FOI
cette ftgnification;
&
e' ell
1'
idéé de perfuafion
eom~
muoe aox différens emplois qu'oo en fa it, qui a facili–
té le paffage de cette accepuon ii plur,eurs autres.
2°.
Ces memes mots font employés dans le nouveao
Tellameot, relativement
a
Jcfus- Chrifl :
creditis i11
Dmm
,
dit Jefus-Chrifl
a
fes difciples,
& ;.,
me ere–
dite. ]oa>J. xjv.
1.
Hii
qui credunt in 11omine ejus.
/bid. j.
12.
Dietbat ergo ad eof, t¡tti rNdiderunt ei,
]ud.eof. viij.
3
r.
Mais daos cet ufage leur ftgnifi ca–
tion varíe en plufieors manieres .
Suivon~
ces gradations,
ces altérations fuccelfi ves .
Je trouve que ces mots
foi
&
troiTB
font employés
relativement ii
la perfonne de Jefos-Chrifl, pour ftgni–
tier
1°.
la difpofition d'efprit des malades qui s'appro–
choiem de lui pour obrenir leur guérifon ,
&
celle des
apótres
&
des difciples dans les premiers momens qu'ils
s'auachoienr
ii
lui; aelle des Georils ou des J uifs gui
fe convertilfoieot apres une ftmple prédication fort cour–
te
&
fort forpmaire,
&c.
2°.
Celle des apétres
&
des
difciples de
J.
C . apres qu'ils avoient enteodu pendaot
quelque tems fes
iofiruéHoos ;
&
celle des premiers
chrérieos, déjii inllruits en partie des myfleres du ro–
yaume de Dieo •
3°.
La
foi
des
m~
mes apótres vers
les derniers tems des prédications de
Jefus-Chr~fl,
lorf–
qu'il Icor difoir,
jam non dicam vos fervos, {ed ami–
coi,
quia
qu~cumque
audivi
,1
patre meo nota.
fu;
vo–
bis ,
apri:s la réforreélion,
&
apri:s qu'ils eureot été é–
clairés de l'cfprit de D ieu, le JOUr de la Pemecóte;
&
celle des chrétieos inflmits a fond par les apótres,
&
doL t il efl dir qu'ils étoient
perfeveran&es in doélriná
11po[1o/orum .
(
1)
On fe convaincra de la oéceffi té de cliflinguer ces
différentes époques daos la fignificatioo du mot
foi,
par
les réllexioru fo ivantes.
Qoand il efi dit des apótres inflruits depuis quelque
tems
a
1'
école de Jefos - Chrifl,
&
des malades qui
s' approchoiem de lui pour
la premiere fo is, que les
uos
&
les autres
croyoient
en
/rú,
afsQrément cette ex–
prefiioo a un feos plus éteodu daos le
pr<mie~
cas que
daos le fecood . La
f oi
en général doit ctre proportioo–
oéc au degré d'mflroélions
re~ucs
. Les apótres font
ici fuppoles inflruits déJa par jefus-Cbrifl,
~
ces ma–
ladcs dout oous parlons ne le coonoiUeat encare que
fnr le bruit de fa réputation; ils ne coonoiífeot pas fa
doélrinc; ils ne peuvent done pas avoir la meme
foi
que les apótres inflruits
dé'¡a
par Jefus-Chrifl . Ceux ·ci
2voieot fam doure la
foi
de la doélrine
&
de la mora–
le que Jefus-Chrifl leur enfeignoit,
&
les autres
n'
en
avoieot pas mome d'idée.
·
On peut dtre la mt:me chofe de ces hommes que
les aptltres converti!foieot , dans les premiers momeos
de leur conv<rfion . Ces trois mi!le hommes (
au ij.
<hap. du afies)
&
ces cinq mille (
au j v .)
,
que les
difcuurs de
S .
Pierre eogagerent
a
fe faire baptifer, re–
gardoient bien Jefus-Chnll comme le Meffie
&
cro–
yoicnt en lui comme la Caoaoéo , ou com,;,e le lé–
prenx, ou comme le centenier; mais Hs n'avoieot au–
cune idée de fa doélrioe
&
de fa morale, que
les
a–
pótres leur eofeigoereot daos la fuite .
Les apótres eux -memes, avant les deroieres
ioflru–
élions que leur donna Jefus- Chrifl, u'avoieot point la
méme foi' quaat
a
l'étendue de fon objet' qu' ils eu–
reot depuis. C'efl ce que prouvent les paroles de J . C.
que oous avoos citées plus haut ,
j am non dicam voJ
f<r-vof,
&c. car elles font clairement eoreodre que J . C.
leur avoit eofeigoé beaucoup d'autres chafes que cette
(1)
tl
manque
3
ces gr:tdation• qu'on forme fur
la foi,
8c
fur la
croyance des malades, des Gemib, de. Juifs,
8c
de, Apótrcs u_n
fondement e[fentiel, qai en cclui de croire que
J
efus. Chnl\- étoat
l"ils de Oieu . C'cl\: ainfi que dans le chap.
l.
de S. Jean
Narh l–
ua~H
l¡ue
beaucoup d'ancíen• prenneot pour S. Barrheh:my,
lorf.
'JU'il
ut
appeHé 3 fuivre le RéJempteur,
pour
tui
donncr une mar–
que de
fa
foi
dir-il,
'R..,.~tUi
r• u
Fili•1
Dti
,
S
l-'ierrc
d~ns
le
chap. V(.
repete la
mi!me
prou~ftation :
Nu
crtJ.idimHI,
i:r
Cfj'll• •
11imus
fj14Ít!.
tu ti ChrijiHJ FiliHt Dti.
te S:tuveur
daoa
le cha¡). lX
demande
a
l'aveugle
né: TN
crtdis
;,.
FiliNm Dti.
8c
ayanc
f~u
que cclui
qui
l'intcrrogoir
troa
le
mCme
Ftls d.e Dieu,
il
repartir
(ur
le
champ
1
Crulo
Domine.
ir
pn.:idtm
t~dor~vh
tNm .
Dans
le
ch:'lp
Xl
bb rtht:
Soeur
de
Laz.~re
faat
une
declar:nion foleonelle
de fa foi
par
ces parolet :
Utiqut Daminr
t~• ~tdidi,
quitt
t11
11
a,,;
JI,,
Fili•s Dti
111'fli,
9ui
in hMnt mundHm
vtn•fli ,
De
m~me
ñ
l'on venr
parcourir
tou.s
les
Evangeliftes
~
on
vena
que le premier
anide
de
la
foi qt1e
J
efus
Chrill.
cn(eigna,
Be
que
fes difciples
prof~ffercnc ,
ce
fut
de
le
rcconnohre ,
6t
de le
vénl:rer pour Fils
de Dicu
~o
cffer
cerre croyancc
étant
admifc en venoit
oéccf–
fairement
1'
étendue
de la
foi
a
toot
ce
que
rh~loit'
ou
enfegnoit
cclni qui
apnt
ét.!
reconnu
pour
Fib
de
Oieu
oe
pouvoir ni rrom..
per m
mentir
L':luteur
de
cer
anide
fe feroit fans doate bcau-
~~~~r::::0:ve~x¡1~f::_¿~~i~3
r!
o~d~~r~~~m~~~· a~:tét:~~d~ r:~ '%~:
foor.em.:nt
fur le
principal
objet
de
b. Foi
Chrt:ric:nnc:
qui
a.
été
,·nfeignépar
tous le• Evangeh(\es,
Jont
i l
declare
do ne vouloir poinr
··~canc:r
daa•
fe•
n c:hc.n::btt .
I.a
F•i
4'Abratlam.
~
d.cta1urc.
FOI
7
fimple propofition,
j•
fuis 1, M effie,
&
m~mc
beau–
coup de chofes que fes difciples moins familiers
&
moins affidus igooroieot encare: puifque fans ces coo–
noiffances plus détaillées, fes apótres n'aoroieot pas été
diflingués
a
Cet
égard des ma!ades qui
1'
approchoient,
&
de beaocoop de gens dans la
judée qui
le regar–
doieot comme le Meffie, du peuple qui le fuivoit,
&
du commuo de fes auditeurs qui avoieot entendu
&
qui
conooiUoieot une partie de fa doélrioe.
D'oú oous concluoos que dans le nouveau Tefla–
rnenr ces rxprelfinns
aoire m ] efus- Chrijl, avoir la
f ui en ]efus-Chrift,
re~oiveot
ditférentes figoificatioos,
<¡a'on peut réduire aux
trois principales dont nous a–
vons fa ir meotion.
(2.)
Nous ferons
a
ce fujet une remarque importante :
c'efl faute d'avoir difl ingué les trois feos dif!ereos de
l'e,preffion
croire en ]e{tu-Chrift,
que
M.
Locke daos
l'ouvrage qui a pour titre,
le Chri(liani{me raifonna–
ble,
a préteodu réduire la
foi
chrétienne, quaot
a
fes
articles foodamentaux
&
"écetfaires au falut'
a
cette
feule propofition,
]efus-Chrift eft le Me./fte;
car il ap–
puie principalement cette opioion fur plulieurs paff.tge$
du nouveau Tefiamenr, ou on appelle
foi en ] <fur–
Chri!l
cette feule perfualion de fa miffion, ou les pro–
fel~tes
font dits
croire en ]-.Jur- Chrift,
quoiqu' ils ne
foient inllruits encare que de ce feul poiot,
&
ou les
aptlr.esen anoooyant
1'
Evaogile,
ne
prechent autre
ch<>fe que ce m€me arricle.
JI
me femblc qu'un théologien
catholiiJue,
en diflin–
guaot ces
trois époques difléreotes de la
fignification
des mots
foi
&
cr.oire,
attaqueta avec avaotage
1'
opi–
oioo de cet homme célebre.
Des trois tigmficatioos des mots
foi
&
croire,
em–
ployés relalivemem
a
jefus-Chrifl, la derniere efl celle
fur laquelle oous devons nous arreter davanrage .
Le mot
f oi
fignifie alfe?, fouveot la doélrioe meme
de ] efus Chrill, le corps des príncipes de la
religion
chrétie&ne . Le voiftnagc de ces
det>X
notioos a auto–
rile le<
éor~vains
eccléfiaflique<
a
fe. ferv ir de la meme
exprelfioo pour !'une
&
pour l'autre; mais ce n'ell pas
ici le lieu de uairer de la
foi
daos cette r,g,lification .
Voy.
R
e' v e'L A T 1
o N,
RE
L
1
G
toN, CH
R
r
s T
1
A–
N 1 M E.
Nous prendrons done généralemeot le mot de
foi
daos rout cet arricle , pour la difpolitioo d' efprit de
ceux qni recoonoilknt la divioité de la miffion de Je–
fus-Chri(l,
&
la vérité de toure fa doélrine.
)e
ne don–
oe
pasceci pour une défioirioo exaélc de la
f oi;
par–
ce
q.ueoous n'en avons pas encare la notion complete
qu
i doit erre le réfultat de rout cet article : mais cene
idée générale va nous guider daos la fuite de cene
quoftioo .
On
voit dans les Ecrirures,
&
cela fe conr;oit clai–
remeot, que cette difpofirion d'cfprit que oous préfente
le mor
f oi,
renferme une
perft~afion
.
D'nn aatre cóté
c'eft un dogme catholique que cette diípolition ell u–
ne
grace
&
une
v <rtu.
Ces trois caraéleres me four–
niront une divifion tres-oaturelle.
]e
conlidérerai la
foi
comme
une perfuafioo, comme une grace,
&
comme
une vertu
.
De la foi conjidlrle comme pttfuafion,
011
plllt.ótde
la perfunfion que renferme- la foi; de fes m
oeif s ,de
/'ana/y{• de la foi, de f on objet, de fon obfcurit é , de
f a comparai{on avec la
per[t~afion
da vEritb naturel–
let
,
de {a néceffiel,
&
e111 mime temJ d< fon infuffi–
{ance fam
In
reuvru,
&c.
La
Patriarches
coofideroir-elle
auffi dans-
le
Meffi~,
qui dcvoit
~enir
qnclque
chofe
de
On•tn ; mai'
f'Lroil
uop
Iom
(i
j'entreprenotS-
de
déml!l~:r
ceue
queftion .
11
(uffi t que le Jell:.!ur
(e
{ouvienn..-
de: ce
qnc
Le
'iauvcur
dir
au futt:r d' ,\brah
1m :
..AbrAham PAttr 1ujler
txuf'..
llfllir,
ut 11idtrtt ditm mt,.m> vidit ,
&
gt~Tnfsu
tft
,
{:t}
li me paroit que la
concluhon
plus
Jllfte ce foit que
. ,.,, '."
7tfu,-Ch~tfl
atm'r liS
FtJJ. m
1tfru
Chrifl,
ett
la
mem~
cb.>(e. ;.¡u'! crot–
re
en
la d1vinué
lt:
Jdu' _
Chriff ;
car
atnli les
cfpnu
des.
fi–
dcles
capthJt~ti
in obftquú.,, fidti ,
comrue
dit S.
Paul .
admenotenr
f:~.n!
aucunc
forre:
de doute routes
le• doB:rinet precbées
par
1&
Sau,•eur . Je
ne
dis
pouuant
pls que le.s
arucle'
de
la
foi
ne faffenr
augmcnrés.
on
perfi:élioané,
d.1n1 les Ap6trcs
par
la
prHcnc.e de
Jcfus-Chnft
fource
ínepui{able
de
vérité', _ou par
la
defce•ue
du
S Efprit
le jour de la PenteC'óce; mai• JC ne prhcnt
_que
d',:¡ffir..
mer
que
le premier pas
qu'on
bif~n
d.msla foi
c'~t?•t
de
cr01re
que j e{u,.Chrift
étolt
le E'ilr de
llte-
u defcendu
du
Ctd
en
terre
rour
enfeigner aux homme, h:s
vérité~
de
la
vie
~t~rnelle. ~oeu
th dt:voienc Ctre
mténeuremenr
convatncu', paree qu dles
t~o•cnt
propo{ées par le Fil1 de Dieu , de
meme
que aVólnt tout
autre
cho–
fe
i\1
devoienr
l!:m:
convamcut
ao
1i
de fon éminenr: quahté . qu·
il faifo1t éclarer non-feulemem par
le.c p1rotes . mais .cncore
par
det
opérarions
prodigieufes , par rapport auxquellc:s
d'foit-íl aux
Ph<~ri-
6erlJ
&
aux
autre•
t:nnerois de
(a
préJ1canon :
fi
miM n•n
~Hiu·,
tredtrl , optrUIHI crtdiu
8c.
fes mémc:.s
ennemi<~
fe
f'-•rVIrC'm
de
~a
prmcipale,
&
fond.unenr.a\e max1me de
la
Foi qu'il avou enfe¡.
gn~e.
comme de
la
principah: :tCCilfation pour le CUre (Ond.lmnc:t
par fila
ti:
FillHTD Dti fe fttir.