GEA
de
ccrifes,
&
les fruirs de la ronce: il n'y a prefqu'
aucune différence entre le male
&
la fe melle . Le
gcai
apprend
a
parler ,
&
articule comme la p1e. Willughby,
Omithol. l'oyez
O
1 S E A
u.
On donoe le nom de
geai
a
pluficurs autres oifeaux,
fur-tour
a
ceux que
l'on appelle
gwii de Bmgale
&
gtaiJ de Bobeme.
Le
geai
de Bengale en plus grand que le
geai
com–
rnun; il a le fommer de la rete bleu, le coo
&
la poi–
trine de couleur cendrée, melée de brun-clair
&
de roo–
ge; les ailes , le delfous do ventre
&
les coilfcs bleoes;
le dos
&
le croupion d'un verd-obfcur; la queue nai–
re ou noir3rre pres du corps, blcuar•e dans le milieu,
&
de couleur obfcure vers
l'exrrémit~;
les piés de cou–
)eur brune-jauoatre,
&
les ongles noirs.
Le
geai
de Boheme en de la grandeur d'un merle ;
il a le bec de couleur cendrée , verd3rre fur la plus
grande parrie de fa longueur,
&
ooidrre prcs de la ra–
cine; la rete en droite' de couleur de chataigne.
&
formontée par une hupe de meme cooleur qui fe ren–
verfe en·arriere; les yeux fonr d'un beau rouge ,
&
en–
vironnés de noir: il
y
a fur la gorge une rache naire
bordée de blanc de chaque c6té; le defTus do .cou
&
le dos font de coo!eur d'ambre : les grandes plomes des
ailes ont une teinte noir3rre; la moirié de ces plomes
font ¡aunes
il
la pointe, les aurres plomes des ailes ont
des taches rouges
&
blanches; la queue en compoféc
de douze plumes noirarres ' excepré la poiole' qui en
jaune . Cer oifeau re nourrit de fruit, fur-tour de rai–
fins: on l'apprivoife aifément.
Hifl. nat. de1 oiftaux
par
Derham,
tom. l. pag.
16.
&
tom.
JI.
pag.
19.
(/)
GE'ANT,
f.
m.
(Hi(l. anc.
&
mod.)
homme
d'uoe taille exceffive, comparée avec
la raille oramai·
re des autres hommes.
La quenion de l'exinence des
giantJ
a é1é fouveot
agitée . D'un c6té , pour la prouver, on allegue les té–
moignages de toute l'aotiquité, laquelle fait mentioo de
p\afieurs hommes d'uoe taille demefurée qui onr paro en
divers rcms ; l'Ecriture-faime en parle auffi: les poetes,
les hifloriens profanes
&
les aociens voyageurs s'accor·
deot
a
en dire des ehofes éwnono1es. De plus, pour
donner un poids décifif
a
celle opinion'
00
rapporre des
décooverres de fquc\eues ou d'ollemens
fi
monflrueux,
qo'il a fallo que les hnmmes qui \es ont noimés ayeot
éré de vrais colofTes : enfin on le confirme par le ré·
cit des
naviga~eors.
Cepeodant, d'un nutre cOté, loríqu'oo vieot
a
exa·
rnioer de prcs tous ces témoignages ;
~
prendre daos Icor
lignificarion la plus nalurelle les paroles du tex1e C:.cré;
réduire les exagérations orientales ou poétiques
a
un feos
raifonnable;
a
pefer le mérite des auteurs ;
il
ramener
)es voyagcurs d'un certain ordre, aux chafes qu'ils ont
v(\es
eux·m~mes,
ou apprifes de rémoins irréprochables;
a
coofidérer les preteodus olfemeos de fquelettes hu–
rnains;
á
apprécier l'autorité des oavigareors donr
il
s'agit
ici,
&
a
fuivre la fage analogie de
la
nature, prcfque
100¡ours uniforme daos fes prodoJétions, le problcme en
que!\ion ne parolt plus fi ditlicile
a
réfoudre . Suivons
pour nous éclairer, la maniere dont on le difcute.
On remarque d'abord au fu¡et du
texre
faeré, que
les mors employés de
nephilim
&
de
gibborim,
que
les feprante ont traduits par celui de
gigantes,
&
nous
par le mot
géan&J,
fignifieot propremen t
du !JommeJ
tnmbls dans
dn
crimts
affrertx
,
&
plus
monflrtuux
par lettrJ dcfordreJ
ru•
par l'énormitl de lettr taille–
C'cll ainli que ces termes hébreux ont é1é
interprétés
par Théodoret, S. Chryfonome,
&
aprcs
eu~
par nos
plus fa vans mod<rnes.
On dit enCuite que le fondement Cur lequel Joíephe,
&
quelques peres de
l'Eglife apres
lui.
Otlt
cru qu'il
'!
avoit eu des
giafltJ,
en manifeflement faux, puifqu'
tls fuppofent qu'ils étoicm fortis du corr¡merce des an–
ges avcc les filies des hommes ; fable fondée fur un
exemplaire de la vcrfion des feptanle
&
fur le livre
d'Enoch, qui ao lieu des enfans de D ieu, c'cn-o-dire des
de~cendans
de Serh, qui avoieot époufé
les· filies de
Caro, oor rcndu le mor hébreu par celui
d',mgu.
.O o obCerve, en
troifieme lieu, qu'il n' en pns
q~e
fl.•on daos le Deuréronome
(ch.
iij.
v.
2.)
de la tao!le
g•gaotefque d'Og, roi de Bafan ; il ne s'agit que de la
longueur
~e
fa o lit, qui étoit de neuf cnudées ; c'en–
il-~~re,
_fu1vanr l'appréciatiot} de quelques modernes, de
tre1ze p•és
&
demi. Si préfentement l'on con lidere que
les Onentaux mcuoient leur fafle en vafles lits de pa·
rade, l'on
trouver~
que l'exemple
te plus
refpeétable
Tome
f/1/.
GEA
475
fur la grandeur
qu'on allegoe d'un
glant
ne porte que
d'on lit qui fervoil
á
ra magoificcnce.
Pour ce qui regarde Goliath, on croit qu'il feroit
tres-permis de preudre \es fix
coud<es
&
une palmo
que l'auteur do prem1er livre des Rois lui doooe , pour
une expreffion qui ne déligne autrc chofe qu 'une gran–
de taille au-delfus de
l'ordinaire; elle étoit tc lle dans
Go\ia:h, qu'il paroilfoi1 avoir plus de
fix coudées; il
Cembloit grand comme une perche de lix coudées
&
u–
ne palme. Norre fni o'en point intére!Tée dath le plus
ou le moios d'exaétitude do récit des faiiS qui ne
la
conceroent point.
Si l'on palfe aux 1émoigoages des auteurs profanes
alltgués en faveur de l' exillence des
glant1,
on penfe
qu'il n'en pa• pof!ible de s'y
laill'er lurprendre, quand
on fe donnera la peine de faire la difcuffion do cara·
étere de ces au1eurs,
&
de> faits qn'ils avancen!.
D ans cette critique, Hérod01e , accult! en général
d'erreor
&
mt"me de menfonge par Srrabon, en cen r
chafes de fa connoi!lance, !'en en particulier par
ce
géo·
graphe
&
par i\.ulu-Gel!e, au fu¡et de duu1.e piés
&
un
quart que cet hiflor ien donoe au fqueleue d"Orefle qu'
on avoit découvert ¡e ne fais ou.
P!01arque doit étre repris avec raifon d'a1•oir copié
de Gabinius, écrivaio tenu pour
fufp~ét
de
fon
tems
meme, la fable de
6o
coudées qu 'il dit que Serrorius
reconnut fur le cadavre du
gfm:t
Antée, qu' il fit dé–
terrer daos la ville de Taoger .
Le palfage daos \equel Piine femble attribuer no fque–
\euc d'Orion rrouvé en Candie, xlv¡. coudées, s'il en
bien
e~amioé,
oe peut qu'é1re a!téré par quclque copi·
lle, qui aura pincé au-devaut du chif!"re
"J·
cdui de xl.
car il n'efl pas naturd que l'ordre d'uoe graaation, com–
me celle qu'il paroit qu'a voulu fuivre cet nuteur
1
eu
comptant depois vi¡. JUÍqu'i ¡x. couJées, fe troove in'–
terrompo p!lf le nombre de xlvj. placé au mliicu de la
gradation _
La variation de Solio fur
\e
m~me
fait, ne lui don·
ne pas plus de crédit qu'á Pline, dour on fair qu'il n'dl
que le copille.
Phlégon Cera fiffié dans la relation de foo
glant
Ma·
crofyris, par le ridícule de cinq millc aos de vie qu'i\
\ui doone daos l'épitaphe qu'il en rapporre.
Apollonius, An1igonus, Carit1 ius,
&
PhiloOrnte
le
jeuoe, auteurs dé¡i décrédités par le faux merveilkux
dont ils ont rempli leurs écrits, le devienocnt bien da–
vanta~e
par leur fabk d'oo
glant
de cent coudé<S.
Quantité d'aurres oarrauons d<: ce cataéterc (e troo·
vcnt détruites par les feuks circonnances doot
les au–
reurs
les ont accompagnées . Plutieurs nom difent que
d'abord qu'on s'en approché des cadavres de ce
glantJ,
ils fonr tombés en pouffierc;
&
ils
le devoicllr, pour
prévenir la curiofité de ccux qui auroient voulu s'en é·
claircir .
Ou y a-t-i! plus de cootradiétions
&
d'aoachroniímes
que daos la préteodue découvcne do corps de Pa llas ,
fils d'Evan.:lre? la langue daos laquelle en faite fon é–
pilaphe, Con nyle, cette lampe qui ne s'éreignit, apres
2300 aos de clarré, que par l'accidenr d'un petit trou ,
&
aurres puérilités de ce genre, ne Cont qu'u ne preu–
ve de
la
timplicité de Follar, évéque d' Avila, qni a
pris pour vrai un cante de la chronique du maine He–
linand, forgé dans un Ílcclc d'igoorance .
Les corps des Cyclopes qui on1 été rrouvés daos dif–
férenres cavcrnes, avoient, felon Faz.!, 20 ou 30
C< U·
~ées
de haureur;
&
le P.
K~rcher,
qui a va
&
me·
furé
toutes ces cavcrnes, ne donoe
~
la plus grnnde
de tou1es que t
f
á
20 palmes .
Pour ce qili regarde les découvertes de dents, de có·
res, de vertebres, de fémur, d'omopla1e-, qu'on don·
ne, attendu
leur grandeur
&
leur grolfeur, pour des
os de
glantJ,
que tao! de vil! es confervent encore,
&
montrem comme tels, les Phyficiens out prouvé que
c'étoient des os, des dents, des cOtes, des ver.tebrcs,
des fC:murs, des omoplates d'éléphans, de vra1es par–
ties de fquelettes d'animaux 1crrcllres, ou de veaux ma–
rins, de baleines,
&
d'autres
:1nimnux
~étacé
, entt'rrés
par hat'ard, par accident, en diflerens Iteux de la rerre
~
ou quelquefois d'au1res produéloons de la na1ure, qu1
fe joue fouvent en de pareilles reiTemblances .
Ces os, par exemple,_ qu' oo mootroit :\ Paris en
16t3
&
qui furent enfu1te promenés en Flandres
&
en
A~gleterre
comme s'ils euffent é1é de Teutobochus
dont parle l'hiflo¡re romaine, fe 1rouverent des os d'é·
léphans. O o envoya en 1630
a
MM . de Pcyrefc une
grolle deot qu'on tui donna pour étre celle d'uo
g lanl;
il
en prir l'empreinte fur de la cire;
&
q1ta11d on vint
Ooo
2
a
la