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GAY
• plus petite que celle de
l'olivc,
&
enveloppée d'une
pulpe fort tendrc .
On trouve cet arbre
a
la Jama'ique, dans prefque
toutes les tles Antilles,
&
fur-tour dans celles de Saint–
Domiugue
&
de Sainte-Croix,
&
~n
général
dan~
la
partie de
1'
Amérique qui efi fituée fous la 7.one tornde.
La feconde efpece de
gayac
du P. Plumier, fe nom–
me
gayac
,¡
flmrs bfaNchn den&e/lu,
dont le fruit cfi
quadrangulnire,
gaya<.um flor.
'.."""'"•,
fimbriato, fru·
tlu t•tragono,
Plum1er,
no·va plant. am
u.
JX.
39·
ou
gr~aiacum
polyphy_llrtm
,
frutlt<
fingul~n
,
t•tra¡{ono
,
ejufd. hift. mfs.
87.
hoaxacam fw
/,gnttm
[anll11m,
Heroand. Les naturels d' Amérique le nomment
ha1a·
~an,
d'ou efi venu
1~
nom de
gayac
qu'on
tui donne
en Europe.
Cette efpece efi moins haute que la précédente; fon
bois efi auffi folide
&
auffi pefant, mais de couleur de
boüis: fon écorcc qoi efi un peu plus épaillc, cfi noi–
ratre en-dehors, parfemée de plulieurs taches grite&
&
iillonnées de rides réticulaires
&
tranfverfales; elle efi
pate au-dedans,
&
d'un godt legeremenr amer.
Ses branches font difpofées de la méme maniere que
daos la premiere efpece; elles font de meme noüeu–
fes,
&
porten! quatre ou cinq paires de feuilles plus
minces, plus petites,
&
plus poinrues, fúr-tout les ¡eu·
nes, foCitenues fur des cótes trcs-minces, verres,
&
Ion·
gues d'environ deux pouces .
Les fleurs
font entierement femblables
&
égalcs
il
celles de In premiere efpece; m2is elles font bleoes
&
un peu dentelées. Les fruits íi>nt de couleur de cire,
quadrangul3ires comme
ceus
de notre fufain, partagés
intérieurement en quarre loges, dans ehacune defqu<l·
les efi contenue une
feul~
graine
olleuf~,
rouge, qui a
prefque la figure d'une olive.
Cette feconde eípece de
gayac
efi tres-fréqueote daos
l'lle de Saint-Domingue, aux environs du port de
P~.ix.
Ces arbr<s Reunffent au mois d'Avril,
&
donncnt des
fruits mi\rs au mois de
J
uin .
On ne r¿uffir qu'avec bien de la peine
&
du
tems
a
élever cetle plante dans nos climnts
o
11
faut d'abord
pour le Cueces, <¡ue fa gralne femée fur les Fe
u
s
daos
un petit pot de terre alongé, nous
p~rvienn~
en ¿1é. ll
faut
évit~r
foigneufemcnr de le• 1rop arrofer en route;
a
leur arrivée.
il
fau
t Ór<r du perit por la jeune plan·
te, en confervant un
P.eu de
terre aurour de fes raci–
nes
!
enCuite on la tranfportera de cwe fa,nn dans un
nou veau por rempli de rerre p1 ¿parée, ríehe,
&
fraíche;
on plongera ce pot daos un
lit de
ton proprc
a
t'aire
pou(J'er les perites racine•,
:~fin
qu'elles puillent fubfi–
tler
&
palier
l'hyver. Di:s le mois de Septemb<e ou
d'Oélobre , on mema la plante daos la íerre,
&
on la
placera
a
une chaleur qui foit de vingt dcgrés au.ddfus
du
tempéré . Les arrofemens
fcront
fréquens , mais
tres-le¡¡ers; on nettoyera
les fcoilles de tems en tems
de la tale té qui fe loge fur leur furf3ce. Au commen·
cemenr de l'été , on donncra de l'air
a
la plante, en
ouvrant
1
es
fen~tres
de la ferre
3
moilié .
&
reulement
daos
le forr de
la chnleur : mais on ne
forrira poinr
les pots de la fcrre.
a
moins que ce no foit poor
pe
u
d'heures ;
&
on n'y manquera pns dans le tems des
ondées de pluies chaudes qui la feront profpérer.
Voila les foins
&
les précautions avec lefquclles Mil·
Jer eíl parVeOU
a
élever des arbres de
g"!)flC
daOS
le
jardín de medecino de Chelféa:
il
en avoit déja quel·
ques-uns alle7. avancés en
1
p6.
On íait que dans le
pays natal meme. ils croi(J'enr !ri:s-lcotement; ils ne
jettent point de réline daos nos climats.
Perfonne n'ignore l'uíage qu' on fait en Europe du
bois, de l'écorce
&
des larmes rélineufes q\Ji découlent
des
gayacs
d'Amérique;
lifa:.
a
ce fujet les acriclcs fui·
vans.
(D.
J.)
G
Av
A
e, (
Chim. Mae . med.) le_gayac
ou bois faint,
ligm•m fanllum,
a
été conou en Europe a- peu. p1iJS
daos le
mém~
tems que
la maladie vénérienno, par
le fecours qu on en ura contre cette maladie, nvant
que l'on eOt !rouvé la maniere de la traiter plus cffi–
cacement par le mereure . On nous afsure que dans les
pays chauds
daos I'Amérique méridionale, par escm·
pie, le
gaydc
efi un fpéciñque aufli éprouvé contr< la
vérole, que le meroure l'efl daos nos
climat~ .
Quoi
qu'il en íoit, nous ne l'employons que daos le traue–
menr des maladies vénériennes legeres ou pnrticulieres
a
certains organes' daos cclles qui font cenfées o'a–
voir poinr infeélé la mnll'e enticre des humeurs , ou du–
moins n'y avoir répandu qu'une perite quantité de vi–
rus qoi peut erre évacué par
les couloirs de la peau :
c·~n
oette ucrérion que le
l4J"'
détermine parl!culie·
GAY
rement. Ce remede efi un fudorifique tres-aélif;
il
fait
la bafe ou le principal ingrédient des
remedo~
il1dorifi·
ques compofés, que
l'on employe dans les
trai~emens
de diverfcs mnladies chroniques , comme danr<>, tu·
meurs froides , cx:di:mcs, Reurs-blanche;, rhOmatiCme,
paralyfie, vieux ulceres hu mides
&
f.onicux.
Voyez
«f
artic/es
&
/'are.
MAL A
D
1E
S
vE'
N
•' l!.
1
~N
N
t
S •
C'efi fous la forme de
tifanne qu'on le preferir ordi–
nairement daos ces derniers cas, auffi-bien que daos les
maladies vénériennes (
VO)'<Z
T
1
S
A
N N E):
on l'ordon·
ne ou feul
00
molé avec d'aulres íudorifiques.
&
me–
me avec des purgatifs (
voyez
S u no R 1
F
r
Q.
u
E
&
PuRGA T 1F); on le fait entrer dans ces tifannes com•
pofées, ou dans la décoélion fimpfc dcpuis dcux gros
jufqu'a demi-once par livre d'eau ;
&
le malnde con·
vennblement preparé, en prend trois, quatre, ou cinq
verres par jour.
Le bois de
gayac
efi tres-réfineut,
&
coutient une
fon perite quantité d'ex1rait proprement dit .
V.
E
X·
T
R
A
1
T
&
R
~·s
1
N¡;:
o
Ceci a fai t croire
a
quelques
chimifies que l'eau ne pouvoit point fe charger des par–
!ies médicamenteufes de ce corps,
&
qu'on le feroic
bouillir en vain dans les menflrues aqueox : cette pré·
tention en démentie par l'expérience; une coune é–
bullition fuffit pour obtenir du
gaya<
,
par le moyen
de l'eau, une fubfiance d'un goOt vif
&
piquant,
&
qui étant retirée par l'évapora! ion, féchée,
&
pulvéri·
fée, efi fiernutatoire, felon
l'ob(ervalion d' Hoifmann .
Voyet
Fe.
H olfmao n ,
obfervne. phyfico-chimÍc.
h l .
obfervat.
xx;.
SeIon cet auteur, l'extrait de
$aya<
efi
d'une odeur balfamique
&
agréable,
&
d'une laveur l'i–
ve
&
piquante.
11
efi en peti!e quantité en comparai·
Con
de la réfine que l'on retire du
gayac
par l'appli–
cation de l'efprit-de-v in : car
le
gayac
fournit plu• de
deux onces de réfine par livre; au lieu qu'il fournit
l
peine un ou deux gros d'extrait, par des décoélions Ion·
gues
&
répétées : cela n'empéche point que la déco–
élion
&
l'exrrait de
gayac
ne foient des remedes plus
aélfs que fa réfioe ou
(a
1ein1ure; le g"Or
&
la
v.r1u
llernulatoire de
1'
e<trait décident en f3
faveu r, anffi·
bien que l'expérience. La réfine du
gayac
eíl
pref~ue
infipide,
&
elle n'efi point fiernutaroire ; elle a parle
pourtant pour un préferva1if cootre les maladies véné–
ric:nnes,
{umm11m
adv~rftu
luiJ
v en6rtd!
vinu
prrefi·
dium alexipharmacum,
dit Holfmann dans la dillerta–
tion que nous venons de ci1er .
On réduit le bois de
gayac
en rapure, lorfqu'on 1•cut
en faire
13
décoélion, ou en 1irer la tcinture.
On rrouve encore daos les boutiques l'écorce de
ga·
yac.
que quelques-uns afsurenr avoir les memes verrus
que le bois,
&
m~rue
de plus grandes; nous nous en
fervons fort peu, quoique vrailfemblablement elle puill'e
tres-bien fuppléer au bois.
On nous apporte auffi une réfine qui découle de l'ar–
bre de
gayac,
&
que
l'on appelle improprement daos
les boutiques
$•mme d, _gayac
;
elle efi
br~ne
en- de–
hors, quelquetois blanche, tant41 rouC.3tre
&
tantót ver–
d5tre en-dednos, d'un goOt un peu acre, d'une odeur
trcs-agréable qunnd on la brule; elle efi forr analogue
avec celle qn'on tire du
gayac
par le moyen de l'e–
fprit-de-vin .
L
'extrait de
ga)•ac
entre dnns les pilulcs de Bécher
&
la réfine dans la thériaque célefle.
'
Le
gayac
donne daos la difiillation
a
la violence du
feu un phlegme infipide, un efprit qui donne des mar·
ques d'acidilé
&
d'alblicité, une huile ténue, !impide,
Jaune, qui nage fur
l'eau; une hui le naire, tres-épaif–
fc, plus pefa01e que l'eau; une grande quanrité d'air,
&
une quantité conlidérable d'un charbon dur
&
Ion·
nant. Nous ne ferons point ici des obfervations íur cet–
te anal yfe, paree que c'efi celle-13 méme que nous
choitirons au
mot
V
t;:'G
~·T
A
L,
pour exemple de l'a·
nalyfe des bois durs.
f/oyn
V
E'G
e' T
AL .
(b)
GAYAC, (GOMME DE·)
Hijl.
des drogues¡
nom
impropre qu'on donne dans
les boutiques des Drogui·
fles,
~
la réline qui découle de l'arbre
gaync;
cette ré–
line hien choifie doil
ctr~
nene. luiíante. tranfpareOie;
elle efi brune en-dehors, blanche en-dedans · tantót rouf·
s3rre, tnotót verdfttre, friable, d'un godt
~o
peu acre ,
d'une odeur agréable de réfine quaod on
1'
écraíe
o
u
quand on la brOie,
& quiapproche de celle du bois de
gayac;
fa dofe
e~
depu.is.un fcrupule JUfqu':l trois; el·
le
parTe pour excuer plllll'ammenr la uanfpira!ion infen–
fible,
&
pottr erre propre aux maladies de la peau qui
oailfeo! de l'obflruélion des glnndes miliaires.
On peut tirer auffi du
gayac
une fubilance gommeu–
fe
1
en faifant bouillir IQng-tems dans de l'enu commu–
ne,