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GRA
touge des lcvrcs
y
efl marqué : au
líeu que daos les
ponrails de cette méme grandeur
f;~irs
par la plupart
des auues artilles, le teint paroir plombé
1
les jooe'
Ji–
vide
1
&
les levres vióleues; en force qu'oo croit plil–
tót voir des hommes noyés que des hommcs vivans :
le portrait dont ¡e parle
ell
peur-etre le plus bd ouvra–
gc de cette cfpece qui a;t jamaÍI vil le ¡our. N nnteuil a
gravé de la mcme maniere le portrait de la-reine mere
de Louis XI
V.
celui du duc d' Orléans , do cardinal
Mazarío
1
du maréchal de Turenoe
1
&
de quelques au–
tres perfonnes , qui luí ont acqui une réputation que
le tems n'a poin t encare ttfacée .
Ce célebre anille avoit gagné par fon talent plus de
cinqoante mille écus ,
&
en laiífa tres- peu
a
fes héri–
tiers, ayant toOjoors fait fervir la forcune
a
fes plailirs.
A u relle,
il
ell un exemple
á
e ces hommcs qui fe fom
eogagés daos leur profefti on par une
inclination domi·
nante: fon pere lit les memes efforts pour l'empécher
de devenir
gravmr,
que les parens font ordinnirement
pour obliger les enfans
a
s'inflruire daos quelque pro–
femon; mais Nanrcuil éluda les vains elforts de fon pe–
re;
il
montoit en fecret fur
de~
arbrcs pour n'etre poior
vO ,
&
s'y cachoit fans cefie pour deffiner
a
lo1fi r.
Le Parmefan
panagea fon gour entre la Gravure
&
la Pcioture
1
deux ans qu'il eOt porté ao degré le plus
émineot
1
fi
le dellin qoi luí donna rant de rapporr a–
vec Raphael par la fécondíré do géníe
1
tou¡ours tour–
né du cóté de l'agrémenr
&
de
la gentileOe, n'etrt ter–
m iné fes jours par une mort égalemem prématurée.
Pms ( Georges
)
natíf de Nuremberg , floriffoít au
commeucement do feiziéme fiecle; fes
~ravures
en tail –
lc-douce fonr ellimées:
il
y
marquoit Ion nom par ces
dcux lettres ainu dílpolées,
¿:
Pire/le;
nous avons deux anilles
fran~oís
de ce nom,
qui fe fonr íllullrés daos la gravure do payfage.
Perricr,
(
Fnm¡ois)
né
a
M
a
con en
1
f90,
mort l
París en I6fO, s'ell dillingué par fes gravures
a
l'eau–
forte; on dtime fur-toot celles qui rcpréfentent les so–
tiques
1
les bas-reliefs de Rome,
&
dans le moderne,
pluueurs chofes d' apri:s Raphael : il grava auffi quel–
<jues antiques dans la maniere du clair · obfcur , que le
Partnef:ln avoit le prernier mis en ufage.
·
Picard , ( Bernard)
né
a
Parí< eo 1673, motr
a
Amllerdam en 1733, étoit fils d'Edenne P1card, fur–
llommó
le R omain
homrue de répurntion daos la gra–
vare. Beroard s'arr;cha fur-tout
a
mettre beaocoup de
propreré
&
de neneté daos fes ouvrages pour plaire
a
la ontion chez Jaquel le il s'étuit retiré,
&
qui
aim~
paf–
iionnément le fini,
&
le rravail ou brille la patience :
íl ne fut goere occupé en Hollande que par les
libr~i
tes , mais il avoit foin de garder une qu•ntiré d'épreu·
~es
de tourcs les planches qu'il gravoít;
&
les curieul
t¡ui
vouloie~H
faire des colleétions, les achemienr
a
tour
pri~:
fes delfeios étoiehr aum fort chers. On conuolt
fes planches des métamorpl'lolcs d'Ovide.
Qlland ce maltre s'eil écarté de fa maniere léchéc
1
il a exécuté des chafes rres-plquanres
1
&
fes compol1-
fíons en grand nombre font honneor
a
fon génie ; les
penfées en foot belles
&
pleines de noblerfe, mais quel–
qoefois rrop recherchées
&
trop allégoriqucs .
11 a fuit un nombre d'ellampes qu'il nomma
les
im'
poftures innocentn,
paree qu'il avoit tftché d'imi¡er les
ditt'éreos goOts pittorefques de cerrains maltres favans
qui n'ont gravé qu'a l'eatt·fone, tels que le Guide
1
le
Rcmbrand, Carle-M araue,
&
autrcs; il réuffit
&
eut
le plaifir de voir fes ellampes acherées par ceux-la
me–
ine qui fe donnoient pour connoilfeurs du gollt
&
de
la maniere des pdntres . Bernord a publié le catalogue
de fon ceuvre .
Pippo
1
(
dit
Philippe
tÜ
Sama- Croa
)
s' ell autant
dill ingué par
k
beau fioi
&
1'
extreme délicarelfe qn'
il
merroit daos fes ouvrage , que par
le
choix
lingulier
de la maticre qu 'íl employoit pour fon travail. Ce
gra–
'Vcur
s'amufoit 3 tailler fur d.s nopox de peones
&
de
ceriles, de pems bas·reliefs compofé< de plu6eurs figu–
res' maís li fines qu' elles devcnoient imperceptibles
a
la
vOe: ces figures
toot néanmoins dans
toutes lcurs
proponions.
Poilly
1
(
Fran¡ois
)
né
a
Abbeville en 162.2
1
rnort
a
Paris en
IÓ931
a mis au ¡our une reuvre trcs-conti–
dérablé, quoiqu'il
donn~t
beaucoup de teros
&
de foin
:l
finir fe, planches . La précifion
1
la netreté ,
&
le
moelleux de
~on
borin' foot rechercher fes ouvrages ,
cans
1
f~uels
•1
a síl conferver la nobldfe, les ¡¡raccs
1
u
l'efpra des grands-mairres qu'il a copiés . N icolas
Poilly, foo frere
1
moct co
r696
ágé d
foiKaote. dix
GRA
nos,
~·
ell dilliogué daos la gravare du portrait ; 1' un
&
l'autre ont lai!fé des enfans qui fe fonr appliqué>
á
leor profemon.
L< Rrmbran
tic
palfer la chnleur de fa peinture ¡uf–
que dans la maniere de graver donr
il
ell l' io\'enteur.
Quelle touche , quellc hnrmonie, quels eflet5
forprc–
nans! font·ce des ellampes oo des dcllein'? la belle
dt
l'exueme facilité qui y regueot pourroient induire
<•l Cl·
rcur, fi
la fermeté do travail daos ccrtains cndroits ne
le déceloir : en marchant par des rootes nouvelles ,
11
a rapproché la gravare de fon vrai point de
v~e
, qui
ell de rendre toutes Cortes d'ob¡et uniquement par l'um–
bre
&
la lumiere, en
les
oppofaut alteruativemwl a–
vec rant d'entente, qu'íl en réfulte le relitf le plu' lc–
doifant.
11 envifagea fon art comme la fane oti les caraét<–
res ne frappenr poin t s'ils ne font exogér(s:
il
crut dc–
voir s' abandonner
a
une impétuoúté qui produit fvu–
venr un certain defordre daos le
fairt;
mais ce dcliu–
dre oe peut rebuter que ceox dont les idées luperfícicl–
les cherchent dans
1ª
gravure des
rravaux refroidi, ;
trop faits aus alféteries de nos modernos , ils foot in–
fenfibles aux beaulés fortes do Rcmbrand . Elles
¿,,.
vent fans doote trouver de l'indulgencc pour les négli•
gences de détail qu' on remarque dalls
fes ellampr• ,
parmi
lefqoell~s
la piece oii
J.
C. guérit les
malad~s
( piece connoe lous le oom de
u11t
ftorins,
paree qu'
il
la vendoit ce prix-13
1
meme de Con
''ivant) prou•·e
décidemment que cette maniere
en
fofceptible du óni
le plus flatteor .
11
feroit encare
a
fouhaiter que
ce
célebre 2rtiOu fe
fOt ltppliqué
a
varier fes produétions ; les ob¡ets
dé¡a
fi féduifans par le charme de foo clair-obfcur , en euf–
fent été mieox caraétérifés . Enfin Rembrand oe coo•
nor point l'élégance du Derfei.n ; fíls d' on artifko,
il
modela
fes penfées fur
les obJets qui meubloien; f.l
chaumierc: trap heoreox s'
il
eOt adhé'ré aux idées ¡a–
dicieufes de foo propre pere, qui remarquant en lui a–
vec plaiGr un efprir nu·deffus de fon 6ge, l'envoya é–
tudier
a
Leyde; mais
il
ne fur pas proflrer de ce trms
précieox ou l't'ducation poo"oit
(1
bien corriger le
vic~
du rerroir; fon goilt feroir infcnfiblement deveno déli–
tat
&
corre&; eofuite confidérant fon art fous un nu–
tre coup-d'reil, il
1'
auroit embelli, comme
1'
Albane,
des dépouilles de la L ittérature . On a fait
a
Paris nn
catalogue raifonné de l'a:uvre du Rembrand.
Romain de llooge,
hollandois, a terni fes talens par
la cotroption de fon creur; on luí reproche encare l'in–
correétion dll Delfein
1
&
le goOt des fu¡ets allégoci–
que ou d'une fatyre triviaJe.
R o11ll<t,
(
Jettn L ottis
)
oé
a
Acles en 164j'
1
murt
~
Paris en
1699.
fe rendir
a
Rome pour
y
exercer la
Gravure; de retour en France ,
fes calens ne furenr
pninc oififs . On loue fes ouvrages pour la correét1ou
do Detfein, la pureté,
&
l'élégance.
Sad.ler' ('}tan)
oé
a
Bruxclles en IfrO
1
more
a
Vénife, fít
1
ainli que Ion frere Raphael
1
des ouvrages
alfe?. eflimés; mais ils eurcnt !'un
&
l'autre un neveu,
G illes Sndeler
1
qui les Curpafia de loin par la févérilé
do Derfein
1
par le goOt
&
la oetteté
de
fon
tra"~il
:
les empereurs Rodolphe JI. Matthias
1
&
Ferdinand
11.
fe l'auachereot par leurs bienfaits.
Sarrdam,
(
'}can
)
Les ellampes de ce maltre font
goOrées de quelques cmieux , mais la correél ion du
DeiTéin manque
a
l'arritle.
Silv.ftre, ( lfraé'l)
né
a
Nancy en Y62r,
&
mort 6
Pnris en
r69
t , dtv int célebre par le goOr
&
l'inr<lll–
gence qu'il a mis dans divers payfages
&
daos ditfé–
rentes "iles gravées de
fa main. Louis XIV . occupa
fes talens
&
les récompenfa .
Simonnea11, (Charl.s)
né
a
Orléans vers l'an 163!),
mourur
a
París en 1718. Apees avoir été él« e de
Nocl Coypel daos le Detfein, il le dev1nt de Chateau
poor la Gravure
1
mais enfin il oe confolta plns que
fon génie : il grava le pomait, les figures
1
&
des fo–
¡ets d'hilloire avee une grande vérné. Plotieors víghet–
tes de fon
inveotion peuvent auffi
le mettrc ao
rang
des compofiteurs ; mais
il fe dillingua davantage par
les médailles qo'il grava pour fervir
á
l'h:íloire métal–
liqoe de Louis XI V.
Spierr., ( Frmt¡oit)
a _fait des oovrag"s rares
&
e–
llimés ; foo burin ell grac1cox ,
&
les
ellampes de fa
cnmpofition
r
rouvent fes
ta!eo~.
On cllime fon In
\ icrge qu'il a gravt!e d'aprcs le Correge.
Stdla, (
Madcmoifellc ) niecc de Jacqnes Stelln ,
peimre
1
a mis daos fes gravares beaucoup de go6r
&
d'iotelligcoce.