GLO
pour la boone ou pour la mauvaife caafc, qu'il re\oive
l'~pée
des mains de la
¡ullic~
ou des mains de l'ambi·
tion,
il
n'ell ni juge ni garant des pro¡cts qu'il exécute;
fa
gloire
perfonnelle ell fans tache, ello doit etre pro·
porrionnée aux etfurts qu'elle lui coute. L'aullériré de
la difcipline
a
laquelle il fe fo(\mer ,
la
rigueur des
rravaux qu'ils s'impofe, les dangers a!T"reux qu'il va cou–
rlr; en un mor, les facrifices mulripliés de fa liberté,
de Con repos & de fa
''ie, ne peuvenr
~tre
dignemenr
payés que par la
gloire.
A cerre
tloirt
qui accompagne
la valeur généreure & pare. fe ¡oinr encore la
gloire
des raleas qui daos un grand capiraine éclaireor, fecon·
denr & cour onnenr la valeur .
Saos ce poinr de v(le, il n'ell point de
gloir•
com ·
pnrable
a
celle des guerriers; car celle m€me des législa–
reurs exige peur-erre plus de ralens , mais beaucoup
moins de facrifices: leur; rravaux font
a
la vériré fans
rel:lche, mais ils ne fonr pas dangercnx. En fuppofaor
done le Héau de la guerre inévirable pour l'humonité,
la profeffion des armes doir erre la plus honorable' com–
me elle ell
il
plus périlleufe.
11
feroir dangereux fur–
rour de
luí douner une
rivale daos des états expofés
par leur tituation
a
la ¡aloufie & aux infultes de leurs
voifins. C'ert peu d'y honorer le rnérite qui comman–
de,
il
faur y honorer encare la valeur qui obéir.
11
doit
y nvoir une marre de
gloir•
pour
1•
corps qui fe dillin–
gue; car
ti
In
gloir•
n'ort pas l'ob¡et de chaquo faldar
en pnrticulier, elle efi l'ob¡er de
la multitude réunie.
Un légionnnire penfe en homme, une légion penfe en
héros ; & ce qu'on appelle
l'e[pri& du corps,
ne peor
avoir d'aurre alimeor, d'autre mobile que la
gloire.
On fe plainr que ootre hilloire ert froidc & teche en
compnrnifon de celle des Grec> & des Romams . La
raifon en ell bien fenfible. L'hilloire anc1enne ert cellc
des hommes, l'hirloire moderne ert celle de deol< ou
trois hommes: un roi , un miniflre, un général.
Daos le régiment de Champagne, un officier deman–
de, pour un coup-de-maio, douzc hommes de bonoe
volonré: tour le corps relle immobile,
&
perfonnc nc
répood . Trois fois In meme demande, & rrois fois le
m~me
filence. H¿ quoi, dir l'officier, l'oo ne m'entend
point!
L
'on vou1
n:ttnd,
s'écrie une voix;
maiJ t¡tt'ap–
pdl•z-vous do1tt.< bommes de bonne volontl? nOJ<s
¡,
fomm-es
tOtrJ,
votll
n'av~z.
t¡u'ti
choifir.
La tranchée de Philisbourg étoir inoodée, le foldat
y marchoir dans l'eau plus qu'l demi-corps. Un rres–
¡euoe offieier
1
a
qui fon jeune !ge
De
pcr mettOil paS
d'y marcher de méme, s'y faifoit porter de main eo
main. Un grenadier le préfentoi<
!
fon camarade, afin
qu'il le prlt dans fes bras :
mtts·l• fur mon dos
,
dit
celui·ci;
du-moim s'il
y
a un coup de fufil
a
r.cevoir,
1'
le luí iparguerai.
Le miliraire frnn\OÍS a mil le rraits de cene beauté,
que Plurarque
&
Tacire auroient eu grood
fo.indo re_–
cueillir. Nous les réléguons daos des mér
nntres partt·
coliers
cnmme peu dignes de la ma¡efl<! de l'hifloire.
11
faur 'efpéror qu'uo hiilorieo philofophe s'atfranchirn de
ce pré¡ugé.
Toutes les conditions qui exigenr des ames réfolues
aux grands facritice; de l'inréret perfonnel·au
bic~1
public,
doivenr avoir pour encouragement In perfpcébve, du–
moios éloignée, de la
gloire
perfoonelle.
_On
fait bien
que les Philofophes, ponr reodre la ver
tu
mébraolable,
l'ont préparée
a
fe pntJer de tOUI :
11011
'Dii t/Je jl<{lus
fine gloriá;
at,
me herwle
,
{.epJ
juflus •/J• debebis
cum ;_,¡amia.
Mais la vertu mtme ne fe roidoit 4ue
contre une honte parfagere,
&
daos l'efp\lir d'une
gloire
3
venir. Fabius fe lnilfe infulrer daos le camp d' Annibal
&
deshonorer daos Rome pendan! le cours d'une cam–
plgne; auroit-il p(l fe réfoudre
3
mourir deshonoré,
:1.
¡•euo
:1.
pmnis daos la mémoire des hommes? N'nr–
rendons pas ces etforrs de In foible!Te de notre narure;
In religion feo le en cll cnpable,
&
fes facrifices meme
ne font ríen moins que detintérerfés . Les plus
hum~:es
des hommes nc reooncenr
a
uno
gloi"
périrfable, qu'en
échange d'one
-gloir.
immorrelle. Co fot l'efpoir de
cette immorralité qui
fo(\tint Socrate
&
Caton .
U~
philofophe ancieo difoir:
cormmne
vmx-tu 'file
l'
fou
fn•fib/, "u bl.ime,
ji
tu n• vwx pas que je fors fmfi–
ble
n
filoge?
A.
l'exemple de la Théologie, la
Moral~
doir pré–
mumr la verru comre l'iogratitude
&
le mépns des hom–
mes , eu luí montrant daos le loinraio des rems plus
heureux
&
un monde plus jurte.
, La
Rloirt
accompagne la verru, comme fon om–
" bre, d11 :)eoeque; mais comme l'ombre d'un corps
,
tant<'t le pr.:ccde,
&
tlut0t1e foil, de méme la
iloire
GLO
629
raml\r deunce la verru
&
fe préfenre la premiere,
,, ramór ne
;·ienr qu':i fa tuire , lorfque
\'envíe >'ell
,
rerirée; & alors elle ell d'autant plus grande qo'elle
fe monrre pltuard , .
C'ert done une philofophie auffi d1ngereufe qoe vaine,
de combanre dnns l'homme le prerfeoriment de la porté–
ricé & le defir de fe furvivre. Celui qui borne fa
gloire
au court efpace de fa
,.¡e,
el!
efe lave de
1'
opinion &
des égards: reboté, ti fon ftecle ell iojufie; découragé,
s'il ell iograt: impatient fur-rour de ¡oüir, il vcut recueil–
lir ce qu'il feme; il
préfer~
une
glolr•
précoce
&
parfa–
gere,
il
une
gloire
rnrdive
&
durable:
il
n'cntreprendr:l
ríen do grand.
Celui qui fe rranfporte daos \'avenir
&
qui joüir de
fa mémoire , uavaillera pour cous les fiecles , comme
s'il éroir immortel: que fes conremporains lui refufent
la
tl•irc
qu'il a mérirée, leurs neveux !'en dédomma–
genr ; car fon imngination le reod préfeor
a
la pollé–
riré.
C'efi uo beau fooge, dira-r-on . Hé joü!r-on jamais
de fa
gloirt
autremenr qu'en fonge ? Ce n'ell pas le
perir nombre de fpeélateurs qui vous enviroonenr, qui
formenr le cri de la renommée . Votre réputation n'ell
glorieufe qu'auraor qu'elle vous muhiplie ou vous n'é'tes
pas, ou vous ne ferez ¡amais . Pourquoi done feroit-il
plus infeofé d'étendre en idée fon exillence aux fiecles
~
venir, qo'aux climats éloigoés
?
L'efpace re'el o'ell
pour vous qu'un poinr, comme la durée réelle. Si vous
vous renfermez daos l'un ou l'autre, votre ame
y
va
lnnguir abnnue , comme daos une
~rroire
prifon . Le
delir d'érernifer fa
gloire
ert on emhou!iafmc qui nous
aggrandit, qui nous éleve au-derJus de nous-memes &
de notre ftecle;
&
quiconque le raifonne n'efi pas digne
de le fentir . , Méprifer la
gloir•
,
dir Tacite , c'efl
,. méprifer les verrus qui
y
menent , :
contemptá fa–
m
á
,
virtNt<I conttmmmtttr
.
Article dt
M.
l\11
A R·
MONTE L.
G Lo 1
RE,
en
Púntttrc,
c'efl la repréf.,mation d'uo
ciel ouvcrt & lumincux, avec des anges, des faiors ,
&<.
Mignnrd a peinr au Val-de-Grace une
gloire.
G Lo
1 RE ;
les
ilr1ijieiers
donnenr ce nom
a
un fo–
leil fixe d'une grnndeur exrraordinaire, de quaraote ¡uf–
qu'il foixanre piés de diamcrre.
GLORIA PIITRI,
f.
m.
eermt
¿,
Liturgi•;
ce
mor ert puremenr latín ; on l'employe en fran<;ois daos
la fuite du difcours comrne les aurrcs mors. On en–
rend pnr ce\ui-ci le verfer qui fe dit
~
la fin des pfeau–
mes, & en rant
d'aurr~s
occalions, il
la me!Te,
a
l'of–
fice & daos toutes les
prier~s
que I'Eglifc récite . Le
mor de
gloria
efi le premier mot de ce •·er!et par
le–
que! on glorifie la fainre Trioiré.
Voya.
Do x
o
Lo–
clE.
On nppelle quelquefois ce vcrfer du nom des dcui
premiers mots pnr
cii
il commence .
On tienr que ce for
le pape Dnmafe qui daos l'an–
née
368,
ordonna qu'ii
In fin de chaque pfeaume on
chanteroir le
gloria patri.
Baronías croit que cela étoit
en ufage du tems des apótres; mais que l'ufage n'en
étoir pas fi commun qu'il l'a été depuis les commeo–
cemens de l'arianifme, qu'il devinr comme une profcf–
fi<'n de fui contre ces hérériques .
L e cinquicme canon du concile de Vaifon reno en
529 porte: ,
on récirera daos nos églifes le nom du
, pape;
&
apres
gloria patri,
on ajo(Itera
ficue
era&
,
in principio,
comme on fait
a
Rome , en Afrique
,
(;.
en italie,
a
caufe des hérétiques qui difeot que
,
le Fils de Dieu a commencé daos le cems ., . Fleu–
ry,
bift. ecclif liv.
XXXll.
tít. xi;. pag.
268.
Gloria in txe</jis
ert encare une efpece d'hyrnoe que
l'on chanre daos le fervice divin, qoi comm<oce par
les mcts
gloria in •xa/fir D•o,
&
in terra pax ho–
minibus ,
&c. Gloire foit
a
Dieu,
&c.
que les
ange~
chaoterent
:1
la nairJance de j efus-Chrifl; c'e!l pourqum
on l'nppel!e _auffi
h5•mnr augllit¡u•,
ou
le cantÍI[fle da
"ngn. Drélron. dt Trlv.
&
Chamlo.
(G)
G
LO
R 1
E
U
S E,
f.
f. (
Hijl.
nat. Icthiolog. )
poif–
fon de mer qui ne ditfere de la
paflenagu~
qu'
e~
ce
qo'iJ a la tete plus apparente,
)e
bec
,mOlOS
pOJO~U,
&
femblable
a
la tére d'an crapaod ; e ert pourquot
i
Genes on a donné
3
ce poiffon le nom de
rofPo,
qoi
lignifie un
crapaud;
on l'n aulli appel\é
ratepmad•
,
paree qu'il relfemble en quelque forre
il
one chauve–
fouris par la forme du corps. Le nom de
gl•ri<u[•
vient
de ce qu'il nage lentemenr & avec
un~
forre de
gravi·
:i;
la chair en efi molle
&
de maa V3ts goOr. Ronde–
Jet,
hifl. dn poi/Jom, liv.
XII.
chap. ij.
Vuya.
P
A–
STENAGUE
&
PoiS~ON .
GLOS·