GER
~arder
t.Jut ablarif comme le complément d'une pré'–
polirion, c'e!l aller, ce femblc, conrre l'efprit de fon
inOirurion
&
corme le génie de la langue larine; c'dl
s'oxpofer louvem
a
des difficultés
rrc>-grandes, ou
¡¡
des commenraires ridicules, paree que l'on court aprl:s
ce qui n'ex iOe pas; e' en vouloir enfin accommoder
ceue langue
a
Con fyOI:me parriculier, au lieu de con–
nruire fon fyfieme d'apres les pFincipes ufucls de ce11e
langue.
En effer, c'eO rellemenr pour la fin que oous indi·
quons, que l'ablatif a été d'abord inOirué, que quoique
la phrafe circon(\aocielle ait
le
m,;me fuJ•I que la prin–
cipale, on rrouve fréquemmenr daos le• aureurs qu'il
e(!
m's
a
l'abl
arif daosl'une'
&
au nominarif dans l'aurre,
corme
la
décir.oncommo ne des mérhodiOes. C' en
ainli que Cicéron
adir:
nobis vigilantib1u, uimu1 pro.·
ftélo liberi.
c·en pour la meme fin
&
daos le
m~me
feos que le
girondif
en
do
dl quelquefois employé comme ablatif
ablo 'u . Ainfi lnrfqoe Vírgile a dit
(/En.
JI.):
'{JJiJ,
talia [ando
t
t~mperet
a
lacrymiJ;
c'e(l comme s·il
!1-
voir
di1,
quiJ, fe a11t afio t¡tl()'lJÍJ ealia fante,
tempere~
ti
larrymis
l
ou en emplopnr
la co 1jonéHoo pério–
diqoe,
quis, dum ip{e a11t
,.¡;111
ruivit tafia
fatu~,
trmprrtt
J
lacrymis
l
Pareillement, lorfque Cicéroo
a
dit,
nobiJ ..igilantibuJ, erimus pro[elfolibai,
il au–
roit píl dire par le
giro•dif, vigilando,
ou par la con–
jnn él ion,
drim vigilabimtu.
Ce choix raifonné enrre
ces e\prelli oos qui paroille
0
t équiulentes, porte vraif–
femblablement fue des diOinélions
tres-délicates : nous
allons nfquer nos conjeélure . Virgile a dir,
quil tafia
fando,
par un rour qur n'affigne aucun fu¡et dérerminé
au ver be
fari,
paree qu'il ell inditférenr par qui fe faf–
fe
1<
récit; celui qui
le fair
&
ceux qui l'éconrenr ,
do\ <nt égalemem en érre touchés ¡uf4u'aux lar mes: u–
ne traduélioo
ti
dele doir conferver ce feos vague;
yui
pourroit, at< rltil de ttls malhwrs,
&c. Cicérou
a
u
conrraire a dit,
nobiJ vij[ilaneibuJ,
en arlignant le fu–
jet, paree que
C~
font
CtUX·
me
meS qui veu lenr erre li–
bres' qui doivent etre vigilan>;
&
l'orareur
a
voulu le
faire fentir.
lll. Le troir.eme
gérondif
qui en terminé eo
dum,
e(\
qu.Jquefois aU nomioatif
&
quelquefois
a
1'
3CCU•
fati f.
1°.
ll
eO employé au norninatif daos ce v.ers de
Lu~
crece.
(lib.
l .)
lEttrnaJ t¡uoniam pamaJ in morte
timtndtiM.
daos ce paffage de Cicéron , (
J,
fmeél . )
T
anquam a/;•
quam'lJÍ(lm /l)nga'"
conf~reri1,
t¡uam
nobi1
t¡Jtoque in·
gr.Jt<ndum
Jit:
dans cer a rre du
m~me
auteur,
(lib.
1/11. tpifl
7·)
Di[crJ!i ab ro bello, in
qu~
aut
tn
a·
Jit¡uaJ infidtaJ
i'lciáe,Jum,
a11t
devtniendum
in villo–
rts m (mtl1, aut
ad 'Jubam confuKicndum:
eofin dtins
ce !cHe de T ire-Liv e,
(lib .•
NXXI/.)
Boii noélr fal–
tunJ,
qua
tranfeundum erat RomaniJ,
itifederr~nt:
&
dnns celui-ci de Plaute,
(Epidi<.) aliqua confilia.
re–
prriundflm
t/1.
2°.
11
en employé
a
l'accofnrif dans mille occafions .
e
onalamatum prope
"b
uni<~erfo
fenatu
e(f
'
pcrdo–
mandum
ferocts
anim~s
eiJe
,
( Tire - Live ,
liv.
XXXVII.
.Legati
r~Jponfa
frrrmt, afia arma LatiniJ
Q_u.erenda, aut pa<em trojano ab rrge petrudt<m.
( V1rgile,
/En.
XI.)
C1hn oculiJ ad
cerrnendrtm
110-n
cgeremrts,
(
Cic.
de
,JatJtrtÍ
deonan.)
Et inter agendum, oecurjare
capro,
cortm frrie illt
,
caveto;,
(
\7irg.
ulog. jx.) Namque
anti domandum
ingentts tollrnt animas,
(id.
Gtorg.
JIJ. )
Noos croyoos done avoir fuffifamment démonrré
que les
gérondifs
íonr des cas de la íeconde déclinai–
ion. Noos avons ajoflré que ce font des cas de l'infi–
nirif,
&
ce fecond poilll n'en
pas
plus douteux que le
pmnier.
N uus avoos remarqué des le commencemeot, que
les poiors de vtle éooncés en larin par
les
gérondift
,
le fonr en grec
&
en
fran~ois
par l'infini11i méme ,
fans changement
a
la
terminaifon · e'en meme le pro–
cedé commun de prefque IOUtes
¡;,
langues. Cene pre–
miere oblervarion foffiroit peut-erre pnur établir norre
doélrrne fur la nature des
girondifJ;
mais l'uíage mé–
m~
-de la laogue latine en fournir des preuves fans nom–
bre daos mille exemples, oil l'infinirif en employé pour
T•me Vil.
GER
569
les memes 6os
&
daos
les mt'mes circonOances que
les
glrondifi.
On
lir daos Plaure (
Mmr.h.), dum
datur mibi occafio ttmpufque .A
B l11J,
poor
aberwdt
-
daos Cicéroo,
zrmpets tft nobil de tila vila ..<a E
"Jte'
poor
agendi;
d:tth
Céfar
coNjilium &crpit omn(m
12
¡;
tquieatum D JMtTTE"JtE,
pour
dimittendi;
&
che~
rous
les meilleurs écnvains on rrouve fréquemment
l'infinirif pour le premier
giro,dif.
ll
n'ef\ pas moins
ufiré pour le troilieme: c·en ainli que Virgile
3
écrir
(/En.
J.)
No" noJ
tmt
frrro LibyeoJ
P OPV
L.A"R._F; ptnates
1/cnimm, aut raptas ad litt•n•
v
E"JtT E"JtE pra!daJ,
oii l'on voir
popular.
&
vtrtere,
poor
,nd populandum
&
ad vertrndttm
.
De
meme
H
•r ace dit (
oJ.
j.
3· )
atulax omnia
,
P
1:
"JtP ET
1,
pour
na prrpttiendum;
&
(
ep. j.
20. )
,
I"Jt.A
S
e
1
ulerem,
poor
ad irafctndum.
11
efl plus rare de 11ouvtr l'kfiuirif pour le lecond
gi–
rondif;
mais on le rrouve cepeudaor,
&
le voici dans
u
o
vers de Virgile (
ecl...
ij.),
oú
dtu.~;
infinitifs dif–
íéreas fonr mis pour deux
girondift
:
Et
t'.ANT.A~E
paret,
&
"JtESPONDE"JtEparati;
ce qui, de l'avcu de toos
les
Commentareurs, li¡;ni–
fie,
&
Í11
C.ANT.ANDOparN,
&
ad "JtE .SP ONDEN·
D"IJ
M
pnrati-.
N
ous concluons done que les
girondifJ
ne fonr ef–
feélivemen t que les cas d•
l'in finitif,
&
qu'ils
0111
,
comme l'infioilif, la narorc du verbe
&
cel!e du nom.
lis onr
la nature du verbe, puifque l'inanirif leur
e(\
fynonyme,
&
que, comme toot verbe, ils exprimenr
l'etiOence d'une modification daos un fu¡et ;
&
c'cn
par conféquenr avec
raifon que, dans
le bofoin,
ils
prennenr
le meme rt'gime que le verbc d'oil ils deri–
ven!.
11$
onr aufli la narure du no
m,
&
c'eO pour ce–
la que les Larins leur onr donné les termioaifoos afte–
élées
au~
noms ' paree qu'il< re confhuileot daos le di–
fcours comme les nom:;, & qu'ils
y
font les mémes
fonélions . C"tO pour leela aufli que le régi me du pre–
mier
glrondif
en
rouvent le génirif, comme dans ces
phrafes:
aliquod juit
P"ineipi~tmo
grnerandi dnimalium
( Vare.
ltb .
!l.
de
R. R.
t. ) ;
[rtit exrmplorum legen–
,¡j
pote{lat
(
Cíe.);
veflri adhortandi cnutá
(
Trt. Liv.
lib.
XXI.
) ;
gentrandi animalium,
comme
gmeratio–
niJ animalium
;
exemplorum
le.gendi,
commc:
lcllionir
rxtmplorum; veftri adhortnndi,
comme
adhortationiJ
veftri
.
Les Grammniri<os trouveot de grandes diffi<:ultés fur
la
narure
&
l'emploi de>
glrondifs.
La plíl part préten–
tenden r qu'ils ne font que· le furur du parricipe paffif
en correlarion avec un mor hrpprimé par ellipfe . Cer–
te ellipfe, on la fupplée comme on peor; mais c"efl
to6jours par un mot qn'on o'a ¡amais va exprimé en
pareillos circonllances,
&
qn'oo nc peor inrroduire daos
le difcours
>
fans y introduirc en meme rems l'oblcu–
rilé
&
l'abfurdiré. Les uns íous-eotcndenr l'infinirif
a–
élif
~u
m.eme. verbe'·
po~r
etre comme le ftljer du
gE–
rondif:
Sanél10s, Scropp\US
&
Vollius
(o r\1
de ccr
a–
vis; & , felon eux, c'efl cct infinuif foo s-en rendu qui
régit l"accufarif, quand on le rrouve avec le
girondif:
ainfi,
petmdrtm •ft pacem
tl
rtgt,
fignifie dan> leur !"y–
neme,
petere pa<em
ti
rege rfl pttrndTtm
;
pttere pa–
ce
m
a
rege,
c'en le IÍ!jet de la propolhion,
pttrndum
en efl l'amiilor:
temptu petendi pacem
,
c'e!l
trmptsS
peter:c pacem pttendi; petere pacem
etl comme un nom
oniqoe
a~
génirif, lequel dérermine
trmpur; p•trndi
tfl
un ad¡eél•f en concordance svec ce génuif.
. Les
autr~s
fous-enrendenr
le nom
negot-ium ,
&
vol–
cr comme 1ls commernen r les meme s exprd!ions :
pe–
tendrtm
tfl
pncem
fl
rege,
c'dl-i
dire ,
negntium
pe~
'lendttm
,¡
rexe
tft
circfl pacem;
t t.'mptu
petendi pacem,
c,dt-3-dire
tempu¡ negtnii
pett11di
úrul paum.
Nous l'avons
M]
a
dit, on n'a poio
r d'excmp!es daos
les aureurs latins, qui autorifenr la pr<'tend.ue ellipíe que
J'oo rrouvc tci;
&
c'en cependanr la loi que l'on doit
fuivre en pareil cas
>
de ne ¡arnais ruppo(er de mot fous–
enrendu daros de1 phrafes ou ces mots n'onr )amais éré
esprunés :· ccue loi
eft
bien plus preffanre encore, li on
O
e
pcUI
y
déroger fanS donner
a
la COllflruélioo plei–
ne un rour obfcur
&
forcé.
C'etl fans doure
la forme marérielle des
xlrondif¡
qui aura occalionné l'erreur
&
les embarras dont
il
cfl
ici queflion: ils paroilrenr tenir de pri:s
a
la forme du
furor du participe paflif,
&
d'ailleors on re fert des uns
&
des autres duns
les me mes occurrences,
a
quelque
e
e e e
chan-
1