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4

FOET

palfer par

le

poumon,

&

que le canal de communica–

tion a plus de diarnerre qu'une des branches qui vont

no pournon ; il Cera aifé de prouver que la poni9n la

plus coníidérable qoi fort du vemricule droir, efi for –

cée d'cmrer dans le conduit artériel,

&

d'y palfer avec

le

degré de virelfe conveoable

3

fa quanriré .

Oo va expliquer pourquoi cene circulatioo efi dif!'é–

renre dans l'hornme avanr

&

apees la naillaoce .

Le

[11!11/J

ne pouvant rcfpirer ranr qo'il efi renfermé

daos le vemre de

(~

mere, fes poumons font af!'ailfés,

leurs vnitfeaux fotH repliés les uns fur les autres; de

forte que fi l'artere du poumon y portoit une aoffi gran–

de quamiré de fang qu'apres la naiiJance, le faog

s'

y

amalTeroit

&

gonfleroit tellemeot le> vaifieaux, qu'il ne

manqueroit pas d'interrompre la circulation du ventri·

cole droit au gauche, d'y caufer quelque inflammation,

&

d'y former des abces qui cauferoient bien-t6t la more

do

frzlsu;

ce qui ne pcut plus arriver apees la naiiJance,

paree que l'air que l'enfant refpire gonflant toute la fub·

llanee celloleufc des poumons , lcurs vailTeaux fonr re–

dreiJés: ainfi non-feulerncnt cet air prépare au fang une

voie tres-libre pour paiJer du ventricule droit au gau–

che, mais il le force

m~me

par fon relTort de couler

incelTarnmcnt daos le ventricule gauche.

On voit 3-préfcnt, tant par le moyen du trou ovale

que par celui du conduit artériel, que le poumon n'efi

pas chargé d'uoe fi grande quantiré de fang, puifqu'u–

ne portian de la vcine-cave infétieure palfe par le trou

ovale daos le tronc de la veine du poumon qui fe dé–

¡:harge dans le vcntricule gauche,

&

de-1~

daos l'aor·

te ,

&

qu'ainfi ce fang n'efi pas obligé de circuler par

le vcntricule droit

&

par les poumons ;

&

quant au

f.1ng qui efi entré dans

le

ventricule droit,

&

qui a

patfé dans l'artere du poumon, la plus grande partie efi

forcée par

le

rrfoulement que fouffre le fang daos la

fubfl3nce du poumon, de couler par le concluir arrériel

dans l'aorte defcendante, fans palfer par les poumoos

&

le ventricule gauchc du creur: par ce moyen le

trou ovale oe décharge pas feulemcnt le vemricule droit

du cr.eur, mais eneme le poumon ; de meme le con–

duir artériel ne décharge pas fe,ulement

le

vcntricule

gauche, mais encare le poumon.

En un mor le poumon efi par ce moyen déchargé,

comrne on dit, d'une circulation inu tile

&

dangéreufe;

ioutile, puifque ce fang n'y peur recevoir aucune pré–

paration propre

a

rnaintenir la vie du

f<rttiJ;

dangereu–

fe, puifqu' on vient de prouver qu' il feroir par

-1~

en

danger de perdre la vie: il ne lailfe pas néallmoios d'y

palfer du fang confidérablemeot pour tenir fes vaiíTcaux

dilaté , afin qu'ils foient en état d'en recevoir une plus

grande quantité, immédiarernent apri:s la nailTance de

l'cnfan t .

Oo peut dire que la narure obferve ici la meme cho–

fe qu'dle fait

a

l'égard des tortues. des grenouilles. des

poi(foos,

&

des infe8<s; car dans les tortues, da ns des

animaux du

m~me

genre,

&

daus le< poitfons, rout le

fang qui efi dell itué de

la

partie fpiritueufe, ne reparTe

daus l'2¡>ne qu'apres s'etre melé avec celui qui revient

des poumons, qui !'anime

&

qui le vivifie.

Dans les infeéles qui ont plufieurs creurs, chaqoe

creur qui a ftm aorte a auffi fes trachées parriculieres

qui lui fervent de poumon;

&

le fang

n'

entre point

dans cette aorre qu'il n'ait éré auparavant préparé daos

les vaiiJeaux du creur , par l'air que lui fournilTent les

trachées .

De meme dans le

f<rtUJ.

le fang qui n'efi pas atlh,

fpiritueul n'cntre point daos l'aorre qu'il n'ait été melé

avec celui qui vient de la mere , lequel

a

la mC:rne

qua lité que celui qui rcv icor des poumons.

Cela

~taot

ainfi, il efl aifé de ¡ugcr que daos le

[11!·

tfll

ce me lange du fang fe doit faire dans le ventricule

d'oií nait l'aorte • c'ell-a-dire dans le gauche; c'efi

a

quoi fert

le

trou ovale ,

&

le conduit artériel qui y

fait palTcr une portian confidérable du fang de la r:nere.

On voit que dans les adultes tout le fang vemeur

palfe dans les pournons,

ou

il efi impregné de particu–

Jes aériennes qui le rendent propre

a

routes fes fon–

élions avanr que d'entrer dans le ventricule gauche,

&

de-la dans l'aorte:

il

faut oblerver que daos le

frztuJ

le fang de la vcine·cave fupérieure, qui efi dépooillé!

de fe; particulcs fpiritue-,1fes aéricnnes

&

nourricieres ,

fe décharge tour entier dans le ventricule droir,

&

qu'

il n'y en entre qu'une petite porr;on de la veine ·cave

inférieure; ce

m

eme

fan~

e!l pou!fé dans le tronc de

l'arrere du poumon,

o

ti

ti efi divifé en trois parries .

La prerniere, qui ell

lo

plus conlidérable, palTe par

1~

conduit attériel dans l'aorte defcendante , pour etrc

FOET

rnpport~e

promptement par les anerés ombilicales dans

le placenta,

&

s'y préparer de oouveau.

Les deux autres panies qui font obligées de circulcr

par le poumon, od elles ne re\oivent ,¡ucune prépara–

tion, puifqu'il efi fans aétion, le reodeot dons le tronc

de la veioe du poumon p<'Ur fe rcméler avec le fimg

qui vienr de la mere, lequel a palfé par le trou ovale,

&

c'efi par ce mélange qu' il fe raoime

&

fe vivifie .

A

l'égard du lOng contenu dans le ventricule gnu–

che, on voit que c'ell le plus fpiritueux

&

le pl us char–

gé de parties nourricieres, paree qu 'il vi<ot prefqoe tnut

de la mere par le trou ovale: or ce meme faug for–

tant du ventricule gaoche , entre daos J'aorre qui le di–

firibue aux parties fupéricures

&

iotéreurc:¡;; avec cctte

différence, que celui qui palTe par

1'

aorte defcendante

fe mete avec celui du canal de Bota!, qui e!l moin s

vif

&

t'noins fpiritueuk ; au lieu que celui qui monte

au cerveau conferve toure la bonoe qualiré qu'il a re–

~iie

par fou méiange avec le faug de la mere, ce qui

le rend d'autaot plus propre

3

la fi ltral iort- des efprits,

dont l'inAuence efi li néceiJaire pour

1'

enrre1ien de la

vie du

frzluJ

.

Comme dans la rorrue

&

dans plufieurs autres ani–

maux il n'y a

a

chaque cÍiculation qu'environ un tiers

du fang qui palTe par le poumon pour

'y

viv itier,

&

que cette portion fuffit pour animcr autattt qu'il en efi

befoin toure la matle du lang, paree que ces animaox

ne font point delbnés

a

des a8ions otl il fe falle une

grande diffipation d'efprits ou de la lubllance des par–

ríes; de meme daos (e

foJ!tUJ,

qui dan;

le

V

en tre de Ja

mere efi prefque fans a8ion

&

dam une efpece de fom–

meil comiouel, une petite poruoo do fang de la mere

fuffit ,pour animer too re la mJ!]e autant qu'il efi nécef-

faire .

·

Examinons a-préfent de quelle maniere fe forment

les vailfeaux de communicatioo dans le

ftrttu.

Un canal men>braneux

&

mou, par ou il ne palfe

plus de fang, •'alfatOe p<u-á-peu

&

s' étrecit, jufqu'a

ce qu'entin fes parois venant

a

li: toucher

&

á

fi: col–

ler l'une contre l'autre, de canal qui étoit, il tte deviene

plus qu'un ligarnent; or apri:s la na'lfance de l'enfant

il

ne paíTe plus de fang par le conduit veiueux, paree

que le cours de celui de la veine ombilicale qui fe ¡er–

toit dedans avee facilité, ell arreré; il n'y a plus que

le _faog qui co.ule par le linu.s de la veioe-pone , qui

pu•ffe en fourntr quelque portton

a

ce conduir: mais il

faot remarquer que ce faog coule plu> aiffrnent par

(e¡

vaiffeaux do foie de l'enfant ap1

~

la nailfance par deux

raifoos; premierement paree que la fobllattce de ce vi–

fcere élant banue fans celle par les mnu vemens de la

refpiration, elle fe dégage

&

fe débarralfe de quantilé

d'humeurs doot elle étoit remp1ie pendant

k

leJ our du

frz ·

tuJ

dans le vemre de la mere,

&

par conféqueor !alfe

aÚ fang un palTage plus libre; deoxiem<m<nt, paree que

le s branches que la ve_ioe-porre JeUe dans le foie, onr

leurs canaux ouvercs d•re8ernent du cóté que ces vaif·

feaux entrene dans le finos; au lieu que le conduir de

communication n' a fon ouverrure dans le linos de la

veine-porle qu'en biaifattl ,

&

de maniere que le fang qui

coule dans le (!ous venant a frapper contre ne tend

qu'a prelfer

&

a retenir l'embouchure meme' du con–

duit veineux .

Voila de que!le maniere il fe forme .

Examinaos

a

préfont comment fe ferme le rrou ovale

apres la oaiffattce de l'enfao1.

Pour le bien entendrc, il faut fe fouvenir que daos le

fretuJ,

tour le fang qui reviene des panies inférieure<

de

m

eme que celui qui vient du placenta, fe

rama!f~

dans la veine-cave inférieure,

&

qu'au contraire il eu

pa(fe peu dans le rronc de .'.• veine du poumon,

ain~

qu

ti

efi prouvé; enftme qu ti efi a1fé de ¡uger que l'im

pullion de tout ce fang qui paiJe par la veine-cave in

férieure, pcur facilemeot ouvrir la foopape du trou ova

le, fans rencontrer beaucoup de réliflaoce de la pan

du fang qui vicnt daos le tronc de la veine du pou–

mon, lequel efi en pe tite quantité; mais apres la naif–

Canee de l'enfant, tour le fang qui forr du ventricule

droit, efi obligé de circuler par le poumoo, comme

iJ

Cera prouvé;

&

il

y

re~oit '

une fone irnpullioo; pre–

mierement paree que le creur bat plus fort

&

poulfe

avec plus de violence le fang qans l'artere du poumon

qui

ii

fon tour repoulTe plu; fortement celui de la vei:

ne du poumon; fecondement paree que les petits canaux

du poumon devenant daos l'inlpiration moitJS cou

1

bés

l'impétuolité du fang de

1'

artero fe communique da:

vantage au fang de la veioe; troificmement paree que

le f.1og coulam avec plus de vltciJe par le poumon, il

ea