GEL
filets oblongs, diverlement inclinis les uns par rapport
aut autres, ce qu'on obferve dans toutes les autres con·
gelations.
Chacun des petits
gla~ons
qni compnfGnt
la
gelle
blanthe,
étant v6 féparément au microfcope,
dl
tran–
fparent;
~ependant
la
g.Jie blanehe
confidérée en toral
ne l'efi point; les intervalles tres-peu régu\iers que \aif–
fent entr'eux les petits
gla~ons
qui fe tnuchent par un
petit nombre de points, donnent Jieu
il
une forte réAe–
xion de la lumiere : de-Iil l'opacité
&
la blancheur . C'efi
ainfi que le verre efl bl3nc, quand il efl pu\vérifé . La
blaocheur de la neige dépend de la m.? me caufe.
Vo–
yez
N
E 1
G
1!.
V
ers la fin de l'autonne l'atmofphere fe rcfroidit; bieo–
tot ce refroidilfemeor fe commnnique
a
la terre, qui
par-13 acquiert la froideur oécelfaire pour la formatioo
de la
gelte bldnehe.
Pendant l'hyver la terre efl fouvent
froide au terme de la glace,
&
au-delfous; lorfque le
tems s'adoucit apres quelques jours de
geUe
,
la froi–
deur de \'air furpalfe pendant que\que tems celle de \'at–
mofphere, paree que les corps plus denfes s'échauffenr
plus difficilement. Daos ces circonfianccs ,
fi
\'air en
chargé de particules d'eau, on aura de la
gelie hlanche .
La
gtlie bldnthe,
doit etre mife, comme la rofée,
nu nombre des météores aqueux.
Voyez
M
E'T E'
oRE.
Les corps que la rofée ne mouille point, ne fe cou–
vrent point de
gtlte bldn<ht;
ainfi oo n'en voit jamais
fur les métaux polis; au contraire elle efl fort abondante
fur le verre
&
la porcelaioe, fur les plantes,
&
fur tous
les autres corps qui attirent puilfamment l'humidité de
l'air .
Voytz ddnJ le ruueil de l'acadlmie dts ScienctJ,
anni•
I7ft.
rm exctllent mimoire de M.
le
Roy
do·
éleur en Meduine, {llr la [ll{pm.fiou de /'ea" dam l'air
&
fur la rofie. L'artide
EVAPORATJON
efl dtt
mémt a11Uur.
Des que le folei\ commence
a
faire fentir fa cha\eur,
la
gelle blancbe
ne manque pas de fe fondre
&
de fe
diffiper. Lorfqu'el\e efl fondue, elle fe difiipe en deux
manieres; ou elle entre daos les
terres arides
&
dans
les corps poreu:<, qui ont de la difpofition
3
l'abforber ;
ou, ce qui efl plus ordinaire, elle fe réduir en upeurs
&
s'éleve dans l'air.
La
gelle blanche
participe aui qualités fouvent nui–
fibles de la rofée qui a fervi
a
la former . De plus ,
par le froid qui \'accompagne, elle nuir
a
p\ufieurs plan–
tes, fur-tout daos le printems, ou les parries de la fruéli–
fication qui a\ors commencent
a
paroicre daos la p\ílpart
des végétaux, font fort tendres
&
fort dé\icates . Dans
la meme faifon un fo\eil vif
&
ardent fuccede rout-i–
coup
il
la grande froideur du matin ;
&
ce contrafle,
toures proportions gardées, n'e(l pas moins nui!ible que
ce\ui que forme en hyver un dége\ confidérab\e
&
prompt apres une forte
gelie
.
Voyez ci-devant
G
1!:–
LI!'E.
La
geUe blanth<
ne ciffere pas elfentiellement de ce
qu'on appe\\e
givre
ou
frimat
.
Voyez
<i-aprJJ
G
t–
v
RE
o
De
e
ha/u, M11jf<hmbroelc
'
Hamberger. Ger–
ften,
&c.
Artirle de M .
DE RATTE .
G
1!
LE'
E , (
Meduine)
les eftets de la
gelle
fur
le
corps humain ont été exp\iqués en traitant de ceux du
froid daos l'économie anima\e.
Voytz
F
Ro
1D.
GEL E'E , (
Pharm . Ars <ulin. Art du Confitllr.)
fue de fubflances animales ou végétales qu'on réduit
par
1'
art en coofiflance d' une co\\e claire
&
tranfpa–
rente .
Les
geliu
de fubflances animales font de foms dé–
coélions de cernes, d'os, de piés d'animaux, boui\lies
daos de l'eau , su poi01 d'acquérir éram froides , une
confiflance ferme
&
gélatineufe.
Les
gellc1
de végétaui font des décoélions de fruits
mílrs cuits avec du fuere, jufqu':l confiílance conve–
nab\e.
Les
gtliu
de pain font des décoélions de la croute
de pain, ou du bifcuit de mer qu'on fait bouillir dans
de J'eau
~
pttit feu , ¡ufqu'd ce que la décoélion ait
Rcquife la forme d'une
gtlie
refroidie.
La maniere de tirer des
gelies
de fubflances anima–
les appartient
a
l'art culinaire ; ce\le des fruits
efl
du
relfort du confifeur; mais le medecin fait profiter des
unes
&
des autres pour la guérifon des maladies.
La
gtlle
de fubílances animales fe tire ordinairement
des
e~rrémités
des parties d'aoimanx , de vo\aille ,
&
autres viandes qu'on juge convenables . On fait cuire
ces viandes daos une certaine quantité d'eau proportion–
née ; quand
les viandes font prefque défaites , on
les
e:tprime, on en cou\e le bouillon par \'étamine ou un
jioge fort daos uqe calferolle ; oo dégraiiTe ce bouilloo
GEL
foigneufernent avec des ai\es de plome ; on y ajoílte
<jue\quefois du fuere
un pen de caoelle, de cloux de
giroAe, de \'écorce de citron, ou te\ autre ingrédient
approprié; on fair un peu recuire le tout enfemble; en–
fuite on \e c\ariñe avec des blancs d'reufs; on
y
¡oint
pour \'agrément du ¡us de citron; on paae le rout par
la chaulfe; on le porte dans un lieu froid oil
i\
fe fige.
On fait auffi de la
gdle
d'os qu'on amollit avec la
machine induflrieufe de Papin .
Voyez
ce que c'ell que
certe machine
a11 mot
D
1G E
s
T E
u R .
L'arr de la cuifine s'érend encere
a
mafquer la cou–
leur naturelle des
ge/ltJ
animales: ?n .les blanchit ave!=
les amandes pilées
&
palfées
il
\'ordma~re;
on les ¡aumt
avec des jaunes d'reufs; on les rougit
ave~
du fuc,de
beterave ; on les verdit avec du ¡us de
po~réc
, qu on
fait cuire dans un plnt pour en óter la crudiré,
&<.
La
g<lie
qu'on fait avec des piés de veau , de la
vo\aille , des amandes douces b\anchies , de la farine
de ri¡, du fuere,
&
que\ques gouues d'enu de fleur
.d'o~
r~nge
, efl ce qu'on nommc
blan&-manger
,
nournture
avamageufe daos les cas ou \'on fe propofe de tempérer
l'acreré des humeurs .
Voyez
B
LA
Ne-MA N
G
E
R .
On fe conduit de In méme maniere pour le blaoc–
manger de corne de cerf,
&
pour la
gelie
fimple de
corne de cerf qu'on employe ftéquemrnent en Medecine.
f/oyez.
C
O R N E
DE
e
E R
F .
La
gelle
de poilfon fe tire de divers poilfons qn'on
vuide, qu'on dégraiOe, qu'on fait boufllir,
~
dont on
palfe le boui\lon par une étamme, aptcs qu01 on le met
dans un por pour l'ufage ; mais oo n'employe guere
en Medecine que la
gelie
de viperes,
&
c'efl peut-etre
encere alfez ma\-3-propos .
Toures les
gellet
de fubflaoces
anim~\es
font .alka–
Jefcentes, mais moins \orfqu'on les alfatfonne de ¡us de
limon
&
de fuere. Elles oe conviennent en qualité de
remede, que quand l'acidité domio
e
dans \es
prc~iere~
voics .
11
faut ro\l¡ours les avoir fraíehemeDJ fanes
&
nouve\\es , paree qu'e\\es fe gArent promprcment : en
généra\ elles fonr plus aliq¡enteufes
&
retlaurnntcs, que
médicameoteufes.
On faifoir autrefois entrer daos ces
gellet
des dro–
gues medicinales en forme de poudres ou d'exrraits,
&
on
les appelloit
gtl¡et compo[te1;
mais ces forres de
g<ltts
ridicu\es ne font plus d'ulage auJourd'hui; on o'a
confervé que la feule
gelit
d'avoine !impliñée.
V oye:;
G
1!
L
E'E D'A
V
o
1 N E
o
Pa!fons aui
gtlies
de fruits dont la confommMion
efl immenfe daos route
I'Europ~.
On fait généralement
de la
gel/e
de fruits de la m3niere fuivnnre. On prend
tels forres de fruits qu'on veut ; on coupe les uns par
morceaux, on prelfe les aurres, oo en óte les grains,
on les fait cuire dans de \'eau plus ou moins ii-propor–
tion de la dureté des fruits . Quand i\s font cuits, on
les pn!fe daos des Jinges ; on óte en les palfant le plus
de décoélion qu'il efl poffible; on met ceue décoéHon
dans un poelon ou dnns une baffine
a
confiturc av,ec
une livre de fuere , plus ou moios , fur choque pmre
d'eau. O o fait cuire le rout enfemble jufqu'a ce que
la
gc/t,
foir bien formée; ce qu'on coonoir faci\emenr,
fi en prenant de ceue
gell<
dans uoe cuilliere ,
&
la
verfant daos la baffine ou fur une at!ieue, elle to'mbe
par tloccons,
&
non pas en cou\ant ou en filan!. C'efl
ninfi qu'on fait les
gelleJ
d'abricors, de cerifes, de coios,
d'épine-vineue, de framboifes, de grenades,
de
grofei\–
\es, de poires, de pommes, de
Vef)US .
11
faur feulement obíerver que les
gellts
rouges
&
verres doiveor cuire
a
petit feu,
&
etre couverres pen–
dant qu'elles cuifenr; nu \ieu que les
gelles
blaoches
fe cuifent
il
grand feu
&
découvertes . 1\ faur auffi plus
de fuere
a
certains fruits qo'a d'autres; enñn le conñ–
feur a foo art
de
manipu\ation qu'on oe fauroit décrire,
&
qui ne s'apprend que par le coup d'rei\
&
la prati·
que .
Les
g<llts
de fru irs
font agréables, rafraichi!Taotes ,
fnvonneufes , acefcentcs, propres dans plufieurs mala–
dies,
&
toíl¡ours avnntageufes dans l'nlkalefcence
&
la
putridité des humeurs. On
les
dilfout, on les bar dans
de
1'
eau, oo en ufe en boilfon ou d' nutre maniere .
(D.
J.)
G
Ji
LE'E D'A
V
o
1 N E, (
Pharm. ) gelatina avenacea ,
préparntion d'avoine recommand¿e par plufieurs rnede–
cins daos les maladies nailfantes de conf'omption. O o
prend une grande quamité d' avoine mondée , par
e–
xemp\e une llvre
&
demie, de la rapure de coroe de
cerf deux onces, de raifins de Corinthe trois onces,
uo boo jarret de veau coupé par morceaux,
&
dont
les
o¡
ont éré rompus . On fait boui\lir le rout enfemble
a
pe-