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GRA
faic des morceaux de fon génie, dans lefqucls les paf.
tlons fom alfa bien exprimées,
Ltt<aJ de Leyden, né en r494, mort en 'í33, fut
le rival & !'ami d' Albert Durer . On a de lui une gran–
de quanticé d'dlampes gravées aa burin a l'eau·fone,
& en beis.
Lttyken, (Je~ll) né 3 Amflerdam en 1649, mort en
1712., montra dans fon ceuvre qui efl tre¡-conlidérnblc,
beaucoup de fe u, d'imagiaation, & de facilicé.
Mantegne , ( A>Jdré ) né gardeur de moutons prcs
de Padoue en 14ft, svoit re~u de la nacure un beureux
génie qui le tira bien·cl elte conditioo fervi\c, en
lui iofpiranr le goGt des qui nnnobliífeut l'origioe
la plus abjeéte , & font ercber l'homme 3 calens
pour lai-meme, & non pour fes ayeu~ . Mancegne au
lieu de veiller a la garde de ron lroupeau, s'amufoit :i
le dcffincr; uo peinrre le vie, le pric che~ lui, l'éleva,
l'adopca pour fon fils, l'inflitua fon héricier . Jacques
B<!llin enchanté de foo caraétere & de fes calens , lui
donan fa filie en mariage: le dac de Mamoue le com–
bla d'honneurs & de bienfaits , il le créa chevnlier en
reconnoi!fance de fon cxcellent tabl~nu connu fous le
nom du tt·iomphe de Cifar; on a gravé de clair-obfcur
en neuf feuilles ce chef-d'reuvre dn pinceau de Mame–
gne; mais il s'efl couverc de · gloire par l'in,•encion ou
la perfeétlon de la gravure au burin pour fes et1ampes.
ll grava lui-m~me plulieurs pieces fur des planches d'é·
nin d'apres Ces propres delfelns. ll mourut en 1 )17,
agé de foixante-li X ans.
Mant11an, ( GeorgeJ le ) oous avons auffi de lui di–
vers beauK mocceaux gravés au burin .
Marc-Aptoine, ( R aymond) nacif de Bologne, florif–
foit an commencement du fei~ieme fiecle; il rifaya fes
forces avec fucces GOntre Albert D urer, fe mita copier
la paffion que ce ma¡tre avoit donnée en treme-fix mor–
ceaux, & grava fnr i'es planches, ainli qpe lui A. D.
Tous les connoi!feurs s'y 1rnmperenc, & A lbert Durer
fic un voyage a Rome pour poner au pape fes plaimes
comre fon rival. i'vlarc-Ancoine devim le gravmr fa–
vori de Raphael, done il a répandu les ouvrages & la
gloire par-1om CJU il y a quelque étincelle de goG t &
de Cavoir. Ce fue encore Marc-Ancoine qui grava les
eflampes qui furenr mife> su-devane des fonnecs infames
de l' Arécio. L'exaéticude du deífein de ce fameux mat–
'tre, la douceur & le charme de fon burio, feront tou-
jours recbercher fes e(\ampes. ·
MaJo, die Finig.,erra, né a Florence, iovencn daos
le qulo~ieme liecle le fecret de graver fur le cuivre; il
trnvailloit en Orfévrerie l'an· 146o, & avoit coacume
de faire une empreinte de terre de tout ce qu'i\ gravoit
fur l'argem pOtlr émailler; ao mnmeut qu'il JCIIOit dans
ce moule de cerrc du foufre fondo , il s'apper~ut que
ces dernieres empreiotes étam frouées d'huile & de noir
de fumée, repréfentoient les 1rai1s qui écoienc gravés fur
l'argeot. ll trouva daos la faite le moy<n d'exprimcr
les memes figures fur du papier en l'humcétam' & eo
palfam un rouleau tre -uoi fur l'cmpreime; ce qui lui
réuí!it tellemenc, que fes figures paroiiloient imprimées
& comme dellinées avec la plume.
Cet eflai donun l'ecre a la Gravure, foible en1re fes
mains, puiHJue les Am fortoient a-peine des cénebres
épaiiles ou l'ignorance les avoiclnilfés pres de m1lle ans
enfeveli>. La découvene de MaCo ne re~ ue qu'un ac–
croi!femenc infenlible de Baldini, orfevre de la m~me
ville de Florencc, a qui no1re nnifle l'avoit commu–
niqué; il f.1lloi t un peinero pour l'améliorer: car li l'hcu–
reux génie de la l?eimure n'iofpire le gra'V<ttr, vaine·
menr s'efforce-1-il d'y rén!Iir: cet an parut dooc avec
un grand avamage dans les morceaux qui furent gra–
vés alors par i'vhoregne, dont nom nvoos parlé tout–
il-l'heure.
MajJÓ>J, ( ll11toine) a fur-tout excellé dftns les gra–
vares de ponraits; Ces d1fciples d'Emmaü< font un _chef–
d'reuvr~. Son burio efl ferme & é~Jkment gracrcux:
on prélend qu'il s'écoit fait une mnmere de graver 10u1~
parficuliere, & qo'au lieu de faire agir In ~ain fur )a
planche comme c'e(\ l'ordina;re pour condurre. le burt?
felon la forme du trait que l'on y veuc cxpnmer , U
cenoit au con1rnire fa main droice fixe, & avec la mtUn
ga_uche ~~ fa!foit agir la planche fuivant _le feos que la
carlle ex1geou. ]'ignore l'année de la nar!faoce & de la
mort de ce grand mn!tre.
lllellan , ( Clartde) né a Abbeville en I60l , _rnort
en 1.688. , Ce célebre gravem· en taille-douce, d•t lVI.
, Perrault, eut deux grnnds avantnges fur la plupart
, de fes coofreres: le premier , e'e!l qu'il n'avoit pns
, Ceulement le don de graver a\'ee beaueoup de grace
Tomt f/Il.
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, & d'élé'gance les tableaux des excellens maltres mai~
, qu'il étoit noffi l'auteur & l'ouvrier de pre!',.¡u~ toas
, les delfoin~ qu'il gravoit; de forre qu'on doil le regor-
der comrne un habile gravwr & comrne un grand
doiiinnceur eout enfemble; un pourroit aJ(lÜ!er, com–
" me peiutre, cn.r il a peint des taol~aox de: bon goUt:
, le (econd avamage, plus grand encare que le pre–
" mier, e'efl qu'il a invencé lu•-rnéme la maniere ad·
" mirnble de grnver dan t il s'elt fervi dans la plupart
, de fes OU\' rages , .
Les gravat>·J ordinaires ont prefque aucant de cailles
différences qu'ils 0111 de différens objecs a repréfenler:
au1re cfl celle done ils fe fervent pour la chnir, Coit
da vifagc , foic des mains , on des autr'es pardos du
corps, aot(e celle qu'il employeu c pou r les vecemens,
aucre celle dont ils repréfcocem la terre, l'eau, !'air, &
le fea , & rl)eme daos chaca u de ces objecs ils variem
leur 1aille & le mani<ment de leor burin en plulieurs.
fa~ons différemes . Mellan imicoir toutes chafes nvee
de ~mples 1rails mis aupres les uns des autres , fans
jnmais les croifer en quelque maniere que ce foit , fe
contencanl de les faire ou plus fom ou plus foibks ,
fel on que le demandoient les parries, les couleurs, les.
jours, & les ombres de ce qn'rl repréfentoic.
Ll a por1é cene gravure ~ une tc lle perfeétion, qu'il
e(\ ditlicile d'y rien SJOUter , & l'on n'a poiot encare
entrepris d'allec plus loin dnns cene Corte de crnvnil :
ce n'e(J pns que M ellan ne sílt pratiquer la maniere des.
au1res gravwrJ; il a fait beaucoup d'eflampes ii double.
lnille , qui font cres-belles & crcs-eltimées; mnis il s'dt
plus ndonné a cellc qui e(l ~mpie; & c'dl par celle-111,
qu' il s' efl le plus dillingué.
Parmi Ces ouvrages il y en a un qui pnrolt méricer
d'ecre plus admiré que les autres, c'ell une cece de Jefus–
Chrifl dcí!inée & omorée avec Ca couronne d'épines,
& le fang qui rui!fele de loas clltés, d'un Ceul & uni–
que traic, qui commeo~ant par le bout du ne7., & nl–
lant toücours· en rourtlnnt , forme cxaélement eout ce
qui efl repr~fencé daos ceue ellampe, par la fe ule difle–
renlc épailfeur de ce craít, qui felou qu'il efl plus ou
moins gro<, fait des r.eux , un nez , une bouche , des
¡oues, des cheveox, d·u fang & -des épines , le tour li
bien repréfenlé & avee une rolle marque de douleur &
d'affiiélion, que rien n'ell plus trifle ni plus 10uchant.
On met encere su raog des chef;-d'reuvre de C:o ¡¡ra–
vure, fa galerie ¡uflinienne , foo ponrait de jullinien '·
& celui de Clémem V lll.
Son reuvre concient une infinité de pieces curieufes.
JI fut chorli pour repréfencer les figures aociques & les
bulles du cabinec da ror de France; fon burin réuffit
parfattement dans ces fones d'ouvrage , qui écnnt loo~>
d'une couleur, s'accornmodenc bien de l'unifo•micé de
fa gravare, laquelle n'étanc poim croifée, con!i.rve u–
ne blaocheur tres·convenable nu marbre qu' elle repré–
fenre .
Eafin fes gravares avoienc plus de fea, plus de vie.,
& plus de. libené que le dclfein meme qu' JI imicoit ,
centre ce qu' il nrrive aux¡ autres gravmrJ, done les
ouvr.nges font lOUJOUrs ínorns vifs que le defl'cin & le
tablean qu'ils copieo c. Cec nvancage de Mellan ne peuc
venir que da gotee qu' il prenoit ~ Con 1ravnil , & de.
l'ellrcme fncilice qu'il avoit a conduire fon burin de la
maniere qu'il lui plafoic ., '
Mirian' ( fr!atthteu) naquit a Bale en IS'93) &
mourul a Schwn lsbnch en I6¡t' 11 e(\ célebre par fon
hab.leté dans l'art de graver a l'eau·fone , par fon tils
Ga!'pard Mérian qui fe diflingua daos le méme ¡;enre,
& par fa tllle Marie Sybille Mérian, encare plus con–
nue. Les principaux ouvrages de Mnuhieu M écion pe–
re, font le chéatre de l'Eurooe, In Dan fe des mons,
cent- cinqunnce figures hilloriques de la bible , & un
grand nombre de payfage .
Nantmil, ( Robert l ué a Rheims en 16,30, mort a
, Pnris en 1678: il n'a gravé que des ponraics, m:1is a–
vec une préc¡fion & une purecé de burin qu'on nc pcut
trap admirer . Silo recueil dl crcs·confidérable, puifqu'
il conuenc plus de deux ceniS quarnnre eflampes.
Nanceuil :1prcs "'oir peim Louis :X IV. en poflel, le
grava auí!i grand que nocure; ce qui ~t'avoil pornl ;n.–
ccne écé tencé par perfonne avec fucces : jufque · la 1!
avoit écé prefque impo!Iible nux plu' habile graveurs
de bien repréfemer avec le feul blaoc du papter & le
feo! noir de l'encre, toute les au~res couleurs que de–
mande un pomnit lorfqu' il efl en grand; car lorfqu ' il
ell en pecit, l'imagioation de celui qui le regarde y fu p.
plée . Cependtlnt daos le ponraic du roi par Naoceuil , la
cou leur natnrelle da teint, le vermeil des ¡oues , & ll}
e e e e e l. ~ou- ,