Table of Contents Table of Contents
Previous Page  572 / 922 Next Page
Information
Show Menu
Previous Page 572 / 922 Next Page
Page Background

544

GEO

Mais pour établir ces príncipes généraux, qui ne font

proprement que des effets

gén~raux app~r~Os

.réguliere–

rnent dans la difcuffion des farts combmés' " en né–

ceffaire que

la généralifation ait été

f~vere

&

exaéte ;

qu'elle ait eu pour fondcment une fuue nnmbreufe

&

variée

d~

faits liés étroitement,

&

continuée fans ioter–

ruption . Sans cette précaurion , au- lieu de priocipes

formés fur des faits

&

des réalités , vous aure1. des ab–

flraétians générales d' oi\ vous ne pourrez tirer aucun

fait qui fe retrouve dans la nature. De que! ufage peu·

venr

~tre

des príncipes qui ne font pas le germe des

découvertes?

&

comment veut-on qu'une idée étrange–

re

a

la nature

en préfente le déoouement ? Ce n' ell

feulement que 'de ce que vous tire1. du fonds de

lo

na–

rore

&

de ce qu'elie vous a laiffé voir, que vous pou–

ve1. 'vous fervir comme d' un innrument sOr pour dé–

vailer ce qu'elle vous cache.

Si l'induélion par laquelle vous avez généralifé , n'a

pas été éclairée par un grand nombre d' obfervarions ,

le réfultar général aura trap d'érendue: il ne compren–

dra pas rous les faits qu' on voudra lui foOmerrre ;

&

cer inconvénicn t a pour príncipe cene précipirarion

bl~rnable qui , au lieu de craindre des exceprions oi\ les

faits manquear,

&

oi\ leur lumiere nous abandonne, fe

laiffc enrralner fur

les fimples

foup~ons

gratuirs d' uoe

régulariré conflanre.

On voir aifément que cette méprífe n'a lien que par–

ce que dans la cifcuffian des faits on n'a pas diflingué

l'eiTent iel de l'acceiToire,

&

que daos l'énumération

&

la combinaifon des phénomenes on a formé

1'

enchal–

nement fans y comprendre les exceptions ; il falloit en

tenir un compre aufii exaél, que des convenances qui

ont fcrvi

au~

analogies

.

D'un aurre córé je remarque que les obfcrvations va–

gues

&

;ndérerminées ne peuvent fervir

a

1'

érabliffe–

rnent d'aucun príncipe. Toures oos recherches doivent

avoir pour but de vérifier, d' apprécier tous

les fairs,

&

de donner fur-rout une forme de précifion aux ré–

f,>lrats: fans cene auenrioo, point de connoiiTance cer–

taine, poinr de généralifarion, point de réfultaiS géné–

raux

.

Les príncipes onr fouvent rrop d'étendue, paree qu'

ils onr été rédigés fue des viks ambirieufes, diélées par

une hyporhefe fa vorire; car alors daos tour le cours de

fes obfervarioos on a éludé par diffimularion ou par des

dininélions fubtiles , les ex ceprions fréquenres : on les a

nég ligées comme inutiles,

&

l'on a toOjours pourfuivi,

au milieu de ces obflacles, la géoéralifatioo des réful–

tars . Si dans la fui re on rrouve des fairs contraires, on

les aJufle cornme s'ils étoient obligés de fe prcter

a

u–

ne reg le trop générale.

D'amres réíulrats fe préfentent fouvent avec une in–

iiniré de modifications

&

de reflriétions, qui font crain–

dre qu' ils ne

foienr cocore fubordonnés

a

d' autres .

Cene rimidiré avec laquelle on efl obligé de meme au

jour fes príncipes, vient d' un défaut d'obfervations; il

n'y a d'aurre parri

a

prendre pour leur afsOrer cene fo–

lidiré,

c~rre

érenduc, ceue précifion qu' ils méritent

peur-érre d'acquérir, GUe de confulrer la narure:

faos

cela, les príncipes dont la généralifarion n'en pas plei–

ne

&

entiere, donr l'application n'efl pas fixe

&

déter–

minée , feront continuellement une fource de méprifes

&

d'illulions.

Ce n·en qu'eo s'appuyant fur des faits difcurés avec

foio, liés avec fa¡(aciré, général ifés avec difcernemenr,

que l'on peur fe aarer de tranfmellfe

a

la potlériré des

vérités folides, des réfultars généraux

&

inconretlables ,

enfin des príncipes féconds

&

lumineux .

1

l.

Lorfqu'on jerre un premier coup·d'reil fue notre

globe. 13 divifion la plus générale qui fe préfenre, efl

cellc par laquelle on le

con~oir

parragé en grands con–

tinens

&

en mers. Comme dans la parrie couverte d'eau

on renconrre plufieurs poinres de rerre qui s'élevenr au–

deffus des aors,

&

qu'on appelle

ífes.

de meme on re–

marque, en parcouranr les conrinens, des efpaces cou–

vem d'eau ; fi elle

y

féJOUroe, ce font des

laes;

fi el–

le

y

circule, ce fonr des

fimves

ou des

rivieres.

Les deux porrions génécales de

tecres fermes

&

de

mees s'érendent réciproquement

1'

une dans

1'

autrc ,

&

en différens fens . Dans les diverfes cootigurotions re–

larives des limites qui circonfcrivent ces deux parries

de narre globe, on obferve que

la mer environne de

tous córé> quarre grands conrinens,

&

qu' elle pénetre

en plufieurs endroits dans l'intérieur des recres: ce font

des mees

Miditerranics

,

des

golfes,

des

baies,

des

anfes.

D'un aurre córé , les conrioens forment des a–

vances confidérables daos le baffin de la mer; ce font

GEO

des

caps,

d~s

promontoiru,

des

penin[11lts.

Lé canal

rclfecré par lequel la mee coule eorre deux recres pour

former des golfes, fe nomme

d!troit.

11

y a trois for–

res de dérroirs, en tant que

!'

on confidere les terres

qui forment les bords du canal; ou ces deux lames de

recre appartienncm au meme conrioent , ou elles font

parrie d'un conrinent

&

d'une !le, au en fin elles font

les rivnges opofés de deux

ti

es. Les

dbroits,

fous un

aurre rapporr , peuvent erre coofidérés comme formaot

une communicarion d'un baflin

a

un autre,

&

l'on en

peut aulli diflinguer de rrois forres; ceux qui forment

une communication d'unc mer

a

une mer, comme ce–

luí de Magellan; d'uoe mee

a

une baie, comme celui

de Babelmaodel , qui réunit le golfe arabique

a

la mer

des Indes; ou en fin d'une baie

a

une baie, comme ce-

1

ui des Dardanelles . ll y a des golfes qui s' érendent

en longueur, d' aurres s'orrondiffent

~

leurs extrémités,

&

préfenrenr une vane ouverrure fans d'autres dérroits

que ceux qui fonr formés corre une ile

&

un conti–

nenr, ou bien enrre une ile

&

une ile: tels font ccux

du Mexique, de Bengale. Eotin quelques-uns fe rami–

tienr en plufieurs branches, comme la mer Baltique.

Une lame de terre relferrée entre deux mers, fe nom–

me

iflhm•

.

Les inhmes réuniffent de grandes porrions

de continens

a

d'aurres,

&

des prefqu' iles aux conri–

nens.

]e

reprends ces idées,

&

j'

oppofe les conrinens aux

mers, les !les aux laes, les golfes aux prefqu'lles,

&

les dérroirs aux inhmes. Ce font des contigurarioos cor–

refpondantes

&

oppofées, qu'il en bon de faifir fous ce

point de vae d'oppofition .

Daos la difcuflion des

af!Ulions ginlrales

du glo–

be, que oous veoons de difféquer en indiquant la no–

menclarure de fes différentes contigurations ,

il

efl né–

ceffaire de fuivre quelque plan.

1°.

Nous préfenterons d'abord les

rlf,./tats gln!raux

·des obfervations qui ont un

rapport dircél avee

1'

or–

gaoifarion connanre

&

réguliere du globe,

&

nous en–

vifagerons cet objet fous deux points de vOe différens;

l'orgaoifation exrérieore,

&

l'organifarioo iorérieure.

2°.

Nous nous occuperoos des phénomeoes généraux

qui paroilfenr indiquer une altérarion dans cerre organifa–

tion conflante.

3°.

Eotin les affeétions relarives de la terre, dépen–

danres de l'atlnofphere

&

des différens afpeéts du glo–

be par rapport au Soleil

&

a

la Lune, feroot la m•tie–

re de la rroifieme

feét ion .

Affdlions glnlralu de

/'

organifation cxtérieure du

glob•.

La recre ferme comprend _quatre grands conri–

neus:

l'aucien:

le nouveau:

les recres auflra–

les connues ou

foup~onnées

: 4° les rerres aréliques, donl

la féparation d'avec I'Amérique n'en pas encare bien

déterminée; la contiguration des recres aunrales en en–

care moins connue. N ous noos bornerons done

a

rai–

fonner for l'ancien

&

le nooveau cootinent .

Eo confidérant avec anenrion l'ancien comineot

&

le

nouveao, on obferve que l'ancien efl plus étendu vers

le nord que vers

le fud de l'équateur,

&

qu'au con–

rraire le nouveau l'e(! plus au fud qu'au nord de

1'

é–

quateur . On voit auffi que le centre de l'ancien con–

rinenr fe trouve

~

16

ou t8 degrés de latirude nord,

&

celui du nouveau

a

16

ou 18 degrés de 13rirude fud.

Ce centre e(! déterminé par l'interfeélion des lignes me–

nées fur les plus grandes longueurs

&

largeurs des can·

rinens.

lis ont encore cela de remarquable, qu'ils paroiffent

comme panagés eu deux panies qui feroienr toures qua–

rre environoées d'eau'

&

forrneroient des conrioens

a

parr, fans deux perirs inhmes ou érrauglemens de ter–

r~;

celui de Sue1.

&

celui de Panama . Le premier ell:

prodoir en parrie par la mer Rooge, qui fcmble

1'

ap–

pendice

&

le prolongemeot d'une grande anfe avancée

d1ns les recres de

l'efl

a

l'oüen,

&

en parrie par la

Méditerranée. L'autre en de rnéme prodoir par le gol–

fe du Mexique, qui préfenre une large ouverture de

l'cn

a

l'oüefi .

Bacou obferve que ce n'en pas fans quelque raifon

que les deux continens s' élargiffent beaucoup vers le

nord,

fe retrécilfent vers le milieu,

&

aloogcnr une

poinre alfez aigue vers le midi . On peor mome aJoO–

rer que les pointes de toures les grandes prefqu'1les for–

mées par les avances de continens , regardont le midi ;

que quelqoes-unes mome font coupées par des détroirs

donr le canal efl dirigé de l'en

ii

l'oüefl .

Si nous voyageons maintenaot fur la partie feche du

globe, nous

y

remarqucrons d'abord diflérenres inégali–

rés

a

fa furface, de longues chaines de momagnes, des

col-