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476

GEA

a

la comparcr

a

celle d'un éléphaot qui fut déterré dans

le mt!me teros

a

Tunis, elles fe trouvercnr de la me–

me grandeur, figure,

&

proportion . La fourberie n'dl

pas nouvelle: Suétone remarque dans la vie d' Augu–

fie, que des ce tems-la,

1'

on avoir

imaginé de fa1re

paíTer de grands oíTemens d'animau x terrellres pour des

os de

géam

ou des reliques de héros. Tour concouroít

a

tromper le peuple

a

ces deux égards . Quoique Sé–

neque parle des

g<ans

comme d't!tres imag inaires, fon

difcours prouve que le peuple en ad meuoit l'exillence.

La coutume des anciens de rcpréfenter leurs héros beau–

coup plus grands que nature, avoir néceíTairement le

pou vair fur l'imagination, de la porter

~

admeme daos

certains hammes au- deíTus du vulgaire, une taille de–

mefurée . Les llatues de nos rois ne nous en impo–

feor-elles pas encore tous les jours 3 cet égard? il cfl

vrai!Temblable que parmi ceux qui confidéreront daos

quarre ou cinq cents ans

la

figure de bronze qui repté–

feote Henri IV. fur le pont-neuf, fi

ceue llame fubfi–

fle encare, la plus graode partie fe perfuaderont que

ce

rnonarque immortel par fes exploits

&

fes rares quali–

lés, étoit un des hammes de la plus haute taille .

Cependant quelques modernes a!Tez philofophes pour

connotrre les fources de nos illufious, a(fez verfés daos

la critique pour démeler la v érité du menfonge, aflez

fages pour ne donner aucune confiance oi aux préten–

dus olfemens humains ni

a

toutes les relations de l'an–

liquité fur l'exiflence des

g<am,

ne laiflent pas que d'e–

lre

~branl<!'s

par les récits de plulieurs navigateurs, qui

rapportent qu'a l'extrémiré du Chily vers les terres Ma–

gellaniques, il fe

trouve une

race d'hommes donr la

uille ell gígantefque, ce font

les Patagons. M. Fre–

zier dit avoir appris de quclques efpagnols, qui pré–

lendoient avoir vil quelques-uns de ces hommes, qu'ils

avoient quatre varres de hauteur, c'efl-a-dire neuf

ii

dix piés.

Mais on a tres-bien obfervé que M . Frezier ne dir

pas avoir vil lui-meme quelques-uns de ces

géans;

&

comme les relations vagues des Portugais, des Efpa–

gnols,

&

des premiers navigateurs hullandois, ne forn

point confirmées par des voyageurs éclairés de ce lie–

cle; que de plus elles font remplies d'exagérations o u

de faulletés en tant d'autres chafes, on ne fauroit trap

s'en défier .

En

ti

u

il

ell cootre toute vraiíTemblance, comme le

remarque l'auteur de

l'hifloire natt1re/le,

,

qu'il exifle

daos le monde une race d'hommes compofée de

;¡lans,

,

fur-rout

lorfqu'on leor

fuppofora dix piés de hau–

"

teur; car le volume du corps d' un

tel homme fe-

reir huir fois plus confidérable que celui d'un hom–

" me ordioaire.

JI

femble que la hauteur ordinaire des

, hommes étant de cioq piés, les limites ne s'étendent

, guere qu'a un pié au-deCTus

&

au-deífous; un hom–

" me de ftx piés efl en effer un homme rrl:s-graod,

&

, un homme de quarre piés ell trcs-petit: les

glans

, &

les nains qui font au-dciTus

&

au -delfous de ces

,

termes de grandeur, doivent done etre regardés com–

" me des variétés tres-rares, individuelles

&

acciden–

"

telles

, .

L'expérience nous apprend que lorfqu'il fe rencontre

quelquefois parmi nou s des

géans,

c'efl-a-dire des hum–

m es qui ayent fepr

a

huit piés, ils font d'ordinaire mal

conformés , malades,

&

inhabiles aux fonéticos les plus

communes.

-!\pres rout , ft ces

geans

des rerres Magellaniqucs

cxtltenr, .ce que le tem_s feul peut appreodre, ,

ils font ·

du-mums en fort petu nombre · car les habirans des

,

terres du détroit

&

des iles voifiocs font des fauva–

" ges d'une taille médiocre , .

On lit daos les journaux que le P . ] ofeph Tarrubia

efpagnol, a fait imprimer to ut rée<mmen r (

1

7;6 )

un~

giganthologie, daos

lequel ouvrage il prétend réfurer

le chevalier Haos-Sloaoe,

&

prouver

l'exillence des

ft)

Le principal fondement fur lequel s'appU)'e l':'lateur de cet ani–

d e pour nier

l'exiftence

des

(

iC!an

s,

~n.

lit nature

pref9•_t

,

0

¡¡¡,.,

nnif~rmt

Jans fu

pr~dNOions ,

l\

h.is

fi

l'on devoit admettre ceue re–

gle daos cene

untverfalit~

qu'on

pr~rend

ici ,

les m€m(s difficuJ.

tb

qne

l'on forme contre les Géans qui

pr~C.:,toient

le délogc fe

P?Utroient former contre le 6 long cours de \•ie des premieu ha..

b1:ans tic la rerre .

Si

Ad~m.

fes premien fih

&

defcend:tns

véc~rent

pluGcurs

fie~

eles fans que la n:tture fouffr1t :mcone altbation

(llbllantielle

dans

fes produaions, nos prem

1

er.s

An~tre.s

pourrom

avoir

eu un corps

plus robarte

&

('llus fort f.:ans préjudtcc de ceue

uniformit~

qui s'ob.

{ene

da.~s

l',ordre de la narore. L'égaliré

eO:

6

daire

&

fi

3pp:t–

rc.nte

~q

11

n

'f

a pu

a

rcpliquer. Oc

mCme

qu'on oc ptqr p.u

ni~~

GEA

géans

fur des monumeos d'aoriquité indienne: mais en

auendanr que quelqu'un fe donne la peine d'examiner

la

valeur de pareils monumens, qui felon

toute

app~rence ne ti:ront pas plus authentiques que raot d'aucres

en ce genre; le leéhur curieux d 'une bonne gigaotho–

logie

phyG~ue,

Cera bien d'étudier celle do meme chc–

valier Hans-Sioane, qui n'a pns pHl au bon pcre efpa–

gnol; elle efl ioférée daos les

Tran{aél . philofoph.

r.

0 •

404;

&

par emait, daos le

Jr~ppl.

drt diél. de Cbam–

bers. (D.

J.)

(t)

G

E' A N

s, (

Mytholog.)

en fans de la Terre qui fi rent

la guerre aux dieux :

H~flode

fair naltre ces

g<ans

du

fang qui fortit de la plaie d'U ranus; Apollodore, O–

vide,

&

les nutres p<Jetes les fonr fils de la terrc, qui

daos fa colere les vomir de ron fein pour faire la gutr–

re aux dicux extermioateurs des Tiraos.

Ces

géans,

difent-ils, étoient d'uno raille monflrucn–

fe

&

d'une force prc.portioonée

a

cette prodigieufe hau–

reur; ils avoient ceo\ mains chacun,

&

des ferpens au

lieu de ¡ambes. Réfulus de déthroner J upiter, ils eotre–

pvirenr de l'afli éger jufque fur Con throne,

&

estalferenr

pour y réuflir le mont OíTa fur le Pélion,

&

I'Olym–

pe !ur le mont Olfa, d'ou ils eíTayerent d'efcalader le

ciel, ¡ettaot fans cdTe centre les dieux de grands qnar–

tiers de pi erre, donr

les unes qui

romboient daos la

mer, devenoient des i les,

&

celles qui retomboieot fur

la terre faifoienr des montagnes . Jupiter effrayé luí-me–

me

a

la vOe de li redourables ennemis, appella les

diw~

a fa défenfe; mais il en fut a!Tez mal fecondé; car ils

s'enfuirenr tous en Egypte, ou la peur les fit cacher

fous la figure de difterentes efpeces d'animaux.

Un anc1eo oracle avoir prononcé que les

glam

fe–

roiem invincibles,

&

qu'aucun des dieux ue pourroit

leur llter la vie, 3-moins qu'ils n'appellaíTent quelque

marre!

a

leur fecours. Jupiter ayanr défendu 3 I'Auro–

re,

a

la Lune

&

au Soleil d'annoncer fes delfeins, de–

vau~a

la Terre qui cherchoit

a

f01itenir fes enfans,

&

par !'avis de Pallas

fit venir Hacule pour comb.Htre

3\!'eC (uj;

3 J'aide de

CC

he!

ros ,

il

exrermina fes

g l mtf

Encéladc, Polybercs, Alcyonée, Porphyrion, leo dcux

Aloi'des, Ephialre, Othus, Eurytus, Ctytius, Tithyus,

Pallas, H ppolirus, Agrios, Thaon,

&

le

redoutnble

Typhon, qui feul, dtr Homere, donna plus de peine

au• dieux que tous les aurres

glans

enfemble.

j uptter

apres les avoir défaits, les précipita jufqu'au fond d11

Tartare' ou' fuivanr

d':lUlres

poCtes,

il

les c:nterra vi'–

vans , foit fous le mont Ethna, fa ir en différens pay<;

Encélade fur enfeveli fous la Sicile, Polybetl:s fous l'i–

le de Lango, Othus fou s l'ile de Caudie,

&

Typhon

fou

l'ilc d'lfchia.

Ces prétendus

gr"'"

de

la fable n'éroient, fi1ivant

plulieurs de nos Mythologifles, qoe des brigands de

Thellalie 9ui vinrent artaquer Jupirer fur le mont

0-

lympe ou ce prince avoit fair b&tir une forre ciraddic :

ce mont O lympe, ajoOtent·ils, a

ét~

pris par les plus

anciens poetes pour

le Ciel,

&

paree que les nHll>ts

Ocfa

&

Pétyon, qui font peu éloignés de

I'OI~mpe

fervoienr de reunire

~

ces bandits qui s'y étoieot

for~

tifiés ,

&

qui de-13

reooient en

refpeét

la garnifon de

I'Oiympe, on imogina de leur faire ,emafler monta¡;n es

fur montagnes pour aneindre ¡ufqu'au

ciel.

Mais quoique cette explicarían foit généralemenr ado–

ptée, ¡e croirois plutllr que toute

la fable des

g<rmr

n'efl qu'une rradition défigurée de l'hifloire de Typhun

&

d'Ofiris. On fait qu'il y avoir en Egypte des mo–

numens plus anciens que

les

fables des Grecs , des

villes fondées

&

un cultt établi en l'honneur des

mo–

mes animaux donr leurs poetes nous difeot que les dieui

prircot la fi¡¡ure, en fe retiranr de fraycur daos ce pays-

Ja.

(D.

J.)

G

E'A N S,

(

offcmem de) Hijl. ntlt.

f/oyez

O

S S 1!•

M E N S F O S S

t

r.

E S •

GI!'ANS,

qn'il fe foi: vt\ de tems cn.tems des homme.s d'une taille gigaotefque

comme cet Jrlandou de 1'1ge de vingt 3ns qu1 roul:a

toute !' Ira.

lie en 17f8,

&::

l':aurre coonu

a

route

ha

Tofc.·me

dont un confc:r–

ve le (queleue dAns

1'~6pital

Royal de

S. M•ri.1 NH•t'a

l Flor.!n•

ce ;

mais

il

n'cft

p.u

d1r

qu':mcun

ait eu le furt de v

1

vrc

plutl~:nu

fieclc•. Ces deux

exemple~

s'una(fent

a

tant d'autrC3 innombro hlet

dont

(aít

mcntion le P.

Calmet

dans fa doéle differtJ.uon

tlt

G

;.

t,

44

tibttt,

&.

d.1ns

(~n

Diélionnaire, auffi

bic~

que M. l;a

~hrnmerc

d:ans {on

D1él:

ionn~me

ographtque e

n fon C1n

quieme rom.: de ml!.–

me que le 1'.

Tarrub.ia

dans la

Gig~

ntholot.ia,

olt

t

e leéte~r

rroll'•

ver.:~

mal•

"'' '"':•

b,nu ..

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GiJAr.ti•

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&:

Hoffmann

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'CIIr1 ,

Tom!

J.ll.

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pZ!.r d'aqucs écrivaÍD-5

1

comme auffi par

ct•

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