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I2

FOI

l'jcultés qu'ils ont oppofées aox rhéologiens

~athol!ques;

difficultés lirécs de !'embarras , qu'on éprouve

ii

faire

~oncourir

eoLC:mble , cornme morif's de la

foi,

l'aurorí–

ré de l'Eglit'c;

&

celle de l'Ecriune, de la dignité

&

pe

la fuffilance de l'Ecrirure,

&c.

Nous terminerons cetre queIlion en rapporranr les aoa·

¡y

fes de la

.foi

que propofent les Prote!lans,

&

en les

j:Omparant

a

la nÓtre .

On cons:oit d'abord que J'aotorit\! de l'Eglife n'entre

pour rieo daos kurs mérhodes ;

&

c'ell ce qui les di–

fUngue de celles que les Catholiques adoptent . Nous

pvons vO que daos l'analyfe de la

fui

il

faut expliquer

comment le

ti

dele e!l cenain de ces deux véri.tés,

/'E–

<ri&t<Te

eft la

paro/e 4e

Diru,

&

ce

f"

j".

c~ois.

eJ!

.contenu daps l'Ecrtture;

en excluant 1auromé mfailh–

ble de l'Eglife, ils onr été embartaOés fur l'un

&

fur

l'aut r·c poin¡.

Pour le premier article, le plus graud nombre des do–

aeurs prore!lans onr dir que t'Ecrirure avoir des cara–

acres qui prouvent fa diviniré a celui qui la lit' par

b

voie du jugement particulier.

Ce jugemenJ particulier,

le

loo

~ox

, fuffit au

ti

dele

pour lui faire ¡jiaipgoer sOrement les livres canoniques

de ceux qui ne Je fon¡ ' pas, me¡ne alors que IOUS les

Chrétlens ne les

re~oivent

pas,

&

pour juger auffi de

l'autbenticité des re Hes

~ourrs:

d'or\ l'on voit qu'il ne

faut pas conf<•11dre ce jugement parrkulier, avec le ju–

gcment général qu'on porte de la diviniré du corps des

Ecrirures,

&

qu'on fonJe fiJr

les motifs de crédibilit<;

qui appuient la divinité de la religion chréricnne.

11

faut d ll 'ngut r encore le jugemeot particulier de

l'enthoufiaf¡ne

&

de l'io[pirarion

irnmédiare qu'ont ad–

mi> quelque\ fanariques, comme Roben Barclay,

&

ne

pas reprocher aux dqéleurs prote!lans une opinion

qu'il~

rejenent expreíTémeqt.

Ce Jugtm<rH paniculier n'ell pas meme admis oni–

quemenr par tous lds rhéologien

s proreOa

ns pour ¡uger

de la di·vioiré de<

E~rirures.

La

Place.ne

mioi(lre rres–

ellimé, morr

~ Urr~chr

en 171

8, s'e!l ra

pproché en ce

point des •héologiens calholique•, daos un rrairé de la

foi

4ivine.

JI loOrknt d'aprcs Grégoire de Va leo ce

&

'd'autres rh<'ok,gierw carholiques, que la pivinité des E–

critures ptül erre a·ppoyée dans l'cfprit du fidele

&

dans

J'analyíe de la

foi

1 immédiatemeot for la divinité de la

religion chrérienne: c'ell ce que nous

~vons

dit, mai¡

avec

de~

rellritl:inns que ce mini!lre oe peut pas ap–

poner ,

&

au dé('aur defqoclles fon

~nalyfe

ell dtfc·

¡9:ueufe. En efier daos nos príncipes , la diviniré des

déurero·canonique~

des textes courrs,

&c.

n'étant pas

liée inrimemenr

&

~videmment

avec cene vérité,

la

religio"

<hrltiennc •ft

imanle 4r Die

u,

il ell nécefiai–

re ae rewurir

a

l'autori¡é Cuprcme de

l' Eglife, pnur

recevoir d'e lle qs Iivres

&

ces tes tes comme divios

&

infpirés ; d'orl il

I'uit que le proreOsnt qui a

fe~oiié

le

JOU)\

de l'Egllfe, ne peur plus appuyer fol idemenr le

jugement qu'il p01 te de l<ur aurherllioité.

Q ,,a nr au

Jl:

0;

de~

Erritures, rous les ProteOans on1

dit qtre l'erprit privé, ou

le ¡ugement particolier , eo

éroit juge;

&

ils ont fondé ceHe allerrion fur. ce qne

1'Ecriturc en qlaire,

&

qu'une médiocre arrentron fuf–

tit pnur en dé<:ouvrir le feos narurel. l is ont a¡oílté qu'

en t'uppofanr méme qu'elle eOt quelque obfcuriré pour

les fideles limpies

&

groliiers, ce qui manqueroit non

pas

ii

l'évid;nre de l'ob¡et , mais

a

la difpolition du

fujet. pouyqit Crre

fu ppléé par Dieu au m?yeo d'un

fecoors q9i ouvre l'efprir des limpies,

&

qur

les rend

capables de

fai~r

&

de compreudre les vérirés nécellai-

rcs

a

croirc pour le falut.

'

L a

Pl~ce¡re

manie ceue tdée avec beaucoup d'adref–

fe;

il s'

appoie de l'aurorité de nos cont.roverliOes qui

ont

r.cn(

mu un femblable fecours;

&

tl

forme cene

nna

lvfe d

e la

foi

,

que

¡e

rapporterai en enticr, paree

qu'o'n p•: ut dire que c\ !l re qu'il y a de !JIÍeux fur cet

~"riele

dans la rhéologie proteilante.

·

r

0 •

La religion ehrérienne ell (manée de Dieu;

¡

0

,

li

elle en vérirabte

&

émanée de D ieu, l'Ecrirure·Iitin re

ell la parole de Dieu ; 3°. ti I'Ecrirure efl la parole de

pieu, on

pcut

&

on doic

croire

de

foi

divint::

tOUl

ce

qu'elle conrienr; 4°. on ne manque pas de moycns pour

s'aEOrer

'~"'

C<rtaines cbofes font daos l'Ecrirurc; ;

0 •

il

y a

CJ\•erfl-s

choi'es daos l'Ecriture qu'on peur s'aEurer

goi

y

ll>nt conru.oes , en ft: fcrvanr de ces moyens.

N ous

avcms

dé¡á remorqué le défuut de cene analy–

fe, quant

ii

la

de~~ierne pro~ofirion;

elle d! encare dé–

f-éh.eufe dans la troiliemo

&

dans la qoarrieme.

1(

y

3

,>

oUCOOp de chaf<S qu·on ne peut pos s'afs0rer etrc

¡:onrenues daas l'Ecriture, fans le fecours d'une auto-

FOI

l'it~ d~po!itaire

&

interprete du feos des paiTages qui les

reoferment. L 'Ecriture en beaocoup d'endroirs efl ob–

fcure

&

difficile' meme pour les perfonnes un peu in–

!lruitcs. On avance gratuitemem que D>cu donue ce

fecours extraordinaire q,oe fuppofcnr les ProteOans;

&

il ell bien plus liD'I'f'le qu'il ait donné aux apótres

&

a

Jeurs fuccetfeurs , le t!roit

fupr~me

d'expliquer

l'Ecri·

tu re daos les endroits difliciles,

&

de décider ea der•

nier reUort les cooteOations qui pourroient naitre,

&~.

Nos théologiens oot érabli rous ces príncipes .

1/oye:r.

E

e

R 1 T

u

R

E,

E

G L

r s

r;:,

1

N FA

1

L L 1

s

1 L 1

r

1!' .

A

u

re(\e on ne doit regarder ce que

j'ai dit Cur

l'aualyfe

de la

foi,

que comme une mérhode que

1"

propofe,

&

non comme une affertion.

.

De

/'

9b}et de la

foi.

N ous avons parlé plus haut de

l'objet de la

foi

d'one maniere aiTez générale en pre·

nant la

foi

pour la perfuafion de toutes )es véri1és qui

appartienneot a la religion cbrétienne. )'lous en avons

dillingoé de quatre efpeces. Mais c'e!l parriculierement

il

la perfuafion des vérités du quatrieme ordre que les

Tbéologiens donJJetlt le nom de

foi,

ou pour micux

dire, c'c!l a cette perfuafion que conviene ce qu'ils di·

fent de l'objer de

la foi, d

e

fa

certirude, de fon ob·

fcurité,

&c.

c'ell

poorqu.ni

dans la faite de ce!

articl~

nous prendrons or

dinairemen

t le rnot

foi

pour

1~

perfua–

lion des vérités de ce quatrieme ordre.

Ces vérités om deux qualirés ; ell'es

Cont

contcnues

da)ls

la révélation,

&

J'Egliíe les propofe aux fid<ies

comme comenoes dans la révélation

&

comme

J'obj~t

d'une perfuafion que D iea exige:

de·!~

deux queOions

dont Ja

foJu!ÍOO renfermera a-peu·preS [OUt Ce que leS

Théologiens difent d'important fur l'objet de la

foi.

P.remiere quellion .

Pe

quelle mamere un dogme

doit-iJ erre CODt<nO daOS la révéJatinn pour etre atJ:uel•

lement l'objet de narre

foi

,

&

pour etre au nombre

des vérités do quatrieme ordre

1

car nous ne parlons

plus des aurres?

.

Seconde que(ljoo. De que!le maniere un dogme doir·

¡¡ erre conrenu daos la révélarion pour devenir l'ob¡et

d'une perfuafioo que D ieu

e)

ige de nous

pa~

une nou–

velle définition de l'Eglife?

Pour répondre

a

la prcmiere queOion , je remarque

d'abord qu'uo dogme quelconque pour erre l'ob¡et de

la

foi'

doit erre comenu dans

la révélation

&ertaine–

nzeiJt,

&

que cene cenitude doir ex

el

ure route efpece

de doute, la raifon en en fenlible; c'eO que la

foi

qu'

on en auroit· ne pourroit pas esclure

tout doute ti

la

ccnirudc qu:on doir avoir qu'il en révélé n'étoit pas

elle-mcme abfolue

&

parfaire en Con genre. Le

défau~

de ce haut degré de cenitude qui conOate

la réaliré

de la révélation ,

e~clut

du nombre des ob¡cts de la

foi

un graad nombre de conféquences théologiques qui ne

font pas évidemment liées avec

les propolirions révé·

lée> donr on s'df<>rce de

les dt!duire. Car Cuivant

la

remarque do judicieos Holden

4e.

refulutione fidei,

lib. 11. cap. ;,.

,

f?lpóeprs rhéoJ,¡gteos en combaltant

,

le• ht!rériques avec plus de

u

le que de difcernemem,

1 ,

f,,arienuen r des conféquences inoenaines

&

m€me des

, opinions agitées daos les étole> de Philoli>phie com·

, me

ltéce!fairemerll liécs avec

la

foi

&

la rrligion

1 ,

chrédenne

,, .

!l fau¡

~ncore

dil1inguer pluficurs fortes de propolitions

conreuues daos Jo¡ lources de la révélarion; les premieres

y

foO( contenues expreffémenr, c'ell-a.dire ou en autanr

de •crr..es ou en termes équivalens; les fecoodes comrne

la c

onléquence de deux propotitinns révélées

&

difpo–

lV.es

dans la forme du fyllogifme; les

troiliemes comme

oédu

ites de deux propolitions , dont

1'

une eO révélée

&

l'autre connoe par la lomiere narnrel(e, mais parfai–

remeor é;·idente. Les deroieres en fin comme déduites

de deox propolitions, dont l'une e!l révélec

&

l'autre

connue par la lamiere de la raifon, mais de re!le manie–

re que cette derniere

prémij}e

ne

foil

pas au deOus de

route efpece de doote,

Un dogme comenu dans la révélation en alltant de

termes oo en termes équivaleos, ou comme une pro–

polirion particuliere daos one propofirion univerfelle.

ell un ob¡er de

foi

iod{!'pendammenr d'une oouvelle

dé~

finirioo. Sor un dogme de celte narure, il exi!le roil–

JOurs une

Mci~on

de l'Eglife qoi tui af>Ore la qualité

de révélé. Tous !es Théologiclls convienneor de ce

príncipe .

Cela ell vrai aofli des dogmes cootenos daos la révé–

lation comme conféqoencc de deux propofitioos révé·

lées ; qutlques

~uteurs

prérendeot cependanr que ces

dogmes ne peuveot érre regardés comme de

foi

qu'en

vena d'uoe couvelle définition;

pare~

qoe,

dif~nr-ils

,

fans