+S6
GAR
Pour Joüir des lapins ou en óter le fnperno, il y
a
trois moyens; le fulil, les pnnneaux,
&
les furets. Le
premier efi
infidele
&
dangereux; on tue quelquefois
des hazes;
&
d'ailleurs pour peu qu'un lnpin qui a éré
tiré ait encare la vie, il renrre au
terrier , y meurt
&
l'iofeéte . Les garenniers inrdligens ne lniO"ent rirer dans
leurs
garennts
qu'avec beaucoup de précaurions: cepen–
dant depuis les prembs lapreaux JUÍqu'd la fin de Juil–
ler, il efi difficile de s'en difpenfer: mais des qu'on le
peur,
iJ
vaur mieux recourir aux panneaux
&
aux
fu–
rets. Depuis le mois d'Aoílr jufqu'au mois de Novem·
bre ' le panneau e(\
a
préfércr' paree que c'ell un mo–
yen plus facile
&
plus prompr. Pour s'en rcrvir nn
a
tJne petire roure couvene,
li
l'on peut, d'un córcau
ou d'un revers de folft!,
&
rrncée entre les terriers
&
l'efpace daos lequel
les lapins s'écartenr pour aller au
gagnage penda
m
la nuit ; on
ti
le un panne"u le long
de ceue route; on l'auache
a
des fiches ou piquets de
deux piés de haur; on a foin d'enfoncer ces fiches
nf·
fez pour qu'un lapin ne les renvcrfe pas,
&
elles fonr
placées
:1
fix toifes les unes des nutres . Un humme
refie
a
ce panneau; deux aurres parcourent l'efpace daos
lequel les lapins fonr répandus; l'ef!roi les iaifant reve–
nir aux terriers, ils font arrérés par
le filer ,
&
faifis
par celui qui le garde: c'efi-13 ce qu'on appelle
[aire
le rabat
.
Dans une
garenne
un peu étendue, on en
peur faire jufqu'a trois daos une nuir en
commen~ant
deux heures aprcs la nnit fermée. Lorfqu'on a le ven!
faux, ou qu'il fair clnir de !une, les rabats ne réuffif–
fenr guere. On voir que de cette man iere les !apios é–
tlnt pris vivans,
il
e(\ aifé de ne roer que les bouquins,
&
de lailfer aller les ha·¿cs: cela e(\ d'auranl plus avan–
rageux, qu'il ne doit pas rener dans
la
garmne
plus
d'un bouquin pour quatre ou cinq hazes. Ou a le me–
me avantage pendant
l'hyver , en faifant fortir
les la–
pins du rerrier avec des furets emmufdés,
&
les pre–
nant avec des bJurfes, qu'on adapte aux gueules.
f/u·
ya.
F
U R E T
1!
R .
Si le rerrein d'une
g4renne
ell fablonneux, il faur que
)<S
murs qui l'enrourenl ayen! des fondemens u
e
-pro–
fondi , afin que les !apios ne percenr point au·dclfous.
Ces murs doivenr avoir fept
a
huit pié< de haur,
&
e–
rre garnis au·deO"ous du chaperon d'unc cableue !ilillan·
te, qui rompe le faut des renards . Si nn efi forcé de
lai!fer des trous pou r l'écoulemenr des eaux, il faur les
griller de maniere que les bele11es meme ne puilfent y
pnlJer .
11
efi preíque nécelfaire que daos une
garmne
les
la–
pins trouvent de-rems en-rems du couvert. On ne peor
pas efpérer d'y élever do bois;
il
faur done y enrrcte·
nir des bruy<res, des
gen~rs,
des genievres qui tone om–
bre,
&
que les lapin' ne dévorem pas commc le
re–
í!
e. Lorfque rien n'y peut crolrre, on en conrraint de
former un couvert arti6ciel. On aO"emble plufieurs bran–
ches d'arbres, genets,
&<.
on les couche,
&
elles fer–
venr de retrnire nux lapreaux, que les vteux lapins tour–
menten! dans les rerriers peudant l'éré.
On devra 3 ces foins réunis, tout 1' avantage qu'on
peut retirer d'une
gartnnt,
li l'on
y
JDint une al!ention
continuelle
a
t!carter
&
a
détruire roures les beres car–
naffieres qui fo nt ennemis des lapins. Les mues peuvent
garantir des renards, des blairaux, des puruis,
&
me–
me des chars ; mais
il
faut des précaurions ¡ournalieres
pour fe défendre des foüines, que
les murs n'arrcrcnt
pas; des belc11es , auxquelles le plus petit trou donnc
pa!lage,
&c.
f/oyez:.
P
r
E'G E.
11
e(\ done inurile d'avoir
une
gartnnt'
(j
l'on n'en cootie pas
le foin
a
un
ga·
renoier tres-intelligeot
&
rres·exercé .
Ca arti<l< efl de
M .
LE
Ro
Y,
liwtenanl du rhn./Jes du pare de f/er–
failles,
G ARE R
O N
V
A
r
S S E A
u ,
pour dire
calfat<r,
(
Mar.
)
c'efi un vieux rerme qui n'efi plus d'ufage.
/7oyet,
CA L F
A.
T E R •
Garer un b.lttatt, un train dt hoii,
c'eíl le r:mg:er
&
l'n11acher de
fa~on
qu'il foit en sílreté . Ce terrnc
n'efi en ufage que parmi les bntelicrs. (
Z)
G
A R E R ,
e'e(\
en
termes
de
fiotage
,
arn!ler
les
trains daos certains lieuK
défign~s
par In police aux en–
virons de Paris, ou fur la route, pour la commodiré
des ftoteurs .
G ARE
T, (
G!og.)
conrrée d' Afrique dans la B1r–
barie , nu royaume de Fez. Melilln, Chafacn , Tefota
&
Mnggc!a , en font
les villes principales . Cene pro–
vioce baignée au nord par la Méditerrsn6e , efi bornée
~-
par ,la
r)viere de Mulvia, qui la fépare de la pro–
't'IDCC
d
Ernf.
Le
Gare&
a
de bonoes mines de fer,
&
GAR
des montagnes ao centre qui
font cuhivc!es .
f/oye:r.
l\llarmol,
liv.
lf/.
chap. x cxvj.
(
D .
'J.)
G
A
R G A
N, (
G<og
an<.)
momngne d' ltalie au
pays nommé aurrefois
la Pouil/e Datmienne ,
&
main–
renam In
Capitanate ,
au royaume de Napies,
pr~s
de
Manfrédonie. Pomponius Méla
&
Pline le nommcnt
garganw mons.
11
étoit couvert de forers de chéncs:
a'{uilonibus '(Ueruta Garga>Ji
laborant
,
dtr Hnrace .
Cene muntaane s' sppelle 31lJOUrd'hui
le monr Sainr–
Ange,
monttdi Sant'Angelo;
&
le promonr<>iFe de cee–
te monrogne qui s'avance daos la mer Adnauque,
<a•
po ••ieflire. (D.
J
)
.
G
A R G
A N
e
y,
oifeau .
17oyez
S
A.
R
e
E L
l.
E •
G A
R G
ARA, (
Giog.
an<.
)
le plus hout pro–
momoire du ·monr Ida daos la Troade,
&
l'un de qun–
tre qui parrant de cene montagne
s'avan~oienr
dans la
mer. Jupirer )' avoit un temple
&
un alllel ; e' cfi-1:1
que ce D ieu, dit Homere !OÜJOUrs géographe dans fes
écrits, c'dl-10 que ce dieu vint s'nOeoir pour erre u-un–
quilie fpeétareur du combar entre les Grccs
&
les Tro–
yens. Le
Cargar':
ne m nnqua pas de
re
peupler infer!·
liblement,
&
renott
dé¡~
fon rang parmr les vrlles reolt–
qucs
du tems de Srrabon .
11
ne faut pns confondre
Gar/{~ra
avcc
C<~rgamm,
qui
~roit
une autre ville de
1'Afir mineure, fe Ion Erienne le géographe. (
D ']
)
G A
R
G A R 1S E R , (
s
E )
c'efi l'aétion de fe la–
ver la bouche
&
1'
entr~e
do gofier avee que!que
li–
queur. On fe
gargari{e
ordinairement avec de l'eau
limpie, par propri.été: ceue
ablu.tio~ enle~e
les marie–
res limoneufes qur pendant la nurt s annchent
i
la
lan–
guc
au voile du palais,
&
dans le fond de
l'nrriere–
bou~he.
Lorfqu'on fait ufage de gargarifmes dnns des
maladies du food de la bouche, on a coGrume de por–
ter la tete en-arriere; on retient la liqueur,
&
on !'a–
gite en lui faifant faire un gargouillement. Ce mouve–
ment de l'air avec l'eau peut irriter les parties,
&
cm–
peche l'aétion du médicameut .
11
opércroir plu1 effi–
cacement, fi
l'on rerenoit la liqueur fans
aucun~
agua–
rion, de
fa~on
qu'ellc bnignar fimpl<ment les partres mn•
13de< .
f/o}'<Z.
G
A R G A R l S M E •
(
r)
G A R G A R
J
S M E,
f.
m.
terme de Chirurgie,
forme de médicamene topique, deniné
3
Inver la bou–
che dans les différenres alfcétions de cene partte.
On compofe différemment les
gargarifmes
,
fu ivant
les diverfes intentions qu'on a
~
remplir. La décodion
des rocines , feuilles , lleurs, fruits ou fcmences, fe fait
dans de l'eau, daos du vio blanc ou rouge , d•n• du
lair: des eaux difiillées font auffi quclqucfois la bofe des
gargarifmes
.
On a¡oílre
a
la liqueur des r.rops , des
mucilages, eles élixirs . En général
la
formule d'un
gargari{m<
admet fur fix onces de décoétion, deux on–
ces de lirop, deux ou troii dragmes de poudre,
&
des
fubflances mucilagioeufes
a
une quantité
bvrn~c
, pour
ne pns Óter
a
la compofition In Huidité qu'elle doit a·
voir. On
a
l'attention de ne poinr faire entrer daos le¡
gargarifmes,
de drogue , qu'il feroit dnngereux d'av3-
ler: le collyre de Lanfranc, par exemple; efi un ex–
cellenr déterlif daos les ulceres putrides de la bouche;
mnis quand on s'en fert, ainfi que de différeos efprits
acides
&
caofiiques, rels que l'efprir de fel
qui arrEre
puilfamment le progrcs de> efcarres gnngrcneufes , on
wuche avec précaurion
les parties, avec un pincoau
chargé du médicament irritaD!;
&
on fa ir enCuite laver
la bouche
&
gargarifer avee uo liquide convenable, a–
vant que de permeme au
rnalade d'nvaler fa
falive .
Les drogues ton ameres, telles que l'agaric blanc
&
la
coloquio re, font commonément profcrites de la formu–
le des
gargari[mn;
la
d~coétioo
&
le firop d'abfynrhe
fonr exceprés: on en fait de bons
~argarifmo
dércrfifs
daos les aphres putrides . La décoélion de quinquina
&
de Cornmités de fapin, ave
e
de l'efprit de vitriol ¡uf–
qu'd une agréable acidiré, donne uoe. liqu;ur anti·fe–
prique, fort convenable daos
les efqumancres gaugre–
nenfes .
Les
gargarifmes
émolliens
&
anodyns, fe font avec
les racil!es d'alth:ca, les feuilles de mauve,
les remen–
ces de lin
&
de fenugrec, cuites daos de l'eau ou dans
du lair . La
d~coélion
de figues gralfes efl ndoucilfanre
&
maturnrive. La décoétion des pla ntes vulnóraires a–
vec du miel,
&
a
laquelle on aJO
O
re du firop de rofes
feches, en
UD
gargarifme
détcrlit. pour les Ulceres de
la bouche qui n'ont aucune malrgnité. L orfqu'
il
efi
quenion de refferrer
&
de fonifi<r , on fait bouillir
ces
planees dans du vin . Les
garganfmes
anriogens fe font
avec J'écoree de grenades, les balnufies, le fumach
&
les rofe• rouges, cuires daos du gros vin. Les
gargari['mes
rafraichiiTans fe font avec la décoétion d'or¡;e
&
du fi.
rop