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756

GRA

touge des lcvrcs

y

efl marqué : au

líeu que daos les

ponrails de cette méme grandeur

f;~irs

par la plupart

des auues artilles, le teint paroir plombé

1

les jooe'

Ji–

vide

1

&

les levres vióleues; en force qu'oo croit plil–

tót voir des hommes noyés que des hommcs vivans :

le portrait dont ¡e parle

ell

peur-etre le plus bd ouvra–

gc de cette cfpece qui a;t jamaÍI vil le ¡our. N nnteuil a

gravé de la mcme maniere le portrait de la-reine mere

de Louis XI

V.

celui du duc d' Orléans , do cardinal

Mazarío

1

du maréchal de Turenoe

1

&

de quelques au–

tres perfonnes , qui luí ont acqui une réputation que

le tems n'a poin t encare ttfacée .

Ce célebre anille avoit gagné par fon talent plus de

cinqoante mille écus ,

&

en laiífa tres- peu

a

fes héri–

tiers, ayant toOjoors fait fervir la forcune

a

fes plailirs.

A u relle,

il

ell un exemple

á

e ces hommcs qui fe fom

eogagés daos leur profefti on par une

inclination domi·

nante: fon pere lit les memes efforts pour l'empécher

de devenir

gravmr,

que les parens font ordinnirement

pour obliger les enfans

a

s'inflruire daos quelque pro–

femon; mais Nanrcuil éluda les vains elforts de fon pe–

re;

il

montoit en fecret fur

de~

arbrcs pour n'etre poior

vO ,

&

s'y cachoit fans cefie pour deffiner

a

lo1fi r.

Le Parmefan

panagea fon gour entre la Gravure

&

la Pcioture

1

deux ans qu'il eOt porté ao degré le plus

émineot

1

fi

le dellin qoi luí donna rant de rapporr a–

vec Raphael par la fécondíré do géníe

1

tou¡ours tour–

né du cóté de l'agrémenr

&

de

la gentileOe, n'etrt ter–

m iné fes jours par une mort égalemem prématurée.

Pms ( Georges

)

natíf de Nuremberg , floriffoít au

commeucement do feiziéme fiecle; fes

~ravures

en tail –

lc-douce fonr ellimées:

il

y

marquoit Ion nom par ces

dcux lettres ainu dílpolées,

¿:

Pire/le;

nous avons deux anilles

fran~oís

de ce nom,

qui fe fonr íllullrés daos la gravure do payfage.

Perricr,

(

Fnm¡ois)

a

M

a

con en

1

f90,

mort l

París en I6fO, s'ell dillingué par fes gravures

a

l'eau–

forte; on dtime fur-toot celles qui rcpréfentent les so–

tiques

1

les bas-reliefs de Rome,

&

dans le moderne,

pluueurs chofes d' apri:s Raphael : il grava auffi quel–

<jues antiques dans la maniere du clair · obfcur , que le

Partnef:ln avoit le prernier mis en ufage.

·

Picard , ( Bernard)

a

Parí< eo 1673, motr

a

Amllerdam en 1733, étoit fils d'Edenne P1card, fur–

llommó

le R omain

homrue de répurntion daos la gra–

vare. Beroard s'arr;cha fur-tout

a

mettre beaocoup de

propreré

&

de neneté daos fes ouvrages pour plaire

a

la ontion chez Jaquel le il s'étuit retiré,

&

qui

aim~

paf–

iionnément le fini,

&

le rravail ou brille la patience :

íl ne fut goere occupé en Hollande que par les

libr~i­

tes , mais il avoit foin de garder une qu•ntiré d'épreu·

~es

de tourcs les planches qu'il gravoít;

&

les curieul

t¡ui

vouloie~H

faire des colleétions, les achemienr

a

tour

pri~:

fes delfeios étoiehr aum fort chers. On conuolt

fes planches des métamorpl'lolcs d'Ovide.

Qlland ce maltre s'eil écarté de fa maniere léchéc

1

il a exécuté des chafes rres-plquanres

1

&

fes compol1-

fíons en grand nombre font honneor

a

fon génie ; les

penfées en foot belles

&

pleines de noblerfe, mais quel–

qoefois rrop recherchées

&

trop allégoriqucs .

11 a fuit un nombre d'ellampes qu'il nomma

les

im'

poftures innocentn,

paree qu'il avoit tftché d'imi¡er les

ditt'éreos goOts pittorefques de cerrains maltres favans

qui n'ont gravé qu'a l'eatt·fone, tels que le Guide

1

le

Rcmbrand, Carle-M araue,

&

autrcs; il réuffit

&

eut

le plaifir de voir fes ellampes acherées par ceux-la

me–

ine qui fe donnoient pour connoilfeurs du gollt

&

de

la maniere des pdntres . Bernord a publié le catalogue

de fon ceuvre .

Pippo

1

(

dit

Philippe

Sama- Croa

)

s' ell autant

dill ingué par

k

beau fioi

&

1'

extreme délicarelfe qn'

il

merroit daos fes ouvrage , que par

le

choix

lingulier

de la maticre qu 'íl employoit pour fon travail. Ce

gra–

'Vcur

s'amufoit 3 tailler fur d.s nopox de peones

&

de

ceriles, de pems bas·reliefs compofé< de plu6eurs figu–

res' maís li fines qu' elles devcnoient imperceptibles

a

la

vOe: ces figures

toot néanmoins dans

toutes lcurs

proponions.

Poilly

1

(

Fran¡ois

)

a

Abbeville en 162.2

1

rnort

a

Paris en

IÓ931

a mis au ¡our une reuvre trcs-conti–

dérablé, quoiqu'il

donn~t

beaucoup de teros

&

de foin

:l

finir fe, planches . La précifion

1

la netreté ,

&

le

moelleux de

~on

borin' foot rechercher fes ouvrages ,

cans

1

f~uels

•1

a síl conferver la nobldfe, les ¡¡raccs

1

u

l'efpra des grands-mairres qu'il a copiés . N icolas

Poilly, foo frere

1

moct co

r696

ágé d

foiKaote. dix

GRA

nos,

ell dilliogué daos la gravare du portrait ; 1' un

&

l'autre ont lai!fé des enfans qui fe fonr appliqué>

á

leor profemon.

L< Rrmbran

tic

palfer la chnleur de fa peinture ¡uf–

que dans la maniere de graver donr

il

ell l' io\'enteur.

Quelle touche , quellc hnrmonie, quels eflet5

forprc–

nans! font·ce des ellampes oo des dcllein'? la belle

dt

l'exueme facilité qui y regueot pourroient induire

<•l Cl·

rcur, fi

la fermeté do travail daos ccrtains cndroits ne

le déceloir : en marchant par des rootes nouvelles ,

11

a rapproché la gravare de fon vrai point de

v~e

, qui

ell de rendre toutes Cortes d'ob¡et uniquement par l'um–

bre

&

la lumiere, en

les

oppofaut alteruativemwl a–

vec rant d'entente, qu'íl en réfulte le relitf le plu' lc–

doifant.

11 envifagea fon art comme la fane oti les caraét<–

res ne frappenr poin t s'ils ne font exogér(s:

il

crut dc–

voir s' abandonner

a

une impétuoúté qui produit fvu–

venr un certain defordre daos le

fairt;

mais ce dcliu–

dre oe peut rebuter que ceox dont les idées luperfícicl–

les cherchent dans

gravure des

rravaux refroidi, ;

trop faits aus alféteries de nos modernos , ils foot in–

fenfibles aux beaulés fortes do Rcmbrand . Elles

¿,,.

vent fans doote trouver de l'indulgencc pour les négli•

gences de détail qu' on remarque dalls

fes ellampr• ,

parmi

lefqoell~s

la piece oii

J.

C. guérit les

malad~s

( piece connoe lous le oom de

u11t

ftorins,

paree qu'

il

la vendoit ce prix-13

1

meme de Con

''ivant) prou•·e

décidemment que cette maniere

en

fofceptible du óni

le plus flatteor .

11

feroit encare

a

fouhaiter que

ce

célebre 2rtiOu fe

fOt ltppliqué

a

varier fes produétions ; les ob¡ets

dé¡a

fi féduifans par le charme de foo clair-obfcur , en euf–

fent été mieox caraétérifés . Enfin Rembrand oe coo•

nor point l'élégance du Derfei.n ; fíls d' on artifko,

il

modela

fes penfées fur

les obJets qui meubloien; f.l

chaumierc: trap heoreox s'

il

eOt adhé'ré aux idées ¡a–

dicieufes de foo propre pere, qui remarquant en lui a–

vec plaiGr un efprir nu·deffus de fon 6ge, l'envoya é–

tudier

a

Leyde; mais

il

ne fur pas proflrer de ce trms

précieox ou l't'ducation poo"oit

(1

bien corriger le

vic~

du rerroir; fon goilt feroir infcnfiblement deveno déli–

tat

&

corre&; eofuite confidérant fon art fous un nu–

tre coup-d'reil, il

1'

auroit embelli, comme

1'

Albane,

des dépouilles de la L ittérature . On a fait

a

Paris nn

catalogue raifonné de l'a:uvre du Rembrand.

Romain de llooge,

hollandois, a terni fes talens par

la cotroption de fon creur; on luí reproche encare l'in–

correétion dll Delfein

1

&

le goOt des fu¡ets allégoci–

que ou d'une fatyre triviaJe.

R o11ll<t,

(

Jettn L ottis

)

a

Acles en 164j'

1

murt

~

Paris en

1699.

fe rendir

a

Rome pour

y

exercer la

Gravure; de retour en France ,

fes calens ne furenr

pninc oififs . On loue fes ouvrages pour la correét1ou

do Detfein, la pureté,

&

l'élégance.

Sad.ler' ('}tan)

a

Bruxclles en IfrO

1

more

a

Vénife, fít

1

ainli que Ion frere Raphael

1

des ouvrages

alfe?. eflimés; mais ils eurcnt !'un

&

l'autre un neveu,

G illes Sndeler

1

qui les Curpafia de loin par la févérilé

do Derfein

1

par le goOt

&

la oetteté

de

fon

tra"~il

:

les empereurs Rodolphe JI. Matthias

1

&

Ferdinand

11.

fe l'auachereot par leurs bienfaits.

Sarrdam,

(

'}can

)

Les ellampes de ce maltre font

goOrées de quelques cmieux , mais la correél ion du

DeiTéin manque

a

l'arritle.

Silv.ftre, ( lfraé'l)

a

Nancy en Y62r,

&

mort 6

Pnris en

r69

t , dtv int célebre par le goOr

&

l'inr<lll–

gence qu'il a mis dans divers payfages

&

daos ditfé–

rentes "iles gravées de

fa main. Louis XIV . occupa

fes talens

&

les récompenfa .

Simonnea11, (Charl.s)

a

Orléans vers l'an 163!),

mourur

a

París en 1718. Apees avoir été él« e de

Nocl Coypel daos le Detfein, il le dev1nt de Chateau

poor la Gravure

1

mais enfin il oe confolta plns que

fon génie : il grava le pomait, les figures

1

&

des fo–

¡ets d'hilloire avee une grande vérné. Plotieors víghet–

tes de fon

inveotion peuvent auffi

le mettrc ao

rang

des compofiteurs ; mais

il fe dillingua davantage par

les médailles qo'il grava pour fervir

á

l'h:íloire métal–

liqoe de Louis XI V.

Spierr., ( Frmt¡oit)

a _fait des oovrag"s rares

&

e–

llimés ; foo burin ell grac1cox ,

&

les

ellampes de fa

cnmpofition

r

rouvent fes

ta!eo~.

On cllime fon In

\ icrge qu'il a gravt!e d'aprcs le Correge.

Stdla, (

Madcmoifellc ) niecc de Jacqnes Stelln ,

peimre

1

a mis daos fes gravares beaucoup de go6r

&

d'iotelligcoce.