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GAR
Enño Bahhazar dernicr roí de Babylone, avoit auffi
confié la garde de fon anneau
a
Daniel .
Le> Romains oe connoilfoient point anciennemenr
¡•
0 •
fage de> fceaox public>; aiu li l'mfiitotion de la cbarge
do
gard• des [«atlx
n'a point é1é emprontée d'eux :
le~
édits des cmpereurs n'étoient point
fceliés; il
é·
to~eot
feulement foufcrits par eux d'une cncre de cou–
lcur de pourpre, appellée
Jacr11m mcautum,
compofée
du fang do poitlon
mur.x,
dont on faifoit la pourpre ·
nol autre que l'empcreur ne pouvoit ufer de cette
en~
ere fans commenre un crime de leze-majefié,
&
faos
cncourir la confifcation de corps
&
de biens; en for–
te que cene encre particuliere tenoit en quelque forre
lieu de fceau.
Aogufie avoit
a
la vérité un fceau ou cachet, dont
en
fon abfence
&
pendant les guerres civiles, fes amis
f~
fervirent pour fceller en fon nom des lettres
&
des
édits ; mais ce qui fut pratiqué dans ce cas de nécef–
fité ne formoit pas un u!age ordinaire ,
&
les empereos
ne fe
fervoient communémeot de leur cachet que pour
clorre
leurs
lettres particulieres,
&
non pour leors é·
dits
&
aotres lettres qoi devoient érre publiques.
J uflinieo ordonna feulement par
fa novelle 104 ,
que tous les refcrits fignés de l'empereur feroient aulfi
foufcrirs oo
con ~re
fignés par fon quefleur, auquel
r~pond en Frauce l'office de chancelirr.
En France au contraire, des le commencement de la
monarchie, oos roÍ> au
lieu de foufcrire ou de fceller
Jeurs
lettres, les fcelloient ou faifoient fcellrr de leur
fceau, foit paree que les eleres
&
lrs religiem étuieo t a–
Jors preíque les feuls qui euffent l'ufage de l'écr'ture, ou
plut6t paree que les rois ne voulant pas alors s' alfu–
jettir
a
f!gner eux-memes tOUtes
les
letrres expédoé<S
en leur nom, c
hargrreut une pcrfoune de conñance de
la
garde d. let<r
fc.au,pour en appofer l'empreinte
a
ces lettres
a
u lieu de leur fignatu re.
Celoi qui étoit dépoliraire do íceau du roi, du rems
de la premiere race, étoit appel\é
grand rlflr.ndairt,
paree qu'on luí
faifuil
le rapport de
lOut~S
les lertres
q ui devoient étre fcellées;
&
comme fa principote fon–
étion étoir de garder le fcel royal qu'i! portoit wOJoors
fu r lui, on le délignoit aulli
fi>uvent Cous
le titre de
garde
ou
porte11r du fce l roya/¡ gerulus an>¡u/i rega-
7rs, cuftos re¡,ii figil/i.
Le premicr qui loit defigné comme chargé du fce l
royal efl Amal!ilodon, leqoel fe u aove avoir icellé du
fceau de Thrtrri premier roi de Merz, la chane por·
tam dotation do monaflere de
Flavi~ny,
au diocefe d"t\ u–
tun;
jigillante,
efl-il dit,
perilluftri viro llma/jindone
jigillo regio.
L e titre de
perilluflriJ
que l'on dor•ne
a
cer otlicoer, marque eo quelle con!idératioo étoit dcs–
Jors
celoi qui avoit
la
garde du Jera
ti.
Gregoire de Tours,
liv.
V.
ch. iij.
fait menrian de
Siggo référendaire qoi gardo;t l'anneao de Sigeberr pre–
m ier, roi
d'
Auílrafie,
qui annulum Sigeberti
tnuurat ;
&
que Chilperic roí de Smffons, follicl(a d'accepter ao–
p res de lui le mEme emploi qu'il avoit eu pres de fon
frere.
Sous Clotaire
1
l.
Ansbert archeveque de Rouen fut
chargé de cette fonétoon, ainfi qu'il efl dit en fa vie,
l!crite par Angrade ou A ig1 ade religieux béoéd"él·n, qui
fait meotion que ce prélat étoit
conditor regalium pri–
vilegiorum
,
&
gerult<S annuli regalis qua eadem ji–
gnabantur privile¡r,ia.
Surius en la vie de S. Oilen, qui fut grand référen–
daire de Dagobert premier,
&
enfuire de Clovis
1J.
fon
tils, dit qu'il gardoit le fcel ou anneau do roi pour fcel–
ler tnures les temes
&
édit< qu'il rédigeoit par écrit :
ad objignanda [cripta ve/ edilla regia
9""'
ah ipfo con–
fcribebantur
,
jigillum ve/ annulum "gis cujlodiebat.
Aimoin , lrv.
Jf/. ch. xlj.
&
le moine
Si~eben
en fa
chronique de l'année 637, font aulfi menlion que S.
O üen avoit la
garde
de l'anneau ou fcel royal dont il
fcelloit
toutCS
le;
lettreS du rOÍ qui devoient etre publi·
quc s.
On lit en la vie de S . Bonit éveque de Clerruont
en Auvergne, qu'érant aimé tres-parriculierement de S i·
geberr
111
roi d'Auf\rafie, il fut pourvu de l'otlice de
référcndairc , en recevanr de
la main du roi fon
ao-
t'leau ,
annulo tx manu regis aectpto.
.
.
D u tems de Cloraire
111.
la m eme fonéliOO érorr rem–
plie par un nommé Rnbert :
r¡uidam illtt(lris RobertuJ
nomtnt,
g~ntrtJ(a
ex flirpe proditus
,
ger#ltts
J.tttrat
11nndi regri Cfotarii
·
c'efl ain li que s'explique Argrard
qui a écrn la vie de
S••
Angradifine fa filie.
JI paroit par ces differens exemples, que tous ceux
qui remprifTuienr la fuoébon de référendaire [oos la pre·
Tome
f/ll.
GAR
4-fi
m iere raee de nos' rois , étoient tous en mcme tems
chargés du fcel ou anneau royal .
11
en fut de meme fous la fi:conde race , des chan–
celiers qui fuccéderent aux graod;-référendaires; quoi–
qu'on n'art point
nouvé
qo'aucun d'eux
prit
le
tine
de
garde du (ce/ royal,
il efl néaumoins cerrain qo'ils
é·
wient tous chargés de ce fcel.
Sous la troifieme race de no ruis, la
garde dn fceaux
du roi a auffi
le plus fouvenr été jointe :\
l' llffice de
chancelitr tdlement que la promotion de plulieurs chan–
celiers des premiers liecles de cette race, n'ell délignée
qu'en difa01 qu'on leur remit le fceau OU
le' fc.,ux ,
quoiqu'i ls fuffent
tout-a-la-fois chanceliers
&
gardos des
faaux.
O
o
1•oit auffi dans les hif\orien• de ce tems, qu'eo
parlant de plulieur> cha11celiers qoi fe démireut volon–
rairemen t de leurs fonél ions' foit
a
caufe de leor grand
~~e
ou indifpofJtion, ou qui furent ddlitué pnur quel·
que difgrace,
il efl dit flmplement qu'ils remiren t les
fceaux; ce qui dans ceue occal1on ne fJgnifie pas lim–
plemem qo'il quiuoient la fonébon de
garde des fceaux,
mais qo'ils fe démettoient totalement de l'ntlice de chan·
celier que l'on délignoit par la
garde du freau,
en
m·
me en é1ar1t
la pdncipale fonélion. A,,(fi vo t-on que
les fuccellcurs de ceux qui avoient ainli remis les fceaux,
prenoient
le titre de ch,nceliers' meme du vivant de
leu r prédécetreur; comme le remarque M. R ;bier con–
feillrr d'état. daos un m<moire qui en infér¿ dans J ()·
li ,
des off. tom.
l .
ariX addie
.
Oo
trc
panera done rei ni de ceux auxquels on donna
les fceux avec
1'
otlice de chanceli<r, ni de ceux qui
les quiuerent en celfant totalement d'etre chanceliers ;
mais feulemen t de ceux qui fans erre pourvus de l'of·
6ce de chancelier, on t renu le'i fct:sux ,
f.
lit
avec le
tilre
de!
garde des fceaux,
ou aurrc ti[re
éq tiÍpollent.
Depuis la rrui!ieme race,
il
y
a eu plus de quaran–
re
garda des fceaux;
les uos pendant que
l'of!i~e
de
chancelier étoir vacant .
tes
aotre~
dans le tem'
meme
que
Ct't
office étoit rernpli ,
l~uCque
nos
ft)is
onr
jugé
il
propos pom des raifons panicolieres , de
féparer
la
gard•
de leur fceau de la fonél1on de chanctlier; on
comprend dans cene !econde dalle phllieurs chancelicr5
qui ont ten u les fcesux f"éparémen t, avant de par venir
a
la dignité de chancelier .
On fera auffi memi•><l
.des
,.¡ees-chancelier~
, attend¡¡
qu'ils
Ollt
fai t la fooélion de
gard<r des {rtau:r:
.
L es rois de
1~
premiere
&
de la feconde rnce n'a–
voient qu'un f"ul fccau ou anneao , dont le cban:elier
ou
le garde du fc.l royal
é1oit dépolitaire. Poor le con·
ferve r avec plus de foio,
&
afin que pcrfnnoe ne pilt
s'en fe rvir furtivemen t ' il le pnrroit tod¡ours pendo
a
fon cou : cet ufage avo't pa!Té de France en Anglerer–
re. En effet, R oger vice-cbancelrer de R ichard
l.
rni
d' Angleterre , ayant péri f"ur mcr par une tempere, on
reconnut fon corps paree qu'il avoit le feel du roi fuf·
pendo
a
fon cou.
D cpuis que l'on fe fervit en France de fceaux
plu~
grsnds,
&
que le nombre en fut augmenré,
il
ne fu t
pas poffible au chancelier ou
garde des fceaux
de les
poner
a
f(m cou; il n'en a plus porré que
les. clés
qo'il a IOUJOUrs !ur lui dans une bourfe .
Anciennemen t le cotfre des fcenuK étoit couvert de
veloun azoré, femé de 6eors-de-lis d'or ;
&
daos
les
cérémooies ce coffre étnit porté fur une haequenée qu'
un valer-d<-pié conduifoit par la main: auroor de cette
hacqueuée chevaucboicnt les héraux
&
pourfuivans du
roi,
&
autres fcigneurs qui étoien t préfens; d'autrei di·
fent que c'étoient des archers, d'autles les appell<nt
de~
cbevalicrs vetus de livrée : cela fe
rroo>Ve ainli rsppor·
té par A la111 Charrier, fous
l'an t 449
&
14p ,
&
par
Monfirelet au
troifieme volume,
tn
pariant
dts
enrrées
fa~tes
par le roi Charles V
11.
a
Rolieu ,
&
:1
Bordtaux.
On trouve ailleurs que quand le chancdier alloit eo
voyage , c'étoit le chau!fe·cire qui portoir le fcel royal
fur fon dos, ainfi qu'il efl dit dans Ull
ho.mma~e
f<O·
du par Philippe archiduc d'Autriche, au r<ll Loms X II.
le r)uillet '499. poor les comtd de Flandre, ArtOIS
&
Charolois.
.
Préli.mement le roi darme pour renfermer les fceau:r
un grana cotfre coovert de vermeil, lequel ell diflribué
en
trois cafes , cootenant chacune une perite catrettO
fermante
a
ele
f.
La premiere qui e!l cooverte de vermeil renferme le
grand fceau de France
&
fon contre-fcel .
La feconde qui el1 couvene de vclours rouge, par–
femée de 6eurs-de-lis
&
de dauphins de vermeil, con-
K
k k
tieot