Table of Contents Table of Contents
Previous Page  65 / 922 Next Page
Information
Show Menu
Previous Page 65 / 922 Next Page
Page Background

Quelquefois auffi on regarde comme vertu un exces

réel, quand il tíem

ii

uo motif louable: e'ell qu'alors

"" nc fau altentiou qu'au m01if,

&

au petit nombre de

gens capablcs de fi beaur ex ces.

Souvent l'eiCi:s ell relatif foit

a

l'ige, foit

i1

l'état

foit

~

la fortune. Ce qui ell

fo/i,

dans un vieillard

n~

J'ell pas dan' un Jeune homme; ce qui ell

fo/i,

dans

un état méd íocrc

&

avee une fortune bornée, ne l'ell

pas dans un

ran~

élevé ou avec une grande fortune.

11

y a des chofes ou la raifon ne fe trouve que dans

un ¡ufie milieu, les deux extremes fot1t égalemenc

fo·

¡,.,

il

y

a de la

foli<

a

tout coodamner comme

a

tour

approuver; c'efi un

fou

que le diffipareur qui donne tout

il

fi:s famaifies, comme l'avare qui refufe rout

a

fes be·

foins;

&

le fybarite plongé dans les voluptés n'ell pas

plus fenfé que l'hypocondriaque, dont l'ame ell fermée

:i

tout

~

ntiment de plaifir : il n'y a de vrais biens fur

la terrc que la fanté, la liberté, la moMration des delirs

la'

bonlt> eonfcience. C'dl done une

fo/i,

do premie;

ordre que de facrifier •·olontairement de

fi

grands biens.

Parmi nos

folia

il y en a de trilles, comme la mé·

lancolie; d'impétueufes, comme la colere

&

l'humeur;

de doulourcufes, comme

11

vengeance qui a wujours

devant les yeux un outrage imaginaire ou réel,

&

J'en–

yie, pour qui

tous les

fue ces d'autrui font un tour·

mem.

11

y a des

fotll

gais; tels font en général les j eunes

gens: tout les intérefTe, paree que tout leur ell incon·

uu; tous leurs feutimens font exccffifs, paree que leur

ame ell toote neo ve; un rien les met au defefpoir, mais

un ríen les

tranfporte ,¡je joie; ils manquen! fouvent de

l'aifant:e

&

de la libertl, mais ils pofledent un bien pré–

férable

it

ceut·li: ils foot grais.

Folie

aimable,

&

qu'

on peut appeller

heurmfe,

puifque les plailirs l'empor·

tent fur les peines;

foli<

qui pa!fe trop vlte, qu'oo re·

grette dans un ige plus avancé,

&

donr ríen ne dé–

dommage.

11

e

U

des

folie~

f.1tisfai(antes' fans etre gaies; telle ell

celle de beaUCOUp de genS

a

taJenS, fur·IOU!

a

petÍIS

13·

lens.

lis attachent d'autant plus d'importance

a

leur

nrr, que dans la réalité il en a moios. Maís cette

fo·

lic

flatc leur amour-propre; elle a encare poor eux un

autre avamage; ils auroient peut-étre été médiocres dans

leur étal, elle les

y

rend fupérieurs, elle a meme quel–

quefois rec¡¡lés les limites de ·J'art .

11

ell enfin des

folin

auxqoelles oo feroit tenté de

porter envtc.

De

ceue efpece ell celle d'un petit bour·

geois, qui par fon travail

&

par fon économie, s'étant

acq01s une aifance au-detfus de

Con

état, en

a

con~

u

pour

lut-m~me

\a plus fincere vénériuioo. Ce fentiment

éclate en lui dans Con air

dans fes manieres daus fes

difcours . A u milieu de f<; amis il aime

a

fai~e

le dé·

uombrement de ce qo'il potTede .

1\

leer raconte ceot

fois, mais avee une fatisfaétion

tOUJOurs nouvelle,

les

détails les moins iméreffans de fa vie

&

de fa fonu–

ne.

Dans l'intérieur de fa maifon

il

o

e parle que par

fcntences; il fe regardc eomme un oraele,

&

ell re·

gardé comme tel par fa femme, par fes enfans,

&

par

les gens qui le fcrvent. Cet homme·la af>ilrément

e(l

fou,

car ni f• petíte fortune' ni

le petit m érite qui la

Jui a procurée, ne font dignes de

l'admiration

&

du

refpeél: qu'tls lui infpirent; mais cette

foli,

ne fait tort

a

porfonne, elle amofe le philofophe qui en efi fpeéta–

teur;

&

poor ccloi qoi la poffcde, elle efi un vrai thré·

fllr, puífqu'elle fait fon bonheur.

Que ti quelques-uns de ces

fous

paroilfoient pour la

premíere fois che'!. une nation qoi n'eOt ¡amais connu

que la raifoo, il ell vrailfemblablt qu'on les feroit en·

fermer Mais parmi nous l'habimde de les voír les fait

fupporter; quelques-unes de leurs

folin

nous font né·–

cetfaires, d'autres nous fom otiles , prefque toutes eo–

treut dans i'urdre de la fociété,

puif~ue

cet ordrc n'ell

nutre chofe que la éombinaifon des

folits

humaines. Que

s'il en ell quelques-unes qui

y

paroilletll inutíles ou me·

me

contraires,

elles

font le parrage d'uo

o

grand nom-

re d'índivtdus, qu'il n'ell pas poffible de \es en exclu–

r~

.

Mais elles ne changent pas de nature pour cela:

chacun reconnoit pour

folit

celle qui n'ell pas la líen·

ue,

&

fouvent la tieone propre, qoand il la voit dans

un nutre.

1"

o

L

t

E, (

MuJuine

)

ell une efpece de léfion dans

les fooélions

an

males; cwe maladie de l'efprít ell

fi

connuc de tout

le monde, qu'íl n'dl aucon des plus

fameux

no[ograpbu

qui ait ero devoír en donoer une

idie préci!'c, une détinition bien dillinéte;

il

o'eo ell

rraitt! elprelftment nulle pan.

f/oyt:t /u rxuvra

de Sen-

FOL

37

nert, de Riviere, d'Etmuller, d'Hoffmao, de Boerhaa–

ve,

&c.

Comme la

folit

conlille dans une forre d'égaremen-t

de la raifon, dans une dépravation de l,t faculté peu–

fante ( dont

l'abolition ell ce qu'on appelle

d<mmec,

voya.

DE'

M E N

e

E); dépravation qui a lieu avec dif·

férentes m odificatioos dans le délire, dans la mélanco–

lie, dans la manic: on a confondu la

folie

avec !'une

ou

l'aurre de ces maladies, mais plus communtmen:

avec la derniere de ces

trois ; paree que

la

fo/i,

ell

comme

le prélude de la manie,

&

a elfetll'cllcmcnt

plu; de rapport avec elle, qu'avec aucune aotre: de

maniere cependam que

la

foli<

peut avoir lieu

&

fub·

filler pendan! Jong- tellls, pendan! !OUte la vie meme,

fans

~tre

jamais fu ivie de la manie proprement dite.

L'crreur de l'emendement quí juge mal doran! la veil–

le de chofes fur lefquelles tout

le

monde pent'e de la

meme maniere, e!l

le

genre de ces trois maladics . On

donne ordioairement

a

ce genre le nom de

d/lire;

quoi–

qu'on oppelle aufli de ce nom une de fes efpeces, dans

laquelle l'<rreur dont

il vient d'étre fait mention, ell:

de peu de durée,

&

forme un fymptome de fievre, de

maladie aiguc, qui, lorfqu'il porte

a

la fureur,

efl

ap–

pellé

phr'inéfi<. f?oya:.

D

E'L 1 Re , [" 1 ¡;:V R E,

p

H RE'·

N E'S lE.

La

foli<

ell aulli

dillin~uée

de la mélaocolie, en ce

que le délire dans cclle-ct rend les malades inqoiets, ne

roule que fur un

feul objet, ou for un petit nombre

d'ob¡ets le plus fou vent trilles,

&

n'<ll pas univerfel ;

au líeo qu't l a cette derniere qua lité,

&

qu'i\ ell fans

inquiétude

&

fans trille!Te dans la

fo/i,

&

daos la manie;

que dans celle-la par conféquent

le

malade ell tranquil–

le

&

s'oecupe de route forte d'objets inJifféremment a–

vec la me me extravagance'

&

que dans la maoie le dé–

Jire ell accompagné d'audace, de fureor, toOjours fan;

fievre eflentielle, ce qui dtllingue la manie de la pbré–

néfie:

&

li

la fureur dans celle-la ell portée

a

!'extre–

me, on lui donne le nom de

rag•

.

Ain(J la

folie

ell

a

la manie par la modération de fes

eff•ts, ce que la rage ell

a

la manie par l'intenfité de

ll

violence des fymptomes qui la caraétérifent . On ell:

done fondé

a

renvoyer a

l'articl•

M

A N 1 E'

tout ce

qu'il y a

3

dire de ces trois fones de délire fans tie–

vre, entre lefquels oo ne doit dillingoer

la

foli.,

que

paree qo'elle ell fans violence, fans fureur , qui fe troo–

vent toO¡ours plus oo moins dans les deox autres efpe·

ces; on peut voir auffi-bien des chnfes quí ont rappott

a

!Outes

les

trois daos

/'

artid.

M

e'

L A N

e

o

L l

1! •

(d)

F

O

L 1G N Y, (

Glog

)

ou comme écrivent les lta–

liens

Fulginium,

ancienne petite ville de l'état de l'E–

glife daos le duché de Spolete, entre Spolete

&

Af–

tífe, avec un éveché foffragant du faint-flégc. Catan,

C icéron, Céfar,

&

autres auteurs, font mention de

Foligny. C'éwit une ville libre fous la proteétion des

R omains. Elle ell remarquab le par les (avaus hommes

qu'elle a produits. Sa lituation ell dans une plaiue fer·

tile au bord du Topino,

¡\

ciuq licues

N. E.

de

S

po–

Jete,

27

N. E.

de Rome.

Lottg.

30.

r8.

lae.

42. H·

(D.'}.)

F O L

1 LE

T

S,

f.

m. (

1/emri<

)

c'ell ce qu'on

leve le long du Mfaut des épaules du cerf, aprcs qu'

il

ell dépouillt.

F O

L 1

O

LE,

f.

f.

(

Bot.)

on nomme

folio/e

en

Botauique

les feuillers dom les feuilles compofées font

form~es,

quí ont chacune un coort pédicule , leqocl

s'implaote dans le pédicule eommun. L' arrangement,

le nombre, la force,

&

la proportian des

foliol<~,

of.

frent bien des variétés

&

des bifarreries, non-feulement

dans le

memc

indívidu, mais encare dans

la méme

feuille.

Ces variétés font

beauco.up

plus ·fréquentes

&

plo!

nombreufes dans

les

efpeces he

rbacées, qu'elles ne

le

font dans les efpeces ligneufes. Ces variérés s'étendent

a

leur figure' leur nombre' leur unían' leor.auache'

leur forme,

leur ¡eu,

&

Icor grandeur relauve. Par

esemple, ordinarremcnt tes

folio/o

augmeoteot de gran–

deur,

a

mefu re qu'cJies fOOl pi<IS

éloig~ées

de J'origi–

ne du pédtcole commun; mais les

f•''"'"

des exrré–

mités font quelqocfois plus potites que les iotermédiai·

res; les irrégularités qui fe rencontrent en ce genre font

inépoifables.

.

.

,

.

Les

folio/a

ou dttfü ens feotllets d une feutlle compo·

fée, quoique tri:.-díllin&es les unes des autres, ne con–

llituant néanmoíns'

a

proprement parler' qu'one feule

feuille, on con¡eéture que les

fucs que

re~úÍl

un de

ces feuillets

patf~

bientOt aux autres, les entretient

&

les