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760

GRA

.ce fyfleme nc portam fur rico,

&

n'ayant fait aucune

fortune, nous u'en

f~rons

point de memion ici.

MI.

le

Sage , de Geru:ve, a préfenté depuis peu

a

l'académie

<les Sciences un écrit qui comient un fyflcme iogénieux

Jilr ctttc matiere ; mais ce fyfleme n' efl p1s cncore

publié,

&

nous auendrons qu'il le foit pour en faire

memion , afin d: ne point trop furchargcr cet article.

Nous reo• oyons done fur cela au

mot

PE

S A

N–

rE U R.

Avant que de paffer

a

l'explication Newtonienne de

l a

gravitl,

nous ferons une remarque qui ne fera pas

inu<ile. Quand on dit que les corps pefans ou graves

tendent vers le centre de la terrc, on n'emcnd pas ce–

Ja rigoureufemem; car il faudroit en ce cas qu< la ter–

re fO t fphérique ,

&

que les corps pefans fuffent pouf–

fés perpendicolaiccment

a

cene furface. Or il efl prou–

vé que la terre n'efl pas fphériq ue,

&

il n'et1 pas bien

.démontré que la direélion de la pefanreur foit perpen–

.diculaire

a

la furface de la terre; fur quoi

voytZ l'ar·

tic/e F

1

G U R E D

E

LA

TE R R

l! ,

&

la

J

/l. partí

e

.de mes

rc¡herches fur le [j{leme du monde

,

París ,

I

756.

liv. 1/

l .

JI

faut d'ailleurs diflingner deux fortes de

gravité

;

la

graútl

prim itive, non altérée par la force ceutrifu–

ge qui vient de la rotation de la terre

&

des corps qu'

elle entralne :

&

la

gravité

altérée par cette force ; cet–

te

derniere

gravitJ

efl la feule que nous femons ;

&

quand memc la premiere auroit fa direélion au centre

de la terre, la fe conde par une conféquence néceiJaire

ne l'auroit pas . Mais il efl aifé de s'afsOrer que la

gra–

viti

primitive elle· m

eme

n' a pas fa direélion au cen–

tre de la terre

¡

car

6

cela étoit, le rapport des axes

feroit

3.

tr~s-peu·pres

de

f77

a

n8,

te! que

M.

Huy –

ghens l'a trouv é daos cette .hypothHe . Or les obferva–

rions do nnent le rapport des axes de la terre beaucoup

plus grand.

1/oytz l'art.

F

1

G U

R

t!

DE LA T!! R R E •

.Aína il paroit que la

gravité

n'efl pas une force con–

f1 ammen t dirigée vers le centre de la terre,

&

c'efl dé·

j3

une preuve indireéle en fa veur du

fyfl~me

de Ncw–

¡on, qui veut que la pefanteur foit caufée par l'aura–

élion que toutes les parties de la terre exercent fur les

corps pefans; atrraélion dont l'effet doit etre dirigt dif–

féremme nt, fuivant le lieu de la furfacc terreilre ou

)e corps auiré efl placé .

1/oytz

A T T R A

e

T 1o N .

Voici maintenant les pre¡¡ves du fyfleme Newtonien.

PreuveJ de la gra1•itl univerf<lle.

Tout le

mo~~e

convien t que tour

mouvem~m

etl narurellcment reébh–

gne; de forte que les corps, qui d&n> .Icor m ou vement

décrivent des lignes courbcs , y do1vem dtre forcés

par quelque puiffance qui agit fur eux continuellemenr .

n·ou il s'enfuit que les planetes faifant Jeurs révo–

lutions daos des orbites curvilignes, il y

a

qudque

puil~

fan ce dont l'aélion coutinuelle

&

contlante les empe–

che de ft déplacer de leur o rbite,

&

de décrire des li–

gnes droites.

D'ailleurs les Mathémaricieus prouvent que tous les

corps qui dans lcurs mouvemens décrivent quelque li–

gne coucbe fur un plan,

&

qui par des rayons tirés

vers un certain poiot, décrivent autour de ce poim des

¡¡.ires proportionnelles au tems, font pouffés par quelque

puilfance qui tend vers co

m

eme point ;

voyez

F

o R–

e

E

e

E

N

T R AL

E .

11

cfl démontré auffi par les ob–

fervat ions que les planetes premieres tournant auto ur da

foleil,

&

les planetes fecondaires appellées

fatellitu

,

tournan t autour des premieres, décrivcnt des aires

pw·

portionnelles

a

u tems ;

voyez

Lo 1

D

E

K

E

p

LE R .

Par confi!quent la puilfance qui les retient daos Jeur or–

bite , a fa direélion vers les centres do foleil

&

des

planetes. E ,,fin

i1

efl prouvé que

a

plutieurs corps dé–

crivenr au toor d'an m eme point des ccrcles concentri–

qucs,

&

que les quarrés de leurs tems périodiques foien t

commc les cabes d:s ditlances do centre comrnon les

forccs centripetes des corps qui fe meuvent feront' ré–

c ;proquement comme les quarrés des diflances .

Voyez

F

oRe

E

e

E

NT R AL E. O r !OUS les Aflronomcs

CO•l–

v;ennent que cette analogie a lieu par rapport

a

toutes

les pi2Qetes: d'ou il s'enfuit que les forces cemripetes

de wutes les planetes, font réciproquemeot comm<: les

quatró des dillances ou elles fotH des ceotres de leurs

orbite< .

1/oy<>:. l'rmicle

PLAN

E

TE,

&

l'arti<le

L

Q

1

D•

KEPLE R.

De tout ce qu'on vient de dire, il s'eofuit que les

planetes font

retent,~es

daos leurs orbires par une puif–

fance qui agit continuellement fur elles: que ceue puif–

faocc a fa direaion vers ie centre de

ces

orbites : que

l'eflicacité de cette puilfance augmente

a

met'ure qo'el-

1&

apprpche

du

~entre,

4

qu'ell~

dimioue

il

mefarc qu'

GRA

elle s'en éloigne ; qu'elle augmente en mEme propor·

tion que diminue le quarré de la diflance ,

&

qu'elle

diminue comme le quarré de la di(lance augmente.

Or en comparan! cette force centripetc des plauetes

avee la force de

gravitl

des corps fllr la terre, on trou·

veta qu'elles font parfaitcmen t femblables.

Pour rend¡e ceue vérité íenable, nous ciaminerons

ce

qui fe pa(fe daos le mouvernenr de la L une, c.¡ui

efl la planete

b

plus voióne de la terre.

Les elpaccs reaili¡;nes , décrits daos un tems donné

pnr un corps qui tombe

&

qoi efl poulfé par quelque

puiffance' fon t proportionnels

a

ces puilJances •

a

com–

pter deuuis le commencement de la chi\te . Par cunfé–

quent

l~

force centripete de la Lune daos Con orbite,

Cera

a

la force de la

gravitE

fur la furface de la ter–

re, comme l'efpacc, que la Lune parcourroit en tom–

bnnt penaant quelque tems par fa force centripete du

cóté de la terre, fuppofé qu'elle n'etit aucon mouve–

ment circulaire. efl

a

l'efpace que parcourul daos le

méme tems quelqu'autre corps en tombant par

la

gra–

'llité

fur la terre.

Oo fai t par eKpérí¡nee que les corps pefa ns parcou–

rent ici-bas r) piés par feconde,

voy<z

DEs

e

E

N

TE.

O r l'efpacc que la force centripete de la Lune lui fe –

roit parcou rir en Jigne droite daos une feconde , efl

fenfiblemell! égal

au

finus verfe de l'arc que la L une

décrit daos une feconde . Et puifqu'on connolt le rayon

d~

l'orpite de la Lune

&

le tems de fa révolution, o n

conno1tra par conféquent ce finos verfe.

Fai!ant done le calcul, on trouve que ce

Íl nm

ver·

fe efl

a

1

f

piés, c'efl·a·dire que la force centripete de

la Lune daos fon orbite, efl

a

la force de la

grat~iei

fur la forface de la terre; comme le quarré do demi–

diametre de la terre efl

ao

quarré du dem i·diametre de

l'orbite. On peut voir

ce

calcgl tout au long daos le

lll. ltvre deJ príncipes de Newton

,

fj

danJ plufiwrJ

autreJ OltVragtJ auxqru/1 nous renVOJOns.

C'efl pourquoi la force centripete de la Lune cfl la

m eme que la force de la

gravité.

c'efl-3 -dirt proc.ede

du m•me príncipe; autremeot

a

ces deuX forces étOICilt

différentes, les corps pouffés pnr les deux forero con·

jointement , tomberoient vers la ter re avec une

vitcr–

f~

douple de celle qui nnitroit de la feule force de la

grt~vité.

11

efl done évident que la force centripete par la–

quelle la Luoe efl retenue dans Con orbite, n'efl aune

chofe que la force de la

gravitl

qui ;'étend JUfque·la.

Par conféquent la Lune pe

fe

vcrs la terre; done ré–

ciproquement celle·ci pefe vers la Lune : ce qui efl cou·

firmé d'ailleurs por les phénomeu es des marées.

1/oy.

FLUX

&

REFLUX

&

GRAVITAT IOtl .

On peut appliquer le m(me raifonuemcnt aux au tres

planetes. En effet, comme les revolution s des plane–

tes a

u

tour do Soleil ,

&

celles des fatellites de

]

upiter

&

E!

e Saturne autour de ces plaoetes, íont des phéno–

menes de la mcme efpece que la révolution de la Lu–

ne autou r de la tcrre; comm e les forces cemripetes des

plsnetes ont leur dirrétion vers le centre du S oleil;

comme ce !les des Satellites tende nt ver1 le centre de

leur plaoete;

&

cn6 o comme toutes ces forces fon t

réciproquem en t comme les quarré• des diflances aux

centres, on peut cooclure que la loi de la

gravitl

&

fa caufe font les mé mes dans toutes les planctes

&

leurs fatellites.

C'efl pourquoi comme la Lune pefe vers la terre,

&

celle· ci vers la L une, de méme tous les fatell ites

pefent vers leurs plnoetes principales :

&

les planetes

princip1les ver> leurs fatellitel,; les planetes vers le So–

leil,

&

le Soleil vers les plaoetes.

1/oy.

GR ... v 1T

A.–

TION,

PLANH.Te

&c.

ll

ne refle· plus qu'a favoir que! le efl la cauCe de cette

grat•ité

univeríelle, ou teodance mutuelle que lcl corps

our les uns vers les autres.

Clarke ayant détaillé plufieors propriétés de la

gra–

vitl

des corps, conclud que ce n'efl point un effet ae·

cidentel de quelque mouvement ou matiere fubtile, mais

une force générale que le Tout-puitfant a imprimée des

le commencement 3 la matierc,

&

qu'il

y

conferve par

qaelque cauCe efliciente qui en pénotre la fubflance.

Gravefande, daos fon

;,eroduélion

a

la philofopbie

da Ntwton,

prétend que la caule de la

gravité

efl ab–

folument inconuoe ,

&

que oous oc devotJS la regarder

que commc uue Joi de

13

nature

&

commc une ten–

dance que le créateur

~

imprimée originaircmcnt

&

im–

médiatement

a

la matrcre. fans qu'elle dépende en

aa–

cune far;on de quelque loi ou

ca

ufe fecoode.

11

croit

que