FOI
,arion
d~
la volontl
y
eft m•f!i
Y~quife,
'"
font at–
le11tlon ni
a
la
nattlre
des
perceptioJIJ
,
ni
tl
ce/le
dn
JUgemms .
. ..
Des que
la rdiu font prifentes
le
¡ugemtnt fuit
.
. .
G
eluí 'fiiÍ 'VOildroÍt j'lpartr le
1
;¡¡–
g~mtnt
de la perceptum de dtttx idies, fe
trouveroit
ohligl
de
(ofltcnir r¡uc
/'ame
tl'a pas la peraption
des
idies
qu'el/e apper¡oit.
S. Thoma<
fe
propofe cette rnC:me quefiiÓ!Í (
fec.
[e(fmd"'
'l''"'ft·
fu. art.
9·)
en ces termes: cclui qui
cwit a un morif futlifant poor croire , ou
il manque
d'un femblable morif. Daos le premier caS',
il
ne tui
efi pas libre de croire ou de ne pas croiro,
&
fa
foi
ne fauroit lui erre mériroire;
&
dans le fecond il croit
legcrement
&
fans raifon,
&
par conféquent auffi fans
nu:'rite.
Mais fa réponfe n'efi pas recevable. La voici mot
pour mor :
Ce/tri
q~<i
uoit a tm motif [11ffifmtt pou,.
triJÍrc
;
J'autoritl divine d'une doé&rinc confirmle. par
dn mir·arles,
&
ce qtú efl pim eneore, /'infti"tl in–
tlricur pm·
ler¡rul
Diett /'invite
....
ainfi
il
11e
croit
pas ltgercment, eepozdant il n'a pas de motif [te!fi–
fa>zt p011r uoire
;
d'orl il frút que fa foi ejf
toújot~r•
mlritfJire.
Je
remarque,
1°.
que l'inflinét auquel S. Thomas
a rccours, ne
faic cien
ici, paree que ce n'efi pas un
moti
f.
2°.
11
y
a
ici une contradiétion: cet homcne a un
morif fnffifanc pour crorre,
&
il n'a pas de morif fuf–
fifant:
hobe&
f~<ffici•m
indutlivum ad
eredend~tm
...
&11men non
bab~t
[H/ficienr
iudu.l!iv11m ad cre-dendnm:
cela efi inincelligiblc (
r).
En·"l'""' de réfoudre ceue difficulré, qu'on ne nous
accufera pas d'avoir affoiblie.
1°.
Nous y parviendrons,
(i
nous faifons comprea–
dre que la volonté, ou pour parler plus exaétemeor,
la liberté inftue fur la perfuafion; car cela pofé, cene
m~me
perfuarron pourra erre méri¡pire'
&
le refus pour–
ra en erre crimine!. Or voici ce qu'on peut dire fur
cela.
Quoique
les idées qui font jettéc< dans notre ame
d'aprcs l'impreffion des obJcts
e~rérieurs,
ne foienr poi
o~
fous
l'empire
de
la liberté au premitr moment oii el–
les y encrent
a
mefure qu'elles nous deviennent plus fa–
milieres , nous acquerons fur elles
le pouvoir de
les
appeller ou de les éloigner'
&
de les comparer
a
nocre
gré, au moins hors des cas des grandes paffions ;
&
tout cela rienc fllns doure en grande partie au mécha–
nifme de no• orgaoe'. Or du pouvoir que nous avons
d'appcller. d'écarrer
&
de cnmparer
a
narre g¡é les
idées, fuit manifeClemenc
l'empire que nous avons fur
nocr~
perfualion: car tooce perfuafion réfulce de la com·
paraifon
d;
deu¡
idées ;
&
r.
nous
éc>rtnns
les
idée,.
donc la cornpJraifon nous conduiroir
~
la perfua(ron de
caraincs vémés, nous fermeroos par·lil l'entrée de no–
tre cfprit
ii
la porfua(lon de ces memes vérités .
Mais, pourra·r-oo dire, loríquc nous écartons ces
idées,
In
perfualion efl dé¡
a
enrrée daos narre ame; car
nous ne los écartons que pour ne pas faire la compa–
rairon qui nous
y
conduiroic. Nous favons done que
cecre comparaifon noos conduiroir
a
la perfualion; mais
cela pofé , oous fornmes dé¡a perfuadés ,
&
nous ne
faifons que nous difpenfer de réfiéchir fur oorre per–
fua(ron.
Je
répons qu'eo faifaot cecre infiance , on convien–
droit que
la
perfuallon ré6échie efi libre. Or un théo–
logien pcut fourenir avec beauconp de vraitl'emblance
que la
foi
e{\
une perfuafion réfléchie ;
&
on voir que
dans ce fenumeoc
,¡
ell facile de concevoir comment
el
le e(\méritoire,
&
commenc elle efi une vertu.
lVJ.úsfans coo(rdérer ici la
foi
en particulier, on peuc
di
re que rouce perfuafion en géuéral efi libre, encant
que réfléchie, quoiqu'elle ne le foit pas emanr que di–
reéto .
11
y a une premiere
vCce
de l'efprit jectéc rapide–
ment for les idées
&
fur
les morifs de
la perfua!lon ,
q
li
fuffit pour
foup~ooner
la liaifon. des idées
&
la fo–
hdité des morifs,
&
qui ne futlir pas pour en eonvain–
cre. Ce foupr;on n'etl rien a
u
ere chofe qu'un (encimeoc
confus; c'dl la víle mal terrnmée d'un ob¡et qui nous
Tome
Vll.
(
1)
S.
Thoma1 ne toro
be
pas
d.:tru 12. conuadi&ion
qn'on remarque
ici:
1:1
pt<:miere proj'06rion o'dl qa'uoe Objeélion,
i
laqnelle
~~
..
po~_d_
le S Ooéleur qui fina fes
raifoo• par
cet
mou
,.,.
h;r"d
fwlJituu
bul•f1i111fm
•P
crtJwd.,,
•
~'dl
la
coUruQle
de
to~s
les
FOI
17
épouvante daos l'éloigoemenc, que naos reconnoifli,nr
&
que nous craignons de fixer.
Daos cef
état on n';
pas fur la liaifon des idées, le degré d'aueotion nécef–
faire pour former un jugecnent dtcidé,
&
pour avoir
une perfuafion réftéchie . Or Je croirois volonciers que
l'exercice de la liberté u'a pas lieu dans ce premier mo–
meut: au'ffi n'cfi·ce pas alors que la pcrfualion des vé–
rités de
b
fui
ell
méricoire. L'incrédale le plus ohfii–
né pcuc fenrir confufémenc la véricé des morifs de cré–
dibiliré qui conduifenr
a
la religion,
&
ne pas en erre
perfuadé;
&
les remords
&
les inquiécudes dont on die
que ces gens·la fonc rourmencú, prennent leur fource
daos ce fenrimenr confus.
l 0 :
Voici encare une aucre maniere d'expliquer com–
ment la perfualion efi libre. Les vérirés de la rdigioo
fonc établies plr des preuves,
&
combaccucs par des
ohre8ions. La perfualion rélitlte de la convi8ion in–
ti
m~,
de la force de celles·l:l,
&
de la foibldfe de cel–
les-ci.
11
efi ccr<aio que celui qui dérournern fon
efpri~
de la conliJérarion des preuves pour l'auacher aux dif–
tjculrés qui les combnrcent, quoique ks difficulrés foient
foibles
&
les preuves forres' oppofera cres·libremeoc
des obllacles
il
la perfua(ron;
&
c'efi ce que nous vo–
yons arriver rous
les
¡ours.
La volonté,
dit Pafcal,
eft tm des pri11cipaux orga–
ncs de la
crlance,
no1'J r¡u'elle forme la
crlance,
mais
paree Que l.s ehoj'es paroiffent vraies
Ofl
fa,.J!ú
1
felon
la facd par laruelle on les regarde. La volonti qui fe
plait
a
/'une pites
q~<'ti
l'autr. dltottrne l'efprit de confi–
direr les q¡¡alitéJ de ce/le ru'elJe
"
aime pas
;
&
ainfi
l'efprit marchllnt d'1uze piece a·vec
la volot;tl,
J'arréte
a
<o,fidlrer la face 'fH'elle aime;
&
en jugeant par er
qu'elle
y
voit, il regle infenfiblement fa erlanee [uivant
l'inclination de la volant;.
3°.
Touce cctte diffiruhé foppofe que l'évidence dei
prcuves de
In
religio11 cll relle, qu'on ne p•ur pos ne
pas s'y rendre auf!i·rllc qu'on
les cornprend: or c'dl
ce
qui o'efi point. E cou rons cncore Pafi:nl Cur ce fu–
jet:
11
y
a,
dit·il dan>
l'économie g.>néralc de la rdi–
gion ,
ti./ftz.
de lt.uniere po11r cer1.x r¡ui ne de/irene
qu~
de voir,
&
a/fcz
d 'ob]Cr1rité
pottr
cet!.X
qui on-t
rme
difpnfieion contraire
....
ajJ'e<. d'obfer;,·ieé pottr a'V•H–
gler les reprouvls,
&
ajJ'et. de clarté pour ICJ eondam–
ner
&
les
rend~e
inexeufa.bles.
Ea général quoique
les preoves du genre moral ,
lorfqu'elles font porcées
á
un cenain degré d'évtdeuce ,
entral11enr le confenremenr avee beaucoup de force, il
efi cependant vrai qu'elles n'exercent pas fur l'eíprir un
empire auf!i puitl'anc que cell es qui fonr de l'ordre mé–
taphy~que.
La pn!Iibiliré abfolue du conrraire, que les
preuves morales lailfenr tOÜJOars
fubfifier , fufl;ic pour
donner lieu
a
l'incréduliré. C'efl ainli qu'on a vq au
cornmencement de ce (recle un fa••ant, appuyé de con–
¡eétures legeres, révoquer en dome des faits établis fur
les preuves morales les plus completes.
Voilii ce que nous avions
a
dire de la
foi
conCJdérée·
comme verru.
La foi cft cneore une graee.
Ceci a befoin d'explica- '
tion; car on ne voic pas d'abord ce que peur avoir de
commun avec la gracc, une perfuafion qu'un cenain
concours de preuves produit daos l'efprit . Voici done
comment cela peut s'entendre.
1{).
La foi eft rtne grace cxtlrietlre,
c'erl·ii·dire que
Dieu faic une grande grace, une extreme faveur
a
ceu~:
qu'il place daos des circonfiances, oii les vérirés chré–
riennes entrent plus facilemenr dans
leur ame,
&
oii
les prérugés n'oppofcnt poinc
a
la
foi
des obfiacles rrop
grands •
l 0 .
La foi eft tme grace intérieure .
Si
l'homn~e
a
befoio du concours de Dieu pour la moindre aélton,
ce concours lui efi nécelfaire pour arriver
~
la perfua–
fion des vérirés de la
foi.
Or ce concours efl furoa·
turel .
On n'a pas encore expliqué bien nerrement ce qu'on
doic encendre par ce mor . H olden
di<
que les aéles
de
for
font divios
&
furnaturels '
tnnt
a
cau[e qu'ils
fonc appuyés fur la révélarion divine, que paree qu'ils
onc pour obJet des myfieres
&
des chofes divines forc
e
au-
Théologient.
far-lOUt
des Scholaf\iqau, tlont S.
Tlto.CD::u
fv.itla m(·
thodc d:uu
(e.t
ouvragc•
.