcrre; comm e les forces cemripetes des
plsnetes ont leur dirrétion vers le centre du S oleil;
comme ce !les des Satellites tende nt ver1 le centre de
leur plaoete;
&
cn6 o comme toutes ces forces fon t
réciproquem en t comme les quarré• des diflances aux
centres, on peut cooclure que la loi de la
gravitl
&
fa caufe font les mé mes dans toutes les planctes
&
leurs fatellites.
C'efl pourquoi comme la Lune pefe vers la terre,
&
celle· ci vers la L une, de méme tous les fatell ites
pefent vers leurs plnoetes principales :
&
les planetes
princip1les ver> leurs fatellitel,; les planetes vers le So–
leil,
&
le Soleil vers les plaoetes.
1/oy.
GR ... v 1T
A.–
TION,
PLANH.Te&c.
ll
ne refle· plus qu'a favoir que! le efl la cauCe de cette
grat•ité
univeríelle, ou teodance mutuelle que lcl corps
our les uns vers les autres.
Clarke ayant détaillé plufieors propriétés de la
gra–
vitl
des corps, conclud que ce n'efl point un effet ae·
cidentel de quelque mouvement ou matiere fubtile, mais
une force générale que le Tout-puitfant a imprimée des
le commencement 3 la matierc,
&
qu'il
y
conferve par
qaelque cauCe efliciente qui en pénotre la fubflance.
Gravefande, daos fon
;,eroduélion
a
la philofopbie
da Ntwton,
prétend que la caule de la
gravité
efl ab–
folument inconuoe ,
&
que oous oc devotJS la regarder
que commc uue Joi de
13
nature
&
commc une ten–
dance que le créateur
~
imprimée originaircmcnt
&
im–
médiatement
a
la matrcre. fans qu'elle dépende en
aa–
cune far;on de quelque loi ou
ca
ufe fecoode.
11
croit
que