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FOI
eela de fon fentimenr. Selon Juenin,
articu/i
fidti iidm1
J<mper numrro fueru"t m uclrjiá cbriftianá. injl tbeol.
part.
VII.
di.f!trt. jv.
Mais ce n'dl-l:l qu'une difpute de mots.
JI
ne faut
qu'expliquer ce que l'on peut clltcndre par de nouveaux
anicl<S de
foi;
il ne fe fait point de nouveaux artic,es
de
foi
de ces articles qu'on regard9 comme le fond
de
la
foi
chr.ticnne,
&
dom
la croyance explicite
(
nous
upliquerens ce mnt un peu plus bas) efi néct!faire au
falut; mais I'Eglife peut propofer aux ftdeles comme
J'o b¡et d'une perfuafion que Dieu exige d'eux, des vérités
particulieres que
les fiddes pouvoicnt aupatavaut
~u
igoorcr ou rej ctter
formelle':'l~"t
fans errer daos la
f••..
Une quellion fe préfente 1c1 que ¡ene trouve pas tral–
tée de deCfein formé daos nos théologiens . Quand une
propofitinn efi-elle déclar¿'e
fuffifamment par
l'Eglife
contenue dans la révélation, de forte que par cette dé–
claration elle devientle l'ob¡et de la
foi?
Tour le monde
convient qu'une propofltion con tenue daos la réY'élation,
&
connue commc telle , doit étre crue ; on convient
encare que I'Eglife feule a le droit de nous faire con–
nnltre fUrement les dogmes contenus daos la révélation;
rnais on fcmble fupp<>l<r qu'il cfi facile de d<terminer
quand une duéhioe ell fuffifamment déclarée par l'Eglife
contenue daos la ré••élation pour devenir l'ob1 et de
la
foi.
Si un dogme n'efi déclaré contenu daos la révélation
que par une dt'finition
e~prefTe
de I'Eglife qui le propofe
:tu~
ti
deles en autant de termes, la quellion ne foutfrira
:1ucuoe difficulté. Mais il o'en cfi pas aioti. 11 y a beau–
conp de dogmes dont l'Egl ife n'a poir>t fait de déñuitioo
expreCfe , qu'elle déclare cependant étre cootenus dans
la révélation ; qu'elle déclare , dis -¡e , d·uoe maniere
fuffifante, pour que ces dngmes foient vra•ment de
f•i;
c'e(!
ce qu'il efi facile de prouver.
1°.
11 y a beaucoup de
vérit.ésdaos ¡•Ecriture, qui
íoot pollérieures dans l'ord
re des conooifTance•
á
l'auto–
rité infaillible de l'Eglife, que nous ne connoiiTons com·
me
trCs-certainemenr
contcnues dans les Ecritures que
par le moyen de 1'Eglife, dont d e n'a 1amais fait de
déñnition expreO•,
&
qui font cependant des dog mes
de
foi.
Comme aulli il y a des chnfes délinies
e~pref
fément qui étoient l'ohjet de la
foi,
&
<¡ue l'Eglife dé–
clarnit conteoues daos la rév ¿lation avant la dctinition
c:~pr<Cfe.
Prenons pour exempl• la préfence réelle avant Beren·
ger . L 'Eglife n'avoit pas fa ir de détinition exprefTe de
ce dogme; cependant il étoit de
foi.
L'Eglife le décla
roit done contenu daos la révélation,
&
el ic le décla–
~oit
d'uoe maniere fuffifante, ponr lui donner le caraélere
.d'un dogme de
foi.
Done I'Egli fe peut déclarer qu' un
dogmc etl contcnu daos la révélation d'une autre ma–
n iere que par une délinition
e~preiTe
de ce meme dogme.
2°.
Je dis la meme chofe des
védt~s
de
foi
que ren–
ferme la traditinn: comme que le baptérne des enfans
efi bon
&
valable ; que
1~
commumon fous les dcux
efpeces n'efi pas néc• ITaire au lalur,
&<-
Ces dogmes
font dé'clar<!s par
l'Eglite contenus daos
la
tradition ,
fans qu'elle en forme aucune définition e.prcCfe.
Or commrnt fe fai1 done ceue déclaratiunl Je répons
que l'expl ication conllantc
&
uoanime que le plus grand
nombre des Peres
&
des écrivaim
eccl~flafFques,
&
en
géoéral le< pafieurs de l'Eglirc, donnent
a
un pa!Tagc
cantenu quant aux paroles dans les livres canoniques,
ert
une déclaration que ce dugrne cfi
~ontenu
dao> l'E–
critUr..! quant au fens;
dédaration
fu ffif3oc~
pour que
le
dogme foit
ipfo fallo
l'ob¡et de la
foi
pour ceux
a
qui
c:eue e1plication efi conuue.
Et de méme la pratique conllante
&
univerfelle de
J'Eglife lorlqu'clle fupp<•fe un dogme conrenu daos la
lraditioo, fuffit pour déclarer que ce dogme efi comenu
daus la tradirion'
&
doit erre l'ob¡et de la
foi.
Je pourrois faire voir daos un plus g rand détail la
néceffité
&
l'utilité de ce principe, mais ¡e fuis obligé de
me re!J'errer pour pa!fer a d'autres ob¡cts.
De
l'obf<t~ritl
de la foi
La
foi
efi obfcure, mais en
.que! feu s 1 Toutes le; vérirés de
fot
font-elle> obfcures,
&
quclles font celles qu'alfeéle cene obfcurité?
L'obfcurité de la
foi
ne peut affeéler que les objers
me
mes,
&
non pas les motifs de la perfuarion. Par ces
motifs, je n'entcnds pas ici le motif immédiat qui uous
f~it d~nner ~otre
aflemiment aux vérités de
foi,
c'efi-a–
d~re
1 automé de
la
révélation, mais
les preuves par
Jefquelles on confiare la réalité de la révélation. Or la
!iaifon des •<rités d.c la
for
avec ces preuves, doit étre
~~ns
fon genre évrdente
&
néce!faire ;
&
c'el} alors
FOI
feulement qu'on obfervera le prt'cepte de
l'~pótre,
qlfl
VCUt que l'obéiiJancc a la
foi
foil raifonnable .
C'e(l p0urquoi J<' ne fauroi' approuver la penfée de
M. Pafcal, qui prétend que D ieu a laiOé
a
deOein de
l'oblcmité dam l'économi< générale, daos
l~s
preuves
de la rel'gion:
'l"'on
f• la.f!e de ebtrcber Du11 pm· le
raif(Jnnerntnt
;
t¡tt'on voit &rop ponr nter
&
trup pe#
pour a.f!urer; qtee
ce
Die
ti
dunt tottt le monde parle,
a laiffl da marqrus aprJJ
l11i;
'!'"
la nat11re nc
!•
marque pas fans t'/llivortu; c.
vi~j.
qut la. foiblcffu
lts pita nppartnta (ont tia forcts n
eutx
l(ttl
prennehe
~itn
lts ebofes· 'l','i/ faut connoitre la v:rrti dt la re·
li$ron dans
Jo~ ohf~ttriti
;
t¡:te
Dit~'
fcroit trop. '!'a–
ni[tj/t
,·,¡
n
y a11ot& de mmtyrs qu
tn
not•·e
rtlrgro>~,
<.
xviij.
&c.
Car il me femblc au contraire que pour repouCfer les
trait
de• incrédules
il efi néceO•irc
d'ét~blir
que la
rdigion chrétienne n:a d'aurre t1bfcurité que celle qui
afteé1e f"' mylleres.
&
que les preuves, les molif, de
crédib11ité qui l'érabliiJent , ont une évidencc fuprcme
dans le genrc moral,
&
qui ne peor laifTer aucune
e[–
pece de doute dan> l'efprit. Qu'on life tou; les auteurs
qui om
travaillé
á
la déi'enfe de
la religiou , on verra
qu'aucun ne s'ell écané de ce príncipe dont ils ont fenti
la
tu'
e<·
fli
té.
11 fuit de· la que daos les qualre ordres de vérités que
nous avons diftingué> en traitant de l'aualyi'e de la
foi,
il o'y a que celles qni oppaniennent au quatri< me or–
dre,
&
qu'on peut croire par le motif de la revé iation
propofée par I'Eglife, fur lefqudles puilfe tomber quel–
qu'obfcurité. Ainfi , c'tfi fur
les
myfteres
que tombc
l'obfcurité de la
foi.
V
oyez
a
mot.
C'efi l'obfcuriré des myfieres qui les fait paroltre con–
tr:>ires
~
la raifon ,
&
c'e fi
pourquoi nous renvoyons
nuffi
a
l'articlt
M
y
S
TER~
S
la quefiion importante,
li
la raif. ·n ell contraire d la
foi.
De la C.rtitudt de la foi.
Nous nc pouvons lraiter
ici de la certnude de
la
foi
,
que par la compa13ifon
avec la cenirude des vérité> que la raifilll fait connoltre;
car la quefiion de
la certitude abfolue des ·•énrés de la
foi,
appartient
~Ul
artides
R
h L 1 G 1
o
N,
R
¡,'y
t!L
11.–
TION,
&e.
On demande
fi
la
foi
efi anlant, ou plus, ou moios cer-
1:1ine que la rai!i>n;
&
cettc qodlioo con<;ne en ces
terme• gé'néraux, ell prdque in •ntdligible:
f••, raifon,
ttrttttlde,
tnus ces tertne' ot1t
beiOio d't!trc définis.
O u 'oit d·abnrd qu'il s'agit encorc ici de la
foi
com–
me perluat10n'
&
mcme de la perfualion que renferme
la
foi
proprement dite, fondée fur l'autorité de la parole
de D1eu,
&
non pa• de la croyance dt> autres vérités
qui appaniennent :\
la rrligion ch1étienne
&
qui oc fc–
ro!eot pa• crBes par le mmif de la révelation.
Certe p<rfuolio.n peut étre confidérée, ou daos le fujet,
dans l'efprit qui la
¡e~oit
c>o relnril•em•nt d l'objet for
lequel elle tombe, ou p;r rapport au motif fur lequel
elle efi fondée.
Ou con lidere auffi
b
certitude en ¡;énéral C<ms ces trois
rapports d'tférens: de-18
les Théologiem ont dillingué
la cen itude de fu¡et, la cenimde obJ,a,ve,
&
la certi–
tude de mmif.
Lo certitude de fo¡et e(]
la fermeté de l':lfTemimcnt
qu'on donne :\ une vérité quelconque.
Cette certitudr pour
~tre
rail<mnable , doit wG¡ours
~tre
p!Oportinnnée a la force des motil; quj la font nat–
tre: autrement el
~e
ne leroit pa; di!linguée de l'entere–
ment qu 'on a quelqu<foi> pour les erreurs les plu> ex–
travagantes . 11 liJit de-la que la comparaifon
qu~
nous
nous propofons de faire emre la certitude de la
foi
&
celle de la raifon, ne ptut pas s'emendre de la certitude
du fo¡et, fah> y faire eutrer en
m~me
t<m> la ccrtitude
de motif, lan; Juppofer que de part
&
d'autrc les motifs
de perli1a1ion font 1\>lides
&
au-dellus de toute efpcce
de doute . Mais cette fuppofl1ion étaut une fois faite, on
peut drmandcr li l'adhefion
au~
véri1é1 de la
foi
ell plus
fmte que l'adJléliou de l'djnit
au~
vérités que la
r~ifon
démontre .
11
femble d•abord que cette adhéfion efi plus forte
du cóté de la
foi,
que de celui de la raifoo . Perfonne
o'efi mort poor des vérné> mathématiqucs .
&
les mar1yrs
om fcellé de leur fang la
foi
-qu'1ls profeOoient.
11 y a bien de l'équivoqut oans tuut
O<•a.
L 'adhé–
fion ¡mx vérités de
fui
dont nous parlon;
ici, cfl une
conv iélion intime, intérieore
&
tout-:i·fan ditlinguée de
la profeffion qu'on peut faire de bouche
&
de tour a–
éle exrérieur. Cette con vi
él
ion n'attcinr les véritéi de
la
foi
que comme vraies,
&
non pas comme otile<
comme oécellaires
a
folllenir hautement
&
a
protefTe;
<1-