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S36

GEO

marcher

a

Ieurs c6tés daos lcurs tranfmigrations. N ée,

pour ainG dire, en Egypte comme les au

~res

beaux am,

on la vir fucceffi vemenr occuper l'attention des Grccs,

des Romains, des Arabes,

&

des peuples occidentaux

de 1'Europe.

La prcmiere carre dont parlenr les auteurs anciens,

s'il faor ks en c1oire fur des tems

Í1

éloignés , efi celle

que

S~fofiris

le premier

&

le plus grand couquérant de

I'Egypte, tit expofer

il

Con peuple pour lui faire con–

noltre, dir-on, les narions qu'il a•·oir fo<1m ifes

&

l'é–

rendue de fon empire, dont les embouchures du Danu–

be

&

de l'lnde faifoicnt les bornes.

L'on reconuolr encare l'antiquiré de la

GEographie

dans les defcriptions des Iivres de Moyfe le plus ancien

des hinori<ns, né en Egypre,

&

élevé

il

la cour par

la proprc tille du roí . Ce chef du peuple de D ieu

&

fon fucce(Jeur Jofué ne s'en tinrenr pas

a

des defcri–

prious hinoriques, lorfqu'ils ñrenr le partage de la rerre

promife aux dou?.c tribus d'lfrael. j ofephe

&

les plus

habiles interpretes de 1' Ecriture, af>Orent qu' ils firent

drelfer une

earte glographirru

de ce pnys.

La navigation con1ribua beaucoup au• progres de la

G lographie.

Les Phéniciens les plus habiles navigateurs

de l'an1iqui1é fonderent un grand nombre de colotties en

Europe

&

en Afrique, depuis le fond de 1' Archipel ou

de la mer lEgée Jufqu'a Gades. lis avoienr foin d'en–

treteoir ces colonies pour conferver

&

mcme augmen–

ter leur commeree . Le befoin que nous avons de con–

Jtol~re

les pays o

u

nous faifons des érablilfemens, doit

faire croire que cette connoilfance Ieur étoit indifpen–

fable: la néceffité a prefque toOJours été 1' origine de

la piOpar des fciences

&

des arts .

Il fau< convenir que quelqu'anriquité que I'on puilfe

donner

a

lo

Giographi,,

elle fut long-rems

a

devenir

une fcience foodée fur des príncipes certains. C'efi dans

la fuire que les Grecs afia1iques réunilfant les Iumieres

des afironomes chaldéeos

&

des Géomerres d'Egypte,

commencerem

il

former d:fférens f'yfiemes fur la narure

&

la figure de la recre . Les uns la croyoient nager daos

la mer comme une baile daos on baffin

d'eau~

d'autres

lui doonoient la fi¡;ure d'une futface piare, cnrre-coupée

d'eau : mais en Grece des philofophes plus couféqueos

jugerenr qu'elle furmoir avec les eaux un corps fphé–

t ique.

Thales le Milefien fur le premier qoi travailla fur ce

dernier ryneme ; il confiruirit un globe,

&

repréfeota

fur une table d'airain la rerre

&

la mer. Selon plulieurs

auteurs, Aoaximalhire dif'ciple de Thales e!l le premier

qui ait figuré la rerre fur uo globe. Hécarée , D émo–

crile, Eudoxe

&

autres adnptcreot les plans ou canes

géographiques,

&

en rendireor

1'

uf'age fort commun

daos la Grece.

Arifiagoras de M ilet préfenra

a

Cléorni:ne roi de

S parte une table d'airain, fur laquelle

ii

avoit décrir le

tour de la terre avec les fteuves

&

les mers, pour Iui

expliquer la firuation des peuples qu'il avoit á foOmettre

fucceffivemen1.

Socrate réprima l'orgueil d' Alcibiade par l'iofpeéHon

d'u oe carte du monde , en lui montranl que les do–

main.s dont il é1oir

li

lier oe teooient pas plus d'efpa–

ce fur cette earte qu'un point n'eu pouvoit occuper.

S cylax de Caryaode publia lous le reg ne de Darius–

H ynafpes roi de Per(e, uu n ai1é de

Glographi<

&

un

périple .

f/O)'<Z

p

E'R

1

P Le.

L' on voi1 daos les

nR¡n

d' Arifiophane un difciple

de Soerare monrranr

a

Strepliade une defcriptioo de la

terre.

Ce fut foos les Grecs que la

Q¡ographi<

commen~a

i

proñ1er des fecours que 1' A(lrouomie pouvoit lui

procurer; la prot<él:ion qu'elle trouvoir daos

les

princes

conrribua beaucoup

:l

fes progres.

Alexandre é1oir tOOJOUIS accompagné de fes deux

ingeoieurs D iogoeres

&

Be1on, pour lever la carte des

pays que leur prioce rraverfo't . lis prenoiettt cxaél:e–

.menl

!~~

Ji(lances des villes

&

des rivieres de 1 AGe,

depuis les portes Caf'pienne> ¡ufqu'a la mer des Indes.

lis employ<l'ent les obfavarions que Néorque

&

Oné–

licrire avoicnr faite

a

b<)td des vaitT<aux qu' Alexandre

leur a<oit donnés pour recoonoitre la mer des Jodes

&

le gol fe Perliqoe. lis obfervoient les difiances des

l ieux, non·feulemen t par l'efiime du ch,mio, mais en–

care par la mefure des nades ' lorfqoe cela leur étoit

poffible ;

&

le> obf<rvatinos aOrooomique$,

a

la vériré

beaucoup moins eiaél:es

&

moins nombreufes que les

n6tres. pouvnienr remplir

a

quelque; égards ' quoiqoe

tres-

imparfaitemenr, les vuides que caufoit le défaut

des mefu res aél:uelles.

GEO

Pyrheas géogr3phe de Marf<ille florilfoit fous Ale–

xandre: fa paffion pour la

GEographt<

ne lui p<tmir

pns de s'en tenir aux obfervatiou.) faite> dan) Ion pays.

11

parcourUt 1' Europe depuis les cnlonn<S d' H ercule

jufqu'a l'embouchurc du Tann'ts.

11

avan~a

par I'Océao

occidental JUfque fous le cercle polaire atélique. Ayanr

remarqué que plus il litoil vers

le

nord, piu> le> Jours

deveuoieot grands, il fur le prem1er

~

Mfigner ce> d

f–

féreoces de JOOr par climats .

f/oy<Z

eL

1

M A

r . Srra–

bon croyoir ces pays inhabttables ,

&

malgré 1' opioion

qu'Eratotlhene

&

Hipparque avoieot do contraire, il ne

put s'<mpecher d' acculer Pytheas de menfonge; mais

celui-ci fut Ju(iifié plcinemenr dans la fuire,

&

fa ré–

pulation a élé enticremenr ré1abl ie de nos jours par un

favam mémoire de M . de Bougainvillc membre de l'a–

cadémie des Be lles· Lemes .

Ari(Jote difciple de Pla1011, étoir auffi verfé daos la

connoílfance de la

Giographie

que daos la Philofophie .

Les obfervation, aOrnnomiques lui fervirenr

~

détermi–

ner la figure

&

la grandeur de la terre. L'on auribue

a

cer ancien un livre

de mrmdo,

dédié

ii

Aleuodre,

daos lequel on trouve une dcfcriprton alfez eiaél:e des

parties de la terre connues de fon 1ems ; favotr , de

l'Europe, de !'Afie

&

de I'Afriquc.

Thimofihenes donna un rrai1é des

ports d< mtrJ

,

dont Pline nous a cootfervé des fragmens , de meme

que les obfervations de S<fleucus-Nicanor qui fuccéda

11

la puiiTance d'Aiexaodre daos la haute AGe, ;ufque

dans une partie de l' lnde .

Théophtane difci?le d' AriO ore, ne fe contenta pas

de po(Jéder des carres

glographi'f"";

il ordonoa par

fon retlament que ces ouvrages qui avoieot fa ir fes dé–

lices pendan! fa vie,

&

done il avott reconnu l'impor–

tance

&

l'u1iliré, fu(Jenr attaehés au portique qu'il avoit

doooé ordre de conOruire.

A cer athénien fuccéda Era101lhcne donr la répura–

rion répoodoir

a

l'érendue de génie. D 'aprcs les obler–

var ions qo' il avoit recueillies de plufieurs aureurs , il

corriges le premier la carre

d'Ana~imandte,

& en pu–

blia une noovelle qui concenoir la forface do

mond~

cn–

tier , 3 laq uelle

ii

donnoit cinq cen11 m ille ilades de

circuir. Le fruit de fes recherchcs fu1 trois livr<S de

commenraires géographiques.

11

comballoit dans le pre–

mier les erreurs

re~Oes

de fon rems: le leeond conte–

noit les correél:ioos qu'il avoit faitcs

a

l'ancienne

Glo–

graphie;

&

le troilieme renfermoit fes oouvelles obfer–

vauons.

Les fciences

&

les arts préfenrent toOjours des objets

a

perfeél:ionner ; auffi rclcva- t·OO des fautes daos Era–

tonheoe,

&

l'on aJoOta de nouvelles corrtél:ions

a

cel–

les qu'il avoir faircs. Son ouvrage eut de grandes con–

tefiar ions

a

eiTuyer de la pan de Serapion

&

d'Hippar–

que . Ce deroier écoi1 , f<lon Pline , auf!i admirable

dans la critique que daos toute autre matiere ; cepen–

dant Srrabon le repréfen1e d' un caraél:ore

fi

opiniirre

daos fes prévenrinos' qu'il ofa prét'ertr meme l'ancien–

ne can e d' A naximandre

il

celle qu' Erarollhcoe a voit

corrigée. Ces difputes excirerenr les efprits des Grecs,

&

leur donnerent une vive émularion qui fervir

a

per–

feél:ionner les príncipes de la

Glographit

.

Agatharchide

le

Cnidien , qui fiori(Joit fous Prolo–

mée· Philome1or, compofa un ouvrage fur le golfe a–

rabique; Phorius oous a confervé quelques enraics de

ce1 aureur daos fa bibliorheque.

Enviran

so

ans apres, MnéGas publia une defcription

do monde entier.

Arrémidore d' Ephefc donna une defcriptioo de la

terre en on1.e livre1, fouveot citée par Strabon, Pline

&

Erienne de Byzance . Marcieo d' Héraclée en avoit

fai1 un abrégé qu'on a perdu; il oe rene de cer ouvra–

ge que le Périple de la Bithynie

&

de la Paphlagonie.

Cer amour pour la

Glographi<

ne tarda pas

a

palfer

avec les arrs de la Grece

:i

Rome. Les Romaios com–

men~oienr

dé1á

a

fe faire coooottre, ils avoieut étendu

leurs conquéres hors de 1' ltalie ,

&

porté leurs armes

v1él:orieofes duns I'Afrique. Scipion-Emilien Jaloux du

progres des fciences daos fa patrte aurant que de )'cm–

pire qu'elle dif'pu1oir

a

Carthage, donna des vaiiTeaux

á

Polybe pour reconoo7tre les c6tes d' Afrique, d' E–

fpagne

&

des Gaules • Polybe pou!Ta ¡ufqu' au pro–

mouloire des Hefpérides (le Cap verd),

&

tit de plo<

un vnyage par 1erre pour mefurer les difiances de rou<

les Iieox qu'Annibal avoir fair parcourir

a

fon arml!e

eo rraverfant les Pyréoées

&

les Alpes.

L 'on duir cooclure encore que I'ufage de< carres géo–

graphique• étoir bien

co~nn

:l

Rome, de ce que Var–

roo rapporre daos fon ltvre de

r<

rufti<á,

au fo;et de

la