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14

FOI

eela de fon fentimenr. Selon Juenin,

articu/i

fidti iidm1

J<mper numrro fueru"t m uclrjiá cbriftianá. injl tbeol.

part.

VII.

di.f!trt. jv.

Mais ce n'dl-l:l qu'une difpute de mots.

JI

ne faut

qu'expliquer ce que l'on peut clltcndre par de nouveaux

anicl<S de

foi;

il ne fe fait point de nouveaux artic,es

de

foi

de ces articles qu'on regard9 comme le fond

de

la

foi

chr.ticnne,

&

dom

la croyance explicite

(

nous

upliquerens ce mnt un peu plus bas) efi néct!faire au

falut; mais I'Eglife peut propofer aux ftdeles comme

J'o b¡et d'une perfuafion que Dieu exige d'eux, des vérités

particulieres que

les fiddes pouvoicnt aupatavaut

~u

igoorcr ou rej ctter

formelle':'l~"t

fans errer daos la

f••..

Une quellion fe préfente 1c1 que ¡ene trouve pas tral–

tée de deCfein formé daos nos théologiens . Quand une

propofitinn efi-elle déclar¿'e

fuffifamment par

l'Eglife

contenue dans la révélation, de forte que par cette dé–

claration elle devientle l'ob¡et de la

foi?

Tour le monde

convient qu'une propofltion con tenue daos la réY'élation,

&

connue commc telle , doit étre crue ; on convient

encare que I'Eglife feule a le droit de nous faire con–

nnltre fUrement les dogmes contenus daos la révélation;

rnais on fcmble fupp<>l<r qu'il cfi facile de d<terminer

quand une duéhioe ell fuffifamment déclarée par l'Eglife

contenue daos la ré••élation pour devenir l'ob1 et de

la

foi.

Si un dogme n'efi déclaré contenu daos la révélation

que par une dt'finition

e~prefTe

de I'Eglife qui le propofe

:tu~

ti

deles en autant de termes, la quellion ne foutfrira

:1ucuoe difficulté. Mais il o'en cfi pas aioti. 11 y a beau–

conp de dogmes dont l'Egl ife n'a poir>t fait de déñuitioo

expreCfe , qu'elle déclare cependant étre cootenus dans

la révélation ; qu'elle déclare , dis -¡e , d·uoe maniere

fuffifante, pour que ces dngmes foient vra•ment de

f•i;

c'e(!

ce qu'il efi facile de prouver.

1°.

11 y a beaucoup de

vérit.és

daos ¡•Ecriture, qui

íoot pollérieures dans l'ord

re des c

onooifTance•

á

l'auto–

rité infaillible de l'Eglife, que nous ne connoiiTons com·

me

trCs-certainemenr

contcnues dans les Ecritures que

par le moyen de 1'Eglife, dont d e n'a 1amais fait de

déñnition expreO•,

&

qui font cependant des dog mes

de

foi.

Comme aulli il y a des chnfes délinies

e~pref­

fément qui étoient l'ohjet de la

foi,

&

<¡ue l'Eglife dé–

clarnit conteoues daos la rév ¿lation avant la dctinition

c:~pr<Cfe.

Prenons pour exempl• la préfence réelle avant Beren·

ger . L 'Eglife n'avoit pas fa ir de détinition exprefTe de

ce dogme; cependant il étoit de

foi.

L'Eglife le décla

roit done contenu daos la révélation,

&

el ic le décla–

~oit

d'uoe maniere fuffifante, ponr lui donner le caraélere

.d'un dogme de

foi.

Done I'Egli fe peut déclarer qu' un

dogmc etl contcnu daos la révélation d'une autre ma–

n iere que par une délinition

e~preiTe

de ce meme dogme.

2°.

Je dis la meme chofe des

védt~s

de

foi

que ren–

ferme la traditinn: comme que le baptérne des enfans

efi bon

&

valable ; que

1~

commumon fous les dcux

efpeces n'efi pas néc• ITaire au lalur,

&<-

Ces dogmes

font dé'clar<!s par

l'Eglite contenus daos

la

tradition ,

fans qu'elle en forme aucune définition e.prcCfe.

Or commrnt fe fai1 done ceue déclaratiunl Je répons

que l'expl ication conllantc

&

uoanime que le plus grand

nombre des Peres

&

des écrivaim

eccl~flafFques,

&

en

géoéral le< pafieurs de l'Eglirc, donnent

a

un pa!Tagc

cantenu quant aux paroles dans les livres canoniques,

ert

une déclaration que ce dugrne cfi

~ontenu

dao> l'E–

critUr..! quant au fens;

dédaration

fu ffif3oc~

pour que

le

dogme foit

ipfo fallo

l'ob¡et de la

foi

pour ceux

a

qui

c:eue e1plication efi conuue.

Et de méme la pratique conllante

&

univerfelle de

J'Eglife lorlqu'clle fupp<•fe un dogme conrenu daos la

lraditioo, fuffit pour déclarer que ce dogme efi comenu

daus la tradirion'

&

doit erre l'ob¡et de la

foi.

Je pourrois faire voir daos un plus g rand détail la

néceffité

&

l'utilité de ce principe, mais ¡e fuis obligé de

me re!J'errer pour pa!fer a d'autres ob¡cts.

De

l'obf<t~ritl

de la foi

La

foi

efi obfcure, mais en

.que! feu s 1 Toutes le; vérirés de

fot

font-elle> obfcures,

&

quclles font celles qu'alfeéle cene obfcurité?

L'obfcurité de la

foi

ne peut affeéler que les objers

me

mes,

&

non pas les motifs de la perfuarion. Par ces

motifs, je n'entcnds pas ici le motif immédiat qui uous

f~it d~nner ~otre

aflemiment aux vérités de

foi,

c'efi-a–

d~re

1 automé de

la

révélation, mais

les preuves par

Jefquelles on confiare la réalité de la révélation. Or la

!iaifon des •<rités d.c la

for

avec ces preuves, doit étre

~~ns

fon genre évrdente

&

néce!faire ;

&

c'el} alors

FOI

feulement qu'on obfervera le prt'cepte de

l'~pótre,

qlfl

VCUt que l'obéiiJancc a la

foi

foil raifonnable .

C'e(l p0urquoi J<' ne fauroi' approuver la penfée de

M. Pafcal, qui prétend que D ieu a laiOé

a

deOein de

l'oblcmité dam l'économi< générale, daos

l~s

preuves

de la rel'gion:

'l"'on

f• la.f!e de ebtrcber Du11 pm· le

raif(Jnnerntnt

;

t¡tt'on voit &rop ponr nter

&

trup pe#

pour a.f!urer; qtee

ce

Die

ti

dunt tottt le monde parle,

a laiffl da marqrus aprJJ

l11i;

'!'"

la nat11re nc

!•

marque pas fans t'/llivortu; c.

vi~j.

qut la. foiblcffu

lts pita nppartnta (ont tia forcts n

eutx

l(ttl

prennehe

~itn

lts ebofes· 'l','i/ faut connoitre la v:rrti dt la re·

li$ron dans

Jo~ ohf~ttriti

;

t¡:te

Dit~'

fcroit trop. '!'a–

ni[tj/t

,·,¡

n

y a11ot& de mmtyrs qu

tn

not•·e

rtlrgro>~,

<.

xviij.

&c.

Car il me femblc au contraire que pour repouCfer les

trait

de• incrédules

il efi néceO•irc

d'ét~blir

que la

rdigion chrétienne n:a d'aurre t1bfcurité que celle qui

afteé1e f"' mylleres.

&

que les preuves, les molif, de

crédib11ité qui l'érabliiJent , ont une évidencc fuprcme

dans le genrc moral,

&

qui ne peor laifTer aucune

e[–

pece de doute dan> l'efprit. Qu'on life tou; les auteurs

qui om

travaillé

á

la déi'enfe de

la religiou , on verra

qu'aucun ne s'ell écané de ce príncipe dont ils ont fenti

la

tu'

e<·

fli

té.

11 fuit de· la que daos les qualre ordres de vérités que

nous avons diftingué> en traitant de l'aualyi'e de la

foi,

il o'y a que celles qni oppaniennent au quatri< me or–

dre,

&

qu'on peut croire par le motif de la revé iation

propofée par I'Eglife, fur lefqudles puilfe tomber quel–

qu'obfcurité. Ainfi , c'tfi fur

les

myfteres

que tombc

l'obfcurité de la

foi.

V

oyez

a

mot.

C'efi l'obfcuriré des myfieres qui les fait paroltre con–

tr:>ires

~

la raifon ,

&

c'e fi

pourquoi nous renvoyons

nuffi

a

l'articlt

M

y

S

TER~

S

la quefiion importante,

li

la raif. ·n ell contraire d la

foi.

De la C.rtitudt de la foi.

Nous nc pouvons lraiter

ici de la certnude de

la

foi

,

que par la compa13ifon

avec la cenirude des vérité> que la raifilll fait connoltre;

car la quefiion de

la certitude abfolue des ·•énrés de la

foi,

appartient

~Ul

artides

R

h L 1 G 1

o

N,

R

¡,'y

t!L

11.–

TION,

&e.

On demande

fi

la

foi

efi anlant, ou plus, ou moios cer-

1:1ine que la rai!i>n;

&

cettc qodlioo con<;ne en ces

terme• gé'néraux, ell prdque in •ntdligible:

f••, raifon,

ttrttttlde,

tnus ces tertne' ot1t

beiOio d't!trc définis.

O u 'oit d·abnrd qu'il s'agit encorc ici de la

foi

com–

me perluat10n'

&

mcme de la perfualion que renferme

la

foi

proprement dite, fondée fur l'autorité de la parole

de D1eu,

&

non pa• de la croyance dt> autres vérités

qui appaniennent :\

la rrligion ch1étienne

&

qui oc fc–

ro!eot pa• crBes par le mmif de la révelation.

Certe p<rfuolio.n peut étre confidérée, ou daos le fujet,

dans l'efprit qui la

¡e~oit

c>o relnril•em•nt d l'objet for

lequel elle tombe, ou p;r rapport au motif fur lequel

elle efi fondée.

Ou con lidere auffi

b

certitude en ¡;énéral C<ms ces trois

rapports d'tférens: de-18

les Théologiem ont dillingué

la cen itude de fu¡et, la cenimde obJ,a,ve,

&

la certi–

tude de mmif.

Lo certitude de fo¡et e(]

la fermeté de l':lfTemimcnt

qu'on donne :\ une vérité quelconque.

Cette certitudr pour

~tre

rail<mnable , doit wG¡ours

~tre

p!Oportinnnée a la force des motil; quj la font nat–

tre: autrement el

~e

ne leroit pa; di!linguée de l'entere–

ment qu 'on a quelqu<foi> pour les erreurs les plu> ex–

travagantes . 11 liJit de-la que la comparaifon

qu~

nous

nous propofons de faire emre la certitude de la

foi

&

celle de la raifon, ne ptut pas s'emendre de la certitude

du fo¡et, fah> y faire eutrer en

m~me

t<m> la ccrtitude

de motif, lan; Juppofer que de part

&

d'autrc les motifs

de perli1a1ion font 1\>lides

&

au-dellus de toute efpcce

de doute . Mais cette fuppofl1ion étaut une fois faite, on

peut drmandcr li l'adhefion

au~

véri1é1 de la

foi

ell plus

fmte que l'adJléliou de l'djnit

au~

vérités que la

r~ifon

démontre .

11

femble d•abord que cette adhéfion efi plus forte

du cóté de la

foi,

que de celui de la raifoo . Perfonne

o'efi mort poor des vérné> mathématiqucs .

&

les mar1yrs

om fcellé de leur fang la

foi

-qu'1ls profeOoient.

11 y a bien de l'équivoqut oans tuut

O<•a.

L 'adhé–

fion ¡mx vérités de

fui

dont nous parlon;

ici, cfl une

conv iélion intime, intérieore

&

tout-:i·fan ditlinguée de

la profeffion qu'on peut faire de bouche

&

de tour a–

éle exrérieur. Cette con vi

él

ion n'attcinr les véritéi de

la

foi

que comme vraies,

&

non pas comme otile<

comme oécellaires

a

folllenir hautement

&

a

protefTe;

<1-