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540

GEO

ioncilicr

&

employer 3-propos les fecours qu'il tire de

l'un

&

de l'autre _

L'on voit done par ce qui vient d'etre dit, que la

Géographie

a befoin de

1'

Aflrooomie; elle en emprun–

te les principaux cercles imaginés pour le ciel, mérí–

dien, équateur, tropiques, cercles pelaires,

latitud~,

ho–

rifon, les points cardinaux,

collatérau~

&

les verncaux,

en un mor tour

ce

qui fe trouve daos les fpheres

&

dans les g\obes; c'efl ce qu'on appelle

Glographie A–

flronomit¡ue

.

L'on diflingue encare la

Géographie

I 0 .

en

nattlrel–

le;

c'efl par rapport aux divifions que

\a

narure a mi–

fes fur la furface du globe, par \es mers, les monta–

gnes, les fteuves, les iflhmcs,

&e.

par rapporr aus cou–

leurs des dilférens peuples,

a

lcurs langues naturelles '

&e.

'

2°.

En

hifloriffue,

c'efl lorfqu'en indiquant un pays

ou une ville, elle en préfente les différentes révolutions,

a

quels prínccs ils ont été fujers fucce.lllvement; le com–

mcrce qui s'y fait, les batailles, les fiéges, les traités

de paix, en un mot tour ce qui a rapport

a

l'hifloire

d'un pays.

3°.

En

civile

ou

politique,

par la defcription qu'el–

le fait des fouveraioetés par rapport au gouve roemeor

civil ou polirique.

4°.

En

Géogt·aphie facrle,

lorfqu'el\e a pour but de

traiter des pays dont il efl fait mentían dans

les Ecri–

turcs

&

dans l'Hifloire eccléliaflique.

j

0 •

En

Glographie eeeléfiaflit¡ue,

lorfqu'elle repré–

fente les partages d'uoe jurifdiéhon eccléfiaflique, felon

les patriarchats, les primaties, les diocefes, les archi–

diacooés, les doyenoés,

&e.

6°.

Enfin en

Glographie phy./iqtte

;

cette dernicre

con lidere le globe terreflre, non pas tant par ce qui for–

me fa furface, que par ce qui en compofe la fubflan–

ce.

1/oya:, l'areicle fl•ivant. Article de M.

RoBE

R

r

DE

V

A

u

G

o

N D

Y,

Glograpbe ordinaire du R oí.

G

E'

o

G R A P H 1

1!

P H

Y

s

1

Q.

u

E ,

efl

la defcription

raifonnée des grands phénomenes de la terre

&

la cdo–

fidération des réfultats généraux déduits des o'bfervations

locales

&

particu\ieres, combinées

&

réunies méthodi–

quement fous ditféreotes elaCTes,

&

dans un plan copable

de faire voir

1'

économie naturelle do globe, en tant

qu'on l'envifage feulemeot comme une malfe qui n'efi

ni habitée ni féconde.

A mefure que la

Glographie

&

la Phyfique fe font

perfeétionnées, on a rapproché les príncipes lumineu¡

de celk-ci, des détails fecs

&

décharnés de celle-lil.

En conféquence de cette heureufe aCfociation , notre

propre féjour, ootre habitation qui ne oous avoit pré·

fenté d'aurre image que celle d'un amas de débris

&

d'ur¡ monde en ruine, qu'irrégularirés

a

fa furface, que

defordres appareus daos fon intérienr, s'offrít

a

nos yeu¡

éclairés avec des dehors ou l'ordre

&

l'uniformité fe

firent

remar~uer,

oii

les

rapports généraux fe décou–

vriront lous nos pas. On ne s'occopa plus feulement

de eeue nomenclature eoooycufe de mors biurres, qui

auetlent les limites que l'ambitioo des conquérans a mi–

fes dans

les étab\iCfemen< que

les ditférentes fociétés

onr formé> for la forface de la rerre; on ne diflingua

les pay1, les contrées que par

les phénomenes .qu'ils

oltrirent

a

nos obfervations. Phénomcnes linguliers ou

uniformes,

toot

ce qui porta les empreintes du

tra vail

de In natore, fut recueilli

~vec

foin, fút difcu té avec

exaébtode. On examina

la

forme

la difpofirion

les

r~pptHts

des différens nbJers: ou etfaya méme d'appré–

Cicr

l'éren~ne

des

~ffets,

de

ti

xer leurs limites, en fup–

pléant

a

1

obfervauon par

l'c>:périence. Enfin on fut

curieux de pa:venir

Jofqu'au~

ptiocip<s généraux, con–

llans

&

réguloers . A mefure que les idées fe dévelop–

perent,

le

g~ographe

deffinareur prit pour bafe de

fes

defcríptinns topngraphiques , l'bifloire

de

la furface du

globe,

&

diflribua pnr pays

&

par contrées

ce que le

natnralille décrivir

&

rangea par clalfes &' par ordre

a.

collt étion.

Tel el!

le précis des progri:s de la

Glographi• phy–

fi9'";

elle les doir

il

la réuuion combinée des fecours

que plulieurs connoilfances

001

conco~ru

a

lui foornir.

On ne peut effeétivement trop raCfembler de relfources ,

lorfqu'on embraCfe daos fes difcuffions des ob¡ets auffi

vafles

&

aoffi étendus; lorfqu'on fe propofe d'examioer

la conllitution exrérieure

&

inrérieurc de la terre, de

faifi r. les réfultars généraux des obfervations que l'oo

a fa u

es

&

recotillies

fur les émioences ,

les ptofon–

deurs, les inégalirés do baffio de la mer; fur les mou–

vemens

&

les

balancemens de cette malfe d'eau im–

menfc qoi couvre la plus ¡:raode partie du ¡:lobe; for

GEO

les fubfiances terreflrcs qoi compofent les premieres cou–

ches des cominens qu' on a pO

fonder;

fur leur di–

fpofition par lits; fur la direétion des montsgnes,

&e.

en fin fur l'orgaoifation du globe: lorfqu"on alpire

a

l'in–

telligence des principales opérations de la nature, qu'on

difcure leur infiuence for les phéoomenes particoliers

&

fubslrernes,

&

que par un eochatnemetU de faits

&

d~

raifonnemens fui vis, on fe forme un plan d'explication,

ou l'on fe borne f.1gement

a

érablir des aoalogies

&

des

príncipes .

D'apres ces confidérations qui ooos donnenr une idée

de l'objet de la

Glographi• phy./iqt<e,

nous croyons de–

voir dans cet article naos attacher

a

deux points im–

portans:

1

o.

a

développcr les príncipes de cette fcien–

ce, capables de guider les obfen•ateurs qui s'occupent

:1

en éteodre de plus en plus les

limites ,

&

ceox qui

voudront apprécier leurs découvertes:

2°.

a

préfenter

fuccinétement

les

réfultats généraux

&

avérés qui for–

ment le corps de cette fcieoce, afio d'en conflarer l'é–

tat aétuel.

I.

On peur réduire

a

rrois claCfes générales les prín–

cipes de la

Glograpb;, phyfiqru

;

la premiere comprend

cenx qui conceroeot l' obfervatiou des

f~its;

la fe conde

· ceux qui oot pour objet leur combinaifon; la rroifieme

en fin ceux qui ont rapport il

la généralifarion des réfu

1-

tats

&

a

l'établilfement de ces príncipes féconds, qui

deviennent entre les mains d'un obfervareor de; inflru–

mens qu'il applique avec avantage

a

la

découverre

d~

nouveaux faits.

Prinúpes

I[UÍ

conc.rnene l'obf.rvation des fnits.

11

n'efl pas auffi important de montrer la néceffiré de l'ob–

fervarion pour augmentcr nos véritables counoillanccs

en

Géographie phy/iqtte,

que d' en développer l'ofoge

&

la bonne mérhode. On efl aCfe-¿ convaincu maiorc–

nant des incoovéniens qu'entraine aprl:s elle ceue

pré–

fompti()o oifive qui oous porte

a

vooloir deviner la na–

rore fans la confulter; bien loin que la

fagocité

&

la

méditarion pui(fent fuppléer aux réponfes folides

&

lo–

mineufes que nous rend la narure iorfque nous l'inter–

rogeons, elles les fuppofent au coorraire commc un ub–

jet préalable vers Jequel fe porte Jeur principal etfim:

ne nous diffimulons Jamais

ce~

príncipes. Heraclire fe

plaignoir de ce que les philofophes de

fon tem. cher–

choient leurs connoHlances daos de petits mondes que

bitirfoit leur imaginarían ,

&

non daos le grand . Si

nous nous expofions

a

mériter

le meme reproche: (]

nous perdions de vOe ces coofeils

fi

fages, nous mé–

connoitríons autant nos propres intérets que ceux de /a

véríté. Qu'etl-il rell é de ces belles reveries des anciens?

Il n'y a que

le vrai

&

le

folide qui brave la deflru–

étinn des rems

&

les ténebres de l'oubli. D es abftrn–

aioos géoérales

fur

la nature peuvenr elles enrrer en

comparaifon d'urilité avec un feul

ph~nomenc

bien vu

&

bien difcuré? N oos vouloos done des faits

&

des ob–

fervateurs en état de les faifir

&

de les recudllir avcc

fucccs.

On comprend aifémeot que la premiere qoalité d'un

obfervareur efl d' avoir acquis par

1'

éru~e

&

dao

un

développemeot fuffifant, les notions prél iminaires capa–

bies de J'éclairer fur le príx de ce qu'il ,r<ncomre; de

forte qu'il ne lui échappe aucuoe ciroooflance elfcntiel–

le dans !'examen des faits,

&

qu'il réuoiffe en qudque

fa,on toutes les viles polfibles dans leur difcuffion ; qu'

il

ne les apper,oive pas

rapidement, imparfaitemenr ,

fans choix, fans difcernement ,

&

avec ceue llupide

ignorance qui admct toot

&

ne diflingue ricn . O o po i–

fe dans

l'obfervation habituelle de

la oature l'heureo¡¡

fecret d'admirer fans erre ébluui ; mais la leaure réfl é–

cbie

&

atteotive forme de folides préventions qoi dil:

fipent aifément le preflige du premier coup-d'reil.

JI faut avoü<r que pluóeurs obtlacles nous priveot de

ces avantages. L es perlo nnp en état de m<ttre

a

pro–

lit leurs coonoiCfances voyagent peu, ou pour des ob–

jets étraogers aux progrcs de la

r;;Eographre pbyfir¡:u:

ceui qui fe rrouvent !ur les lieux,

~

portée, par cxcm–

ple, d'une fontaine fingul iere périodique ou minérale

d'uo amas de coquillages

&

de pétrifications négligen;

ces objets oo par ignorance ou par d tlraét ion, ou en–

fin paree qo'ils

00[

perdu

a

leurs yeux ce piquant de

fingularíté

&

d'importance . Les étraugers

&

les voya–

geurs' meme habi les' _les. rencontrent par bafard' ou les

vifitent 2 deCfein; maiS rls

OC

peuvenr d'une vue rapi–

de acquórir u,n< connoi(\"aoce détaillée

&

approfondie.

Des obfervations fuperficrellcs faites

a

la h:lte, ne pré–

fenrenr

les ObJets que d'uoe maniere bien

imparfairc;

no oe les a pas vOs avec ce faog froid, certe tranquíi–

Ji¡é de difcuffioo, avec ces détails de correfpondancc

li

né-