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+63

GAU

religioo, de leurs mreurs

&

de_ leur gouvuoement: le

peu qu'on en connolt fe recue1lle de qnelques pa(fagcs

échappés

comme par hafard , a des hillorieos de la

Grece

&

'de Rome. Si nous afsiirons qu'il y

a

eu des

Ga,./ois

voifins des Alpes , qui JOinrs au1 habitans de

ces mootagnes , fe

fonr une fois établis fur les bords

du Telin

&

de l'Eridan;

(J

nous favons que d'autres

GauloiJ

vinrenr jufqu'il Rome l'aonée

363 .

de fa fo?da·

tioo,

&

qu'ils affiégerent le

capit~le, ~e

loor les h•llo·

riens romains qui nous l'ont appns. S1 oous f•vons en–

core qoe de oouvt!aux

Gaulois,

enviran,

cent. ans aprCs ,

enrrereot dans la The(falie, dans la Macédome,

&

paf–

ferent fur le rivage da Ponr-Euxin, ce. font les hifi•>·

riens grecs qui le racontcnt, fans oous. d1re _m

eme

quels

étoienr ces

Gaulois,

&

quellc route 1ls pmenr : en un

mor il nc refic daos notre pays aucun vellige de ces

émigrations qui reíJemblcnt fi fort a celles des Tarra–

res · elles prouvent feulement que la narion celtique

étoi; tres-nombreufe, qu'elle quina par fa multitude un

pays qui oe pouvoit pas la nourrir ,

&

chercha pour

fublifior des terres plus fertiles, fuivant la remarquo de

Plutarque : je oe le cite guere que fur ce point ; car

ce qu'il o:>Us débite d'ailleurs fur les premicrs

Gauloí~

qui f¡: ¡enerent en halie,

&

fur leurs defcendans qUI

affi~¡~erenr

Rome, efi chargé d'exagérarians, d'anachro·

nífmes ou d'anecdmes populaires ; ainfi nous dtvons

nous borner aux

témoigoagcs de Tite· Live

&

de

Céfar.

Ce fur, felon Tite-Live,

liv. V. chap. xxxjv.

fous

le regne de l'ancien Tarquín, l'an de Rome

t6í,

qu'une

grande quantiré d<

Gaul•is

rranfalpins parfer<nr ks monts,

foas la conduire de Bollovde

&

de Sigovefe , deux

neveux d'Ambigare chef de cene partie de la narioo.

L es deul. freres rirerent au fort les pays oú ils fe porte·

roieot; le fort envoya au-<lc-lit du Rhin Sigovefe, qui

prenant foo chemin par la forét Hercinieooe, s'ouvrit

un parfage par

la force des armes ,

&

s'empara de la

Boheme

&

des provinces voifines. Bellovefe eur pour

foo partage

l'lt~lie;

ce deroier prit avec luí rour ce qo'il

y avoit de trop

e

hez l.s

Bituri~es,

les Arveroiens, les

Séaonois, les Eduens , les Ambarres , les Carnutes

&

les Aulerques pui voulureot reorer fortune; il pa(fa les

Alpes avec cene multitude de difiereos

Gattlois

,

qui

ayaor vaincu les Tnfcans atfez pres du Tefin, fe lixe–

renr daos

~J

endroit,

&

y bftrireot uoe ville qu'ils nom–

tnerem

lVIifan .

Quelque tems aprcs une anrre bande de Cenomans

conduits par un cht:f nommé

Eiitovius

,

marchant fur

les traces

déJ•

frayées , palla les Alpes par le méme

chemin,

&

fu•

ai.tée des rroupes du meme Bdlovele

qui avoit amené les prem1ers

Gaulois

dans le Milaocs;

ces drwiers venus > 'arre1eren1 daos le Brelfan

&

daos

le Vérooois. Quelques aureurs leur amibuenr !'origine

&

la fGndarion de Vérooe, Padoue, Bre(fe

&

aurres

villes de ces belle; comrées qui fubfifienr cocare aUJour–

d'hui.

A la fuire de ces deu.x émigrations fe

tir celle des

Boyens

&

des Liogous qui viureot par le grarrd Saiot

Baoard ,

&

qui uouvam occupé

1001

l'efpace qui elf

enrre les A!pes

&

le P6, paflerenr ce Aeuve, charferent

les Ombricos, de me me que les Etrufqucs,

&

fe tinrent

néanmoins aux bords de 1'Apennio. Les Sénonois qui

lrur litccéderenr fe placereor depuis le Momoné ¡ufqu'a

I'Eiiuo.

Enviran deux ceors ans apri:s les premicrs érabliiTe–

meos des

Gaul•is

cifalpins, ils auirereor les tranfalpins,

&

leur donnerem enrrée fur les terres de Rome; rous

enfemble marcherent

:l

la capitale donr ils le rend•rem

les maitres l'an

363

de fa

fondation ,

&

o'en firenr

qu'un monceau de ruines . Sans Maolius le capirote

auroir éré pris ,

&

fans Camille on alloit

leur pa)é<r

de grandes coorrihutions; on pefoit dé¡

a

l'or quand il

parur

a

la rlhe des troupes du féoar : , Remportez cer

or au capilole , dit-il, aux dépuré> ;

&

vous

GattloiJ

, a¡o(lta-r-il, retirez-vous avec vos poids

&

vos balan:

, ces ; ce o'ell qu'avec do fcr que les Romains doi–

" vem recouvrer leur pays , . A ces mors un• prit les

armes de parr

&

d'aurre; Camil le défit Brennus

&

Jé:s

Gattlois,

qui furenr

la piOpart tués fur

la place , ou

dans la luite par les habitans des villages prochains.

Une nouvelle nuée de

Gaulois

ralfemblés des bords

de la mer Adriatique ,

s'avao~a

vers Rome l'an

386

de fa fondarion, pour venger cerre défaire de leurs com–

pa!riores; mlis la viétoire des romains ne fur oi difficile

ni doureufe fous ce meme Camille élevé pour la cin–

quieme fois

a

la diétature.

11

périt un grand oombte

de

Gautois

fur le champ de baraille;

&

le refie difperfé

GAU

par la faite ,

&

fans fe pouvoir rallier, fut

alT'omm~

par les pa-yfans .

L'on vir encare l'an

404

de Rome une

arm~e

de

Gat~loíJ

fe

répand

re fur les rerres des R omaios pour

les ravager ;

m11.is

au combat parriculier d'un de leurs

chefs vamcu

par V

alerius lurnommé

C•rvw

,

fuccéda

le combar général qui eur les mcmes revers pour

l'ar-

mée gauloife.

.

Depuis cene derniore epoque , les

Gattlozs

ne firent

que de foibles

&

llérilcs erfom pour s'oppofer

a

l'ac·

croitlemenr des Romains; ceus-ci apri:s les avoir éloi–

gnés de leur territoire , kur enlevereor Picenum , le

Mitanes

le Breflao

le

V

érooois

&

In Marche d'

A

n–

cene.

sl

les Cuece; d'Annibal raoimerenr les efpérnn–

ces des

Gaulois

ih fureor b;en r6t coorraiots de les abnn–

donner ,

&

de partager pour toO¡ours le

fort de cct

allié: Rome ma\rreíTc de Carthage porta fes

a~mes

e_n

orient

&

en occidenr

&

au milieo de fes

tnomphes

fub¡ugua toare la

Gaul~;

Jules-Céfar eur l'honneur d'en

confommer la conquete.

JI

ell nai cependanr que les

Gaulois

furent d'abord

les enoemis les plus redoutables de Rome,

&

qu'ils

fominrenr opin,arrémenr le. guerres les plus vives cen–

tre les Romains. L'omour de la gloire, le mépris de

la morr, l'obllioarion pour vaincre, éroient les

m~mes

chez les deux peuples; mais indépendamment des pro–

gres rapides

&

merveilleux que les Romains firem dans

l'arr de la gunre, les armes étoient bien différentes; le

bouclier des

Gaulois

éroir petir ,

&

leur épée mauvaife,

auffi fuccom beren r-ils fans ee(fe;

&

ce qu'il y a de fur–

prenant, c'dl que ces peuplcs que les Romains ren–

contr<renr dans prefque rous les lieox

&

daos prefque

tous les rems, le la•flnenr dérroire les uns apres les

aurres, fans ¡amais coonoitr<, ohercher

&

prévenir la

caufe de leurs malheurs . lis ne fongerenr poinr

a

fe

réunir pour leur défenfe muruelle'

&

a

fe

regarder

comme formanr une uation donr les in térlhs étoient in–

í'éparables .

Eofio

la feulc chofe qui ait futifillé de tous les peu–

ples

Gaulois

qui furent foOmis spres leur établiiTement

en l1ali•, c'cll la confervarron d•s ooms de Jrur divers

pays que nous recoonoiJToos eocor<. Par exemple, nous

voyons arf<z dairemenr que les Bituriges habitoienr le

Berry, les Arverniens

1'

Auv ergne, les Senooois Sens,

Aux<rre,

&

autres endroiu voifin; ¡ufqu'a París; les

Eduens la Boorgogne, les A

m

barres

les environs de

Ch31ons-fur-Saone, les Carnmes le pays Chartrain, les

Aulerques une portian de la Bretagne, le s fnfubriens un

cantan de la Bourgogne, les Saliens la Provence, les

Cénomaos le Mame, les Salluviens le long du Rh6-

ne, les Boi'ens le Bourbonnois, les Lingons le pays de

Langres,

&

les Vénctes le cantan de

V

annes en Bre–

tagne.

Mais rous ces divers peuples étoient auffi barbares

les uns que les aurres; la colonie des Grecs qui fonda

Marfeille lit ceots ans avant l'tre vulga1re , ne pur

ni

polir fes voilins, ni étepdre fa laogue au-dela du ter•

ritoire de la ville . Les dialeét<s du

langage celrique

étoienr afireux; l'empereur jullen fous qui ce Jangage

fe parloit encare, dit qu'il reíT•mbloit au croa(femeot

des corbeaux .

On ignore ¡urqu'aux noms des dieux que fe

fnrge–

rent les

Gaulois;

&

li Célar donoe

~

leurs divinités

les noms qu'on leur donnoit

a

Rome, oe n'efi fans

doure que paree qu'il avoit remarqué daos quelqucs-u–

nes, quelque auribur ou quelque fyrnbole

relfemblant

a

coux des dieux

de

Con pays; car dans le fond,

les

divinités des anciens

Gauloís

de voienr erre bien incon–

nues, foit aux Grccs, foir aux Romains, puifque Lo–

cien daos un de les dialogues fait dire a Mercure, qu'il

ne fair commeor s'y prendre pour inviter

les dieux des

Gar1lois

a fe

trouver

a

l'a!Temblée des autres dieux

paree qu'ignorant leur laogue, il ne peor ni les e

oren~

dre, ni f• faire entendre d'eux . 11 efl vrai que depuis

la conqut're des Gaules par les Romains, tous les dieux

d' Athenes

&

de Rome s'y introdo ifirenr iofenúblemeot

&

prirent la place des anoieos dieox du pays, ou

du~

moios fe confnndirenr avec eoJ; mais ce ne fur -Ia qu'

un accroilfement de fuperfi itions .

Les mreurs des

Gartlois

du tems de Céfar , étoient

la barbarie méme; ils fa¡foieur vreu, s'ils réchappoieot

d'uoe daogereufe maladie, d'un péril éminern, d'ooe

baraille doureufe. d' immoler

a

leurs divinités rutélai–

res, des viélimes humaines, perfuadés qu'on ne pou–

voir obrenir des di<ux la vie d'un homme

que par la

morr d'un aurre. lis avoient des facrifi ce; publics de

ce genre, dom les Drüides qui gouverooieor la

o~tioo,

étOieD!