GOM
On peut prendre encere une idée fort nette de la
doéh·oc de;
Gomariftu
,
au
X l V, livre de
/'
hijloire
dtJ varialiom,
ou M. Bofli.let la développe avec beau–
coup d'etendue; nous y renvoyons nos Jeéhurs. Ea
général , on peut dire que les
Gomariftes
font aux Ar–
mioiens ce que
le~
Thomilles
&
les autres défenfeurs
de la grace efficace
&
de la prédeflination rigide, fonr
aox Molinitles
&
aux aotres défenfcurs des droits du
libre a1 bitrc
&
de la volonté de faover toos
les hom–
mes: il n' y a fur ces matieres que deox opinions op–
pofées
&
cootradiaoires .
Vo.y.
G
RAe E •
Nous neos bornerons ici
a
dire un mot de l'hilloire
du Gomariíme
&
des troubles que les difputes des Re–
montraos
&
des contre·Remontrans oot caufés en Hoi–
Jande, paree que les faits de ceue nature appartienoent
a
l'hifloire de l'efprit humain.
Lother reprochan!
a
1' Eglife romaine qu' elle é'toit
tombée daos le Pélagianifme, fit ce qu' on a wO¡ours
fait en parcilles matieres,
&
fe ¡eua dans 1' extrérnité
oppofée; il établit fur les matieres de la grace
&
de la
prédeílination, one doarine rigide
&
incompatible avec
les droits do libre arbitre
&
la bonré de Dieo. Melan–
chtOn , efprit doux
&
modéré, l'engagea
a
fe rel:lcher
un peu de fes premieres opinions,
&
depuis
les théo–
logiens de la coofdlion d' Aogsbourg marcherent íu.r
les traces de Mélaochton 3 cet égard : mais ces adou–
ciífemen< dép lurem
a
Calvio. Ce réformarcur,
&
Con
difciple Théodore de Bcu. foOunrent le prédeflinatia–
nifme le plus rigoureox,
&
ils
y
ajoOrerent la certitu–
de du falur
&
l'inadm ffibilité de la 1uflice . Leur do–
a rine éroit r<<;Oe prefque univerfellement en Hallande,
l01 l"qu' Arminiu1 pcofel1eur daos l'univerfité de Ley de,
fe déclara co111re les maximes enfeigoées par les égliíes
du pays,
&
fe
f01
ma bien- rl\1 un pani nombreux : il
trouva un adve<faire daos la perfonne de Gomar . Les
difputes fe molriplierent
&
fe répandircnt bien-11\t daos
les colltges des autres villes
&
enfuire daos les confi –
lloires
&
daos les ég!ifes. La querelle étoit encare po–
remen! eccléuallique, agitée feulemeor par les minillres
de la religion, lorCque les états de Hollande
&
W dl–
Frife ••oulurent s'en meler; ils ordonnerent en 16o8 u–
ne cont"ér, nce publique
a
la Haye entre Gomar
&
Ar–
minios, affillés t'on
&
l'autre des plus habites gens de
leur par ti ; mais apres avoir bien difputé, on fe
té
para
fans canvetuion
&
fons accommodement: Cur cela o¡¡
ordonna que les
Jétcs
de la conférence Ceroient Cuppri·
més,
&
qu'on garderou le lilence Cur les matieres con–
teílées .
Ceue premiere loi de filence ne rérablit point
la
paix. Apres la mort d' Armioios arrivée en 1609, Ces
dil"ciples drdferent une reqoctc qu' ils préfentcrent oux
états de Húllande en 161U, (ous le nom de
r.mon–
trance
,
qoi reofermoit en divers anicles la doéhme
de leur maltre fur la grace
&
la prédellioatioo ; les
Gomarifln
de leur c6ré demanderenr
a
~tre
entendus.
Les érats de H>llande
&
Wetl- Frife ordonnerent une
feconde conférence
a
la Haye, qui n' eut pas plus de
fucces,
&
apres laquelle on fit une fe conde loi de fi.
lence, comre Jaquel le les
GomarifteJ
fe
récri~rem
fort,
&
qoi ne fut pas plus obf<rvée que la prem1ere.
C ependant
les
Gomarifto
demandoient avec inllan.–
ce un fynode ou ils punent convaincre leurs adverfal–
res rouchant
les dogmes conrellés qu' on avoir réduirs
~
cioq propofitions: 1es Arminieo s firent ce qu'ils pu–
rent pour dérourner le coup; ils prévoyoieot qu'ils fe–
roient infailliblement condamoés, le plus grand nombre
des minillre1 leur étant
contr~ires .
C'étoit une chofe finguliere
&
qui fair connoírre l'e·
fprit du fiecle, que de voir au milieu de
to~t
celo le
roi d'Anglererre Jacqoes
l.
écrivalll de gros hvres cen–
tre l'arm101en Vorllius, fucceíTeur d'Arminiu; daos l'u–
niverlit¿ de Leyde, fe donnant les plus grands mouve·
'Íome VIl.
cxtétieors n·ont
pou
poartant In
gr3CC:
interne néceífaire pour
13.
vroaie
foi,
&.
pour la fincere converGen.
v Lea
~lu.t
pourvu" d'une vr:ue
&
JUR:ifi:mre
foi quoique tom:
bcnt dans dt.! granJs crimes. ils ne perdcnt p:u entiéremc:nt
la fot
de fone que tls ne peuvent pas tOUt-3-fatt , ni
fínalcment l!tre
reprouvc!s.
.11
r;¡ut
compuer
ces cinq
prorofitions
irntñes avec
celia
de~
~nuntr.tJJJ
pour
comprendrc:
la
queft:ion
eumm~e da~.t
le fynodc
Je
Dor~lr~!cht.
Dans C!::lui-ci triomphereot les propofiuons des
Go~manO:es fcét::ucun du
f~vere
Calvinifme . M:us les otJrottes C
'J.ba–
les qui fnrent la caufe de ce triomphc ne pureot pas
e~~c
herque le
f~·node
ne fflt
rnahr.:ait~
par mille b.ngue•, auffi bten que
mu en
rhlicule non-feulement
par
la
plume
de
plufienn
Catho–
liquc.s.
mai• auli
Lnth~ricnt,
8c
Protdbnr. Le Lcéteur
pourra
GOM
meos
&
par
lui-m~me
&
par
Con
ambafTadeur aupres
des Provinces· Onies, pour faire chatler de l'univcrfité
un profefl"cur pélagicn.
En auendam le fynode , on rint une conférence
a
Delft, entre trois
g•marifln
&
trois arminiens, qui fe
paífa en explicarions réciproques
&
avec aífet de mo–
dérarioo. Ceci fe paífoit en 1613 : au moins de Jan–
vier de l'année fuivanre, les états de Hollande
&
W dl –
Frife firent une nouvelle ordonnance daos laquelle on
rappellc les efprits
a
1' inllruaion de l'apl\tre S. Paol,
non plru Japtre
t¡unm
oporttt
,
fed fapere ad fobrieta–
tem;
on y défend d'en(eigner au peuple les conféquen–
ces trap dures qui paroinem Cuivre des opinions rigides
de quelques théologiens fur la grace
&
la prédellina–
tion; par ex. que quelques hommes ont été crées pour
la damnation; que Dieu leur impofe la néceffiré de pé–
chcr,
&
leur offre le falut
fans vooloir qu' ils y arri–
vent:
&
quoique ( diCent les états) ces quellioos éraot
agirées daos
les univerfités
&
daos Jes alfemblées des
minillres, ce qoe nous vous permeuons cncore, il en
arrive qoe les Cemimens fe portagem ; cr qu' ou a v(l
daos
IOUS
les tems, mcme
R~rmi
des hornmes (avans
&
pieu~,
nous défendons de trairer ces marieres diffi–
ciles en public , en chaire, ou autremeot . lis ordon–
nent en outre aux palleurs de fe conformer daos l'ex–
plicatinn des divers points de la doélrine chrétienne,
a
l"Ecriture·fainte
&
ii
la foi des égliles réformées
~
&
enfio de fuivre l'e(prit de la chariré chrétieone,
&
d'é–
viter de noovelles difcoffions, Ji.livant les premiers de–
crets portés par les érars .
Ceue troifieme ordonnance fut encare mal
re~Oe
des
Gomariftn,
don r les opinions y étoienr aftá caraéléri–
fées
&
profcrites en
m~me
rems ; ils écrivircnt centre
le decret; les Arminiens le défendircnt, Grotius en fit
l'apologie. Les
h"ll~riens
remarquent mcme que ceue
ordonnance de
1614
contribua
a
reudre plus fiers
&
mnins accommoJans les Arminiens qoi s'étoienr mon–
trés ¡o(que·lá fort doux
&
fo11 pacifiques. U ne nouvelle
rnnférence
tenue
a
Rouerdam au commencement de
N ovembre t6t f, ne tranquillifa pas les efbrit<: de for–
re qu'en 1617, les étal> de Hollaode
&
W ell· Frife ,
que les
Gomoriftn
accufoieot t00JOllr de vooloir ap–
porr er du changement dans la religion réformée,
&
de
s'arroger m•l·
a
propos le droit de pourvoir aux chafes
de la reJig1on, firent une déclnration daos laquelle ils
avancent d' abord qu' il apparrient au magiflrat de
Ce
m€1er des affaires eccléfiall1ques. Enfuirt, apri:s avoir
rapporré les cinq propofitious de
la
remonrrance de
t6to, renfermanr toute la doarine des Arminien¡ fur
la grace
&
la prédeílmation , 1ls décident que ceux qui
les tiennent
&
les enfeignent ne peovent érre rerranchés
de la communion de l'Eglife,
&
déclarés hérérique1.
On peur voir ces cinq propolition•
a
1"
article
A
R–
M
1
N lE N
s;
&
ceiles des
Gom•rifteJ
qoi
y
loot oppo–
fées , daos
la remontrance des premiers •
Epit. th<ol.
&
urlrfiaft.
(
1)
Ceue
d~claratir;lll
ne 61 qu'animer encore davantage
le~ Gomarift~J
;
1ls
la
fireot caífer par 1' auroriré du
prmce Maunce
&
des états généraux : mais les états
de Hollande , pour maintenir leur fupériorité iodépen–
daote, caíferent cerre (enlence
&
leverenr des rroupes ;
les troubles fe moltiplierenr ; on en vinr aux mains dnos
plufieurs villcs . Les étaiS généraux , pour calmer le
defordre, orrere.rent au commencemenr de t6t8 , que
le pnnce .Maunce .marchcroit pour dépoCer
le>
magi–
llrats arm1mens , d1ffiper les troupes qo' ils avoient le–
véel,
&
chalfer leurs miniflres. Apri:s ovoir reuffi dans
ceue emrepri(c daos les provinces de Gueldres, d'Over–
YIIel
&
d'U rrecht, il fit arrérer le graod penfionnaire
Barne1•eld, Hoogerbets
&
Grmius
les principaux fo(l–
tien~
dn psrti des Arminiens; qucÍques
JOUfS
api
e''
il
parm de la H•ye,
&
pari:ourant les provinces de Hol-
Mmmm
Jan-
c:onfultor
la c<!lebre Hifl:oire dts Provinces·Vnie, de M. Br:mdit
&:
cell<! de M. de la Nc:uvill<!
Je
fuis d'av\S que
le reproche
imputé
l
Calvin de .s'étre forml: on Oicu non p:u jullc, mais cruel
•
on ae puiCfe
p.:u
mieux le JUA_ifier qu"t:n
lifant ce.s cínq
pr.o~olirion•
des Gomarifles, dont anffi b1en que de cel\es de.t
Armm1ens on
peut dtre aveé' ralfan:
Dum 'fliranr ftulti
11itÍ~t
,
in
ttllltrAri• r11111tl.
(
1)
11
f.tut Jire
la note
préceJente.
r:u
jugé fort
i.proro• de don–
ner une idée des céLebre, cinq propofitions des Goma.rtfies , a6n
que le leéteur puiffe le•
comp;uer
avcc
celles des A.rminicnt
L'.1u..
teur de cc:t nrciclt:
:aura peut.E:trc confuhé feulemem Bl,ífuct.
&:
i(
OC
(e (era
llU
donnc!
1:\
reine
de
Jire
OltiCotivem~;nt
Jet
JetrteJ
eceléfiaftique.t Tbéolocique•
qu'tl
rappone
fur
la
foi de
l'Evequc
de Me•ux.