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542

GEO

on nutres , font d'une égale épailfeur dsns toutc leor

)ongueur; mais que cetles de gravier ama!Tées daos des

valloos o'aouooeent pns la meme régularité; que dans

les premieres, les coquilles,

&

les autres corps marins

pétritiés foot

a

plat; que daos les fecoudes, elies foot

difpofées a!Tez

irrégulierement; que les feotes perpen–

diculaires font plus

larges daos les fubfiances molles

que dans les matieres les plus compaéles,

&c.

Quel~e

que foit la multiplicité des agens que fa!Te mou votr

la

nature ,

&

la variété des formes qu'clle donne

fes effets, cependant tout tend

a

un eufemble: un corps

écranger qoi fe

rrou ve placé au milieu de fu_bfianccs

de nature différente ; un amas de tale au mtheu des

matieres calcaires ; des blocs de gres au milieu des

maroes; des fables au milieu des glaifes ; tootes ces

obfervatioos font tres-e!Teotielles pour connoltre la difiri-

bution générale.

.

Comme uo feul homme ne peor pas tout votr par

foi-m~me,

&

que c'e!l

In condition de nos cooooif–

fances de devoir leurs progri:s auK découvcrtes

&

aux

recherches combinées de plufleurs obfervateurs ; il e!l

néce!Taire de s'eo rapponer au témoignage des autres :

mais parmi ces defcriptions étraogeres, il y a beaucoup

de choix ;

&

dans ce difceroemeot il faur employer

une critique férieufe

&

une difcuffion fevcrc. L'expé–

rience

&

la raifon nous aurorifeot

a

oous détier géné–

r3lement de tous les fairs de ceue nature dont les an–

cieos feuls font les garans; oous ne naos y attacherons ,

nous n'y ferons attention que pour les vériñer ou qu'au–

taot qu'oo !'aura fait

&

qu'ils feront dégagés de ce

merveilleux qoe ces écrivains

leur prctent ordioaire–

ment; ou en fin lorfque leurs détails rentreot daos des

circonfiances avérées

&

indubitables d'ailleurs . Mais

nous croyoos qu'on doit profcrire nommémeot rous ces

fameux menfonges qui par uoe oégligeoce bli mable ou

par une imbécille crédulité, oot été cranfmis de flecles

en fi ecles ,

&

qui tieooent la place de la vérité . On

peut juger por

l'emploi fréquent que s'en permettent

les compilateurs , du

rort qu'ils foot aux Scieoces .

Cependant pour les proferire fans retour ,

i1

faut etre

en état de leur fub!lituer le vrai , qui íouveor n'e!l

qu'altéré par les idées les plus bizarres . On e!l entiere–

m ent détrompé d'une illufioo , lorfqu'oo connoít les

prétextes qui l"ont fait naltre.

Quant

a

ce qui coocerne les auceurs qui ont écrit

avant le renouvellement des Scieoces, ils ne doivcnt

erre coníultés qu'avec réferve; privés des connoiífances

capables de les éclairer

&

de les guider daos la difcuf–

íion des

faits, ils ne les ont obíervés qu'imparfaite–

m ent ou fous un point de víle qui fe rlpporte toíl¡ours

a

leurs pré¡ogés. Kircher décrit, deffine, préíente les

coupes des réfervoirs foílterreins qui fervent , íeloa lui,

a

la difir ibution des eaux de la mer par \es fources;

il nous débite de la meilleure foi do monde des détails

merveilleux fur les goutfres abforbans de la mer Caf–

pienne, fur le feu cemral, íur les cavernes íoílterreioes ,

comme s'il eOt eu des obfervatioos fuivies par rapport

a

tous ces objets , qui ne íoot autorifés parmi oous

que d'apres les écrits haíardés d'écrivains auffi ¡udicieu

x.

Eo général, les obfcrvateurs ou ignorans , ou prévc–

nus, ou peu auentifs, qui voyeot les ob¡ets rapidement,

fans deiieio,

&

fan1 difeuffion, ne mériteot que tres–

peu de croyance : ¡e veux trouver daos l'auteur meme'

daos

les détails qu'il me préfente , cene bonoe foi ,

cette fimplicité, cette abondaoce de viles qui m'iofpirent

de la confiance pour fon géoie d'obfervation,

&

pour

)'exaétitude de fes récits .

Souvent l"obfcrvation oous abandonne daos certains

fu¡ets compliqués; elle n'e!l pas alfez précire; elle ne

montre qu'one panie des effets, ou les montre trap en

grand pour qu'on poi!Te atteindre

a

quelque aiTertioo

qui mette de l'ordre daos oos idées. Alors l'expérieoce

en

iodiípenfable; il faot fe réfoudre

a

fuivre les opéra–

tions de la oature avec une conllaoce

&

une

opini~treté

que rien ne d€courage ,

fur-tout lorfqo'on e!l aaOré

qu'on eft fur la voie. Saos cene rellource, on

o

e peur

etre fondé

a

raifonoer fur les faits avec coonoilfance

de caofe. Tous les détails de l'obfervatioo ne pourront

fe réunir avec cene précifioo

fi

defirable daos les Seico–

ces,

&

oe porteront que fur des coof¿quences vagues,

fur des fuppolitions gratuites, qoi prélenreot piOtót nos

décifions que celles

de

la nature. Telle efl, par exem–

plc, comme nous l'avons remarqué

a

1'

articl~

F os–

T A 1 N E,

l'appretiation de la quantité de pluie qui tom–

b~

fur les dilférentes parties de la terre,

&

fa compa–

ratfon avec la malfe des eaux qoi circuleDt daos la me–

¡ne éteodue: de-U dépeod le dénouement de tou r ce

GEO

qni concerne !'origine des fontaioes,

b

dillribut" n des

vapeors fur la furface des

continc~s.

&

les eau\ couran–

tes . On aura raOemblé tous

les taus , recuetllt tootc<

les obfcrvations les plus curieufes, on ne puorra,

ÍJII>

les relilltats précis des expérieoces, ncn pronon:er

ée

décifif íur ces ob¡ets importans .

Principa qui ont pour ob;_.e

/,,

c~>Jsbin.lifo"

<t.s (aítJ.

Comme les fni t, feols

&

tloló

n

aunoncent rten

que

de vague,

il

fnut

les imerprétcr en les rapprochant

les comb<nant enfcmble.

O o íent plus que ¡amais aojourd"hui, qu'il

ft prrí–

qoe auffi importan! de mettre de l"ordre dans

les dé–

couvertcs

que d'en (aire; les

traits <'pnrs qui repr:!–

íentent la 'nature, nous échapperoient fans cene rcflour–

ce. Preíque tous les phéoomencs ,

íor-toot ceux

qu

nous avons en vOe, n'oot d"otilité que dans In rtlatinn

qu'ils peuvent 3\'0Ír 3\'ec

d'autres;

comme

les Jettros

de l'alphnbet qui íonr ioutilcs en ellcs-memes, fmmen t

par leur réunion les mots

&

les langues . La nature

d'ailleors ne fe montee pas toute enrierc daos un lt•u l

faít

Oll

m~me

daos plufieurs. Un phénomene folitairc

o

e peut

~tre

mis en réferve, que dans l'e(poir qu'il fe

réunirn quelquc ¡our

ii

d'autres de meme eípecc :

&

c<>rrtme daos le plan de

b

nature un tel fait cil impof–

fible, un obíervareur intelligcot en trouvera peu de ce!!<!

nature : un fait

ifolé, en un mot, n'dl pll< un

f>it

phyfique;

&

la vraie Philofophie con fine

a

Mcou• rir

les rapports cachés aux viles courtes

&

aux cfprits inat–

teotifs : un exemple frappant fera fentir la ¡ulleiJe

de

ces príncipes. Le P. Feuillée avoit obíervé ,

qne les

, coupcs des

rochers prcs de Coquimbo , dan;

le

, Chili étoient perpendiculaires au niveau; que les unes

allane de l'efi

il

l'oüdl

&

les autres du nnrd au (ud ,

[e

coupoient

a

angles droits; que les premicres cou-

" pes étoicnt paralleles

a

l'équateur '

&

les auues au

. , méridien,. Si ce favam religieux eOt été conduit

par les vúes que nous indiquons ici , bien loin de re–

marquer, comme il

le faic, que la natore avoir oiu!i

configuré les m nntogoes pour rendre cerre portie du

monde

dé¡~

fi

riche par fes mines, plus parf.1ite que

les autres; il auroit

coo~

íl

le de!Tein de fe procurer des

obíervations correfpondantes dans les a

u

tres contineus,

&

ne fe feroit pas borné

a

la confidération infruétueufc

des caufes tinales.

Voy.

e

A

u

S E S F 1

~

A l.

1!

S.

Cctte

idée bien combinée depuis valut

a

M

Bourguet la

décou verte de< angles correfpondans,

& , .

Ainfi

il

eft facile de fentir la Héceffité de combiner

les faits ; ceue opératioo délicate s'exécute fur deo¡;

plans

di

!le

reos.

11

y

a une contiioaifon d'ordre

&

de

colleétion;

il

y

a

une combinaiíon d'3nalogie.

A-meíure que \'on ama!Te des faits

&

des obfervatioos ,

on en feroit plfnót accablé qu'éclairé, fi

l'on n'avoit

foin de les réduire

certaines claiTes dércrminées rlútór

par

le Ílilet que por

leur enchatnemeut nature : car

les recherches n"étaot pas a!Tez multipliées, o

u

o'a que

des chainons épars

&

qui n"annooccnt pas encare la

correfpondance mutuelle qui pourra quelque ¡our en

former une fui te non interrompoe. Cependant comme

on a tolt¡ours befoin d'une certaine appareoee d'ordre,

00

lrraoge

m

eme daos des partitions inexaétes: la vér ité

fe

fera ¡our plOtór 3-travers de ce(le petite méprife ,

qo'a-travers de la confuflon; le tems

&

les recherchcs

reétitieront l'une, au \ieu qu'ils aogmenteroieot l'autre.

JI

faut meme avoüer que ces partitions générales

quoiqu' imparfaites , feroient plus convenables

a

nocr~

travail préfeot, qui en de recoeillir pour l'ufage

de

la

poflérité,

&

plus a!Tonies a nos connoitTances bornées

&

imparfaites fur cenaios fu¡ets compliqoés qui

o'

on r

encare

re~a

que

la premiere ébaoche , que ces

'"Íie&

tronquées auxquelles

1'

imaginatioo donne la forme

&

l'apparence d'one théorie. Ces cables

feroient comme

les archives des découvertes,

&

le dépót de nos con–

ooiiTaoces aequifes , ouvert

a

toes ceu¡ qui fe

feuti–

roient du zele

&

d<S talens pour l'enriehir de nouveau.

L es obfervateurs y parcourroient d'un feul coop- d"ceil

&

foos une précifiou lumioeuíe, ce que nous délayons

qudqoefois daos une confufion d'idées étrangeres

&

bí·

zarres, au milieu deíqoelles la plus grande ragacité les

démt:le avec peine.

Cette premierc opération offriroit de tres-grandes fa–

cilités

:i

la fecoode: en contemplaot

les faits

limpli–

fiés, clnffifiés avec un ccctain ordre, on efl plus ett

état de faifir leurs

correfpond~oces

mutoellcs

&

ce qui

peut les unir dans la nature; ce

u

e difiribution

o'

auroit

pas lieu

feolement pour fe¡ obli::rvations que nom au–

rioos reeueillies des aotres, mais au(fi pour celles que

nous aurions faites par oous-meme& .

Aioli