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r

GOM

!ande

&

Wefi- Friíe, il dépofa dans toutes

les villes

\es magiflrats nrminiens, bannir les principaux miniflres

&

les théologiens de ceue fcél:e ,

&

leur óta meme

des églili:s pour les donner aux

Gomarifla.

Ceu" qui s'étoient oppofés alors au deJTein d' un íy–

node narional, étant ainfi abauus, on fongea

a

le con–

voquer. Ce fynodc de•·oit repréfemer route l'églife bel–

gique; mais on y invita aulli des doél:eurs

&

des mi·

niflres de roures les égliíes réformées de l'Europc,

&

cela pour fermer la bouche aux Remonrrans, qui pré–

tendoient que fi un

íynode provincial ne

íuffifoit pas

pour tcrminer les comeflations , un íynode na¡iona\ íe–

roit aufli infuffif•nt,

&

qu'i\ en fa\loir un écuménique.

A

u refie, cin pouvoit prévoir que le fynode nacional ou

écuménique ne feroit pas favorable auK Arminiens; les

députés qu'on nomma daus des íynodes particuliers a·

yant prefque

tou s été pris parmi les

Gomariftu

;

ce

qui engagea les Remomrans

a

prorellcr d' avance con–

tre tour ce qui fe feroit .

On avoit choifi D ordrecht pour la célébration du íy–

n"dc; l'ouverrure s'en fit

le

13

Novembre t6r8.

Nous

ne

donnerons

P."'

ici un détail íuivi de ce qui

s'y pa(fa; nous diwns íeulemem que les Arminiens y

furenr condamnés unanimemen t ; leurs opinions

y

fu–

rent déclarées conrraires

a

l' Ecriture

&

ii

la doél:rine

des premiers réformareurs . On ajoí'ua

a

ceue conda–

mnarion une cenfure p.ríonnelle contre les Arminieos

cités nu fynolle ; i\ a'•oient été rerenus dans

la ville

par les érats généraux,

apr~s

avoir préíeoté inutilement

plufieurs requéres pour erre renvoyés che• eux. Cette

f"ntrnce fur drelfée au nom du fynode

&

de députés des

érats généraux; elle déclaroir les Arminiens détenus

a

Dordrecht atteints

&

convaincus d'av01r corrompo

la

rel igion

&

déchiré l'unité de l'Eg life;

&

pour ces can–

fes, elle leur interdifoit routc charge eccléliaflique, \es dé–

pofoit de kur> vocations,

&

les jbgeoit indignes des

fonélions académiques. Elle portoir que tout le mon–

de feroit renu de renoncer publiquement aux cinq pro·

por,dons des Arminiens ; que les noms de

R emontrani

&

contr.·Remontram

íeroienr abolís

&

oubliés . Les pei·

nes portées par cettc fentence fonr toutes eccléfiafiiques:

mais il ne tint pas

au~

Gomariflci,

qu'elles ne fuiJent

&

civiles

&

plu>

íéveres .

lis avoient fait les plus grands efforrs pour faire con–

damner les Arminiens comme ennemis de

la patrie

&

penurbareurs du re pos public; mais les

rhéolo,¡iens

é–

trangers rdul'er<nr abfolumeut d' approuver la fenrence

du (ynode en ce point; de forre qu'on fur obligé de

la

réform~r;.

&

méme quelque correél:iou qu'on y enr

faite, plulieurs ne voulurent point entrer daos ce qui

regardoit la

íentonce perfonnelle des Arminieos, mais

les états généranx fatisfirent en cela l'animofiré des

Go–

marifln

des Provioces-Unies; car apres avoir dooné

un édit le

2

Juillet de la meme année, pour approu–

ver

&

faire exécurer les decrets

&

la fcntencc du fy–

node, on profcrivir les Arminiens; on bannit les uns,

on empriíonna les aotres,

&

on con6fqua les biens de

plufieurs.

Le fupplice du célebre Baroevelt, grand penfionnai–

re de 1-lollande, íuivit de prcs la fiu du íynode,

&

le

prince

J'

Orange 6t poner coorre luí une

feotence de

morr, dans

laquelle, parmi d'aurres griefs en matiere

civi:e, on l'accufoit d' avoir conf<illé la tolérance de

l' Arminianifme , d'avoir rroublé la religion

&

contriflé

l'Eglife de D ieu. Tout le monde t3ir que cer homme

célebre fot

le martyr des lois

&

de la liberté de fon

pays, pl6rót que des opinions des Arminiens, quoiqu'

il

les adopr3 t .

Le prince d'Orange Maurice, qui vifoit

a

la íouverai–

neté des Pays· Bas,

&

qui éroit rraverfé dans fes def–

fe ins par les magiOrats des villes

&

les états particu–

liers des provinces,

&

fur-tour de celles de Hollaode

&

Wefl-Frife,

a

la

r~te

deíquels fe rrouvoient Baroe–

veld

&

Grotius,

fe fervir du pretexte des querelles de

religion pour abattrc ces

républicains,

&

penla oppri–

mer tout •

i-

fait la liberté de la Hollande, fous l'ap–

parcnce d'eo extirper 1'Arminianifme .

Eo

T623,

une conjuration conrre le prince d'Oran–

ge, daos laquelle entrerent plufieur; annmiens, fut une

ooovelle occalion de les perfécuter, que les

Gomariflu

ne laifferent pas échapper; on

les ap'pella dans les pre–

ches des

traítr<I

&

d<S

parricidu.

11 étoit a!Te'Z. na–

turel de penfér que Guillaume Barnevelr, chef de ceue

co.nfpirarion ,

&

6\s pulné du graod penlionnaire, étoit

antmé par le defir de venger la moer de foo pere; mais

oo ne maoqua pas de repréfemer la cooípiration com-

GOM

me l'ouvrage de toute la

ti:él:e,

&

la perfécution fut

trCs-vive.

Apri:s la mort de Maurice arrivée en

t62f,

le Ar–

miniens renterent inutilement leur rétablifiement en Hol–

lande, fous le prince Frédéric Henri fon frere ; ils fe

r¿fugierent en divers pays de l'Europe od oo leur of·

froit des afyles.

Mais la tolérance civile

&

meme eccléfinfiique s'éta–

bliffant peu-it-peu en Hollande,

it

la

fuire des prínci–

pes de la réformc, fous le fiathoudérat de Guillaome 1

l.

6\s du prioce Hcnri, on leur permir d'avoir des égli–

fes dans quelques villes des Provinces- Unies; cdle

d'Amflerdam a eu de grands hommes

a

fa tete ,

le

favanr le Clerc de Limborch ,

&

beaucoup d' habiles

gens y ont été miniflres.

Les

Gomariflu

font roOjours dans la religion réfor–

mée, le pani dominant,

&

les Arminicns y fonr

fe–

él:e, au-moins pour la police extérieure de la religion.

On profeffe encore ouverrement les dogmes rigides des

premiers réformateurs; les formules de foi expriment

par-tour cene meme doél:rine,

&

on efl obligé de s'y

conformer pour parvenir aux emplois eccléliaCliques : il

en efi de méme en Ang\eterre, od les épifcopaux tien–

nent les opinions de Calvin tur les matieres de la gra–

ce

&

de

la prédeOinarion . Cependant une grande par–

tic des miniO res, dans la réforme, s'efl rapprochée des

fentimens des Arminiens , ramenée

a

ces opiuions par

la Philoíophie

&

fur-tout par la Morale, qui s'en ac–

commodent beaucoup mieux : on les accufe méme de

donner daos

les fentimens des Sociniens fur plufieurs

an icles confidérables de

la doél:rine chrérienne . Quoi

qu'il en íoit,

1'

Arminianifme ne cauíe plus aujourd'hoi

aucun trouble en Hollande;

la rolérance civile a ré–

paré

les maux qu'avoit faits la períécution. Les ma–

giflrats hollaodois onr enfin compris que pour le bieo

de la paix, ils devoient s'abflenir de Íe mc ler dans ces

difputes; permeure aux théo\ogiens de parler

&

d'écri–

re

a

leur aire ; les laiffer cooférer s'ils en avoient en–

víe,

&

décider ,

(j

cela

leur plaiíoit ;

&

fur- rout ne

períécuter períonne.

(G)

G O M

BA U T, ( m.

ketmia,

(

Hifl. 1tat. hot.)

plante potagere rrcs-communc aux lles Antilles . Elle s'c!–

leve d'environ qoatre

~

cinq piés, fuivant la bonté du

terrein; fes feuilles rcffemblent alfe·¿

a

cellcl de la mau–

vc; die pone de belles fteurs jaunes auxquelles fucce–

dent des fruirs de forme a-peu-pres conique, longs de

trois

&

quatre pouces, can ndés fuivant \eor longueur,

&

s'ouvraot lorfqu'ils font fecs eu plu!ieurs logenes qui

renferment des femenees rondes, grifes,

&

grotTes com–

me des petits pois; ce fruit doit fe cueillir avam d'e–

tre tout-a-fait mttr; oo le fait cuire daos

le pot pour

le manger avec la íoupe ou bien en falade ; on en fait

aulli des efpeces de farces,

&

il

en

un des princi–

paux iogrédieus qui emrent daos

la compolirion du ca–

lalon, forte de mets donr les da mes créoles font tres–

friaodes.

Le

gomhaue

éranr cuit devient cxtrememeot gluant

par

la grande quantité de mucilage qui en íort; c'efi

pourquoi on le regarde comme un tres - grand emol–

liem, érant pris en lavemeot.

//reir/e de M.

LE

Ro–

M A 1

N .

GOMBETTES, (

Jurifpr.)

P.

Lors GoM–

DETTES.

GOMER E

(LA)

Giog.

\le de I'Océan atlantique,

entre les Canaríes

&

l'ile de Fer . Elle appartient aut

Eípagnols qui s'en emparcrent en

I

í4f; elle a enviran

22

licues de tour, avec un porr

&

UD

bourg de me–

me nom ; íon terroir abonde en fruits, en fuere,

&

en

vins.

(D .

J .)

G O M M E, f. f.

(

Phy{

glnlr.)

fue végé'tal coo–

crer, qui fuinte a-travers l'écorce de cerrains arbres,

fo it narurellemen t, foir par iocifion,

&

qui s'endurcit

enfuire; la

gomme

qui découle d'elle-mi!me, paroir erre

en Phyfique une efpece de maladie de la fcve des sr–

bres, qui érant viciée, s'extravafe,

&

deviene en quel–

que maniere folide. Elle perce par quelque endroit fen–

du, écorché, ou rompu de

la plante,

&

fait mourir

les parties voifines; de Corte que pour arr<'rer

les pro–

gres du mal,

il

faut couper la branche malade uo peu

au-delfus de l'endroit afriigé. Mais ce fue végétal gom–

meux qui traníude quelquefois fur le fruir, n'eO pas u–

ne maladie, c'ell une fimple

~ursbondance

de fe ve qui

for t ii-travers la peau · On

VOl!

fouveot

fur plufieurs

pommes des pays_ chauds, comme en Languedoc, en

Provence, en

Ir~

he, une

gomme

claire, inlipide

&

du–

re.

Cette

¡¡omme

n'e(l nutre chofe qu'une

elttra~afation

du fue du fruir, que l'air

&

le íoleil ont endurci,

&

cet-