GOM
t!ans quelque huile odoriférame,
&
la vcndent les uns
pour de la
gomm< animi,
les autres pour de la
gomm•
ttJcamabllca,
&
d'autres arfet communément pour le
vcai élémi. Les connoirfeurs favent diflinguer ces dif–
férentes
gomm<J
;
mais ceux qui ne font pas du
mt–
tier, en apprennent ftulement la différence par les ef–
fets.
James
~
confondu la
gommt áu gommitr,
qu'o~
ap–
pelle quelquefois
ilemi
a'Amtriqt~e
,
avec la vérnable
gomme 1/nni. Voy<z.
E'L
E M 1. (
D.
'J.
)
.
G
o
M M E DE
G 1!
N E
v
R 1E R ,
voyez.
o-
devane
J'articl<
GEN Ev
R
11!
R .
Cette
gomme
s'appelle auffi
(anáartJ'{fU á
a
Araba. Voy<z.
S
A
N
DAR A
Q.
O
1!
DE
S
ARABES.
G
O M M E D
1!
L
1 E R R E,
voyez.
L
t
E R R E •
GOMME-GUTTI!, (
Hifl. nae. des drog. txot.)
fue concret, réfineux
&
gommeui , iuflammable, fe e,
compaéle, dur, brillan1, opaque, d'une couleur de fa–
fran
jaun~tre,
formé en malfes rondes ou en petits b!–
tons cylindriques , fans odeur
&
prefque fans gont ;
au·moins quand on
le retient dans
la bouche,
i1
n'a
d'abord d'autrc goil t que celui de la
gommt
arabique,
mais peu de tems apres il lai!Te daos
le gofier une le–
gere acrimonie avec un peu de féchere ffe .
On tire la
gommt-gutt<
de Camboge , du royaume
de Siam, de
1~
Chine ,
&
meme, dit·OO, de quelques
provinces de
1'A
mérique : elle a
re~u
une quantité de
noms différens, 1els que
gutttl aá podagram, gnmma–
gutta
,
gutta·gamba
,
gutta gamandra, campodium
,
cambogium,
&
plufieurs a
u
tres qui lui ont été donnés,
foit
i
caufe de la goutte que J'on s'imagiooit qu'elle
guériffoit, foit
a
caufe de Cambayc , Cambod¡e, ou
Cambnge , felon que différeo1es nations prononcet, foit
a
caufe des différcns pays d'ou on l'apporte.
Les anciens ne la connoiúoient point du tout,
&
ce
n'ea que depuis enviran un fiecle, qq_'clle efi employée
peaucoup par les Peiotres ,
&
de-tem's-en-tems par les
Medecins . Elle fut envoyée pour la premiere fois
a
Ciufius l'ao
1003,
&
dcs-lors fon ufagc s'ell étendu peu–
a-peo dans
!'E
urape.
O
u
calme celle qui ell pure, qui n'ea point
m~lée
de fable, ni Couil lée d'ordures, d'une couleur fauve, ou
d'un beau fafran, inflammable fur le feu
&
donnant la
couleur ¡aune
a
la falive
&
a
l'eau .
Les auteurs ont été long-tems incertaios fur !'origine
de ce fue; mais on croi1 favoir au¡ourd'hui a(le7. Stire–
ment qu'il découle de deux arbres, dont l'un efl une
efpece d'oranger de Malabar appellé
ghoraka cingaltn–
fi_bus
,
coddam-pulli,
&
par Acolla
carcapulli.
Vnyet
e
A Re A puL L
1 . L'autre etl nommé
ghoraka áu/ciJ,
&
d1ff_,e du précédent par fa fleur
&
fon fruit, qui
n'ea
que de la groffeur d'one cerife . Hermao, témoin ocu–
laire fur les lieux , rapporte qu'il dégoutte un
f~c
lai–
teux
&
¡aunatre des
i cllions que l'on fait aux arbres
dont nous venons de parler; que ce fue s'épaiffi1 d'a–
bord
a
la chalcttr du foleil ;
&
que lorfqu'on peut le
manier, on en forme' de grandes ma(fes orbiculaires ou
des ba10ns . M . R icher prttend qu'il y a un arbre
a
Cayenne qui donne auffi de la
gomm<-gutte;
mais com–
me il n'a point envoyé de cette
gommt -gueet
de Cayen–
ne,
&
qn' il n'a poiot dócrit l'arbre qui la fournir, nous
ne reconnoirfons pour véritable
gommt-gutte
que celle
des
Ir.
des orientales.
L'ofage de cette
gomnu
ea confidérable , paree qu'
en
en tire un tres·beau ¡aune facile a employer'
&
dont
on fe fert pour la miniature
&
pour les !avis ; mais
comme la
gomm<·glllt<
ea en meme tcms un des plus
puirfans cailinrtiques que
1'
on connoirfe daos le genre
végétal , il mérite notre curio úté
a
cet égard .
1/oy<z.
áont ei- á<J!ur
G
o
M M
t!-
G
u T TE,
e
Mtdec. Mal.
mlá.
e
D.
'J.)
GoMMt! · GUTTt!, (
M<doc.l'r1at . méd.
&
Chi·
mie .
)
Quo1que I'H'aoire na1urelle des drogues íoit un
yátle pays dont on tire plus de dépouilles par l'amour
du gaio, que par l'envic de connoitre la nature, cepen–
daot
il
y a des philofophes qui ne font épris que de cet·
te derniere ambition. Nous pouvons donoer parmi nous
cette loüange
a
MM.
Bnulduc
&
Geotfroi , d'avoir
confacré leurs veilles
a
des recherches utiles fur les fim–
ples d!icace5. !.,es r¡¡émoires de l'académie royale des
Scieoces le prouvcnt . L'année 1701 de ce recueil nous
offre, par exemple, une eicelleote dilfertation de
M.
Boulduc,
&
le traité de matiere médicale de M. Geof–
froi comient un
tr~s·bon
morceau fur la
gommt- gutte
~n
particulier . Profi toos de leurs travaux,
&
appliquons–
¡¡oos toO¡ours
3
les étendre.
~~
goTllm<·g111tv
étant apprachée de
la
flamme, s'al-
GOM
!ume , brüle , jette elle· mEme une fiamme brillante
comme les réCines,
&
répaod beaucoup de fomée; el–
le fe di!Tour daos l'efprit·de-vin , mais non pas entiere–
meot, car la fixieme partie ou environ , refle fans
fe
dilfoudre,
&
e'
ea
la partie gommeufe, Jaquel le fe dif–
fout promptement daos l'eau chaude, ou dans l'huile de
tartre. La
gomme·gflte<
paroit fe ditfoudre daos les men–
arues aqueux, mais elle ne fait que fe convenir cam–
me la fcammonée, en un lait blanchatre ou ¡aun!tre,
fe précipite eofuite au fond du vai!Teau ,
&
1'
eau de–
meare
el
aire
&
!impide.
11
femble réf'ulter de !'analyfe chimique, que la
gom–
mt-gutte
ea
un compofé falin' réfineui,
&
gommeux
t
formé d'abord d' un foufre leger, lequel donne
1
'amer–
tume
&
l'odeur au phlegme qui fort le premier ; enlui–
te d'un foufre groffier, qui ne s'éleve
&
ne fe fépare
de la terre que par un feu violent;
&
tinalemcnt d'un
fe! tartareur, un peu ammoniacal, qui par le moyen
de la diai!Jation fe réfout partie en acide,
&
panie en
fel nitreux .
La dilTolotloo entiere de la
gommt·guete
acquiert la
couleor du fang, en
y
verfant de l'huile de tartre par
défaillance, ou de l'eau de chaur, pcut-etre paree que
les parties fulphuréufes fe développent, comme
i1
arri–
ve dans la dirfolution du foufre minéral, par une for–
te leffi ve alkaline.
e·
ea
d'apres les príncipes chimiques de
la
gomme–
gtlttt,
qu' oo
foup~oone
que fa vertu cathartique dé–
pend d'uoe fubllaoce fulphurcofe, ténue
&
m~lée
avec
une certaine portian de fcl volatil, enforte que fes par–
ticules faline , fulphureufes, développées par le fue ga–
llrique, irritent violemmcnt les membranes de l'eaomac
&
des
intellins,
&
exciten! les naufées , les vomirfe–
mens,
&
la purgation ; mais on·oe doit donner ces Cor–
tes d'erplications que pour des hypothefes,
&
non pour
des vérités.
M. Boulduc o'a po réuffir
a
obtenir des fleors de
la
¡,omme-guttt,
ainfi qu'on en obtieot du benjoin ; la
réftoe de cette
gomm<
tirée
a
J'efprit·de·vin, purge avcc
beaucoup plus de force
&
d' irritation, que la
gomme
m€me.
Cette
gomme
daos les expériences qoe ce chimiae a
faites, s'etl dirfoure daos une égale quaotité d'eau bouil–
lante,
a
l'esception d'un petit nombre de particules ter–
rellres; cette liqueur é!ant tiltrée ' a donoé apres ron
évaporation
a
petit feu' une efpece de fe!
gris~tre
qui
coule aifément lorfqu'oo n'a pas foin de bien boucher
le vailfeau daos lequel on !'enferme. Cet extrait
íalin
purge avec moins d'aélivité
&
en moindre dofe que la
gomme;
mais comme
i1
ulcere la gorge, il faut quand
on l'employe, l'envelopper daos quelque fubllance on–
élueufe
&
adoucirfante.
Nous avons dé¡
a
remarqué que
la
gomme- gttttt
ne
e~
diffout point daos l'eau, qu'elle fe précipite au fond
du vafe en fubaance
laiteufe de couleur ¡aunatre,
&
lairfe l'eau auffi nette qu'auparavant ; nous a¡oOtons ici
que ce réfidu ne differe en rien de la
gomme
,
mais
qu'il
ea
plus pur. Le vinaigre difiillé éclaircit cette
fubaance laiteuíe; l'huile de vitriolla trouble,
&
l'efpri~de-vin la rend de couleur d'or.
Puifque la
gomm•-gutt•
ea un des plus puilTans ca–
thartiques do regne vt!¡:étal,
&
par conféquent un des
plus propres
a
produire de grands effets' il importe de
fa voir
a
qui, comment ,
a
quelle dofe,
&
a
vee quello
précaution ou correélif on peut la prefcrire.
Elle ne convieot point atti tempéramens délicats dont
les nerfs font attaqués, ni aux perfonnes qui ont une
grande difficulté
a
vomir. Lorfque la maladie !'ex ige
dans certains cas ,
¡¡
ea bon de la donner fous la for–
me de bol ou de pilules , paree qu'il n'y a point de
menarue capable d'eo eitraire toutes les qua lités : on ne
peut
la bien pulvérifer, fans y a¡o
O
ter quelque peu de
fcl
lixivie! , tel que celui de tartre ou de fuere , qui
d'ailleurs ont l'avantage de divifer fes parties réfineu–
fes,
&
de les empécher de s'attacher trnp
fortement
aux membranes de l'ellomae
&
des iutellins .
Cette
gomm<
év~cue
fur·tout
&
promp1ement, les
hu–
meurs féreufes
-&.
bilieufes, ténues , tant par haut que
par bas. Les medecins éclairés qui favent adminitlrer
ce remede avec prudence , y trouvent les avantages fui–
vans, qu'il
ea
fans got'lt
&
fans odeur , qu'on le doo–
ne en petite dofe, qu'il flil fon eflet en peu
de
tems
qu'il dirfout puirfamment les fucs vifqueu¡
&
tenace;
en quelque partie du c.orps qu'ils fe trouvent,
&
en fin
qu'il chaOe par le vom11Temeot ceuK qui font daos I'e–
aomac,
&
les
a
otres en abondance par les fdles. Ces
memes medecins afsOrent avoir employé ce remede a-
vec