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GEO

fi

nécellaíres aur combínaífons lumíneufes. On fupplée

plr des ouí-díre, par des rapports exagérés,

a

ce que

la natore nous montreroit avec précifion,

fi

nous la con–

fultions

a

loír.r-

lt

réfulte de cette précipítation' que

tes obfervateurs les plus éclairés, frappés naturellement

des premiers coups du merveitleux, font fouvent dupes

de leur furprife; ils n'ont pll fe placer d'abord au point

de vile favorable; ils défigurent

la vérité paree qu'ils

l'ont mal vlle;

&

rendant trop fidelement de faulles

impreffions' ils mclent

a

leurs récits des circonllances

qui les Ont plus féduits qu'éclairés . Si l'on en fujets

a

l'errcur, m eme quand on ell maitre de

la nature,

&

qu'on la force

a

fe déceler par des expériences'

a

ca m–

bien plus de méprifes

&

d'inattentions ne fera-t-on pas

expofé, lorfqu'on fera obligé de parcourir la valle é–

l

ndue des continens

&

des mers, pour la cherchcr cl–

Je-m~me

o

u

elle fe trouve'

&

o

u

elle ne nous

lailfe

appercevoir qu'une tres-petite partie d'elle-meme,

&

fou–

vent fous des afpcéh capables de faíre illulion ?·

Un obfervateur qui s'ell con faeré

a

cette étude par

goC.t ou paree qu'il ell

&

s'ell mis

a

portée de voir,

doit commencer par voir beaucoup, envifager fous dif–

fércntes faces, fe familiarifer avee les objets pour les re–

connoitre aifément par la (uite

&

les comparer avec

\\Vantage; tenir

UD

compte exaé! de !Ollt ce qui le frap•

pe

&

de toot ce qui méríte de le frapper; recueill ir fes

obfervations avec ordre fans trop fe h!lter de tirer des

conféquences prématurées des faíts qu'il découvre, ou

de raifonner fur les phénomenes qu'il

apper~oít.

Cette

précipitation quí féduit notre amour propre eft la fource

de toutes les faulfcs combinai(oos, de toutes les indu–

é!íons imparfaítes, de toutes les idées vagues dont l'on

furcharge des objets que l'on n'a encare envífages qu'

imparfaitement; en forte que les par ties les moins éclair–

cies font par cette raifon celles qui ont plus prcté

a

cette demangeaifon de difcourir .

Outre cette expérience des mauvais fucces qu'ont

eu les rc!flexions précipitées, nous avons d'autres motifs

de nous en abftenir . Comme

1'

infpeé!ion attentive

&

réfléchie de notre globc nous promet une multitudc

infinic de lumieres

&

de connoilfances abfolument neo·

ves, un obfervateur qui commeoce

a

dooner un enfem–

ble fyftématique

a

la petite portian de faits qu'il a re- -

cueillis, femble regarder comme inutiles toutes les dé–

couvcrtes qu'on a lieu de fe promettre de ceux qui

partageront fon

travall , ou fe

flater d'avoir alfez de

pénétration pour fe palfer des éclairciO"emens qu'ils pour–

roient tui offrir.

Noos croyons auffi que l'obfervateur doit etre en

garde centre toute prévention, toutes v(\es fixes

&

dé–

peodantes d'un fyllcme

dé¡~

concerté : car daos ce cas,

on interprete les faits fuivant ce plan; on gliiTe fur les

circonllances qui font peu compatiO!es avec les prínci–

pes favoris,

&

l'on étend au contraire ce!les qui paroif–

fent y convenir .

Nous ne prétendons pas cependant qu'oo obferve fans

delfein

&

fans viles: il n'ell pas poílible que le fpeé!a–

cle de la nature ne falTe naitre une infinité de réfl ex ions

trcs-folides

a

un obfervateor qui a de la fagacité,

&

qui

s'ell inftruit avec exaé!itude des découvcrtes de ceux

qui l'ont précédé, méme de leuts idées les plus bizar–

res : nous conveoons que l'on peut avoir un ob¡et dé–

terminé dans fes recherches, mais avec une fincere difpo–

fitioo de l'abandonner des que la nature fe déclarera

contre le partí que l'on avoit embraiTé provifionnelle–

ment . A infi on ne fe bornera pas

a

un phéoomene

ifolé, mais no en recherchera toutes les círconftances;

on les détaillera avec ce zele de difcuffion qu'infpire

le defir de trouver la correfpondance que ce phénomene

peut avoir avec d'autres . Quoique nous condamnioos

~ette

indifcrete précipitation de batir en obfervant, nous

ne voulons pas qu'on oublíe que les matériaux qu'on

rnrfemble doivent oatorellement entrer dans un édifice.

Telles font les viles par lefquelles on peot fe guider

daos !'examen réfiéchi des faits. Mais que doit-on voir

dans les dehors de notre globe?

a

quoi doit-on s'atta–

cher d'abord? Je répons qu'il faut s'attacher aux confi–

g~rations

extérieures, aux formes apparentes : ainfi l'oo

fa1fira d'abord la forme des cootinens, des mers, ?es

mont•gnes' des couches' des foffi les;

&

a-mefure qu

0\l

parcourra un plus grand nombre de ces ob¡ets ,

ce~

formes venant

a

s'offrir plus ou moins fréquemment a

nos regards, elles produiront daos notre efprit des im–

preffions durables, des caraé!eres reconnoiifables qui ne

n~us é~h~ppcront

plus ,

&

qui nous donneront les pre–

tnleres 1dees de la régularité de toutcs ces chafes . N ous

tiendrons un compte exaa des circonílances

&

des lieux

GEO

54-1

on elles s'annonceront;

&

e ofin nous ferons, par une

fui te de la meme attention, en état de remarquer les

variétés

&

tootes leurs dépeodances.

L'examen de ces variétés réitéré

&

porté fur une

multitude d'objets qu'on trouve fous fes pas lortqu'oo

fait voir , nous fera dillinguer aifément

le caraélere

propre d'une configuration d'avec les circonftances ac–

celfoires. On difcute avec bien plus d'avantage l'éten–

due des effets

&

méme la combinaifon des caufes ,

lorfque l'on peut décider ce qu'elles admettcnt conílam–

ment, ce qu'elles négligent quelquefois,

&

ce qu'clle&

excluent tolljours.

Les irrégularités font des fourcc s de lurniere, paree

qu'elles nous dévoilenr des effets qu'une uniformité trop

conllante nous cachoit ou oous rendoit imperceptibles.

La nature fe décele fouvent par un écart qui montre

fon fecret au grand jour: mais on ne tire avantage de

ces irrégularités, qu'autant qu'oo ell au fait de ce qui,

daos telle ou telle circonftance ell la marche uniforme

de la natore,

&

qu'on peut démcler fi ces écarts affe–

é!ent ou l'elfentiel ou l'accelfoire.

Pour avoir des idées nettes fur les objets qu'on ob–

ferve' on s'attache aum

a

renfermer daos des limites

plus ou moins précifes, les me"mes effets fo it réguliers

foit irréguliers . On apprétie par des mefures exaé!es

jufqu'ou s'étend

te! contour, telle avance angulaire

dans une montagoe, telle profondeur dans les vallons:

foit que ceux-ci foieot formés par des couches qui

s'y

courbent

&

s'y continuent en bon ordre, foit qu'ils

ne foieut que la fuite d'un éboulemeot fubit; on prend

les dirnenfions des feotes perpendiculaires , l'épailfeur

des couches,

&

<.

Dans l'appréciation des limites affignées aux cffets,

il eft tres-u tite de palfer de la coofidération d'une extré·

miré

a

la confidération de l'autre extrémité oppofée;

comme de la hauteur des montagnes aux plus profonds

abyfmes , ou des continens ou des mers ; de la plus

belle confervation d'un foffi le au dernier degré de fa

calcination .

Un obfervateur intelligent ne fe bornera pas tellement

daos fes favantes difcuffions , aux

formes urérieures

&

a

la llruélure d'un objet, qu'il ne prenne aufli une

connoilfance exaae des rnatieres elles-memes qui par

leurs divers alfemblages ont concouru

a

le produire;

il

liera meme exaé!ement une idée avec l'autre . Telle

matiere, dira-t-il, atfeae telle forme;' il conclura rune

de l'autre,

&

réciproquement .

ll

fe fonnera des dillin–

é!JOns générales des fubflances terrellres; il les partagera

en matieres vitrefcibles

&

calcaires ; il les reconnoi1ra

a

l'eau-forte ou par des rédué!io ns chimiques . ll aura

lieu de remarquer que les gres font par blocs

&

par

malfes dans

leurs carrieres ; que les pjerres calcaires

foot par lits

&

par couches; qne

le~

fchites aftt:é!cnt

la

forme

trapézo'¡dale ; que certaines cryflallifations

font atTujetties

a

la fi gure pyramidale ou parallelepipede;

que dans d'autres les lames cryftallifées s'a{femblent

&

s'adaptent fur une bafe vers laquelle elles ont une di–

reé!ion comme vers un centre commun,

&<.

Toutes

ces dépendaoces jettent dans des détails qui en multi·

pliant les attentions de l'obfervateur, lui préfenten t les

objets fous un nouveau JOUr,

&

donnent du poids

a

fes

découvertes.

ll portera la plus fcrupuleofe attention fur les circon·

llanees uniformes

&

régulieres qui accompagnent certains

effets; elles

~e

peuvent !ni échapper, lorfqu'il fera pré–

venu quelle mfluence leur examen peut avoir par rap·

port

a

l'appréciation des phénomenes · cette conlidéra–

tion entre méme plus direé!ement

qu~

route autre dans

l'objet _de la

Glographi• phyfi'f"'.

1\infi ,

fuivant ces

viles, 1! contemplera les ouvrages de la nature, tantot

daos

l'enfemble de leur ílrué!ure

tantót daos le rap·

port

de~

pieces . Un coup-d'reil général

&

rapid~

n'ap–

prend nen que de vague; un mince détatl ép01fe

fo~vent fans préfenter rien de fui vi; il faut done folltelllr

une obfervation par l'aUire;

&

c'ell en _les

fa~fant

fuc–

céder alternativement

que les viles s'afterm¡{Jen t, mé–

me en s'éteodant - "

'cene étude

fu~pofe'

dit

~ .

de

, Bulfon, les grandes viles d'un géme a:den t qu¡

~m" brarfe tour d' un coup-d'reil ,

&

les petitcs attenuons

, d'un inCliné! laborieux qui ne s'onache qu'a un feul

, point

.

H ift.

nat.

l . vol.

L a place qu'occupe un

te!

corps'~u

un te! aJfemblage de corps dans l'économie

générale

fera déterminée relati vemem

a

la nature de

ces corp; . On fubordonnera , en un mot , les dc!tails

qui concern<nt

les fubltances

&

leurs formes

il

ceux

qoi tiennent

a

la difpofition relative ; on remarquera

~xaé!ernent

que certaines couchcs ele picrres calcaires

01!